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»«. tout lu.
ffilWe,,;,^
■gsnds ; ces gens 00! bi: r
A
uilferies ; vers pal» toi
I danseurs intrépide^ fan*
iame très-haat placée,«ai
:e moment.
les lieux parla !
Georges Sbsm.
[ HUMAINE
ot soit peu, on arrive pn
des saintes Écriture-fiS
ns à imaginer l'irrigatair,^
es subsister pendait dass*
■eux de tout le monde.
-ce qui ftifita l'éMl
où expose dès hblauji
lécider à placer sur chrafc
sujet.
îQDact treriteBDUs.aui^
l vingt MfltWMMf*
vres d'art ^StSte F-
urrait rendre #¥^
er rtefltiai!tciaqnn*,)'J
i et d'être obligé ft* ;
leraît net;
• Mais cette intéressante brochure que l'en impose au public,
ne*possède pas encore toutes les vertus désirables. A part celle
de rapporter un franc vingt cinq centimes de bénéfice à celui qui
la fait payer un franc cinquante, elle laisse souvent à désirer.
Et comme il n'es* Pas rare de voir au Salon des tableaux com-
plètement veufs de leur numéro 'd'ordre, il arrive que, même avec
son livret de trente sous à la main, on se trouve absolument
aussi empêché de se renseigner sur un tableau qu'on le serait de
distinguer un Manet d'un Gérôme à l'aide d'une Cuisinière bour-
geoise.
* Au risque de me faire conspuer, j'oserai soutenir que les
expositions d'art, faites dans ces conditions, sont a peu près aussi
instructives pour le public que le serait une exhibition de pro-
duits exotiques sans aucune indication de natures ef d'espèces.
" Vous n'avez qu'à aller vous promener au Salon ; vous ver-
rez à chaque pas, devant telle ou telle toile ayant perdu son nu-
méro d'ordre lors du classement, des familles entières considérer
ces chefs-d'œuvre avec toute la sérénité — ou plutôt la seriniU —
de visage que peut donner à des citoyens honnêtes l'examen
d'une chose de laquelle ils ne comprennent pas le premier mot.
*, C'eèt tout simplement navrant.
Si au lieu de laisser ces braves gens se consumer efi efforts de
perspicacité, qui ne les conduisent le plus souvent bjû'à prendre
VKtêcdtion du maréchal Ney pour un épisode de la guerre de Troie,
vous leur indiquiez tout uniment et en chiffres connus^ en bas dé
chacun de vus tableaux, qu'il s'agit iei du Btâré âè Charlemagiié,
et là d'Une iioeë dans le Moivan, ils comprendraient tout de suite
et tireraient de leur visite au Salon un autre profit que de s'être
migraines en regardant comme des ahuris des milliers de bbns
hommes qui représentent tout aussi bien pour eux Pépin le Bref
que Vèrcingétofix, et Mélingue que Léonidas.
* Déjà, l'année dernière, à l'Exposition universelle, ça'à été
la même rengaine, et le mauvais sang que je m'y suis fait abrégera
certainement mes jours.
On a réuni, dans le Ghamp-de-Mars, des millions d'objets, de
produits, de machines, inconnus au $9 centièmes du public.
Et tout naturellement, on a scrupuleusement èti le soin de ne
placer dessus aucune indication pouvant tirer les visiteurs de
leur ignorance crasse.
* Je sais bien que l'on ne trouverait que très peu de gens
d'assez bonne foi pour en convenir. ■
Maïs, si la preuve pouvait en être faite, j'oli'rirais bien de pa-
rier que sur mille visiteurs ayant honoré de leurs vingt sous les
illustres mais inflexibles tourniquets de l'illustre mais inflexible
M. Le Play, 975 au moins n'y ont rien compris, à part l'ascen-
seur Ledoux, la galerie des restaurants et les fauteuils roulants à
cîeux francs l'heure.
* Eh bien, là... franchement, ce n'est pas drôle.
