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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0022
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L'ECLIPSE

ES S I SU

Par G. RANDON

O G

PÉO»'

— Tu veux être corner, jeune présomptueux!
sais-tu seulement distinguer le vice généreux
de la vertu crasseuse? sais-tu flairer à cert pas
un inspecteur de la boîte ? Connais-tu ton Paris,
depuis la nie d'Amboise jusqu'à la barrière de
l'Ecole? As-tu l'œil du faucon, l'ouïe du lièvre
et le biceps d'Arpm ?... Situ ne sais rien, si
lo n'as rien de tout cela, arrière I tu ne peux
aspirer tout au plus qu'a conduire un omnibus.

Celui qui, le premier,
Osa soumettre au joug deux coursiers généreux,
Et, porté sur un char, s'élancer avec eux.

-*■ J'avais cent sous de pourboire si j'arrivais avant
midi; pour I ors, j'tape surîmes carcans,et nous roulons
fallait voir I mais v'ià qu'à la Bastille une femme se
jette sous nies roues... j'manque le train, j'perds
mon pourboiro et j'ai Irape troisjours de mise à pied t

— Et la femme ? Y a tu au moins cassé que qu'-
ebose

— Laisse-moi donc I c'te gueuse-là n'a eu que- la
peur.

00

— D'abord, moi, je veux plus qu'on m'appelle
cocher... j'veux qu'on me dise mossïeu... ou io
cogne, *

^— Gomment, trois colis, vous voyez bien que je
n'en ai que deux.

— Et ce bedon-là ?... voyons, mon bourgeois,
en ne vous comptant ça que pour un colis, je suis
bien raisonnable.

— Gare de l'Est, rien que çal et combien de pourboire?

— Je vous donnerai vingt caatimes, si vous marchez ronde-
ment.

— Eh ! canasson, demande donc à c'mossieu s'i'n'craint pas
d's'en faire mourir.

«■*•

Soifamorf, dit Automédon, fils de Diorès et de demoi-
selle Porlcngueule; prétend avoir autrefois conduit chez
un sieur Achille, puis chez un sieur Pyrrhus, manque de
pièces à l'appui, mais peut en présenter qui établissent
sa notoriété chez les manezingues, à la fourrière et dans
bon nombre de violons de Paris et delà banlieue.

— Dépêchons-nous, cocher, je suis pressé.

— Que malheur I ça veut faire mylord, et ça n'a pas seu-
lement de quoi aller â pied, comme dit Daumier.

îtf.-iEdrtiorMl-Séveste, alors principal locataire de la maison de
Molière, le manda dans son cabinet.,. Puis, après l'avoir co'nsi-
dérê.aUentiyement : .,, '

— Monsieur, êtes-vous fort '?

— Monsieur,' répondit Dumaine avec une orgueilleuse modes-
tie, je ne sais pas si je suis fort ; mais ce que je sais bien, c'est
que depuis le jour où j'ai été admis dans ce sanctuaire de l'art,
j'ai beauaoup travaillé, beaucoup étudié, beaucoup appris.,. D'ail-
leurs, je suis jeune, j'ai du ceurage, du zèle et de la patience,..
_ — Assez ! interrompit brusquement son interlocuteur, vous
remplirez un rôle dans la pièce nouvelle, le Moineau de Lesbie.

Une création 1

Le néophyte n'en dormit pas de sis semaines.

Une chose le troublait pourtant :

Ou ne lai avait pas distribué le rôle écrit, — et à toutes ses in-
vestigations à cet endroit, M. Edmond Séveste s'était contenté de
répliquer :

— Le rôle se fera à la représentation,

* *

Le soir solennel arriva.

Dumaine — aussi ignorant que le premier jour de ce qu'il avait
à dire ou à faire, et revêtu, pour la circonstance, d'un superbe
»ostume d'esclave nubien — avisa Séveste quelques minutes avant
le lever du rideau.

— Et mon rôle ? interrogea-t-il.

— Votre rôle? Le voici.

L'administrateur du Théâtre-Français désignait au jeune homme
Brindeau, qui venait de desceadre dans les coulisses...
■j^Comment ?
-®%ui ; vous êtes fort, hsin ?

— Parbleu 1

— Alors vous allez enlever M, Brindeau, et quand je vous aver-
tirai, vous entrerez en scène en le portant dans vos bras..,

— Après?

— Après? Vous le déposerez doucement sur ce tnclinium, là, à
gauche de Rachel...

— Ensuite?

— Ensuite?... Eh bien ! ensuite, vous sortirez.■■

— Je sortirai ?.,,

—-- Certainement : le rôle est fini... Seulement, n'oubliez pas
qu'il ne vous a été accordé qu'en considération de la robustesse
de muscles dont vous vous êtes vanté, — et n'allez pas laisser
échapper M. Brindeau !

M. Aylic Langlé, qui a déjà obtenu au théâtre plus d'un hono-
rable succès, vient de terminer les Encyclopédistes, une comédie
à laquelle le public ne peut manquer de faire le même accueil
qu'à Tin Homme de rien et à la Jeunesse de Mirabeau.

On n'a guère parlé de VAmour et son carquois, la nouveauté de
l'Athénée.
Point de nouvelles, mauvaises nouvelles.

