Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dyck, Anton van [Oth.]; Pontius, Paulus [Oth.]; Vorsterman, Lucas [Oth.]
Iconographie Ou Vies Des Hommes Illustres Du XVII. Siecle (Band 2): Les Vies Des Peintres, Sculpteurs, Graveurs, Architectes Et Autres Artistes — 1759

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.61266#0202

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
JAQUES CALLOT

GRAVEUR.

&c. &c.

r-jp«Otite puissante que soie l’éducation sur l’esprit des hommes , il faut avouer que la
g nature l’est encore beaucoup davantage. Jaques Callot nous en fournit une preuve.
Né à Nanci d’une père occupant la place de Héraut d’armes à la cour du Duc de Lorrai-
ne , 6c issu d’une famille, qui deux cents ans auparavant remplilsoit avec honneur les pre-
mières charges de l’Etat sous les derniers Ducs de Bourgogne , on le destina à toute autre
chose qu’à la Gravure : mais les effets du dessin sont inévitables. Le dessein n’entre ordi-
nairement dans l’éducation des jeunes gens de distinCtion, que pour leur donner une idée
des beaux arts qui en dépendent. Par ce principe il fît partie de celle de Callot: mais par
une lécrete disposition de la nature, il décida de sà vocation. Ce jeune homme ayant té-
moigné dès son enfance une vive inclination pour le dessein , en grissonnant & en faisant
de ion chef des Liquides , où des personnes plus avancées en âge 'tïouvoient beaucoup de
jugement, s’y livra ici avec joie. Cet amufemenr devint la principale 6c presque l’unique
de ses occupations. Envain ses parents s’efforcèrent de l’en détourner , leur ôpposition ne
fit qu’irriter son penchant , ensoite que déscsperant de les voir conlentir à ses désirs , il so
déroba secretement de chez eux pour aller en italie, où il avoit oui dire que cet art ssoris-
soie plus que par tout ailleurs.
L’argent étant venu à lui manquer, il fe joignit à une troupe de bohémiens , gens ac-
coutumés de voyager à bon marché, & continua sa route avec eux jusqu’â Florence, où
il les quitta. Là il trouva une ressource honorable dans l’affection qu’un officier du Grand-
Duc de Tofcane conçue pour lui. Ce généreux Florentin informé du motif de son voya-
ge, l’envoya chez Canta Gallina peintre & graveur tout ensemble. Le jeune Callot se trou-
vant dans cette maison, comme dans son centre, profita de l’occasion 6c fit de grands pro-
grès. Le désir d’une plus grande perfection s’accrut dans ton jeune cœur , il résolut de
devenir original 6c passa à Rome pour étudier les merveilles, dont cette ville est ornée.
Ce voyage ne répondit point à ses espérances, car à peine y fut-il arrivé, qu’il fût re-
connu par des marchands de son pais & reconduit à Nanci malgré ses répugnances. Son
père l’obligea d’abord à réprendre ses études : mais son goût pour la gravure l’emportant
sur toute autre considération , il s’évada encore une fois & réprit le chemin d’Italie. 11
avoit déjà traversé les Alpes 6c s’avançoit à grands pas vers Rome j lorsque son frère aine
le rencontrant à Turin, l’obligea de revenir avec lui en Lorraine. Ces contre-tems au-
roient dû ce femble faire perdre à Callot l’elpérance de revoir l’Italie : mais ni les repro-
ches, ni les remontrances de sa fimille , ni les contradictions qu’il rencontroit dans l’exé-
cution de son dessein ne purent produire cet effet : ensorte que son père vaincu par ses priè-
res 6c ses sollicitations réitérées, lui permit enfin d’aller à Rome, avec un gentil-homme que
le Duc de Lorraine envoyoit vers le Pape.
Arrivé en ce séjour si long-tems désiré 6c protégé de l’Envoyé de son Prince, il fe mit
sous la conduite de Jule parisien pour fe perfectionner dans le dessein. De là il passa chez
Philippe Thomassin, pour apprendre à graver au Burin 6c à l’eau forte. Ses progrès ré-
pondirent au désir ardent d’exceller dans son art. Déjà fes ouvrages commençoient à le
faire connoître , 6c à lui donner de la réputation, lorsque tout à coup il s’apperçut de la
jalousie de son maître par rapport à sa femme. Il n’en fallut point davantage à cet habile
éleve qui n’avoit de l’ardeur que pour son art. Il s’éloigna de ce maître ombrageux 6c fe
retira à Florence.
Le Grand-Duc informé de fes rares talents, désira de le voir 6c l’employa à plusieurs ou-
vrages. Une pension honorable suivit de près le salaire de fes travaux. C Ilot se vit à son
aife. En homme curieux d’une plus haute perfection, il usà de sà fortune pour son avance-
ment.
Image description
There is no information available here for this page.

Temporarily hide column
 
Annotationen