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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0020
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L'ÉCLIPSÉ

PRIME DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui enverra «tSg*e<5tem©Kfit en
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 5,
cité Bergère, £ Paris, — le montant d'un abonne-
ment d'un an à l'SScïtpse, -™*. aura droit à
Î'UNE des deux primes suivantes ;

Tableau do t.ronps Ae> Ift PETITE SpSîESaS

ADMINISTRATION

MM.

Jannin,
E. Delsaux,

lro PRIME

Vingt-quatre charges d'And. Gill :

FEYDEAU

LE COUPLE MONTROUGE

LE FIGARO EN VOYAGE

DARÏMON

THEODOROS

THERESA

JUDITH

GALLÏ-MARIÉ

ÛE,TAZET

JOLIES ACTRICES DE PARIS

LE DOCTEUR RICORD

LAFERRIERE

MIRES

F. DE LESSE-PS

GARIBALD1

AND. GILL

LE GENERAL PRIM '

ED. ABOUT

PAUL DE KOCK

FANFAN BENOITON

ERNEST PICARD

JULES VALLES

ROSS1NI

FREDERICK-LEMAITRE

Directeur privilégié,

Admmistrateur, chargé de parler au
public.

B. de Bragelonne, Régisseurgénéral, metteur en scène.
E. Hhjiehy, Deuxième régisseur, grande utilité.

C, Etiêvant, Troisième régisseur > accessoires.

JOURNAL, ROMAN-FEUILLETON, GENRES DIVERS

Cette prime, ec&mpBètexïfiïaaît gr'&tuaifc©, s'adresse
&urtout aux personnes qui désirent collectionner les charges
d'And, GUI.

2e PRIME

Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour FEïïclîpse par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenant, dix ravissantes aquarelles par E. de
Beaumont.

Pour recevoir cette prime dans les départements, on devra
joindre au prix de l'abonnement KCfr carat? jotae®, montant
des frais d'envoi, (En tout O fr. KO.)

MM. Alexandre DumaS,

■ Pi DU TKR.RAÎL,

■Tony Révill-on,

J. ou Boys,
A. Lelioux,
X..,,

A. Hebmant,
f. dumontrilh,
bouscatel.
pélissier,
Baissas,

Die Maisonneufve,
Vallée,
Strauss,
Nota. — M, Tony Révill

Premier rôk en tous genres, — en hiï-

PRÉSIiNTATION,

Tort premier rôle jeune.

Jeune premier, — des Trimm, — des Ti-

mothêe, — des tespés.
Des amoureuw,
Père noble.
Des comiques.

Grimes, rôles marqués, basses sérieuses.
Rôles de genre.
Grande livrée,
TJlilités,
Idem.
Idem,
Machiniste.
Chef des comparses.
on est chargé des décorations.

III

| endolori d'être couché sur les reins, se retourne dans son lit pour
' se mettre sur le ventre.

Je crois fermement qu'une comédienne qui se fait carmélite a
beaucoup plus en vue de se délivrer de quelque chose qui la gêne
que de rendre service à la société.

Il n'y a donc lieu, suivant moi, à aucun sentiment d'admira-
tion, pour un acte dont le mobile n'est, sans aucun doute, qu'une
question d'intérêt personnel.

Si l'on se croit obligé de s'intéresser à oelui qui se retire du
monde, parce qu'il s'y eanuie, je déclare que j'ai droit à une
marque de sympathie démon pays; car je viens d'emménager
dans un appartement dont les fenêtres sont en plein midi, parce
que je me trouvais très-mal dans mon précédent logement, qui
était exposé aux vents du nord.

Je ne trouve pas mauvais que les comédiennes à qui le ré-
gime du théâtre devient indigeste adoptent celui des carmélites "
si elles espèrent s'en trouver mieux.

Mais, pour l'amour de Dieu, que l'on cesse de crier au saori-
fico, à l'abnégation, nu dévouement î... quand une artiste qui
i était utile à quelque chose* en somme, prend le parti, pour soi-
! gner ses plaies intimes, de ne plus être utile à rien du tout.

Léon Bienvenu.

m SUITES 3'UNE SAINT CHARLEMA6NE

!• Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit;

2° Les' personnes qui désirent avoir les AtSUï prime» de-
vront ajouter une somme de * sVatie» au prix de l'abonnement
d'un an.

