Rien de plus connu que le nom de Hondius, chez les personnes qui ont visité les ca-
binets des curieux. Les tableaux 6c les estampes marques de ce nom y figurent par-
mi les ouvrages des grands-maîtres. Mais d’un autre côté fort peu d’artistes aussi ignorés
que la plupart des Hondius, lorsqu’on veut entrer dans le détail de la vie de chacun d’eux,
en particulier, 6c si on y prend bien garde, on court risque de les confondre. Pour évi-
ter cette méprife 6c faciliter la connoissànce qu’on pourroit souhaiter des differents Hon-
dius , nous les distinguerons & indiquerons leur origine en parlant de celui-ci. Le Duché
de Brabant fut la patrie des prémiers Hondius connus des curieux 6c des perïbnnes de let-
tres. Les biens considérables qu’ils possédoient au village de Dusfel 6c dans les environs,
mettoienr leur famille au rang des principales de ces quartiers, d’où un d’eux alla s’établir
à Wankene, autre village de la Flandre dans le quartier de Gand, 6c c’est d’ici qu’est issii
un des plus célébrés entre les Hondius, dont quelques auteurs ont fiit une honorable men-
tion, en parlant des artistes habiles des derniers siècles. il fe nommoit Josse. Né avec des
talents supérieurs pour les sciences 6c pour les arts , il dévint un des plus excellents gra-
veurs de son tems , sans le sècours d’aucun maître , acquit une parfiiite connoissànce des
langues grecque 6c latine, s’attacha à la Cosinographie, rendit son nom illustre à Londre
par deux grands globes céleste 6c terrestre qu’il y fit, 6c fe distingua ensuite à Amsterdam
par quelques ouvrages de si façon qu’il donna au public. On le croit père d’Abraham
Hondius bon peintre d’animaux mort pauvre à Londre , dont Campo Weyerman à dé-
crit plus au long les déréglements que les talents. De cette branche sortit aussi Corneille
Hondius graveur en cuivre , qui exercea honorablement son art à Nimegue pendant plu-
sieurs années.
De la branche demeurée à Dusfel, naquit Henri Hondius en mil cinq cent soixante 6c
treize. Celui-ci fut éleve de Jean Wierix, 6c mérita les noms d’habile dessinateur 6c gra-
veur. Ses ouvrages nous apprennent qu’il s’occupa quelque tems à l'orfévrie. 11 s’adonna
depuis aux soiences, sins difcontinuer de cultiver la gravure , 6c apres quelques voyages,
il vint enfin s’établir à la Haie. C’est dans cet agréable séjour qu’entr’autrês enfants lui
naquirent deux fils , l’un nommé Henri, 6c l’autre Guillaume, que les historiens de son
tems n’ont prelque fait que nommer en parlant des graveurs. Issu d’une famille, où de-
puis long-tems les beaux-arts sè transmettaient de génération en génération, il en fit l’ob-
jet de les études dès si plus tendre jeunesse. Son père dressà si main à manier le crayon,
6c forma son esprit dans l’intelligence de son art. Joignant l’exemple aux paroles, il ne né-
gligea rien pour cultiver les belles dilpositions qu’il découvroit dans son fils. Guillaume
profita des avantages attachés ordinairement aux instruétions paternelles^, 6c fit des progrès
rapides dans cette école. Plus avancé en âge 6c formé dans le dessèin, il commença à gra-
ver en cuivre. Ses essais furent regardés pour des coups de maîtres ; il eut la sitisfiélion
de voir les ouvrages bien reçus du public. Cet heureux début rédoubla son ardeur pour son
art, il s’appliqua avec une nouvelle assiduité â en approfondir les principes 6c bientôt sis
ouvrages établirent si réputation â l’égal de celle des artistes, qui après avoir étudié dans les
plus célébrés écoles de l’Europe, ont encore blanchi dans l’exercice de la gravure.
