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t'ËCLIPSE
SONNETS GASTRONOMIQUES
Lorsque montent des bois les brouillards de rosée,
Marchant à petits pas dans les champs endormis,
La perdrix, se drapant dans la soie ardoisée
De sa robe, poursuit les vers et les fourmis ;
Plongeant au loin ses yeux ronds et clairs, la rusée
Fait le plus doux espoir des succulents salmis.
Si quelqu'un vous parlait — langue malavisée ! —
De choux, oh 1 qu'il ne soit jamais de vos amis !
C'est un sot !... Fuyez la mode périgourdine —
Que la truffe y soit rare et discrète — en sourdine !
Elle doit être là eom e un simple éperon.
Gourmets ! servez sa chère aux pieds roses, rôtie,
Une bande de lard voilant sa modestie,
L'estomac arrosé des larmes du citron.
II. — JL,a Solo
0 sole! poisson merveilleux!
Il faudrait au moins dix chapitres
Pour énumérer tous tes titres
A ce sonnet respectueux !
Les Vatel te comprenant, eux,
T'entourent du velours des huîtres,
Des truffes, des moules bèliïres
Et de3 ohampignons savoureux.
La Nature s'est s
Quand elle ourdit ta chair, tissée
De filets ténus, égrillards
Et qui mieux qu'un savant breuvage
Réveillent au penchant de l'âge
L'Amour dans le sang des vieillards.
Eugène "Veriïersoh.
DEUX NOUVEAUTÉS
Nous annonçons à nos lecteurs, pour le leur recommander tout
particulièrement, le deuxième numéro de GILL-REVUE.
Cette fois, avec son esprit des plus incisifs, avec sa malice ha-
bituelle et son crayon inimitable, notre cher collaborateur parodie
la Lanterne de Henri Rochefort ; il a donné à sa coquette brochure
le titre de
La Vessie s'est pas la Lanterne, c'est clair; et d'ailleurs, elle ne
s'est pas donné le luxe du timbre ; mais toutes les questions à
l'ordre du jour y sont traitées avec une habileté, une grâce, un
humour, que, du reste, chers lecteurs, nous n'avons pas besoin
de souligner plus longuement.
Vous connaissez GUI, son excentricité de bon goût, les audaces
charmantes de son talent hors ligne, n'est-ce pas?
Nous vous dirons simplement : Si vous voulez rire largement
et finement, pendant use demi-heure, achetez la Vessie-
Vous y trouverez, croqué sur le vif, le portrait de la fameuse
Hydre de l'anarchie, cette pieuvre moderne ; vous y verrez encore
la Lie du peuple, et las Vieux partis, toujours en cause comme
madame Benoiton et toujours invisibles,., comme elle.
En même temps, nous vous sigeabns l'oeuvre nouvelle d'un de
nos collaborateurs les plus bizarres : Humbert.
Son immortel Boquillon, excité par l'exempte de Rochefort» pu-
blie à son tour
LA LANTERNE DE BOQUILLON
Un chef*d1 œuvre de cocasserie colossale écrit de la main même,
delà main superbe de ce chasseur de Vincennes sans égal.
L'indomptable militaire a trempé sa plume dans îa bonne en-
cre et, tout en assurant sa fidèle Simone de son amour inébran-
lable, il dit Bon opinion sans fard sur ce qui préoccupe Paris au-
jourd'hui,
Il faut absolument acheter avec la Vessie le fadum de Boqnil-
lon ; l'esprit français et le sel gaulois sont semés d'une main fol-
lement libérale dans ces deux ouvrages sans pareils.
On les trsuve chez tous les libraires de Paris et de province,
On peut se procurer directement la Vessie et la Lanterne de Bo-
quilhn en adressant 60 centimes en timbres-poste à l'administra-
teur de VEolipse.
En envoyant 1 fr. 30 c, on reçoit la Vessie, la Lanterne de
Boquillon et le Salon pour rire, par Gril, album de 16 pages de
dessins richement coloriés, sur papier vélin;
GAZETTE DES EAUX
A mon ami E. d'Hervilly, excursioniste et poète français.
Plombières —juillet.
... Parti de l'embarcadère de Strasbourg hier a onze heures
quarante du soir, le train qui m'emportait, — mon sac de nuit
et moi, — stopait ce matin, vers midi, dans la petite gare d'Aîl-
levillers.