Nous avons en France la toquade des expositions. Il n'y a pas
de mal à ça ; seulement, on pourrait s'arranger de manière à ce
que cela servît à quelque chose.
„\ Ces imperfections tiennent sans doute au caractère un peu
superficiel du public, pour qui l'essentiel est beaucoup moins
d'avoir vu que de pouvoir dire : J'ai vu.
* Un Parisien se Croirait déshonoré d'être obligé de convenir
. qu'il n'a point été au Salon ; mais il ne se fait aucun cas de con-
science d'y entrer, de déjeuner au buffet et de s'en aller après.
Il a été au Salon, c'est tout. -
,". Si l'on vendait pour trois trancs des billets de Salon comme
^ela se fait (en Abyssinie) pour les billets de confession, à ce
qu'on m'a dit, il y a bien des badauds qui s'en paieraient pour
sauver le décorum.*
„", Mais, en somme, comme à côté des nigaudinos qui ne vont
au Salon que pour avoir l'occasion d'en revenir , il y a des gens
sérieux qui désirent en tirer profit et instruction, il ne serait pas
superflu de leur accorder l'aide que mérite leur bonne volonté.
:i':i Je vote donc comme un seul homme pour que l'année pro-
chaine les peintres étiquetent clairement leurs œuvres, et que
l'on ne force pas le public à deviner que :
N° 9,528
veut dire :
. ENLÈVEMENT DES SABINBS.
k*t En émettant le vœu de cette réforme, j'ai, du reste, la douce
f.onsolatïon d'être bien persuadé que si la réforme doit servir à
quelque chose, le vœu ne servira à rien du tout.
C'est une compensation.
LÉON BlHNVKNTJ.
LE SECRET DU GI&OUR
Ceci n'est point un conte.
C'est tout simplement une petite histoire que j'extrais à votre
intention, et « pour que vous n'en ignoriez, » d'une lettre écrite
par un de mes amis qui habite Constantïnople.
Je n'y changerai pas un mot. .
Il s'agit d'un vieux pacha, d'une belle- petite dame de Péra et
d'un giaour (rien de Byron).
Le vieux pach-i, — permettez-moi de supprimer son nom —
sans être proche parent de ce fumeux duc de Byzance que célèbre
la chanson, avait un faible pour le sexe fragile.
Et chez lui ce faible était fort... comme un turc.
La belle petite dame de Péra, Mlle Mihri-Mahr, âgée de vingt
ans, et douée des plus exquises qualités féminines, au point de
vue physique, avait su, chose rare I — se rendre maîtresse abso-
lue du cœur du vieux pacha.
Cet excellent musulman, iidèle comme un berger de l'Asie,
un vrai Céladon à turban, brûlait pour elle des feux les plus
violents depuis deux ans.
Il va Sans dire qu'après les témoignages de l'amour, il prodi-
guait à la charmante Mihri-MfcHr' îéâ sëcjuihs et les pierreries, et
toutes sortes de jolis cadeaux, sans compter' lès étoffés de l'Inde
et de Paris.
Je regrette que ce vieillard ne lai ait pas fait présent d'un
abonnement à VEclipse. Mais on ne ëâurali penser1 8, tout!
Les parents H lès enfants du pacha, cela se comprend dti reste,
voyaient d'un œil triste la dilapidation rapide de leur fortune à
venir, et maudissaient la jolie Mihri-Mahr.
Ils se' disaient parfois :
— Tout cela aura une fin pOurt&nfe. Notre père, notre allié est
vieux* Sa santé est faible. Du train dont il Va, tout fait espérer
que ses forcés s'épuiseront avant ses biens.
Mais, ~ 6 chose singulière 1 — un beau jour on remarqua que
plus le Vieux pacha se rendait à Péra, chez sa jeune amie, moins
il avait l'air de vieillir. Chaque fois cfu'il revenait de ses tendres
visites, ses parents constataient avec une stupeur mai dissimulée,
que'loin de blanchir, sa barbe, peu à peu, retournait aux tons
d'ébène de la jeunesse.
