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Dyck, Anton van [Bearb.]; Pontius, Paulus [Bearb.]; Vorsterman, Lucas [Bearb.]
Iconographie Ou Vies Des Hommes Illustres Du XVII. Siecle (Band 2): Les Vies Des Peintres, Sculpteurs, Graveurs, Architectes Et Autres Artistes — 1759

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https://doi.org/10.11588/diglit.61266#0245

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PIERRE DE

J O DE

DIT LE JEUNE GRAVEUR.

&c. &c.

Pierre de Jode die le jeune étoit fils du précédent. La ville d’Anvers le vit naître en
16 o 3. Il dut en partie son éducation à sa naissance , les progrès aux heureufes dis-
positions qu’il apporta en venant au monde, ôc sa perfection à ses études résséchies sur les
principes de son art. Il avoir un oncle nommé Corneille de Jode, qui s’étoit fait un sore
très gracieux par son habileté dans la gravure : ainsi formé par les leçons de son père &
encouragé par la fortune de son oncle , il s’adonna tout entier dès sa jeunesse , à un art
de famille, pour lequel il sèmbloit être né. Il profita des avantages qui accompagnent or-
dinairement les instruCtions paternelles ; parcequ’elles so communiquent sans referve à un
fils docile & attentif comme étoit le jeune de Jode : tandis que celles d’un maître ne fe
donnent trop souvent qu’avec précaution & ménagement , pour tenir toujours le difciple
dans une certaine infériorité. Piqué d’une louable émulation , presque toujours la mère
des progrès,il s’efforça d’imiter celui de qui il avoir reçu la vie, ne laissant échapper aucu-
ne occasion de fe perfectionner. Chaque leçon qu’on lui donnoit fiisoit une si forte im-
pression dans son esprit, que rarement il falloir la lui réitérer. Cette attention l’ayant mis
au fait de son art , dans un âge où les autres en comprennent â peine les prémiers élé-
ments : son père résolu de s’en priver, malgré les services qu’il en retiroit, & lui propo-
sa de voyager. C’étoit lui fournir tous les moyens de devenir un graveur parfait.
La proposition plut a notre de Jode , & il l’accepta avec d’autant plus de joie , qu’cl-
le Eaisoit l’objet de les désirs depuis quelque tems. La crainte seule de desobliger un père
sorchargé d’ouvrage, l’avoit empêché jusqu’ici de solliciter cette permissionj mais voyant
ce père bienfiisànt prévenir fes désirs , il fit promptement les préparatifs nécessaires à ce
voyage & fe mit en chemin vers l’Italie. Rome lui tenoit principalement au cœur, il y
dirigea fes pas sans s’arrêter dans sà route. Y étant arrivé , il satisfit d’abord sa prémiere
curiosité , en visitant à la hâte tous les chefs-d’œuvres des différents arts rélatifs â la gra-
vure , que cette grande ville expofe aux yeux intelligents. Revenant ensuite â chacun en
particulier , il en fit une étude sérieufe. Les antiques l’occuperent sur toutes chofes pen-
dant les prémieres années du séjour qu’il y fit , jusqu a ce que détendant ensuite aux plus
précieux ouvrages des artistes italiens, il les dessina avec la dernière exactitude, pour pou-
voir les consulter dans la maniéré qu’il s’étoit proposé de fe faire.
Ce fut alors que réssechissant sor les sâges préceptes que son père lui avoir donnés & que
les comparant aux merveilles, dont il étoit environné, il en conçut l’importance & l’uti-
lité & en tira des conséquences de pratique, qui firent honneur â fes talents. Les années
s’écouloient comme des jours dans cette étude agréable , où il goûtoic sans cesse de nou-
veaux plaisirs en multipliant ses progrès : mais enfin ayant parcouru tous les maîtres pour
en examiner les dons particuliers, comme l’abeille laborieufe voltige de sseur en sseur pour
en exprimer le soc & en former son miel , il crut de pouvoir tenter de marcher sur leurs
traces & donna des essais de fes productions. L’accueil favorable que le public leur fit, mon-
tra qu’il n’avoit rien entrepris sans avoir bien consulté sa minerve. Ils furent placés de ni-
veau avec les ouvrages des artistes les plus distingués, & les curieux lui fournissoient abon-
damment les occasions de faire briller son talent, lorsque son père instruit de fes progrès &
impatient de le revoir, le rappella dans les Païs-Bas.
Ces ordres eurent tout l’effet qu’on en pouvoir attendre de la part d’un fils obéissant ; ils
l’enleverent pour toujours à l’Italie , &: le privèrent de l’honneur , qu’il s’y seroit acquis
par son habileté. 11 prit congé de fes amis, partit sans balancer, & continua son voyage
jusqu’â Anvers avec beaucoup de diligence.
Tome IL G g Ken-
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