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Dyck, Anton van [Oth.]; Pontius, Paulus [Oth.]; Vorsterman, Lucas [Oth.]
Iconographie Ou Vies Des Hommes Illustres Du XVII. Siecle (Band 2): Les Vies Des Peintres, Sculpteurs, Graveurs, Architectes Et Autres Artistes — 1759

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https://doi.org/10.11588/diglit.61266#0177

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1

K-
JUSTE SUTTERMANS


QUoique ce peintre (bit natif d’Anvers, on ne sait que très peu de chofe de si vie. 11
y apprit les premiers éléments de la peinture : mais dans la suite devenu artiste &
k connoisseur, ôc (entant la différence qu’il y a entre le goût des Flamands & celui
des Italiens, il prit la résolution de quitter si patrie pour quelque tems, & d’aller perfec-
tionner sis études en Italie;afin de puifer les véritables beautés de (bn art,dans leurs (dur-
ees les plus pures & les plus vives. Le désir qu’il avoir de devenir excellent peintre lui fit
exécuter ce projet presqu’aussi-tôt qu’il en eut formé le plan. Il traversi la France sins s’y
arrêter, (bn esprit ôc ses désirs n’étant occupés que de l’idée avantageufe qu’il s’étoit faite
de ces grands originaux sur lesquels il alloit réformer (bn goût , épurer si maniéré &: ten-
ter de devenir lui-même original, en fe frayant une nouvelle route après avoir marché pen-
dant quelque tems sur leurs traces.
Il se rendit d’abord à Rome, ou les Flamands avoient plus de commodités pour étudier
que les autres nations étrangères. Son génie heureux & (on désir ardent d’atteindre la per-
fection de (bn art, (butenus d’une application assîdue, le firent marcher a grands pas dans
cette belle carrière. 11 dévoroit des yeux ces rares chefs-d’œuvre dans lesquels l’art femblc
vouloir l’emporter sor la nature , & d’une main également habile & fidèle , les traçant
avec le crayon sur le papier, il en gravoit bien avant l’air, la force la naïveté dans (bn
imagination par ses études, & s’accoutumoit à les rendre ensoite dans toute leur perfection
(ur la toile avec le pinceau. Un an de séjour à Rome le métamorphosi si heureusèment,
qu’on ne retrouvoit plus le Flamand dans Julie Suttermans. Quelques-uns de fes ouvra-
ges parurent ensuite, & c’en fut assez pour gagner les suffrages du public , & pour méri-
ter (on empressement : mais notre artiste plus curieux de dévenir excellent peintre que ri-
che & opulent, ne s’arrêta point en si beau chemin. Il continua fes études avec si prémie-
re ardeur , & après avoir copié ce qu’il trouva de meilleur , de plus digne de fes remar-
ques & de plus propre pour le conduire à la perfection où il aspiroit , il partit de Rome
Ôc vint à Florence, pour y étudier les maîtres de cette école.
Les premiers tableaux qu’il peignit dans cette ville , étant tombés par hazard (bus les
yeux du Grand-Duc, frappèrent ce Prince curieux &, connoisseur. Il s’informa de l’artiste
qui les avoit faits, & ayant appris que c’étoit un jeune peintre ssamand nouvellement ar-
rivé , il le fit inviter de fe rendre auprès de si personne & lui demanda quelques ouvrages
pour la décoration de son palais. Suttermans fensible à l’honneur que le Prince lui fiiisoit,
témoigna si reconnoissance en acceptant la commission & s’en acquitta si bien que le
Grand-Duc l’engagea a entrer à (bn fervice, l’honora de la qualité de son peintre & lui ac-
corda une pension gracieufe. Il n’en faut point davantage pour constater si capacité, tou-
te l’Europe étant informée combien ce Prince magnanime s’entendoit en peinture & en
artistes. Cependant nous ne pouvons omettre que Juste Suttermans eut l’avantage de
s’insinuer bien avant dans les bonnes grâces de (bn maître & de son bienfaiteur, non feu-
lement par la beauté de (bn talent : mais encore par fes maniérés honnêtes , si sige con-
duite , (on humeur agréable & si politesse : enferre que le Prince l’honoroit feuvent de si t
visite & s’entrétenoit familièrement avec lui sur les beautés de la peinture , & l’entendoit
avec plaisir difeourir sur cette matière.
La bienveillance que le Grand-Duc témoignoit à notre peintre, lui attira celle de tous
les courtisins. Chacun d’eux le cultivoit &: fe faisoit un mérite d’être du nombre de fes
amis. Suttermans peignit plusieurs tableaux pour quelques-uns d’entre eux qui lui furent
cracieufement payés , qui ont immortalité son nom a Florence , & que les Italiens ont
Tome IL Y tou-
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