Par suite, la physionomie de ce pacha assurément immoral re-
prenait sa vigueur juvénile et sa beauté énergique.
L'amour fait de ces miracles !
Ce changement remarquable frappa d'êtonnémèht le sultan
lui-même, qui se dit : — Mais ce pacha, que j'avais cru usé jus-
qu'à la corde, est donc encore bon pour le service ? Rendons-lui
ses places et notre estime.
Et, surpris plus que personne, le vieux pâcha, qui comprenait
moins encore que tout le monde le subit été de la Saint-Martin
de son visage, se vit tout à coup comblé d'honneurs et de sacs
de pièces d'or.
La crainte des parents se changea en espérance.
Et, comme des largesses du sultan une bonne part tomba dans
leur escarcelle, ils se mirent tout à coup à vénérer la belle petite
dame de Péra, source première, évidemment, de ces bienfaits.
Ils lui firent même porter, par une négresse intelligente, quel-
ques cadeaux de prix et des fruits délicieux.
Quant à la joie du pacha rajeuni, je vous la laisse à deviner I
Il se croyait vingt ans, et, voyez PiuBolence de ces turcs, — bien
qu'épris de la ravissante Mihri-Mahr, il répondait aux œillades
des Arméniennes qu'il rencontrait, fl un air vainqueur qu'on ne
saurait trop blâmer.
Mais les parents qui avaient accepté un petitmal pour un grand
bien, se chargèrent de le surveiller et de conserver à la belle da-
me de Péra son amant tout entier.
Bons sentiments dé famille qu'on ne saurait trop chercher à
propager!
Mais tout a une fin en ce monde.
Un jour, —jour affreux! —un jour, entrant à l'improviste
chez sa maîtresse, le pacha dont la barbe et la moustache étaient
devenues plus noires que l'aile du corbeau, vit ■— absolument
comme dans un vaudeville — les pieds d'un homme, au bas
d'un rideau, deux pieds chaussés de bottines chrétiennes.
Deux pieds de giaour !
Son regard fit pâlir Mihri-Mahr, occupée à se coïifer, et tenant
à la main une petite brosse qu'elle plongeait dans une soucoupe.
Le vieux pacha, sans dire un mot, tira,son cimeterre hors de
de sa gaÎDe, en essaya le fil en passant son pouce sur le tran-
chant de la lame, puis écartant le rideau de la main gauche, mit
à découvert un homme blotti dans un coin.
Une minute après la tête de l'infortuné giaour roulait sur le
parquet.
Deux esolaVes grecs entrèrent aussitôt, mirent le corps sur
leurs épaules et, sur un signe du pacha, s'en allèrent le jeter par
une fenêtre dans le Bosphore.
— Et toi, tu vas mourir aussi, dit le pacha à Mihri-Mahr.
— Pourquoi donc?
— Ce giaour était ton amant 1 cria-t-il d'une voix terrjbïe.
— Non, Seigneur ! répliqua la belle enfant, que le désordre de
ses vêtements rendait plus irrésistible encore. Non, ce giaour
n'était point mon amant. Mais toi, tu viens de tuer ton bienfai-
teur, celui qui te rendait la jeunesse.
— Lui?
— Oui, lui. Ce giaour possédait une eau vraiment marveilleu-
se, composée uniquement avec des sucs végétaux, cette eau cris-
talline avec laquelle je m'amusais, naïve enfant, à te lustrer la
barbe, pendant nos jeux, chaque matin, au point du jour.
—, Eh bien ! par Mohammed 1
— Cette eau redonnait leur nuance primitive à tes moustaches
décolorées, hélas ! et voilà que le giaour qui me la vendait est
mort, et il a emporté son secret dans la tombe à jamais. Oh ! oh !