Plusieurs choses invraisemblables, paradoxales et extraordi-
naires me sautèrent aux yeux — tout d'abord :
Le village s'était pavoisé de drapeaux ; sur le quai du débar-
cadère, deux ifs étaient chargé? de grappes de lampions, et, au
milieu de la route, dehors le bâtiment, un arc-de-triomphe rusti-
que achevait de roussir ses feuilles au soleil...
Au pied de ce monument — forestier et champêtre — un tri-
corne se promenait...
Sous le tricorne il y avait un sergent de ville...
Un sergent de ville de Paris.
La nef d'argent au collet bleu !,..
La capitale travaille pour l'exportation !
Je le reconnus de suite à sa façon de dire aux papillons qui
foisonnaient, dans la brume poussiéreuse, le long des branches
calcinées :
— Circulez, messieurs ! Voyons, sacrebleu I circulez !
Q-ue signifiait ce développement de banderolles, de lumières,
de verdure et d'autorité ?
Était-ce à moi que s'adressaient toutes ces attentions délicates,
et les drapeaux, les lampions, les feuillages et la force armé3 n'é-
taient-ils là que pour fêter le succès de VÉclipse dans la personne
de l'un de ses plus infimes rédacteurs?
Mon amour-prepre n'eût pas un seul instant hésité à le croire,
si je n'eusse lu cette inscription au fronton de l'arc-de-triomphe :
AU BIENFAITEUR d'aILLEVILLERS
Or, je ne me souvenais point d'avoir — en aucun cas — con-
tribué à la prospérité de cette commune...
A moins pourtant que je n'eusse fait son bonheur, comme au-
trefois M. Jourdain faisait de la prose !
* *
Je résolus d'interroger le sergent de ville...
Perdu et assoifé dans ce Sahara de province où rien ne vivait,
sinon les cigales dans le sable, les locomotives sur le rail, les
mésanges à tête noire le long des fils télégraphiques et, à d'im-
menses intervalles, quelque fellah suant sous les coUs d'un voya-
geur, l'agent de la sécurité publique avait — évidemment — la
nostalgie du macadam et rêvait des nuits pluvieuses où. l'on fait
des razzias de filles sur le boulevard...
Quand je lui adressai la parole, il ôta son chapeau,,.
Tu vois que nous étions à TROIS CENT VINGT - QUATRE
KILOMETRES de la Préfecture, du cimetière Montmartre et du
poste Bréda 1
Ensuite, il m'expliqua — avec infiniment de courtoisie :
Que l'on attendait l'Empereur dans la journée...
Et qu'il avait été, lui, Javert, expédié de Paris, la veille, pour
protéger l'arc-de-triomphe,.,
— Contre qui? demandai-je.
— Hé ! monsieur, contre les vaches du pays, qui, pas plus tard
que ce matin, si je n'avais pas été là, n'en auraient pa<s laissé
une feuille,
D'AUle-vlUers à Plombières
Les cokneys de la rue de Rivoli et du faubourg Montmartre,
qui tombent en pâmoison admirative devant les trois ou quatre
manches à balai de Vincennes et de Boulogne, "devant les
Pyrénées artificielles des buttes Ghaumont, les plantations de
M. Alphand et les eaux que M. Haussmann fait venir des dépar-
tements — par la patache ■— pour alimenter ses cascades ; ces
cokneys, dis-je, pousseraient de fameux bêlements d'entbousiarae,
s'ils rencontraient jamais, aux environs de l'avenue de l'Impéra-
trice eu de la barrière des Fourneaux, la route d'Aillevïllers à
Plombières!..i
Figurez-vous trois lieues sous bois — et quels boisl Des chênes
plus vieux qu'Adèle Page et plus gros que Blanche Pierson 1 Des
mélèzes noirs, des pins qui éventrent le ciel, des hêtres qui four-
nissent des mats à nos frégates!...
Tout cela, embroussaillé, enchevêtré, échevelé à faire frémir de
honte Cathos Fontainebleau et Madelon-Saint-Germain, — deux
forêts précieuses,., et ridicules! Tout cela, ombreux, muet, impé-
nétrable! Tout cela dégageant le frig-us opacum et l'horreur si-
lencieuse du lucus des anciens : loca silenîia laie1....
* e
* *
Ni biche apprivoisée, ni chevreuil courtisan, ni lapin mo-
narchique !...
