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https://doi.org/10.11588/diglit.61266#0209
I Ûs <
JEAN BAPTISTE BARBE
GRAVEUR.
&c. &c.
la manière, un livre ae aeneins a arcmtecrure aauteis oc ae cnemmees, qi
ensuite , acheva d’établir folidement là réputation. Barbé fut regardé dès 1<
les peintres, celui qu’il lè plaifoit davantage à copier, ayant fait presque au-
> d’après celui-là lèul, que d’après tous les autres enlèmble. François Franck,
Quand
JEan Baptiste Barbé fit honneur par ses talents à la ville d’Anvers, qui lui donna le jour
vers l’an i 571. Issii d’une famille bourgeoise fort à son ailé, il reçut une bonne édu-
cation. Ses parents ayant le dessein d’en faire un lavant , commencèrent par lui faire
apprendre les langues 6c les lettres humaines : mais la nature avoir eu d’autres vues dans sa
formation , 6c lui avoir donné toutes les qualités nécessaires pour en faire une habile artis-
te. Cette mère commune qui conduit toute choie infailliblement a lès fins prévalut. Le
jeune Barbé témoigna si peu de goût pour les langues 6c tant d’inclination pour ledessein,
que lès parents lui permirent de lùivre Ion penchant, 6c de passèr sous la direction d’un
maître qu’on ne nomme point. Délivré des oppositions domestiques qui avoient ci-devant
combattu lès désirs, il lè livra d’affeétion à l’étude du dessein 6c de la gravure, sans lè re-
lâcher de là prémiere ardeur, jusqu’à ce qu’il sè trouvât capable de figurer avantageusèment
avec les maîtres de l’art.
Pour lors il commença à faire connoître lès talents, en gravant un peu de toutes sortes
de sujets , qui plurent 6c l’encouragerent dans les peines qu’il prennoit pour perfectionner
là maniéré. Un livre de dessèins d’architeéiure d’autels 6c de cheminées, qu’il fit paroître
ensuite , acheva d’établir folidement là réputation. Barbé fut regardé dès lors par tous les
connoisseurs comme excellent dessînateur 6c graveur, 6c le prix de lès ouvrages augmenta
à proportion qu’ils lè répandirent : chacun se failànt un plaisir d’orner son cabinet des estam-
pes de ce nouvel artiste.
Dans cette prémiere vogue , voulant làtisfaire â l’empressement du public , il exécuta
sélon les désirs de quelques curieux quantité de differents sojets qui lui firent honneur.
Mais en mettant son art en pratique, il conçut le dessèin d’en approfondit la Théorie, afin
de procurer par là plus de facilité 6c plus d’étendue â son exécution. Dans cette vue, il
ne grava pendant quelque tems que lorlqu’il ne put s’en dilpenlèr, s occupant uniquement
à l’étude : 6c quoique reconnu généralement pour habile maître, on le vit s’appliquer aux
méchaniqucs avec l’ardeur des commençants, comptant pour rien le gain qu’il négligeoit
de faire, pourvu qu’il acquît de nouvelles connoissànces. Les soins d’un génie aussi heureux
que le lien ne furent point infruétueux : la Icience 6c la perfection de Ion art soivirent de
près lès travaux, 6c le public lè vit avantageusèment dédommagé du petit nombre de piè-
ces qu’il lui avoit données pendant trois ans, par les belles machines, 6c les fontaines d’une
struCture agréable 6c ingénieulè qui sortirent ensuite de son burin. Les Bessbns, les Giro-
lamo, les Gio-Baptista Négro 6c beaucoup d’autres célébrés artistes, n’ont rien produit de
plus ellimable en ce genre.
Nous pourrions ajouter ici une longue liste des ouvrages, dont il a enrichi les cabinets:
mais nous nous contenterons d’indiquer en passànt les divers genres dans lelquels il a tra-
vaillé le plus , 6c les principaux peintres , dont il a copié les tableaux ; avant que de
conclure par son goût 6c par là manière. Mr. Florent le Comte nous apprend que Jean
Baptiste Barbé a donné sor tout dans les lujets de dévotion» Des tableaux d’autels, des his-
toires tirées de l’Ecriture Sainte, 6c assèz souvent des légendes ; firent l’occupatidn prin-
cipale de son burin , après ce que nous avons rapporté ci-dessus , ôc on ne voit que fort
peu de lès ouvrages, dont les sojets aient été puiles dans l’histoire profâne. Martin de Vos
étoit de tous les peintres, celui qu’il lè plaifoit davantage à copier, ayant fait presque au-
tant de pièces d’après celui-là lèul, que d’après tous les autres enlèmble. François Franck,
Jean Baptiste de Puggius 6c le patrice de Généve de même que Corneille Galle, sont en-
core des artistes, dont il a gravé quelques morceaux.