— J'ai été un peu vif, reprit le pacha au bout d'un instant de
silence. Mais tout n'est pas perdu ! Ge flacon...?
'-a Ce flacon est vide...
4* Vidé..; mais l'adresse doit être dessus. Je n'ai pas été à
l'Exposition universelle de Paris pour rien, à îa suite de mon au-
guste maître. Donne-moi ce flacon.
Et lés dêhs amants, l'œil humide, examinèrent le flacon. Et le
gfteha, caressant la poignée de son redoutable feîraeterre, lut avec
déliées ces mots, qui mirent un Véritable baume sur son cœur
jàlouk : eàu nanôN, dépôt cjénéràl^'H, rue Ôliivilsf $ai<>t Georges.
— Allah sdit loué ! s'écria Mihri-Mahr. Nôub tenons le secret du
giaouri
— Je dirai mèine pi uë, ajoutait* paCtià Complètement rasséréné:
des renseignements diplomatiques mè permettent tTânnoàcer que
la rué Ollivier-Saïat-Georgês n'existe plus. Ô'8bÈ rué du Cardinal-
Fescn, n° -22, qu'il fautliru.
— Donnons un pleur au giâo'ur, murmura la belle enfant de
Péta; 11 êtàït coitfeUr, et S'appelait Dubbisi
PlfiRRB DiivAi.,
GILL-REVUE
Regardez les affiches du Petit Figaro illustré 1
La place qu'André Gill Occupe dans Ce programme vous
donnera la mesure de la popularité dont jouit le dessinateur
de VEclipse, — laquelle possède seule, par traité, le droit de
publier des charges inédites de cet original et humoristique
talent.
André Gill donne cette semaine la paredie-revue du Sa-
lon. Toutes les toiles qui, à des titres différents, ont attiré
l'œil du public, revivent dans cet album, transfigurées en
gattés folles et en ingénieuses ironies. J'ai dit toutes! Le
crayon et l'esprit du jeune maître ne s'émoussent point, en
effet, sur les médailles d'or ou d'argent.
Gill-Heme formé un cahier habilement et excèntrique-
ment coloriée.
Toute personne qui enverra UN FRANC en timbré-poste
au bureau du journal le recevra franco.
Tous nos abonnés, tous nos lecteurs voudront se régaler
de cette publication, qui formera le complément satirique
des actualités que VEclipse ne èéssè dé mettre Sous leurs
yeux.
L'Éclips*.
SAZETTE A LA MAIM
L'Exposition dn Havre
Cette exhibition maritime et internationale m'a rappelé la bar-
carolle dont nos flambards de Bougïval et nos loups de Seine ds
Ghatou épandent les strophes mélancoliques le long des berges —
et des auberges — où la matelote irémit :
. Il était un canot,
Le plus beau des canots,
* Qui n'avait qa'un défaut ;
II n'allait pas sur l'eau!
L'Exposition du Havre — aussi — n'a qu'un défaut ;
LKS AMOiJRS I>U FUSILIER ?ttII>OU (suite) par .GEtfcÉOl*
Mais, malheur 1 v'ià qu'on noua en-
voie à Alger ! Je faillis mourir en
faisant mes adieux à la belle Zé-
ftdbieî U
H fallut se résisher, «our-
lant, et, quelques jours
après, j'aprtvai à Alger.
Ousqu'e-a fait de femmes y n'y à que
des paqueta de linge sale qui se
baladent dans les rues.
Je pensais toujours, comme
de juste, à 2énobie. Un
jour, que j'éfait à pleurer
amis Etes lauriers.
Un moriccuidmé remit uae/leUrt
qui sentait furieusement bon.
Vu que je tais lire, ïè 3k lus
le fusilier Miâo'u se laisse bander les
yevx et se laisse conduire, il verra.
— Signé Païma..
Je me laissai faire pour voir.
(if suite qu prochain numéro.)