Des bruits sauvages et singuliers : le cri de la buse qui tour-
noie, le grognement du sanglier qui troue le taillis, la plainte
du charriot a bœufs qui conduit le merrain de la schlitte à la
scierie !...
Un courant dans les arbres : ruisselet tantôt, tantôt torrent,
qui, là se cabre, bondit et écume contre la roue du moulin, et,
ici, s'assoupit dans l'herbe comme la source de Courbet!..,
Pas de rapins surtout dans le paysage ! Ni teutre en pain do
sucre, ni vareuse de velours, ni guêtre de cuir fauve! Rien de
Marlotte ou de Bârbizon.
0 mon ami, tu peux impunément la mener dans les Vosges ! Il
ne s'est pas encore trouvé de fusain assez idiot pour barbouiller
de priapées la robe de granit du Hoheneck ou le front neigeux
du Ballon !
plombières. — Hôtel ;%...
— La fille :
— Monsieur?
— Faites-nous s3rvir à déjeuner, je vous prie...
La fille commence par sortir...
Puis, rentrant un instant après :
—- Monsieur, il est à peine onze heures, et le chef dit que ça
l'embête qu'on le dérange avant midi.
B»lomI>ioi'CH. — Bôtol Z...
— Garçon !
— Monsieur?
— A déjeuner, hein, s'il vous plaît...
— Pardon : monsieur est-il malade et vient-il faire ici une sai-
son de vingt-efc-un jours?
Moi, malade?,.. Je me porte comme Bertron — dans tous les
arrondissements.
— Alors, monsieur voudra bien attendre une paire d'heures,
que les malades aient fini.
— Comment, tous ces gaillards qui jouent si ênergiquement
de la fourchette et de la mâchoire dans cette salle?.,,
— Ce sont des malades, monsieur.
— Mais je suis malade, mon ami. je auis malade ! Sacrebleu !
Vite, un couvert ! je dévorerais une tranche de Veuïllot sur une
tartine de Gastagnary !...
— Dans ce cas, veuillez aller me chercher un certificat de vi-
site du médecin en chef, purgez-vous, achetez une chemise de
flanelle, prenez un bain de propreté, et, si votre 'maladie n'est
pas contagieuse.,.
Plombières. — Les balcons.
Gill eût — immédiatement — songé à sa canne...
Je préférai patienter jusqu'à midi, — l'heure du chef de la
Tète d'or.
Et je m'en fus courir la ville, sur le pavé à aiguille de la-
quelle je ne rencontrai que des mendiants, de3 chiens, des ânes
et un académicien : M. Saint-Marc Gtrardin,
Le défunt sieur Viennet n'eût pas manqué de dire a que cette
petite ville est mollement couchée entre deux montagnes, »
Toi,—qui fais partie des miquelets de la Fantaisie,— tu t'écrie-
rais volontiers :
C'est un grain de beauté perdu dans une ride !
Moi, j'avancerai — tout bonnement — que Plombières ressem-
ble à une baignoire fort profonde dont les deux coteaux — de
Luxeuil et d'Epinal — forment les parois,
Il n'est pas une seule de ses maisons qui n'ait son balcon de
fer sur la rue.
Le plancher de ces balcons est mobile et, aux premiers jours
d'automne, on l'enlève, par une excellante précaution, car la
neige de l'hiver le démantibulerait tellement, qu'il serait
reux de se hasarder dessus au printemps..,
*
* *
En 1808, l'impérairice Joséphine séjourna à Plombières. XJa
soir, l'idée lui vint de humer le frais sur sou balcon. Elle igno-
rait que, par suite d'un inconcevable oubli, le fond de celui-ci
était en train de pourrir depuis six mois sur ses crampons,..
Tout à coup, un craquement se fît entendre...
L'impératrice poussa un cri et disparut...
Elle venait de passer à travers les planches !
Un gendarme — qui fumait sa pipe au-dessous — l'a reçut sur
les épaules.,.
Joséphine en fut quitte pour la peur, et la gendarme pour un
bras démis.
Huit jours après, il était nommé brigadier.
La duchesse d'Angoulême visita Plombières à son tour...
Le brigadier, — qui attendait de l'avancement, — allait tous
les soirs monter la garde sous lo balcon de S. A. R.
Peine perdue !
La duchesse ne se mit jamais à la fenêtre.
