L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (1.1868)

L'ECLIPSE

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toutes les villes de France et de Belgique par son adresse et son
intrépidité, joint à cela la grâce et l'amabilité, luttera*, contre
Mlle Irma Duchêne, âgée de vingt ans, aussi gracieuse, que faîte,
connue et susceptible de ne rien céder a sa rivale; ca-r,giorieus,
comme est cette demoiselle de sa rare capacité féminine, elïe est
convaincue d'avoir comme toujours un succès éclatant/

Nota. — Ces dames sont attendues à Paris, où ellesfne peuvent
manquer d'Être bien accueillies.

Fleur-de-Thé ù 1*Athénée

Tleuf-de-Thè, c'est — tout simplement — le Caïd retapé à la
mode des succès d'Hervé et d'Offenbach. Aboulifar s'y appelle
Tien-Tien; Biroteau, Pinsonnet ; Virginie, Césanne ; Fathma,
Fleur-de-Thé, et le tambour-major Micbel y est devenu le capi-
taine des Tigres Ka-OLin.

La musique de M. Gbarles Lecoq ne le cède en rien à celle de
M. Ambroise Thomas pour la grâce, le charme et la belle hu-
meur. ,

Quel poussah que Détiré I Quel magot que Léonce ! Quelle déli-
cieuse chinoise que Mlle Lucie Cabel ! Décidément, Draner est le
premier dessinateur de costumes de Paris!

Le débutant Sytter possède une voix fort agréable. On l'a déjà
baptisé le Capoul du boulevard.

Quant a Mlle Irma Marié...

Un tache d'encre sur un paravent! •

A l'occasion des fêtes de Pâques, l'archevêque de S-., dînait,
ainsi que plusieurs jeunes ecclésiastiques, chez un haut person-
nage de l'Etat.

Après le dîner, il y avait réception et concert, et les salons fu-
rent envahis par une nuée de jolies femmes en déshabillé de
gala.

Le prélat jugea prudent de soustraire à l'aiguillon de la chair

le troupeau des brebis du Seigneur dont il s'était constitué le
pasteur.
11 s'en fut donc prendre congé de la maîtresse du logis.

— Vous nous fuyez déjà, monseigneur ? lui dit celle-ci avec
bonté..

— Madame, dites qu'on nous chasse,

— Comment ?

— Eh I mon Dieu, oui : ne sommes-nous pas mis à la porte
par les épaules ?

M. Maurice de Podestat vient de publier, sous le titre galant de
la Comédie nu boudoir, un volume du meilleur air, et qui, dans
peu, mettant de côté le talent délicat et l'esprit charmant que
l'auteur y a prodigués, va devenir une rareté bibliographique.

Ce petit livre, tiré sur beau papier, avec un luxe de bon goût
(il est édité par Lacroix et Verbœckhoven), est en outre orné de
sept ravissantes eaux fortes, dues à la pointe de nos meilleurs
graveurs.

N'oublions pas, à propos de livres exquis, les Intimités, le nou-
veau recueil de François Coppée, déjà si excellemment connu
par le Reliquaire. La personnalité du jeune poète, de plus en
plus maître de son srt, s'alfirme pleinement dans les Intimités.

C'est Alph. Lemerre, l'éditeur des poètes modernes, qui, bien
entendu, a édité ce gracieux ouvrage. Ce qui n'empêche pas ledit
Lemerre de donner au public de fort belles éditions des classi-
ques, a commencer par le La Fontaine, qui e&t une simple mer-
veille typogragraphique. .

Une bonne dame de province a marié sa fille avec un vieux

vicomte du faubourg Saint-Germain, ï! y a de cela deux ans.

L'autre jour, elle vint la voir. Tout en parlant de Rome et de
Paris, on arriva à la question du bonheur en ménage.

— Eh bien I ma chère enfant, aimes-tu toujours beaucoup ts
mari ?

— Oui, maman................i:

— Beaucoup?.,

— Oui, ma maman...

— Etonnamment?

— Quoi!... s'écria la jeune vicomtesse en rougissant, vous si'
vez donc que j'en ai un !...

Emile Blokdet.

Nous rappelons à nos lecteurs, désireux de coi'
Iectionner les charges de Y Eclipsé, que nous tenons
leur disposition une édition de luxe, sur beau pap
satiné, avec dessins tirés avec le plus grand sou
rehaussés d'un riche coloris.

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