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i et d'être obligé ft* ;
leraît net;
• Mais cette intéressante brochure que l'en impose au public,
ne*possède pas encore toutes les vertus désirables. A part celle
de rapporter un franc vingt cinq centimes de bénéfice à celui qui
la fait payer un franc cinquante, elle laisse souvent à désirer.
Et comme il n'es* Pas rare de voir au Salon des tableaux com-
plètement veufs de leur numéro 'd'ordre, il arrive que, même avec
son livret de trente sous à la main, on se trouve absolument
aussi empêché de se renseigner sur un tableau qu'on le serait de
distinguer un Manet d'un Gérôme à l'aide d'une Cuisinière bour-
geoise.
* Au risque de me faire conspuer, j'oserai soutenir que les
expositions d'art, faites dans ces conditions, sont a peu près aussi
instructives pour le public que le serait une exhibition de pro-
duits exotiques sans aucune indication de natures ef d'espèces.
" Vous n'avez qu'à aller vous promener au Salon ; vous ver-
rez à chaque pas, devant telle ou telle toile ayant perdu son nu-
méro d'ordre lors du classement, des familles entières considérer
ces chefs-d'œuvre avec toute la sérénité — ou plutôt la seriniU —
de visage que peut donner à des citoyens honnêtes l'examen
d'une chose de laquelle ils ne comprennent pas le premier mot.
*, C'eèt tout simplement navrant.
Si au lieu de laisser ces braves gens se consumer efi efforts de
perspicacité, qui ne les conduisent le plus souvent bjû'à prendre
VKtêcdtion du maréchal Ney pour un épisode de la guerre de Troie,
vous leur indiquiez tout uniment et en chiffres connus^ en bas dé
chacun de vus tableaux, qu'il s'agit iei du Btâré âè Charlemagiié,
et là d'Une iioeë dans le Moivan, ils comprendraient tout de suite
et tireraient de leur visite au Salon un autre profit que de s'être
migraines en regardant comme des ahuris des milliers de bbns
hommes qui représentent tout aussi bien pour eux Pépin le Bref
que Vèrcingétofix, et Mélingue que Léonidas.
* Déjà, l'année dernière, à l'Exposition universelle, ça'à été
la même rengaine, et le mauvais sang que je m'y suis fait abrégera
certainement mes jours.
On a réuni, dans le Ghamp-de-Mars, des millions d'objets, de
produits, de machines, inconnus au $9 centièmes du public.
Et tout naturellement, on a scrupuleusement èti le soin de ne
placer dessus aucune indication pouvant tirer les visiteurs de
leur ignorance crasse.
* Je sais bien que l'on ne trouverait que très peu de gens
d'assez bonne foi pour en convenir. ■
Maïs, si la preuve pouvait en être faite, j'oli'rirais bien de pa-
rier que sur mille visiteurs ayant honoré de leurs vingt sous les
illustres mais inflexibles tourniquets de l'illustre mais inflexible
M. Le Play, 975 au moins n'y ont rien compris, à part l'ascen-
seur Ledoux, la galerie des restaurants et les fauteuils roulants à
cîeux francs l'heure.
* Eh bien, là... franchement, ce n'est pas drôle.
Nous avons en France la toquade des expositions. Il n'y a pas
de mal à ça ; seulement, on pourrait s'arranger de manière à ce
que cela servît à quelque chose.
„\ Ces imperfections tiennent sans doute au caractère un peu
superficiel du public, pour qui l'essentiel est beaucoup moins
d'avoir vu que de pouvoir dire : J'ai vu.
* Un Parisien se Croirait déshonoré d'être obligé de convenir
. qu'il n'a point été au Salon ; mais il ne se fait aucun cas de con-
science d'y entrer, de déjeuner au buffet et de s'en aller après.