Tome II, C c
JEAN BAPTISTE BARBE
GRAVEUR.
&c. &c.
la manière, un livre ae aeneins a arcmtecrure aauteis oc ae cnemmees, qi
ensuite , acheva d’établir folidement là réputation. Barbé fut regardé dès 1<
les peintres, celui qu’il lè plaifoit davantage à copier, ayant fait presque au-
> d’après celui-là lèul, que d’après tous les autres enlèmble. François Franck,
Quand
JEan Baptiste Barbé fit honneur par ses talents à la ville d’Anvers, qui lui donna le jour
vers l’an i 571. Issii d’une famille bourgeoise fort à son ailé, il reçut une bonne édu-
cation. Ses parents ayant le dessein d’en faire un lavant , commencèrent par lui faire
apprendre les langues 6c les lettres humaines : mais la nature avoir eu d’autres vues dans sa
formation , 6c lui avoir donné toutes les qualités nécessaires pour en faire une habile artis-
te. Cette mère commune qui conduit toute choie infailliblement a lès fins prévalut. Le
jeune Barbé témoigna si peu de goût pour les langues 6c tant d’inclination pour ledessein,
que lès parents lui permirent de lùivre Ion penchant, 6c de passèr sous la direction d’un
maître qu’on ne nomme point. Délivré des oppositions domestiques qui avoient ci-devant
combattu lès désirs, il lè livra d’affeétion à l’étude du dessein 6c de la gravure, sans lè re-
lâcher de là prémiere ardeur, jusqu’à ce qu’il sè trouvât capable de figurer avantageusèment
avec les maîtres de l’art.
Pour lors il commença à faire connoître lès talents, en gravant un peu de toutes sortes
de sujets , qui plurent 6c l’encouragerent dans les peines qu’il prennoit pour perfectionner
là maniéré. Un livre de dessèins d’architeéiure d’autels 6c de cheminées, qu’il fit paroître
ensuite , acheva d’établir folidement là réputation. Barbé fut regardé dès lors par tous les
connoisseurs comme excellent dessînateur 6c graveur, 6c le prix de lès ouvrages augmenta
à proportion qu’ils lè répandirent : chacun se failànt un plaisir d’orner son cabinet des estam-
pes de ce nouvel artiste.
Dans cette prémiere vogue , voulant làtisfaire â l’empressement du public , il exécuta
sélon les désirs de quelques curieux quantité de differents sojets qui lui firent honneur.
Mais en mettant son art en pratique, il conçut le dessèin d’en approfondit la Théorie, afin
de procurer par là plus de facilité 6c plus d’étendue â son exécution. Dans cette vue, il
ne grava pendant quelque tems que lorlqu’il ne put s’en dilpenlèr, s occupant uniquement
à l’étude : 6c quoique reconnu généralement pour habile maître, on le vit s’appliquer aux
méchaniqucs avec l’ardeur des commençants, comptant pour rien le gain qu’il négligeoit
de faire, pourvu qu’il acquît de nouvelles connoissànces. Les soins d’un génie aussi heureux
que le lien ne furent point infruétueux : la Icience 6c la perfection de Ion art soivirent de
près lès travaux, 6c le public lè vit avantageusèment dédommagé du petit nombre de piè-
ces qu’il lui avoit données pendant trois ans, par les belles machines, 6c les fontaines d’une
struCture agréable 6c ingénieulè qui sortirent ensuite de son burin. Les Bessbns, les Giro-
lamo, les Gio-Baptista Négro 6c beaucoup d’autres célébrés artistes, n’ont rien produit de
plus ellimable en ce genre.
Nous pourrions ajouter ici une longue liste des ouvrages, dont il a enrichi les cabinets:
mais nous nous contenterons d’indiquer en passànt les divers genres dans lelquels il a tra-
vaillé le plus , 6c les principaux peintres , dont il a copié les tableaux ; avant que de
conclure par son goût 6c par là manière. Mr. Florent le Comte nous apprend que Jean
Baptiste Barbé a donné sor tout dans les lujets de dévotion» Des tableaux d’autels, des his-
toires tirées de l’Ecriture Sainte, 6c assèz souvent des légendes ; firent l’occupatidn prin-
cipale de son burin , après ce que nous avons rapporté ci-dessus , ôc on ne voit que fort
peu de lès ouvrages, dont les sojets aient été puiles dans l’histoire profâne. Martin de Vos
étoit de tous les peintres, celui qu’il lè plaifoit davantage à copier, ayant fait presque au-
tant de pièces d’après celui-là lèul, que d’après tous les autres enlèmble. François Franck,
Jean Baptiste de Puggius 6c le patrice de Généve de même que Corneille Galle, sont en-
core des artistes, dont il a gravé quelques morceaux.
Tome II, C c