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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0056
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L'ECLIPSE

ÂIOS LECTEURS, A 108 VENDEURS

Le prochain numéro de l'Éclipsé sera
particulièrement beau.

Le dessin très réussi et très origiilal de
Gill, colorié avec une richesse itiOtiie,
tiendra les deux pages du milieu et attirera
l'attention des plus indifférants.

En somme, grand succès pOtlr {'ÉUipie!

Par exception, ce numéfb Hors li^lie. à
cause des sacrifices qu'il iiijtis a imjibsés,
sera vendu

ISS centimei

PRIME DE LÏOÊïMi

Toute personne qui enverra dSrectemeiit en
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 5,
cité Bergère, à Paris, — le montant d'un abonne-
ment d'un ara à l'Éclipsé, en y ajoutant £>0
centimes pour Paris et un fraxac pour les
départements, — recevra franco l'une des deux
primes suivantes :

1M PRIME

Trente charges d'And. Gill.

2e PRIME
Un charmant portefeuille or et couleur, fabrique spécia- ,
îement pour l'Eclipsé par la maison Susse, place de la j
Bourse, et contenant dix ravissantes aquarelles par E. de 1
Beaumont.

AVIS
1° Avoir soin de bien indiquer celte clos deux primes qu'on
choisit ; j

2° L'abonnement, avec les deux primes, coûte, polir" Paris, |
Y fr., et pour les départements, S fr. SO c.

la bande bruyante des cloches tournait justement le coin de la
maison.

— Tu es un lambin, disait nia mère en souriant, : tu viens trop
tard. Elles viennent de passer sur le toit, tout près, là.

— Ah! quel faMetix contre-temps! Parfois, polir ne pas avoir
l'air trop sot; j'affirmais avoir Kij de nies yeux vu, un bout des
rubans, mais un si rMit bout!...

— Allons, le prt'it navire est couliS polir cette ibis,pcnsais-jc cii
me mordant les ongles.

Néanmoins, j'attendais ttvec Impatience le retour des touristes
aux voix sonores, et le diihdtiehe, le joyeux jour de Pâques,planté
dès l'aurore dans le jurulii paternel, j'attendais le passade des

cloches chargé

Cela m'intriguait bien un
tenaient suspendus pur nijlli
ririipossiblc hic scinblalt si u
je gbbrlis avec ivresse tout. m

Les œufs routes, vitfMlj fat
le jnidîn. Et je (es découvrais
là, dîlhs les touffes de fleurs,
d ii r es;

Quelquefois, Je petit naMU

illr

m

oif comment .

œufs se
rrrib; mais

nps-la, que

grlje d;iHs'

joie, ça et

et surtout clÉLhë le" buis des b0t'~

arène verte et pont roùgb, iivBc'



r ventre

li uiulni



liltUvK!

ut cottjl

B tira Mi

rlernln'll

des voiles et des flammes aux mats, tombait également du ciel
charmant et bleu, sans se casser, ce qui m'étonnait joliment,
cela !

J'ai grandi!... comme dit Victor Hugo.

Je sais maintenant que les cloches saoulées des1 Odeurs de Paris
ne vont pas respirer les Parfuuis de Rome.

Hélas !

Je ne crois plus au voyage des cloches, et j'en ai parfois le regret
au cœur. Cela était si doux et si facile Et croire ! — Et puis les
œufs, n'ètaicntdis pas là?

AGAR

C'était sur la première scène de Paris — en arrivant par IfcL
gare do Lyon...

J'ai nommé le théâtre Beaumarchais...

J'assistais — la critique a des devoirs cruels — a la répétition
générale de Madame la Comète — quelque chose cohinie une rcvltc
de Roger de Beauvoir et de Laurent Masson, — utt pauvre diable
qui devait, six mois pins tard, mourir à l'hôpital, pour avoir trop
aimé la littérature à flonflons...

Dès le commencement de la pièce, une femme me sauta aux
yeux — sans griffes, entendons-nous — et par le seul effet de sa
beauté biblique...

Elle était grande et brune, avec des bras d'éphèbe et des épaules
au coin desquelles une fossette sdiiriait. Son net en bec d'arah
s'infléchissait Soifs une paire d'ybiix de diamants noirs...

Ses cheveux assemblés cri deux loraa.dcs sombres
Sur son col velouté jetaient de chaudes ombres...