Il a été au Salon, c'est tout. -
,". Si l'on vendait pour trois trancs des billets de Salon comme
^ela se fait (en Abyssinie) pour les billets de confession, à ce
qu'on m'a dit, il y a bien des badauds qui s'en paieraient pour
sauver le décorum.*
„", Mais, en somme, comme à côté des nigaudinos qui ne vont
au Salon que pour avoir l'occasion d'en revenir , il y a des gens
sérieux qui désirent en tirer profit et instruction, il ne serait pas
superflu de leur accorder l'aide que mérite leur bonne volonté.
:i':i Je vote donc comme un seul homme pour que l'année pro-
chaine les peintres étiquetent clairement leurs œuvres, et que
l'on ne force pas le public à deviner que :
N° 9,528
veut dire :
. ENLÈVEMENT DES SABINBS.
k*t En émettant le vœu de cette réforme, j'ai, du reste, la douce
f.onsolatïon d'être bien persuadé que si la réforme doit servir à
quelque chose, le vœu ne servira à rien du tout.
C'est une compensation.
LÉON BlHNVKNTJ.
LE SECRET DU GI&OUR
Ceci n'est point un conte.
C'est tout simplement une petite histoire que j'extrais à votre
intention, et « pour que vous n'en ignoriez, » d'une lettre écrite
par un de mes amis qui habite Constantïnople.
Je n'y changerai pas un mot. .
Il s'agit d'un vieux pacha, d'une belle- petite dame de Péra et
d'un giaour (rien de Byron).
Le vieux pach-i, — permettez-moi de supprimer son nom —
sans être proche parent de ce fumeux duc de Byzance que célèbre
la chanson, avait un faible pour le sexe fragile.
Et chez lui ce faible était fort... comme un turc.
La belle petite dame de Péra, Mlle Mihri-Mahr, âgée de vingt
ans, et douée des plus exquises qualités féminines, au point de
vue physique, avait su, chose rare I — se rendre maîtresse abso-
lue du cœur du vieux pacha.
Cet excellent musulman, iidèle comme un berger de l'Asie,
un vrai Céladon à turban, brûlait pour elle des feux les plus
violents depuis deux ans.
Il va Sans dire qu'après les témoignages de l'amour, il prodi-
guait à la charmante Mihri-MfcHr' îéâ sëcjuihs et les pierreries, et
toutes sortes de jolis cadeaux, sans compter' lès étoffés de l'Inde
et de Paris.
Je regrette que ce vieillard ne lai ait pas fait présent d'un
abonnement à VEclipse. Mais on ne ëâurali penser1 8, tout!
Les parents H lès enfants du pacha, cela se comprend dti reste,
voyaient d'un œil triste la dilapidation rapide de leur fortune à
venir, et maudissaient la jolie Mihri-Mahr.
Ils se' disaient parfois :
— Tout cela aura une fin pOurt&nfe. Notre père, notre allié est
vieux* Sa santé est faible. Du train dont il Va, tout fait espérer
que ses forcés s'épuiseront avant ses biens.
Mais, ~ 6 chose singulière 1 — un beau jour on remarqua que
plus le Vieux pacha se rendait à Péra, chez sa jeune amie, moins
il avait l'air de vieillir. Chaque fois cfu'il revenait de ses tendres
visites, ses parents constataient avec une stupeur mai dissimulée,
que'loin de blanchir, sa barbe, peu à peu, retournait aux tons
d'ébène de la jeunesse.
Par suite, la physionomie de ce pacha assurément immoral re-
prenait sa vigueur juvénile et sa beauté énergique.
L'amour fait de ces miracles !
Ce changement remarquable frappa d'êtonnémèht le sultan
lui-même, qui se dit : — Mais ce pacha, que j'avais cru usé jus-
qu'à la corde, est donc encore bon pour le service ? Rendons-lui
ses places et notre estime.
Et, surpris plus que personne, le vieux pâcha, qui comprenait
moins encore que tout le monde le subit été de la Saint-Martin
de son visage, se vit tout à coup comblé d'honneurs et de sacs
de pièces d'or.
La crainte des parents se changea en espérance.