Nous n’entreprendrons point de détaillér ici les qualités de son burin,son portrait pla-
cé immédiatement après ce feuillet, 6c gravé par lui-même, aussi-bien que celui du jeune
François Franck qu’on peut voir entre les pages 8 8 6c 8^ étant capables de donner aux con-
noisseurs une plus juste idée de si maniéré, que nous ne (aurions le faire par des paroles :
ainsi nous nous contenterons d’ajouter qu’il en avoir gravé plusieurs autres d’après diffe-
A E e i rents
binets des curieux. Les tableaux 6c les estampes marques de ce nom y figurent par-
mi les ouvrages des grands-maîtres. Mais d’un autre côté fort peu d’artistes aussi ignorés
que la plupart des Hondius, lorsqu’on veut entrer dans le détail de la vie de chacun d’eux,
en particulier, 6c si on y prend bien garde, on court risque de les confondre. Pour évi-
ter cette méprife 6c faciliter la connoissànce qu’on pourroit souhaiter des differents Hon-
dius , nous les distinguerons & indiquerons leur origine en parlant de celui-ci. Le Duché
de Brabant fut la patrie des prémiers Hondius connus des curieux 6c des perïbnnes de let-
tres. Les biens considérables qu’ils possédoient au village de Dusfel 6c dans les environs,
mettoienr leur famille au rang des principales de ces quartiers, d’où un d’eux alla s’établir
à Wankene, autre village de la Flandre dans le quartier de Gand, 6c c’est d’ici qu’est issii
un des plus célébrés entre les Hondius, dont quelques auteurs ont fiit une honorable men-
tion, en parlant des artistes habiles des derniers siècles. il fe nommoit Josse. Né avec des
talents supérieurs pour les sciences 6c pour les arts , il dévint un des plus excellents gra-
veurs de son tems , sans le sècours d’aucun maître , acquit une parfiiite connoissànce des
langues grecque 6c latine, s’attacha à la Cosinographie, rendit son nom illustre à Londre
par deux grands globes céleste 6c terrestre qu’il y fit, 6c fe distingua ensuite à Amsterdam
par quelques ouvrages de si façon qu’il donna au public. On le croit père d’Abraham
Hondius bon peintre d’animaux mort pauvre à Londre , dont Campo Weyerman à dé-
crit plus au long les déréglements que les talents. De cette branche sortit aussi Corneille
Hondius graveur en cuivre , qui exercea honorablement son art à Nimegue pendant plu-
sieurs années.
De la branche demeurée à Dusfel, naquit Henri Hondius en mil cinq cent soixante 6c
treize. Celui-ci fut éleve de Jean Wierix, 6c mérita les noms d’habile dessinateur 6c gra-
veur. Ses ouvrages nous apprennent qu’il s’occupa quelque tems à l'orfévrie. 11 s’adonna
depuis aux soiences, sins difcontinuer de cultiver la gravure , 6c apres quelques voyages,
il vint enfin s’établir à la Haie. C’est dans cet agréable séjour qu’entr’autrês enfants lui
naquirent deux fils , l’un nommé Henri, 6c l’autre Guillaume, que les historiens de son
tems n’ont prelque fait que nommer en parlant des graveurs. Issu d’une famille, où de-
puis long-tems les beaux-arts sè transmettaient de génération en génération, il en fit l’ob-
jet de les études dès si plus tendre jeunesse. Son père dressà si main à manier le crayon,
6c forma son esprit dans l’intelligence de son art. Joignant l’exemple aux paroles, il ne né-
gligea rien pour cultiver les belles dilpositions qu’il découvroit dans son fils. Guillaume
profita des avantages attachés ordinairement aux instruétions paternelles^, 6c fit des progrès
rapides dans cette école. Plus avancé en âge 6c formé dans le dessèin, il commença à gra-
ver en cuivre. Ses essais furent regardés pour des coups de maîtres ; il eut la sitisfiélion
de voir les ouvrages bien reçus du public. Cet heureux début rédoubla son ardeur pour son
art, il s’appliqua avec une nouvelle assiduité â en approfondir les principes 6c bientôt sis
ouvrages établirent si réputation â l’égal de celle des artistes, qui après avoir étudié dans les
plus célébrés écoles de l’Europe, ont encore blanchi dans l’exercice de la gravure.
Nous n’entreprendrons point de détaillér ici les qualités de son burin,son portrait pla-
cé immédiatement après ce feuillet, 6c gravé par lui-même, aussi-bien que celui du jeune
François Franck qu’on peut voir entre les pages 8 8 6c 8^ étant capables de donner aux con-
noisseurs une plus juste idée de si maniéré, que nous ne (aurions le faire par des paroles :
ainsi nous nous contenterons d’ajouter qu’il en avoir gravé plusieurs autres d’après diffe-
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