Ces cheveux là appelaient impérieusement les bandelettes et le
turban des temps salomonieiis. Le regard cherchait h ses poi*
gnets, à ses oreilles, sur sa poitrine, les plaques d'or à reflets
mats et les boules d'ambre parfumées des concubines des Rois
Pasteurs. — Ce qu'elle jouait, je 3'ignoro; ce qu'elle chantait, je
n'en sais rien. Je l'entendis appeler Agar. Elle ne pouvait, pour
moi, porter un autre nom. La salle qui l'encadrait, les fillettes
qui l'entouraient, ne figuraient-elles point à s'y méprendre — et
le désert et ses chameaux?

Je la retrouvai plus tard à l'École-Lyrique. Le bon Ricourt allait
criant : Avez-v-ous vu Rachel?... —Quelle Rachel? — L'autre .'...

Mais la jeune femme ne voulait pas être Rachel seulement;
elle voulait être Georges et elle voulait être Dorval ! Racine la
'atiguait avec ses harmonies. Au besoin, elle lui aurait dit,
comme Pierrot au Rossignol : Veux-tu te taire, vilaine bête?

On la vit à la Porte-Saint-Martin et à la Gaîté...

Je ne veux pas parler de ses débuts aux Français...

Ce soir, je la verrai à l'Odôon...

Shakespeare l'a tentée. Je souhaite qu'elle sorte entière de ce
Maëlstrom. C'est déjà, à mon avis, une rare vaillance de sa part,
que de s'être aventurée sans vertige sur ses bords.

Star.

LE VOYAGE DES CLOCHES

Oui, comme dit la chanson : Quand j'étais petit, je n'étais pas
grand, je... croyais de toute mon âme naïve au voyage a Rome
des cloches parisiennes.

Le Jeudi-Saint, jour du départ de ces demoiselles aux larges'
crinolines de bronze, lorsque sonnait midi, je me précipitais à la
fenêtre pour les voir passer, en grande- toiletté, avec rubans et
bouquets, dans l'azur printanier du ciel, éblouissant de fraîcheur
et de jeunesse.
— Les voilà ! les voilà ! criait ma mère. Viens vite !
Les yeux écarquillôs, la bouche ouverte, la langue tirée hors
des mâchoires, je me donnais des torticolis sans nombre, mais
bien en vain, pour apercevoir les belles voyageuses, et leur sou-
haiter bonne route et surtout prompt retour.

Dame, moi, j'avais des recommandations toutes particulières
à leur faire. Elles devaient, si j'étais bien sage, me rapporter
des œufs et des joujoux; et comme je désirais vivement pos-
séder un petit navire qui n'eût ja-ja-jamais navigué, je tenais à
leur glisser un mot à ce sujet avant qu'elles prissent leur grand
vol.
'Il faut croire qu'en ce temps-là, comme aujourd'hui, du reste,

Plus tard, -

montrais rribh i

je rêvais! Quel

J'avais lu lai

Baisers àkïeè

rantes, à la G.

11
dais petit,

quand jetais petit, je n'étais pas grand, » -— je
ir à toutes lés passantiSai Quels poèmes brûlants
uours tragiques! Quels romans insensés!
le livres enivrants!

la Jean-Jacques, adultères terribles, folies Heli-
iand. Postillons, chaises do poste, chevaux crevés,

louis prodigués par centaines, regards fascinateurs, pâleurs tou-
chantes, pleurs énormes et sans relâche, mouchoirs brodés teints
de sang. Et puis les embuscades, les duels, les guehapens, les
poignards, le poison, et les cris d'ivresse, et les morsures amou-
reuses, et toute la mise en scène des passions fatalesj et les tom-
beaux désolés sur la pierre desquels on va s'arracher la poitrine ÏL
grands coups d'ongles, etc., etc.

« Hélas! — je ne crois plus au voyage des cloches!.,. »
Restent les œufs rouges, palpables, mangeables! Et ce sont tel
amours tranquilles, au coin du l'eu, ou sous les arbres, les longues
causeries, les douces promenades, et les rêves d'avenir, à ilmix,
lorsque le soleil qui s'en va, sème l'ombre peu k peu dans la na-
ture, et jette une légère tristesse dans l'âme. Point de regret^
pourtant, mais un souvenir mélancolique du pclsso et des! croyances
qui ne reviendront plus.

III

Plus tard encore, — ah ! décidément quand j'étais petit, je
n'étais pas grand, et la vieille chanson a raison, plus tard, je vou-
lus montrer ma gloire à tous les passants.

