Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Durrieu, Paul
Les Gascons en Italie: études historiques — Auch, 1885

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.42347#0096
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
82

LES GASCONS EN ITALIE.

poser inutilement. Suivant une ligne de conduite arrêtée,
paraît-il, dans le conseil même de Jean-Galéas, il se retrancha
impassible derrière les murailles et laissa l’ennemi s’attarder
inutilement. Jean III dut se contenter de pousser le siège de
Castellazzo et d’enlever, dans la banlieue d’Alexandrie,
Frugarolo et cinq autres châteaux de faible importance.
Encore vit-il une partie de ses barraquements surpris et
brûlés, dans une sortie, par la garnison de Castellazzo.
Quant aux compagnies qui formaient le gros de l’armée,
elles se trouvaient à merveille de cet arrêt au milieu d’une
contrée riche et fertile. Comme on les redoutait, on avait soin
de leur procurer tout ce qui pouvait leur être nécessaire.
Vivres et victuailles leur arrivaient de toutes parts en abon-
dance, de Pignerol, du marquisat de Saluces, du marquisat de
Monferrat et même de la Savoie et du Dauphiné. D’ailleurs, les
routiers avaient à leur discrétion les campagnes environnantes,
les villages non fortifiés, qu’ils pouvaient piller et ravager,
comme terres de l’ennemi. Ils ne se firent pas faute de repren-
dre, aux dépens des malheureux paysans, le cours de leurs
brigandages; et on les vit notamment se signaler par leur
brutalité et leur cruauté lors de la prise de Frugarolo (1).
On comprend, par là, pourquoi Jean III tenait tant à avoir
l’argent déposé à Gênes. Ces anciennes bandes de routiers
restaient toujours fort peu disposées, malgré de terribles
exemples, à respecter la discipline. Leur fidélité même était
douteuse. Si l’on avait donné aux compagnies le moindre
prétexte à mécontentement, en négligeant de leur payer
régulièrement leurs gages, auraient-elles volontiers consenti
à se remettre en campagne et à abandonner ce pays où il
faisait si bon vivre, en face d’un adversaire qui n’osait pas
s’aventurer hors de ses retranchements?
Enfin, le 24 juillet 1591, Giovanni de’Ricci rejoignit
(1) Àrchivio Civico, à Milan, Lettere ducali, ann. 1401-i403, f°6. — Frois-
*art; P. Minerbetti, col. 260; Corio, m* parte; etc.
 
Annotationen