Librairie

M. Alfred Sirven va publier prochainement un volume sur
Sainte-Pélagie.

M. Henry Morel vient de publier les Nouveaux mémoires de Thè-
résa.

Faisons à cette amusante brochure la politesse d'un coup de
ciseau :

*

4 *

Un brave vigneron se désolait de n'avoir pas d'héritier. Il en-
voya sa femme prier Notre-Dame de l'Etang.

L'épouse revient et donne neuf mois après un fils à son époux.,.

On recommença l'année suivante.

Au sixième enfant le vigneron se trouva satisfait, et il accom-
pagna son épouse à Notre-Dame de l'Etang.

— Monsieur, dit-il au curé de la petite église, nous venons dire
à Notre-Dame que nous avons assez de marmots.

— Oh! c'était bien inutile, répondit l'ecclésiastique, le gros
bedeau est mort depuis le mois dernier,

■ à la librairie E. et F.

C'est dans qainze jours que paraîtront -
Paohe et M. Dkffaux, 164, rue de Rivoli

LES JOLIES ACTRICES DE PARIS

i vol. grand Jésus avec un frontispice d1 André Gill et des dessina
de Félix Y...

Le succès de curiosité qu'ont obtenu dans la Lune certains ei-
traits de ce travail nous fait espérer un grand succès de vente
pour ce volume, qui ne contiendra pas moins de cinquante por-
traits anecdotiques de nos comédiennes contemporaines les plus
célèbres par la beauté ou le talent.

En cour d'uaalse».

On entend la déposition d'un forçat.

Le président. — Voyons, Hiroux, dites-nous bien la vérité.

Hiroux. — Je jure...

Le président, — Vous savez bien que vous ne pouvez pas
jurer.

Hiroux. -- Je jure sur votre honneur, monsieur le président,
que,.,

Mademoiselle Y... a pour protecteur un vieux monsieur qu'elle
ruine — et qu'elle bat!...

Après une scène fort mue, à laquelle une de ses amies avait
assisté et dans laquelle le vieillard avait reçu un épouvantable
coup de poing :

— Sais-tu? fit la drôlesse, ie lui ai cassé une dent t...

— Oh!

— Bah ! il lui en restera toujours assez pour manger ce que
je lui laisserai.

Emile Blondet.

Du TRAITEMENT des maladies contagieuses et affections de la peau
par la mé-
thode de I

CHABLE MÉDECIN SPECIAL

6, rue Vivienne [franco par la poste, 20 centimes).

Le Gérant; L. MAUGER.

Paria.— Imp. G. Towne, rue d'Abonkir, 9.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Messieurs les cochers Par G. Randon
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Universitätsbibliothek Heidelberg
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Bildbeschriftung: "Commerce de vins" Bildunterschrift: "-Tu veux être cocher, jeune présomptueux! sais-tu seulement distinguer le vice généreux de la vertu crasseuse? sais-tu flairer à cert pas un inspecteur de la boîte? Connais-tu ton Paris, depuis la rue d'Amboise jusqu'à la barrière de l'Ecole? As-tu l'oeil du faucon, l'ouïe du lièvre et le biceps d'Arpin?... Si tu ne sais rien, situ n'as rien de tout cela, arrière! tu ne peux aspirer tout au plus qu'à conduire un omnibus." "Celuì qui, le premier, Osa soumettre au joug deux coursiers généreux, Et porté sur un char, s'élancer avec eux" "- D'abord, moi, je veus plus qu'on m'appelle cocher... j'veux qu'on me dise mossieu... ou je cogne." "- J'avais cent sous de pourboire si j'arrivais avant midi; pour lors, j'tape surmes carcans, et nous roulons fallait voir! mais v'là qu'à la Bastille une femme se jette sous mes roues... j'manque le train, j'perds mon pourboire et j'attrape toris jours de mise à pied! - Et la femme? Y a tu au moins cassé que qu'chose. - Laisse-moi donc! c'te gueuse-là n'a eu que la peur" "-Comment, trois colis, vous voyez bien que je n'en ai que deux. - Et ce bedon-là!... voyons, mon bourgeois, en ne vous comptant ça que pour un colis, je suis bien raisonnable." "- Gare de l'Est, rien que ça! et combin de pourboire? - Je vous donnerai vingt contimes, si vous marchez rendement. - Eh! canasson, demande donc à c'mossieu s'i'n'craint pas d's'en faire mourir" "Soifamort, dit Automédeon, fils de Diorès et de demoiselle Fortengueule; prétend avoir autrefois conduit chez un sieur Achille, puis chez un sieur Pyrrhus, manque de pièces à l'appui, mais peut en présener qui établissent sa notoriété chez les manezingues, à la fourrière et dans bon nombre de violons de Paris et de la bonlieue." "- Dépêchons-nous, cocher, je suis pressé. - Qué malheur! ça veut faire mylord, et ça n'a pas seulement de quoi aller à pied, comme dit Daumier." Signatur: "R"

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Randon, Gilbert
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Mann <Motiv>
Gepäck
Pferd <Motiv>
Weinhandel
Kutscher
Peitsche
Trinkglas
Kutsche <Motiv>
Gespräch <Motiv>
Karikatur
Krug <Motiv>
Kneipe <Motiv>
Satirische Zeitschrift
Frankreich

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 1.1868, Nr. 3, S. 12_4

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Erschließung

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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