Être célèbre! admiré du pôle austral au polo boréal, stir lu
surface entière du sphéroïde terrestre I

Quel horizon pour l'œil ! quel but à se poser!

Et la question de l'immortalité, ne l'oublions pas?

La gloire, la belle lune à prendre mut hs àkHJS !

Jamais nègre, jamais cheval de manège ne bûcha mitant que
moi pour arriver aux pays splendides qu'entrevoyait mou imagi-
nation, et qu'un mirage encourageant rue faisait voir tb'tii près
de moi, embelli des plus riches couleurs du prlsiffC-

Que de longues nuits passées blanches, sur uu livre ou devant
Une main de papier blanc!

Que de plumes fourbues ! Que de bouteilles d'encre de la
Petite Vertu taries on moins de rien !

La gloire! l'admiration et l'estime des hommes, fèjS pleurs et
les battements de cœur des fouîmes, sufis compter la couronne
posée silencieusement sur le front, par la main de son propre
orgueil. Oh! la gloire!

« Hélas! — Je ne cfàiSpeiis au voyage, des cloches! »

Assis, à l'ombre d'un buisson fleuri, au bord de la route (jiti
mène à la célébrité, je regarde passer en souriant les infatigables;
et, non lassé, mais devenu sage, je savoure les honnêtes œufs
rouges que les cloches m'ont apportés.

Hc-urcax, sans désirs exaspérants, sans poignants regrets, con-
ioùrirc parfois, d'attendrir solJ-
■c plutôt qu'en nvimt, trouvant
:s-Uns, des maîtres, des aînés,
verre qui n'est pas grand, mais

lent de nie
veut, j airil
quo l'arnit

unie

îxquise de que
couronne des plus Sôùces fleur
le verre oh seul l'on boit.

EflNEST d'Hkrvilly.

l'avais pas eu de chance. J'arrivais toujours à la fenêtre, quand

L'OR EST UNE GHÎMÈRE

O 'fous les journaux tic Paris ont appris, ces jours derniers,
à leurs lecteurs que l'on doit se tenir en garrlo, en ce moment,
contre les fausses pièces d'o'r, en bronze d'aluminium, d'une per-
fection de ressemblance très dangereuse, répandue
dans Paris.

O A première vuo, il est très difiieile de t
fausse monnaie de la véritable : forme, couleur,
tout cs( imité aveo une parfaite exactitude, èwtw,
les feuilles les plus sérieuses de la grande prpssi
rable naïveté, — seulement, en brisant la /«' i / it
reconnaître qu'elle no contient que nu bronze d ai

O Ce moyen de contrôle doit être infaillible, en effet
le léger tort do rappeler un pou trop ce refrain célèbre •' 8i'1
Rien qa'en voyant son habit mililairo
J'ai deviné que c'était un soldat I

D'autre part, il a le mérite d'être d'une simplicité patria
d'une commodité d'exécution extraordinaire. ^

O Lorsque vous entrerez dans un bureau do tabac pTOr
ter quatre sous à fumer et cjufc, pour payer, vous donnerez Jf'"
à la buraliste, celle-ci, slVBtte bonne mine ne lui insph.e °"li
phiric-aBoM Une contiahbë illimitée, vous tiendra évidemm

— Vous n'ignorez pnsj Mohsieur, que Paris est infesté ile -
cBs d'or en bronze : vous He1 trouverez donc pas mauvais '*
ib la valeur tlé'vtJtre louis avant de vous en re*'f
t, d'aillciitsi iti chose du monde la .plus simpt^
mon morllk u fondre le bois et briser votre mf
en bronzé d'aluminium, j'aurai la douleur devorn
au poste i HUlfi ; si, au contraire, il est de bon rifi
tri l'osSUfittjce de ma considération la plus dùtin"
lis prierai m me donner encore vingt centimes >|"

minii'

1"

'il est

je voir,

P*j et

1 r i i ";x 'i '• _t r- , " —d--"""mua,

tchdu que les pièces de vingt francs n'ayant cours légal nu
quand elles sont d'un seul morceau, il ne me sera pas pasl?
■ d'accepter les débris de la vôtre.

O Par oxçdiplc. Une chose est à craindre avec ce Systems
c'est que pour éviter l'embarras d'avoir à répondre souvent à
un raisonnement aussi profondément logique, on ne soit bien»
forcé de renoncer a l'usage de la monnaie d'or dans les transat-
fions journalières.