Et, comme des largesses du sultan une bonne part tomba dans
leur escarcelle, ils se mirent tout à coup à vénérer la belle petite
dame de Péra, source première, évidemment, de ces bienfaits.
Ils lui firent même porter, par une négresse intelligente, quel-
ques cadeaux de prix et des fruits délicieux.
Quant à la joie du pacha rajeuni, je vous la laisse à deviner I
Il se croyait vingt ans, et, voyez PiuBolence de ces turcs, — bien
qu'épris de la ravissante Mihri-Mahr, il répondait aux œillades
des Arméniennes qu'il rencontrait, fl un air vainqueur qu'on ne
saurait trop blâmer.
Mais les parents qui avaient accepté un petitmal pour un grand
bien, se chargèrent de le surveiller et de conserver à la belle da-
me de Péra son amant tout entier.
Bons sentiments dé famille qu'on ne saurait trop chercher à
propager!
Mais tout a une fin en ce monde.
Un jour, —jour affreux! —un jour, entrant à l'improviste
chez sa maîtresse, le pacha dont la barbe et la moustache étaient
devenues plus noires que l'aile du corbeau, vit ■— absolument
comme dans un vaudeville — les pieds d'un homme, au bas
d'un rideau, deux pieds chaussés de bottines chrétiennes.
Deux pieds de giaour !
Son regard fit pâlir Mihri-Mahr, occupée à se coïifer, et tenant
à la main une petite brosse qu'elle plongeait dans une soucoupe.
Le vieux pacha, sans dire un mot, tira,son cimeterre hors de
de sa gaÎDe, en essaya le fil en passant son pouce sur le tran-
chant de la lame, puis écartant le rideau de la main gauche, mit
à découvert un homme blotti dans un coin.
Une minute après la tête de l'infortuné giaour roulait sur le
parquet.
Deux esolaVes grecs entrèrent aussitôt, mirent le corps sur
leurs épaules et, sur un signe du pacha, s'en allèrent le jeter par
une fenêtre dans le Bosphore.
— Et toi, tu vas mourir aussi, dit le pacha à Mihri-Mahr.
— Pourquoi donc?
— Ce giaour était ton amant 1 cria-t-il d'une voix terrjbïe.
— Non, Seigneur ! répliqua la belle enfant, que le désordre de
ses vêtements rendait plus irrésistible encore. Non, ce giaour
n'était point mon amant. Mais toi, tu viens de tuer ton bienfai-
teur, celui qui te rendait la jeunesse.
— Lui?
— Oui, lui. Ce giaour possédait une eau vraiment marveilleu-
se, composée uniquement avec des sucs végétaux, cette eau cris-
talline avec laquelle je m'amusais, naïve enfant, à te lustrer la
barbe, pendant nos jeux, chaque matin, au point du jour.
—, Eh bien ! par Mohammed 1
— Cette eau redonnait leur nuance primitive à tes moustaches
décolorées, hélas ! et voilà que le giaour qui me la vendait est
mort, et il a emporté son secret dans la tombe à jamais. Oh ! oh !
— J'ai été un peu vif, reprit le pacha au bout d'un instant de
silence. Mais tout n'est pas perdu ! Ge flacon...?
'-a Ce flacon est vide...
4* Vidé..; mais l'adresse doit être dessus. Je n'ai pas été à
l'Exposition universelle de Paris pour rien, à îa suite de mon au-
guste maître. Donne-moi ce flacon.
Et lés dêhs amants, l'œil humide, examinèrent le flacon. Et le
gfteha, caressant la poignée de son redoutable feîraeterre, lut avec
déliées ces mots, qui mirent un Véritable baume sur son cœur
jàlouk : eàu nanôN, dépôt cjénéràl^'H, rue Ôliivilsf $ai<>t Georges.