LA PETITE PRESSE ET Stô RÊDâCTEORS

En ce temps-là, Pû\y fonde Miliaud, «j l'homme aux besicles
de vermeil, — achetait, sinon pour un morceau de pain, du
moins pour une part de galette, les vieux bois du Monde illustré,
lesquels, rajeunie par des titres tout flambants neufs, ne lais-
saient pas que do faire bonne figure dans ses nombreux canetons
à images...

— Si nous l'imitions.,., pour notre propre compte? se dirent
un beau matin les propriétaires du Monde illustrèi

Le lendemain, la Presse illustrée était née !

■Ah! les mois de nourrice du poupon coûtèrent gros! Cent qua-
tre-vingt mille franoSj si je ne m'abuse! C'était roide. —> roide
comme la corde de Blondin, roide cdintHé' le tord-boyaux de Paul
Niquet, "* roide comme la Justice,.; envers la'1 plume et le papier,
— et lés pâîfints, les parrains commençaient à r"èvèr" l'Infanticide
lorsqu'à™va l'événement dont on trouvera

ta suite ûu prochain nwmeroi

I

Il pleuvait..,

Le boulevard «ait désert, les boutiques fermées...

Minuit sonnait à la pendule d'un, cabinet de la MaJsou-d'Or, où
deux'horomes étaient assis en face l'un de l'autre*..

Tous deux étaient cossus dans leur roise^ distingués dans leurs
manières...

L'un était brun...

L'autre était blond*... _

Tous las deux étaient décorés...

Us ètaitoii l'un et l'autre assis devftni ùBé table garnie de trois
couverts*.-.

Les crevettes rouges et le buîssôh d'écrevisses étaient intacts, 1©
vieux métfoo ïl'aVait pas été débouché', le Champagne attendait
dans un seau d'eau glacée... .

L'homme brun éS levait de temps à autréj allait ouvrir la fe-
nêtre et se penchait âtï dehors sans nul souci dé' la pluie One et
pénétrante qui mouillait l'asphalte des1 trottoirs;..
, — Rien ! rien ! mu'r'muraHilj hormis mon cocher qui dorf. sur
son siégé et te vô'.rô qui Se promène les mains derrière les dos, en
Usant le Petit ÎOTrnal...

— Ah ça! vicomt^ demanda l'homme blond, — lequel^ trapu,
carré et replet, avait l'ait d'un ancien ôfSoier, — m'apprend r?z-
vous enfin quel est le mystérieux convive que VOÙ9 semble» at-
tendre avec tant d'impatience ?

Un roulement de voiture retentit au lointain...

— Chut ! fit l'homme bruri.
Il courut a la fenêtre,..

Un' coupé bas venait ris s'arrêter à l'entrée de ï& rue Lafflttc, en
face de la petite porte du restaurant, et un personnage, enve-
loppé d'un manteau, s'était élancé d'un bûudLsur le sôuiL.i

Le visage du vicomte s'illumina,..

— C'est lui I murmura-t-il d'une voix toSnante.

— Lui ! répéta son compagnon.

— Celui qui doit sauver là Presse illustrée devenue là Petite
Presse.

— Et qui donc?

— ROCAMBOLË.

On entendait îe pas de Vinconnu sur les tapis de l'escalier.,,

— Ah 1 ça, mais je le Croyais mort! s'écria l'homme blond,
pantelant de surprise.

Le vicomte étendît la main, et, d'un ton grave :

— ROCAMBOLEIVE MEURT PAS, dit-ïl.

Le directeur do la Petite Presse, M. Jannin, est un ancien notaire
très éclairé, très libéral, plein d'affabilité et de bonhomie. Son
administrateur'Emmanuel Delsaux noue arrive eh droite ligne de
cette forêt des Ardennes dont les bauges et les feuîllées servent
de toile de fond à Comme il veus -piaira. Ce garçon au poil
roux arrêterait les aileâ d'un moulin feu soufflant dessus à re-
brousse-vent. Quant à François-Adolphe de Bragelqnne, qui ne
sait qu'il a trempé dans" Une trentaine île journaux et qu'il s'est
rendu coupable d'une demi-douzaine de Vaudevilles? Son activité
dévorante ne laisse quasi rien à faire & ses SduS-Balathier. No-
nobstant, ces messaieurs s'en acquittent proprement.