Ce qui donnerait une fois de plus raison au proverbe : — r„
est une chimêrel

Joies Pelpei.

LES VAUDEVILLISTES CHEZ EUX

es

à profus

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Io-



est aisé

de

RÉVÉLATIONS D'UN PROTTEUR {1)
Deuxième partie

3?lotivier (Edouard)

li, rue Oberkampf. — Dramaturge à succès, poète cmérite.
Le chantre des Refrains da dimanche, ne dédaigne pas (comme dit
Joseph Pmdhomme) de laisser parfois la lyre d'Apollon pour les
pipeaux de Momus; après avoir fait pleurer avec Y Outrage, Y An-
ge de minitit tt le Mangeur de fer, il fait rire avec la Crème des <fo-
,vrsii<,,.ies, Trop bclit pour rien faire, Feu le capitaine Octam, et So*
d'une Patapoa,

M. Plouvicr n'a1 qùè des amis, ce qui ne l'empêche d'avoir émis
cette pensée peu consolante: « Connaître les hommes, c'est aimer

les chiens. «
"■ Dans le Livre éïi bon Dieu, Edouard Plouvier avait fait du prin-

crnps un chevalier i Le Chevalier Printemps. L'été de 1866 i rendu
la pareilic au pdéto : (o Ï3 août l'a fait chevalier de la Légion
d'honneur.

Potier (Charles)

1, avenue Pinot, Â^nières-les-Egoûts. — Ce que Potier a dépensé
di- verve, d'entrain dans les petits théâtres de fou le boulevard
dti Temple, est incroyable: Parodies, drames, revues, féeries,
vaudevilles, il a tout abo'rdô avec talent et succès et n'a pu cepeu-
daiit s'imphifitcr dans les théâtres de genre et y conquérir une
place digne de lui, — Acteur, on l'écrasait aveu la réputation de
sou père j auteur, on fin reprochait de ne pas se contenter d'être
comédien.

Trop d'esprit, pas assez de chance t

ï*rêvel («Pûtes)

lo mSi pa,s*;igo Vefdeau. — Echotier dramatique du grandFi-
garo, Prévcl afalt représenter sur diverses scènes d'amusants vau-
devilles : Modiste <■( MtMeste, SoilS tes toits, bans ses meubles, M,
hs Parents <k province, le Fuit d'en face, les Crevés.—1>g Figaro
attend de lui une bonne comédie, il est homme à la faire.

JPrtîleu* (Victor)

Artiste de l'Opéra-Garni que, M. Prilletlx mène de pair l'andante
H le flonflon; le public a goûté volontiers à sa Poularde de Gavx
et s'est promené avec plaisir dans ses Jdrdiits d'Arinide.

X'a rien nonne, je crois, depuis Un pour toutes, vaudeville on
deux actes; comment se fait-ïï que tel ou tel directeur ne dise pas
à son factotum, en parlant de notre vaudevilliste : « Frfflw»*8
în'apportcr une pièce. »

i>hl!;l>ert (Itippolyte).

06, avenue des Ternes. — Un vrai poète qui vi-nf de so fairo
\audevilfistc : le CoUsin Montugnae est un heureux début.

tt&titiPii («*t*ies).

13, rue do l'Echiquier. — Cultivé à la t'ois la banque) _
théâtre. L'une a dû lui faire négliger l'autre, car il promettait en
fécondité plus qu'il n'a tenu; fin comme un renard, l'heureux
Jules n'a pas voulu lâcher la proie pour l'ombré.

Nonobstant, l'inventaire dr son répertoire est encore assez joli,
de la Toile ou mes quntre $dis au Tailleur pour Dames.

J. Renard passe pour avoir porté si loin, dansuii temps,l'amour
de la mise en svènc.que, lorsqu'il taisait une lecture aux acteurs,
il s'entourait des accessoires indiqués et en usait selon la si
ifon. Exemple .- (7/ Ht.)

SCÈNE "V

GllAPPlLLA^D, Seul.

Vous remarquerez que fàî emporté mon riflard... » {lavoirs
prend un parapluie sur U table au verre d'eau sucrée &

ensuite

devillist
iet a le
arec qui

■>dir )

: D'ï

.....

parable:

eut pleuvoir,
[U le pi'esse sur son

(i) Voir VEcttpse des 1G cl 2tS février, S et 22 mars iSOS.
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