— Allah sdit loué ! s'écria Mihri-Mahr. Nôub tenons le secret du
giaouri
— Je dirai mèine pi uë, ajoutait* paCtià Complètement rasséréné:
des renseignements diplomatiques mè permettent tTânnoàcer que
la rué Ollivier-Saïat-Georgês n'existe plus. Ô'8bÈ rué du Cardinal-
Fescn, n° -22, qu'il fautliru.
— Donnons un pleur au giâo'ur, murmura la belle enfant de
Péta; 11 êtàït coitfeUr, et S'appelait Dubbisi
PlfiRRB DiivAi.,
GILL-REVUE
Regardez les affiches du Petit Figaro illustré 1
La place qu'André Gill Occupe dans Ce programme vous
donnera la mesure de la popularité dont jouit le dessinateur
de VEclipse, — laquelle possède seule, par traité, le droit de
publier des charges inédites de cet original et humoristique
talent.
André Gill donne cette semaine la paredie-revue du Sa-
lon. Toutes les toiles qui, à des titres différents, ont attiré
l'œil du public, revivent dans cet album, transfigurées en
gattés folles et en ingénieuses ironies. J'ai dit toutes! Le
crayon et l'esprit du jeune maître ne s'émoussent point, en
effet, sur les médailles d'or ou d'argent.
Gill-Heme formé un cahier habilement et excèntrique-
ment coloriée.
Toute personne qui enverra UN FRANC en timbré-poste
au bureau du journal le recevra franco.
Tous nos abonnés, tous nos lecteurs voudront se régaler
de cette publication, qui formera le complément satirique
des actualités que VEclipse ne èéssè dé mettre Sous leurs
yeux.
L'Éclips*.
SAZETTE A LA MAIM
L'Exposition dn Havre
Cette exhibition maritime et internationale m'a rappelé la bar-
carolle dont nos flambards de Bougïval et nos loups de Seine ds
Ghatou épandent les strophes mélancoliques le long des berges —
et des auberges — où la matelote irémit :
. Il était un canot,
Le plus beau des canots,
* Qui n'avait qa'un défaut ;
II n'allait pas sur l'eau!
L'Exposition du Havre — aussi — n'a qu'un défaut ;
LKS AMOiJRS I>U FUSILIER ?ttII>OU (suite) par .GEtfcÉOl*
Mais, malheur 1 v'ià qu'on noua en-
voie à Alger ! Je faillis mourir en
faisant mes adieux à la belle Zé-
ftdbieî U
H fallut se résisher, «our-
lant, et, quelques jours
après, j'aprtvai à Alger.
Ousqu'e-a fait de femmes y n'y à que
des paqueta de linge sale qui se
baladent dans les rues.
Je pensais toujours, comme
de juste, à 2énobie. Un
jour, que j'éfait à pleurer
amis Etes lauriers.
Un moriccuidmé remit uae/leUrt
qui sentait furieusement bon.
Vu que je tais lire, ïè 3k lus
le fusilier Miâo'u se laisse bander les
yevx et se laisse conduire, il verra.
— Signé Païma..
Je me laissai faire pour voir.
(if suite qu prochain numéro.)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Les amours du fusilier Midou
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: "Mais, malheur! v'la qu'on nous envoie à Alger! Je faillis mourir en faisant mes adieux à la belle Zénobie" "Il fallut se résigner, pourtant, et, quelques jours après, j'arrivai à Alger" "Ousqu'en fait de femmes y n'y a que des paquets de linge sale qui se baladent dans les rues" "Jé pensais toujours, comme de juste, à Zénobie. Un jour, que j'était à pleurer sous des lauriers," "Un moricaud mé remit une lettre que sentait furieusement bon" "Vu qué je sais lire, je la lus: Que le fusilier Midou se laisse bander les yeux et se laisse conduire, il verra. - Signé Fatma. Je me laissai faire pour voir" Signatur: "G" Sonstige Angaben: "(La suite au prochain numéro.)"
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Thema/Bildinhalt (normiert)
Second Empire
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 1.1868, Nr. 21, S. 91_3
Beziehungen
Erschließung
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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg