L'KOJÙIPSB
PRIME Dfc L'ÉCLIPSÉ
ute persomifc qui enverra «Mrectfemettt "il
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 16,
rue du Croissant, à Paris, — l* mentant ffp abonne-
ment d'm» ail à lTEcMpse, jouira des primes
ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1» PRIME
Quarante-cinq charges d'And, Gilh
L'Abonnement pour Paris avec cette prime. 7 fî> »
Pour les Départements ....... 8 oO
2" PRIME
Un charmant portefeuille or at couleur, fabriqué spécia-
lement pour l'Eclipsé par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenant dix ravissantes aquarelles par E. de
Beaumont.
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime 6fr. »
Pour les Départements 1 »
ATWTUm
V Avoir soi» i!s bien Indiquer celle <!ea deux primes qu'on
ehoisit ;
2° L'abonnement, avec les deux primo, coûte, pour Paris,
^ fr., SO o. et pour les départements, & fr.
lés Brame, furieux sans doute, de n'avoir pas été nommé, se
montre particulièrement inconvenant.
Nous noterons, pour mémoire, quelques pris d'interruption et
de satisfaction, plus un accesBit d'encouragement à l'élève Des
Rotours.
La fanfare de l'inslitution Schneider fit entendre une seconde
fois l'air de la reine Hortense... Et la foule se retira silenoieuse.
A quand la rentrée maintenant ?
Gosmvb Giutix
FANTAISIE
VIVE LES VACANCES!
Au moment où les examinateurs de l'Académie impériale de
musique, par une chaleur que nous qualifierons d'inconvenante,
s'obstinent à décerner des accessits d'encouragement à des jeu-
nes artistes de très-peu d'avenir, — ce nous a été une grande
consolation d'assister à Ja distribution solennelle des pris qui
viennent d'être décernés aux jeunes élèves de l'institution Schnei-
der, dans la grande salle de l'ancien palais Bourbon.
Toutes les notabilités du temps présent et du temps passé as-
sistaient à cette imposante cérémonie et les parents des jeunes
élèves encombraient les tribunes. La sœur du chef de l'institu-
tion, la charmante Hortense Schneider, faisait aux dames les
honneurs de la maison, pendant que les maîtres d'études, Gré-
rûme David et Alfred Leroux, s'occupaient du classement des ré-
compenses. Ci et là dans la foule, ou apercevait des uniformes
appartenant aux lycées et institutions voisines : l'amitié n'- tait
pas absente de cette fête de famille. C'est ainsi que le jeune
Ghangarnier en tenue de Saint-Cyrien était venu applaudir aux
succès du petit Thiers.
Lorsque tous If s invités se furent convenablement installés,
sur un signe du maître de cérémonie, Alfred Darimon, dont la
jambe dodue fit l'admiration de toutes les femmes, il se fit un
grand silence.
Alors M. Schneider, s'êtant incliné trois fois, lut le discours
suivant :
« Jeunes élèves,
a Vous voici parvenus au terme de vos travaux et c'est avec
une véritable satisfaction que nous allons nous séparer les uns
des autres. (A gauche : on n'entend pas.)
a Cette année n'aura pas été pour v«jus sans résultat. Privés
pour la plupart des qualités étninentes qui Font les élèves distin-
gués, vous avez compris qu'un seul moyen vous restait de méri-
ter la bienveillance de vos maîtres et vous l'avez mis en pratique.
Jamais à aucunç époque, vous ne vous êtes mieux plies aux prin-
cipes d'obéissance et de respect qui seuls garantissent la durée
des grandes institutions. (Applaudissements à droite.) Votre atti-
tude ferme et digne, je me plais à le reconnaître, n'a pas peu
contribué à contenir U regre* t. ble insubordination ne quelques-
uns de vos camarades. (Murmures à gauche.)
« Je ne me dissimule pas que beaucoup d'entre vous nous quittent
pour toujours et que lors de la prochaine rentrée, aux pinces où
je m'étais habitué à vous contempler sommeillants, je verrai
d'autres et de moins doux visages. {On entend des sanglots sur un
grand nombre de bancs et Véléoe Pamard est emporté évanoui.) Con-
solez-vous en songeant que vous aurez toujours une place dans
mon \ceur, et, rentrés dans Vos foyers, n'oubliez pas les
leçons de Vos maîtres.»