C'est M. A; Her'mant qui est chargé, dans la Petite Presse,
de nous dorer la pilule de la science, il s'en acquitte avec infini-
ment de bon goût et de belle humeur. J6 puis en dire autant de
M. Armand LeiioUX, Je c-riminaliste de la- maison.

Pour Fulbert Dumontèilh, c'est une Volière, un bocage, un pot
de fleure ! Que si je vous croyais tentée de vous apitoyer sur son
sort :

— Oh ! m'écrierais-je, oh ! ne le plaignez pas, madame ! car la
vie s'écoule entre le vase diurne où naissent ses violettes et la
cage où chante son pinson 1

J'ai gardé pour la fin thon ami Tony RéVîîloïS, — un parfait
gentleman de lettres...

Quand son prochain volume, — le Faubourg Saini-Gmitain —
aura paru, je vous dirai ce que je pensé du talent nerveux et dé-
licat à la fois de l'auteur de la Belle jeunesse de François tàpatuk...

Pour le moment, il ne faut point médire du métier de Tlmo-
£h$8) entendez-vous !

Quoi ! constituer à soi tout seul une Encyclopédie de Vingt
volumes!...

Etre la SchéhéraEade de Sultan-Paris!...

Commenter les raUfuti

Raconter les mots!.., ' '

Intéresser !...

Instruire !,..

Plaire !...

Etre homme de t<8ur !. ■.

Etre homme d'esprit 1

Tout cela, — à jet boutïhu, — à heure fixe, — public devant,
— prête derrière.

Voilà ce' que fait Révillon,..

Ô'ti a parlé de Glatigny, — l'an dernier,,.

— Ah ! j'aurais bien Voulu qu'on lui fît improviser uno chro-*
nique, — un peu) <— pour voir!...

Paul Mahalin.

COMÊÙHENNES ET CAB^UTES

J'avoue que jusqu'ici, je ne m'étais pas encore représenté les
théâtres cbrdmé des écoles préparatoires à la vie monastique.

Maïs il faut bîefl eh rabattre, puisque depuis quelque temps,
îi ii'ést bruit que de comédiennes parlant do se faire religieuses.

Il est vrai d'ajotiter qu'elles ont la précaution d'en parler long-
temps à l'avance^,, ce qui leur procure invariablement la facilité
de revenir shr cette résolution dne fois que leur petit effet est
| produit,

J'ignore s'il est beaucoup' de gsns chez qui la prise de voile
d'une actrice produit énorr&ément d'émotion.

Quant à moi, Cette oascade â effet me laissé assez froid.

Je pafs de- Co îtririoipe :

Tout porte à croire que Mlle Castagaette, qui à1 piétiné pendant
vingt-deux ans devant le trou du soUffleUi'j n'avait pas, au début
de sa carrière, une vocation irrésistible pouf le cloître.

Et, si le goût du renfermé lui est venu après, on doit admettra
que ce changement ne s'est produit en elle qu'à la suite de quel-
que déboire, de quelque désillusion.

Or, mademoiselle Castagaette qui, déçue, blessée dans ses af-
fections ou son amour-propre, prend le parti de quitter un monde
où elle souffre pour un autre où elle espère trouver le repos, ne
me paraît pas beaucoup plus digne d'intérêt qttC ÏS ftîàlade qui,

! C est à vous., ô Madame..,, qui fûtes jadis ma correspondante,
\ au temps du collège, (cela no date pas d'hier,) que j'adresse ces
i lignes, totalement dépouillées de la gravité mélancolique qui
■ siérait si bien à nos âges.

| A nos âges, je répète. — Cela n'est guère poli, je le sais, Mais
| il faut enfin que je me venge, d'une façon ou d'une autre, Ô ma
I correspondante ! ~ Ah ! pourquoi vous montrâtes-vous si cruelle
j autrefois pour un pauvre petit garçon, emprisonné dans une
\ tonique.bleu~de»roi, et qui jusqu'alors n'avait jamais eu d'autre
' tort envers vous, que de porter des cols démesurés, et d'émettre
| en votre honneur de nombreux soupirs comparables par leur vio-
I lence et leur périodicité, au mistral de la Provence!
! Je vous aimais, ô ma correspondante, épouse résignée d'un
j mari atrabilaire, blanchi sous des harnais divers, et que l'inclé•
] menco de la goutte poussait fréquemment à l'oubli des plus sim-
ij pies devoirs:,

| Je vous aimais, et, comme dit Toppfer : « ceux qurcrïent
j a qu'un amour d'écolier, pour être sans espoir et sans but, n'est
\ pas vif et dévoué, ceux-là se trompent. » Oui, je vous adorais !
j Le visage charmant de l'honnête jeune femme d'un époux vieux
; a de ces pâleurs et de ces mélancolies révélatrices qui vous pren-
j nent au cœur. Le veuvage d'une âme ne peut seVcacher. Et, cha-
\ que dimanche, passant des exercices du bahut aux problèmes de
l la vie, observateur naissant, je traduisais, mot à mot, votre tris-
j tesse, cette versiuh féminine. Et puis, je faisais des vers. Oui I des
1 vers ! j'avais un pied dans le crime, comme vous voyez !
| Je faisais des VQrs, des longs et des courts, ô ma correspon-
j dànte. et qui rimaient du petit bonheur !

Et la preuve, chère madame, c'est que Tannée où... (maisn'nn-
I ticipons pas sur les événements), c'est que, dis'-je, l'année qui
'■ me Gt de vous utie ennemie, je fus choisi par le proviseur pour
j composer un discoure rimé au banquet de l<i Saint-Çharlemagne.

La Saint-Charletnagnel — « Ahl nous y voilà doncl » comme
| B'êcrient, à des siècles d'intervalle, Samlet et Frank,
\ Oui, nous y voilà. Je fis des vers exquis pour cette solemnilé.
s Parmi ces vers, il s'en trouve un si'beau, si expressif, si imagé,
î que je ne puis résister à l'ardent désir de îe répéter ici.
S II s'agissait du haricot, sujet classique, n'e'st-ce pas.,. Et pour
* le pëifiaîe dignement, je'm'êcriaîs ;

Ce légunle charmant, où s'emprisonne Eotëi

j Le tfait est parfait! —- ahî ne rougisses pointj d ma correspon-
j dante. Tiens? c'est un autre vers. Tant pis !
I " Ma pièce de vers eut tin sttecès fou. Le proviâëiir, essuyant les
j restes de dinde qui erraient sur Se3 lèVrsS glabres, déclara que je
| ne partirais pas sans l'embrasser, C'était â pôu près la situation

d'ESTHER :

ï>e roeg Tiliblrs atlmita le roi parut touché
Racine;

J'obéis, Je me rendis en chancelant près fle son fauteuil.
J'étais ivré^mort d'orgueil et de Champagne. Je subis l'accolade,
Ab!

Enfin, on nous lâcha. Un peu dégrisé, quelques heures après
mon triomphe, je vins chez vous, madame.

YotiJe ihari était allé entendre le cbnoert dans le Parc. Vous
étiez seule. Tenez, je pourrais encore Vous décrire exactement
la disposition des fauteuils et des chaises dérangés par une ré-
cente visite, dans Votre salon, ce joUr-la, .

Mais, rassurez-Voue, madame et vous lecteuo, je n'exécuterai
point cette menace.

O ma correspondante! au coin de votre feu qui s'éteignait et
fumait piteusement, sur une caiisèuse, vous vous tenisz, la robe
un peu levée au nez des chenets, et me tournant à-peu près le
dos [je regardais dans un stêroscope depuis vingt minutes, en
voua lorgnant du Coin de l'œil néanmoins), vous rêviez, une
main sur vos beaux yeux.

Nal autre bruit dans le salon que le battement de la pendule
et tes coups de bée aux barrsàux de leur jolie cage de vos deux
inséparables,

J'avai3 les nerfs très émus, mtèdamè, trè3 émus, et laissant
tout à fait de côté les vues photographiées qui ont toutes l'air
d'être prises en temps de neige, je me mis à vous contempler si-
îéhcleussmont. Vous né vous en doutiez guère, ô ma correspon-
dante !

Vous aviez, cette après diner là, madame, une rob3 montante,
grise et luisante, couleur acier en un mot; une vraie cuirasse,
heureusement souple, et rappelant, par le galbe, l'armure de '
Jeanne d'Arc. Le chast3 battement de votre cœur la faisait ondu-
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