Explosions d'enthousiasme frénétique. Hortense Schneider
arrose de ses larmes le manuscrit de son frère et le répétiteur
Rouher s'essuie les yeux à différertes reprises; son collègue
Pinard lui serre la main sans affectation. A gauche, quelques éco-
liers irrévérencieux se tiennent le3 côtes. Se font surtout remar-
quer par leur mauvaise tenue : le rhétoricien Pelletan et le jeune
Glais-Bizoin, élève de 5m0.
La fanfare de l'institution Schneider joue l'air de îa Reine Bor-
tense, puis il est procédé à la distribution des prix, La liste com-
plète en serait trop longue, nous n'en pouvons rapporter ici que
quelques-uns.
Le premier prix d'éloquence française est décerné au jeune
Favre, élèv3 de la Révolution de 48.
Les élèves Thiers, d'Orléans, et Emile Ollivier, on ne sait d'où,
partagent les prix d'amplification.
Viennent ensuite :
Vers latins. — Belmonte't.
Arithmétique, — Pouyer-Quertier.
Gymnastique. — Glais-Bizoin.
Propreté. — Guilloutet.
Esprit français. —Tillancourt. — (Cet élève est invité à se pré-
senter, de minuit à quatre heures du matin, à la rédaction des
jPunaïses dans le beurre^ où il sera bien accueilli.)
Esprit gaulois : Ernest Picard.
Bonne conduite ; Prêmy, élève du Crédit foncier.
Nous devons constater que cette dernière récompense provoque
dans l'assemblée un mouvement d'hilarité prolongée. L'élève, Ju~
L«» italique» d«s Jeli de I*./vileui«Kn*î
„% On écrit de Berlin que le Conseil fédéral prépare en ce mo-
| ment un projet de loi d'après lequel toutes les Banques de jeu
| publiques de l'Allemagne devraient être fermées le 31 décembre
I „*„ Je ne sais pas comment les Prussiens s'y prennent avec les
vertus; mais je trouve qu'ils traitent le3 .vices avec les plus
grands égarda.
*% Quel flegme!... quel sangfroid 1... ces blonds germaine !.,..
Ils ne se sont pas plutôt aperçus qu'use de leurs instit-ntions
est dangereuse qu'ils se disent :
— Vite... vite... supprimons-la... dans cinq ans.
t"t En France, quand on a des cheminées qui fument, on peut
! déménager au bout de trois mois.
Pour une bonne qui fait éplucher vos légumes par un garde de
\ Paris, huit jours suffisent.
*é Mais les Ah anda donnent généreusement leurs cinq ans
aUx abus qu'ils congédient.
Probablement pour les aider à se placer ailleurs.
*9 Le rapport du fonctionnaire prussien ohargé d'étudier la
question des banques de jeu, a dû être rédigé en ces termes :
« Après nous être entouré de tous les renseignements voulus, nous
« nous sommes parfaitement rendu compte que les maisons de jeu sont
a un fléau désastreux,
a Depuis six mois à peine, d'après les statistiques dressées, huit oent
« trente-deux négociants honnêtes s'y sont ruinée et quatre-vingt-cinq
« jeunes gens s'y sont faii sa&W la cervelle,
■« Si ces établissements étaient tolérés plus longtemps, d'effroyables
« malk-urs en seraient la conséquence.
a Sous pensons donc qu'il y a lieu de déeider, sans retard, leur $up-
« pression à partir du 1er janvier 1873. »
,*. Ajoutons bien vite, à la décharge de MM. les Allemands,
qu'en France nous avons beaucoup d'abus pour la suppression
desqu; ls nous traiterions volontiers à forfait si l'on voulait nous
la garantir pour 1873.
Certains ciseaux que nous savons, par exemple.
L'Univers» «t le» Petite»-A.rfichea
,\ Comme on pourrait se trouver volé si l'on ne lisait pas les
journaux!.,.
J'ai lu ce qui suit, le même jour :
l'honorable M. Bigoiard. Successivement chassé de t ■
condamné six fois en police correctionnelle, deux fo°13 CercleS'
d'assises et enfin l©ué par les journaux de Montt}°'3 ^ ^
hommo est assez dSshonnète pour que le public g ,Daaae' wt
rende pas à l'appel qu'il vient de faire aux homm*I *a se
volonté. 83 de bonne
Les obligations Rigolard rapporteront 50 0/0 v m*, .
pital. '* compria l9ca.
Je prie ici les lecteurs de éclipse de ne point voir ri
queFi lignes une réclame pour le sieur Rigolard. ces
Du reste, nous n'assurons rien. Nous nuus bernons
à .-, r(ifjer que cet emprunt vaut à conp sûr tous les auT" *
de plus. res 5 rïan
En attendant, et pour me servir d'une expression
allons à Rigolard, puisque Rigolard vient à nous.
Georges Petit.
L'IN-TOUT-OÂS FEMININ
Autrefois {il n'y ha guères, comme on lit dans les CQû^
bon vieux temps) je me suis souvent écrié, voire en pUDr S ^
géant aux nombreux accidents dont le parapluie daa A ' S°n"
ra^deiapiaBte
a °e veux pas ÉEU.
dans -L'UNIVERS :
Les expériences des mitrailleu-
ses se poursuivent en grand à
Meudon, Les détonations, qui
sont d'une intensité effroyable, se
succèdent sans interruption de
DIX HEURES DU MATIN à DEUX
HEURES DE L'aPRÈS MIDI.
dans les PETITES-AFFICHES:
A Vendre, charmante habita-
tation de plaisance, à Meudon.
Celle délicieuse maison, parfaite-
ment située et jouissant du pim
grand calme, conviendrait par-
faitement à une personne dont le
travail de tête e^ig-erait te silence
| LE PLUS COMPLET.
t\ Hein 1 .. ? moi...
Vous alliez peut-être acheter la petite vilia de Meudon et don-
ner congé de votre appartement parce qu'il y a un chaudronnier
au-dessous de vous.
/, C'est à charge de revanche.
Un service en vaut un autre.
Et si jamais vous apprenez que j'ai fait publier mes bansj je
i
co.'opte sur vous pour empoisonner ma future-.
Léon Bienvenu.
L'EMPRUNT RIGOLARD
La mode d'emprunter est aujourd'hui fort répandue. Cela s'ex-
plique d'autant plus facilement que la mode de rendre a considé-
,) rablement vieilli.
C'est d©ïio avec empressement que nous ouvrons nos colonnes à j
l'emprunt suivant : t, j
Un industriel, du nom de Rigolard, s'est présenté dans nos' \
bureaux. Sans être 'reine dw M'ob.éîy,'ou même roi d'Araueanie,, j
cause
— « Si vous tenez à Vœil de vos semblables (hommes «
jamais un parapluie a une femme. » m
Et j'avais, justifié par l'événement, cent foi
des pieds à la racine des cheveaxl
En mille occasions, tristes ou gaies, que
mérer, les femmes ont des doigts de fée.
Mais à l'heure redoutable où la pluie leur met le rifla
main, leurs doigta de fée deviennent dos mains de sergent 7
ville, et se comportent avec une maladresse singulière &
Jadis (il n'y ha gvères), il n'était point rare, dans ]«s omnib
par exemple, de voir le bout du parapluie d'une dame, ptaétT'
successivement dans l'œil de plusieurs innocents voyageurs
Quelle rage ont-elles, ces chères créatures, de tenir leur par
pluie comme une arme de jet, un javelot, je veux dire en **
tant dans une voiture ?
Et dar^s la rue, sur le trottoir encombré de passants avec a
aplomb meurtrier la plus belle moitié du genre humain m
neeuvre le taffetas à baleines qui la protège. Leur parapluie sem-
ble ivre d'eau. Il va, inflexible, crevant tout, droit devant lui"
sans s'inquiéter des cris lamentables des merts et des blés il
qui tombent sur son passage !
Affreux tableau! Heureusement le spectacle toujours ravissant
des bas de jambe vient, à temps, rasséréner les âmes.
Oai, je le répète, autrefois, autoriser une dame à se servir d'un
parapluie, à Paris, c'était lui donner le droit de vie et de mort
surtout de mort, sur les représentants du sexe à qui nous devons
l'armée.
Mais aujourd'hui, grâce à l'invention de YEa-tout-cas, si porta-
tif, si mignon, si... poétique même (quelle lâcheté!) grâce à
l'emploi général de ce joli petit meuble féminin, le nombre des
sinistres diminue journellement.
Et maintenant, quwnd une femme donne dans l'œil de aon
voisin (avec son En-tout-cm) en voiture, c'est qu'elle y tien! et que
cela lui fait plaisir — à la dame.
Mais le fait est rare.
La dame aime mieux j&utr de son En-tout-cas, avec coquetterie
car sur la soie de ce parapluie-joujou, les belles petites mains
bien gantées s'étalent fort agréablement, ou se crispent avec
charme.
Et puis, comme le Chassepot qui exige un nouveau maniement
VEa-tout-cas demande une nouvelle manœuvre, fort attrayante
— pour nous, messieurs*
Tantôt, la dame à YEn-Jout "cas â'^ïi va, tenant le précieux objet
par la pomme, comme une cafift* et; marche au pas, piquant le
bitume, d'un air décidé.
Tantôt encore, on ls porte, d la modestie, daus les plis de la
robe rélevée ; il semble s'y cacher, violette en taffetas !
Parfois, la dame, comme un sous-lieutsnant qai mène ses
hommes à la parade, redresse son En- tout-cas, pointe en l'air, le
long de son bras droit ; cela s'appelle : le porter en sabre.
Ou bien comme un garde national immobile, à l'enterrement,
elle le presse sous son bras, le bec en bas, ainsi qu'un fusil at-
tristé.
— Arme sttf l'épaule gauche I UEn-teutcas, ouv«rt, et toujours
du côté d'oit ne vient pas le soleil, repose sur la clavicule délicate,
On change souvent d'épaule ; la clavicule délicate se fatigue
souvent.
Nous avons aussi YEn-tout-ms en balancier de pendule. On
S passe le petit doigt dans un des anneaux du manche en corne de
rhinocéros, ou dans la boucle de cuivre du bout, et allez doncl
une, deux, une, deux, le bahiscier marche.
On peut également sur le bras gauche, comme un paquet, faire
dormir tranquillement son parasol-nain ;
Ou bien, gravement, en pleine rue, le tenir devant soi, sur la
paume des deux mains, absolument comme ua enfant qu'on tient
sur les fonts baptismaux-.
J'ai vu encore, je n'ose le dire, des dames se fourrer la pomme
de leur En-tmt-c<>s dans la bouche, avec appétit, t)u bien se cha-
touiller les narines, même les mains, pendant des heures....
Triste ! triste! triste!
Quelle que soit la façon que ces dames y mettent, le port da
? YEn-tout-cas n'a rien de désagréable à observer, au contraire*
cet homme possède de vastes terrains-. Ces pays son!; situés là-bas.
non loin de la Lnrt, tout près du LuiemWg; on peut hardi- j Je c
ment leur donner le nom de , grenier de la France. » Ah reste, j sip ; c(,ût6 2ér0 fran0] zér0 cehtim!!] m prEnaIlt nn vem d,
ils présentent cette particularité que personne, jusqu'ici, n'y ayant ] bière 3„ cette portion du trottoir tjue les garçons appelle»! i
absolument rien récolté, ils doivent être, à l'heure qu'il est, i
fécondité extraordinaire.
L'emprunt Rigolard qui, sans être connu de personne, est déjà
do plus de moitié couvert, offre cette sérieuse garantie qu'il n'en
donne aucune. Or, comme on a généralement remarqué que
moins les emprunts offraient de garantie, moins ils donnaient de
dividendes, chacun voudra se fier à M. Rigolard, lequel, ne pro-
mettant rien, sera donc à môme de tout tenir.
Il n'est je pense nullement besoin de faire ici la biographia de
j la terressasse !
Et je les engage à méditer profondément, en desséchant leur
i bock, la phrase suivante qui est le fruit de plusieurs années
. d'expérience, (trente, si j'en crois mon acte de naissance) :
« — Une femme quel onque, si elle est munie d'un parapluie ou d'un
-' En-tout cas, sera, au mome'M de l'averse, infiniment plus trempée
î qu'une autre qui rfu rien pour se garantir. »
istsez. J'ai 'ait.
Ernest d'Hsrvillt.
o^5'
»<■>'
«i"61
PRIME Dfc L'ÉCLIPSÉ
ute persomifc qui enverra «Mrectfemettt "il
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 16,
rue du Croissant, à Paris, — l* mentant ffp abonne-
ment d'm» ail à lTEcMpse, jouira des primes
ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1» PRIME
Quarante-cinq charges d'And, Gilh
L'Abonnement pour Paris avec cette prime. 7 fî> »
Pour les Départements ....... 8 oO
2" PRIME
Un charmant portefeuille or at couleur, fabriqué spécia-
lement pour l'Eclipsé par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenant dix ravissantes aquarelles par E. de
Beaumont.
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime 6fr. »
Pour les Départements 1 »
ATWTUm
V Avoir soi» i!s bien Indiquer celle <!ea deux primes qu'on
ehoisit ;
2° L'abonnement, avec les deux primo, coûte, pour Paris,
^ fr., SO o. et pour les départements, & fr.
lés Brame, furieux sans doute, de n'avoir pas été nommé, se
montre particulièrement inconvenant.
Nous noterons, pour mémoire, quelques pris d'interruption et
de satisfaction, plus un accesBit d'encouragement à l'élève Des
Rotours.
La fanfare de l'inslitution Schneider fit entendre une seconde
fois l'air de la reine Hortense... Et la foule se retira silenoieuse.
A quand la rentrée maintenant ?
Gosmvb Giutix
FANTAISIE
VIVE LES VACANCES!
Au moment où les examinateurs de l'Académie impériale de
musique, par une chaleur que nous qualifierons d'inconvenante,
s'obstinent à décerner des accessits d'encouragement à des jeu-
nes artistes de très-peu d'avenir, — ce nous a été une grande
consolation d'assister à Ja distribution solennelle des pris qui
viennent d'être décernés aux jeunes élèves de l'institution Schnei-
der, dans la grande salle de l'ancien palais Bourbon.
Toutes les notabilités du temps présent et du temps passé as-
sistaient à cette imposante cérémonie et les parents des jeunes
élèves encombraient les tribunes. La sœur du chef de l'institu-
tion, la charmante Hortense Schneider, faisait aux dames les
honneurs de la maison, pendant que les maîtres d'études, Gré-
rûme David et Alfred Leroux, s'occupaient du classement des ré-
compenses. Ci et là dans la foule, ou apercevait des uniformes
appartenant aux lycées et institutions voisines : l'amitié n'- tait
pas absente de cette fête de famille. C'est ainsi que le jeune
Ghangarnier en tenue de Saint-Cyrien était venu applaudir aux
succès du petit Thiers.
Lorsque tous If s invités se furent convenablement installés,
sur un signe du maître de cérémonie, Alfred Darimon, dont la
jambe dodue fit l'admiration de toutes les femmes, il se fit un
grand silence.
Alors M. Schneider, s'êtant incliné trois fois, lut le discours
suivant :
« Jeunes élèves,
a Vous voici parvenus au terme de vos travaux et c'est avec
une véritable satisfaction que nous allons nous séparer les uns
des autres. (A gauche : on n'entend pas.)
a Cette année n'aura pas été pour v«jus sans résultat. Privés
pour la plupart des qualités étninentes qui Font les élèves distin-
gués, vous avez compris qu'un seul moyen vous restait de méri-
ter la bienveillance de vos maîtres et vous l'avez mis en pratique.
Jamais à aucunç époque, vous ne vous êtes mieux plies aux prin-
cipes d'obéissance et de respect qui seuls garantissent la durée
des grandes institutions. (Applaudissements à droite.) Votre atti-
tude ferme et digne, je me plais à le reconnaître, n'a pas peu
contribué à contenir U regre* t. ble insubordination ne quelques-
uns de vos camarades. (Murmures à gauche.)
« Je ne me dissimule pas que beaucoup d'entre vous nous quittent
pour toujours et que lors de la prochaine rentrée, aux pinces où
je m'étais habitué à vous contempler sommeillants, je verrai
d'autres et de moins doux visages. {On entend des sanglots sur un
grand nombre de bancs et Véléoe Pamard est emporté évanoui.) Con-
solez-vous en songeant que vous aurez toujours une place dans
mon \ceur, et, rentrés dans Vos foyers, n'oubliez pas les
leçons de Vos maîtres.»
Explosions d'enthousiasme frénétique. Hortense Schneider
arrose de ses larmes le manuscrit de son frère et le répétiteur
Rouher s'essuie les yeux à différertes reprises; son collègue
Pinard lui serre la main sans affectation. A gauche, quelques éco-
liers irrévérencieux se tiennent le3 côtes. Se font surtout remar-
quer par leur mauvaise tenue : le rhétoricien Pelletan et le jeune
Glais-Bizoin, élève de 5m0.
La fanfare de l'institution Schneider joue l'air de îa Reine Bor-
tense, puis il est procédé à la distribution des prix, La liste com-
plète en serait trop longue, nous n'en pouvons rapporter ici que
quelques-uns.
Le premier prix d'éloquence française est décerné au jeune
Favre, élèv3 de la Révolution de 48.
Les élèves Thiers, d'Orléans, et Emile Ollivier, on ne sait d'où,
partagent les prix d'amplification.
Viennent ensuite :
Vers latins. — Belmonte't.
Arithmétique, — Pouyer-Quertier.
Gymnastique. — Glais-Bizoin.
Propreté. — Guilloutet.
Esprit français. —Tillancourt. — (Cet élève est invité à se pré-
senter, de minuit à quatre heures du matin, à la rédaction des
jPunaïses dans le beurre^ où il sera bien accueilli.)
Esprit gaulois : Ernest Picard.
Bonne conduite ; Prêmy, élève du Crédit foncier.
Nous devons constater que cette dernière récompense provoque
dans l'assemblée un mouvement d'hilarité prolongée. L'élève, Ju~
L«» italique» d«s Jeli de I*./vileui«Kn*î
„% On écrit de Berlin que le Conseil fédéral prépare en ce mo-
| ment un projet de loi d'après lequel toutes les Banques de jeu
| publiques de l'Allemagne devraient être fermées le 31 décembre
I „*„ Je ne sais pas comment les Prussiens s'y prennent avec les
vertus; mais je trouve qu'ils traitent le3 .vices avec les plus
grands égarda.
*% Quel flegme!... quel sangfroid 1... ces blonds germaine !.,..
Ils ne se sont pas plutôt aperçus qu'use de leurs instit-ntions
est dangereuse qu'ils se disent :
— Vite... vite... supprimons-la... dans cinq ans.
t"t En France, quand on a des cheminées qui fument, on peut
! déménager au bout de trois mois.
Pour une bonne qui fait éplucher vos légumes par un garde de
\ Paris, huit jours suffisent.
*é Mais les Ah anda donnent généreusement leurs cinq ans
aUx abus qu'ils congédient.
Probablement pour les aider à se placer ailleurs.
*9 Le rapport du fonctionnaire prussien ohargé d'étudier la
question des banques de jeu, a dû être rédigé en ces termes :
« Après nous être entouré de tous les renseignements voulus, nous
« nous sommes parfaitement rendu compte que les maisons de jeu sont
a un fléau désastreux,
a Depuis six mois à peine, d'après les statistiques dressées, huit oent
« trente-deux négociants honnêtes s'y sont ruinée et quatre-vingt-cinq
« jeunes gens s'y sont faii sa&W la cervelle,
■« Si ces établissements étaient tolérés plus longtemps, d'effroyables
« malk-urs en seraient la conséquence.
a Sous pensons donc qu'il y a lieu de déeider, sans retard, leur $up-
« pression à partir du 1er janvier 1873. »
,*. Ajoutons bien vite, à la décharge de MM. les Allemands,
qu'en France nous avons beaucoup d'abus pour la suppression
desqu; ls nous traiterions volontiers à forfait si l'on voulait nous
la garantir pour 1873.
Certains ciseaux que nous savons, par exemple.
L'Univers» «t le» Petite»-A.rfichea
,\ Comme on pourrait se trouver volé si l'on ne lisait pas les
journaux!.,.
J'ai lu ce qui suit, le même jour :
l'honorable M. Bigoiard. Successivement chassé de t ■
condamné six fois en police correctionnelle, deux fo°13 CercleS'
d'assises et enfin l©ué par les journaux de Montt}°'3 ^ ^
hommo est assez dSshonnète pour que le public g ,Daaae' wt
rende pas à l'appel qu'il vient de faire aux homm*I *a se
volonté. 83 de bonne
Les obligations Rigolard rapporteront 50 0/0 v m*, .
pital. '* compria l9ca.
Je prie ici les lecteurs de éclipse de ne point voir ri
queFi lignes une réclame pour le sieur Rigolard. ces
Du reste, nous n'assurons rien. Nous nuus bernons
à .-, r(ifjer que cet emprunt vaut à conp sûr tous les auT" *
de plus. res 5 rïan
En attendant, et pour me servir d'une expression
allons à Rigolard, puisque Rigolard vient à nous.
Georges Petit.
L'IN-TOUT-OÂS FEMININ
Autrefois {il n'y ha guères, comme on lit dans les CQû^
bon vieux temps) je me suis souvent écrié, voire en pUDr S ^
géant aux nombreux accidents dont le parapluie daa A ' S°n"
ra^deiapiaBte
a °e veux pas ÉEU.
dans -L'UNIVERS :
Les expériences des mitrailleu-
ses se poursuivent en grand à
Meudon, Les détonations, qui
sont d'une intensité effroyable, se
succèdent sans interruption de
DIX HEURES DU MATIN à DEUX
HEURES DE L'aPRÈS MIDI.
dans les PETITES-AFFICHES:
A Vendre, charmante habita-
tation de plaisance, à Meudon.
Celle délicieuse maison, parfaite-
ment située et jouissant du pim
grand calme, conviendrait par-
faitement à une personne dont le
travail de tête e^ig-erait te silence
| LE PLUS COMPLET.
t\ Hein 1 .. ? moi...
Vous alliez peut-être acheter la petite vilia de Meudon et don-
ner congé de votre appartement parce qu'il y a un chaudronnier
au-dessous de vous.
/, C'est à charge de revanche.
Un service en vaut un autre.
Et si jamais vous apprenez que j'ai fait publier mes bansj je
i
co.'opte sur vous pour empoisonner ma future-.
Léon Bienvenu.
L'EMPRUNT RIGOLARD
La mode d'emprunter est aujourd'hui fort répandue. Cela s'ex-
plique d'autant plus facilement que la mode de rendre a considé-
,) rablement vieilli.
C'est d©ïio avec empressement que nous ouvrons nos colonnes à j
l'emprunt suivant : t, j
Un industriel, du nom de Rigolard, s'est présenté dans nos' \
bureaux. Sans être 'reine dw M'ob.éîy,'ou même roi d'Araueanie,, j
cause
— « Si vous tenez à Vœil de vos semblables (hommes «
jamais un parapluie a une femme. » m
Et j'avais, justifié par l'événement, cent foi
des pieds à la racine des cheveaxl
En mille occasions, tristes ou gaies, que
mérer, les femmes ont des doigts de fée.
Mais à l'heure redoutable où la pluie leur met le rifla
main, leurs doigta de fée deviennent dos mains de sergent 7
ville, et se comportent avec une maladresse singulière &
Jadis (il n'y ha gvères), il n'était point rare, dans ]«s omnib
par exemple, de voir le bout du parapluie d'une dame, ptaétT'
successivement dans l'œil de plusieurs innocents voyageurs
Quelle rage ont-elles, ces chères créatures, de tenir leur par
pluie comme une arme de jet, un javelot, je veux dire en **
tant dans une voiture ?
Et dar^s la rue, sur le trottoir encombré de passants avec a
aplomb meurtrier la plus belle moitié du genre humain m
neeuvre le taffetas à baleines qui la protège. Leur parapluie sem-
ble ivre d'eau. Il va, inflexible, crevant tout, droit devant lui"
sans s'inquiéter des cris lamentables des merts et des blés il
qui tombent sur son passage !
Affreux tableau! Heureusement le spectacle toujours ravissant
des bas de jambe vient, à temps, rasséréner les âmes.
Oai, je le répète, autrefois, autoriser une dame à se servir d'un
parapluie, à Paris, c'était lui donner le droit de vie et de mort
surtout de mort, sur les représentants du sexe à qui nous devons
l'armée.
Mais aujourd'hui, grâce à l'invention de YEa-tout-cas, si porta-
tif, si mignon, si... poétique même (quelle lâcheté!) grâce à
l'emploi général de ce joli petit meuble féminin, le nombre des
sinistres diminue journellement.
Et maintenant, quwnd une femme donne dans l'œil de aon
voisin (avec son En-tout-cm) en voiture, c'est qu'elle y tien! et que
cela lui fait plaisir — à la dame.
Mais le fait est rare.
La dame aime mieux j&utr de son En-tout-cas, avec coquetterie
car sur la soie de ce parapluie-joujou, les belles petites mains
bien gantées s'étalent fort agréablement, ou se crispent avec
charme.
Et puis, comme le Chassepot qui exige un nouveau maniement
VEa-tout-cas demande une nouvelle manœuvre, fort attrayante
— pour nous, messieurs*
Tantôt, la dame à YEn-Jout "cas â'^ïi va, tenant le précieux objet
par la pomme, comme une cafift* et; marche au pas, piquant le
bitume, d'un air décidé.
Tantôt encore, on ls porte, d la modestie, daus les plis de la
robe rélevée ; il semble s'y cacher, violette en taffetas !
Parfois, la dame, comme un sous-lieutsnant qai mène ses
hommes à la parade, redresse son En- tout-cas, pointe en l'air, le
long de son bras droit ; cela s'appelle : le porter en sabre.
Ou bien comme un garde national immobile, à l'enterrement,
elle le presse sous son bras, le bec en bas, ainsi qu'un fusil at-
tristé.
— Arme sttf l'épaule gauche I UEn-teutcas, ouv«rt, et toujours
du côté d'oit ne vient pas le soleil, repose sur la clavicule délicate,
On change souvent d'épaule ; la clavicule délicate se fatigue
souvent.
Nous avons aussi YEn-tout-ms en balancier de pendule. On
S passe le petit doigt dans un des anneaux du manche en corne de
rhinocéros, ou dans la boucle de cuivre du bout, et allez doncl
une, deux, une, deux, le bahiscier marche.
On peut également sur le bras gauche, comme un paquet, faire
dormir tranquillement son parasol-nain ;
Ou bien, gravement, en pleine rue, le tenir devant soi, sur la
paume des deux mains, absolument comme ua enfant qu'on tient
sur les fonts baptismaux-.
J'ai vu encore, je n'ose le dire, des dames se fourrer la pomme
de leur En-tmt-c<>s dans la bouche, avec appétit, t)u bien se cha-
touiller les narines, même les mains, pendant des heures....
Triste ! triste! triste!
Quelle que soit la façon que ces dames y mettent, le port da
? YEn-tout-cas n'a rien de désagréable à observer, au contraire*
cet homme possède de vastes terrains-. Ces pays son!; situés là-bas.
non loin de la Lnrt, tout près du LuiemWg; on peut hardi- j Je c
ment leur donner le nom de , grenier de la France. » Ah reste, j sip ; c(,ût6 2ér0 fran0] zér0 cehtim!!] m prEnaIlt nn vem d,
ils présentent cette particularité que personne, jusqu'ici, n'y ayant ] bière 3„ cette portion du trottoir tjue les garçons appelle»! i
absolument rien récolté, ils doivent être, à l'heure qu'il est, i
fécondité extraordinaire.
L'emprunt Rigolard qui, sans être connu de personne, est déjà
do plus de moitié couvert, offre cette sérieuse garantie qu'il n'en
donne aucune. Or, comme on a généralement remarqué que
moins les emprunts offraient de garantie, moins ils donnaient de
dividendes, chacun voudra se fier à M. Rigolard, lequel, ne pro-
mettant rien, sera donc à môme de tout tenir.
Il n'est je pense nullement besoin de faire ici la biographia de
j la terressasse !
Et je les engage à méditer profondément, en desséchant leur
i bock, la phrase suivante qui est le fruit de plusieurs années
. d'expérience, (trente, si j'en crois mon acte de naissance) :
« — Une femme quel onque, si elle est munie d'un parapluie ou d'un
-' En-tout cas, sera, au mome'M de l'averse, infiniment plus trempée
î qu'une autre qui rfu rien pour se garantir. »
istsez. J'ai 'ait.
Ernest d'Hsrvillt.
o^5'
»<■>'
«i"61