Aussi, en 1830, le brigadier fut-il l'un des premiers à passer du
côté de la révolution, et comme, lors de son voyage dans les Vos-
ges, Louis-Philippe le félicitait de cet acte de libéralisme :
— Que voulez-vous, sire ? répondit-il, les Bourbons n'ont ja-
mais rien fait pour l'armée.
Essai »ux* les mœurs
— Vous n'allez pas entendre la musique sur la promenade ?
demande — au café •— un habitant de Plombières a un voyageur.
— Ma foi, non. Je craindrais d'y arriver un peu tard et de ne
plus trouver de place.
— Qu'à cela ne tienne; voulez-vous ma chaise ? Je na l'occu-
perai pas de toute la soirée.
— A quoi pourrai-je la reconnaître?
— C'est la troisième à gauche, près de l'estrade... D'ailleurs,
j'aurai soin de laisser quelque chose dessus...
— Et, ce quelque chose, où faudra-t-il vous le rapporter?
— Ici, — demain matin.
*
Le voyageur se rend à la musique...
II reconnaît la chaise indiquée...
Une jolie femme est assise dessus,..
La femme de son interlocuteur !..
Emile Blokdbt.
POUR PARAITRE PROCHAINEMÉMENT :
EN VERS DE CODLEDR
Par Ernest d'HfiRviLLY. — Prix : 50 centimes. Adresser les
demandes au bureau de YEcJipse.
Pour paraître prochaiaemenl
&E CIERGE
GAZETTE DBS TJX<TI4AJM:0]XTA.I]N"S
DÉDIÉE A N. T. 0. P. LOUIS VEUÏLLOT
En vente à la Librairie a»ËCÎEIMi:BSBBffi:-i».I>ÏL,«»»irïBEîK.B 20, rue Suger, et chez tous les Libraires.
AIRE EVIARCELLÂNGE pa CmTTTtijrïrpar 3""E-
iudiciaire, qui obtint un si grand succès dans le Petit Journal, paraît en livraisons à 10 cent. Edition de luxe. Il formera quinze livraisons à 10 cent.
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t'ËCLIPSE
SONNETS GASTRONOMIQUES
Lorsque montent des bois les brouillards de rosée,
Marchant à petits pas dans les champs endormis,
La perdrix, se drapant dans la soie ardoisée
De sa robe, poursuit les vers et les fourmis ;
Plongeant au loin ses yeux ronds et clairs, la rusée
Fait le plus doux espoir des succulents salmis.
Si quelqu'un vous parlait — langue malavisée ! —
De choux, oh 1 qu'il ne soit jamais de vos amis !
C'est un sot !... Fuyez la mode périgourdine —
Que la truffe y soit rare et discrète — en sourdine !
Elle doit être là eom e un simple éperon.
Gourmets ! servez sa chère aux pieds roses, rôtie,
Une bande de lard voilant sa modestie,
L'estomac arrosé des larmes du citron.
II. — JL,a Solo
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Il faudrait au moins dix chapitres
Pour énumérer tous tes titres
A ce sonnet respectueux !
Les Vatel te comprenant, eux,
T'entourent du velours des huîtres,
Des truffes, des moules bèliïres
Et de3 ohampignons savoureux.
La Nature s'est s
Quand elle ourdit ta chair, tissée
De filets ténus, égrillards
Et qui mieux qu'un savant breuvage
Réveillent au penchant de l'âge
L'Amour dans le sang des vieillards.
Eugène "Veriïersoh.
DEUX NOUVEAUTÉS
Nous annonçons à nos lecteurs, pour le leur recommander tout
particulièrement, le deuxième numéro de GILL-REVUE.
Cette fois, avec son esprit des plus incisifs, avec sa malice ha-
bituelle et son crayon inimitable, notre cher collaborateur parodie
la Lanterne de Henri Rochefort ; il a donné à sa coquette brochure
le titre de
La Vessie s'est pas la Lanterne, c'est clair; et d'ailleurs, elle ne
s'est pas donné le luxe du timbre ; mais toutes les questions à
l'ordre du jour y sont traitées avec une habileté, une grâce, un
humour, que, du reste, chers lecteurs, nous n'avons pas besoin
de souligner plus longuement.
Vous connaissez GUI, son excentricité de bon goût, les audaces
charmantes de son talent hors ligne, n'est-ce pas?
Nous vous dirons simplement : Si vous voulez rire largement
et finement, pendant use demi-heure, achetez la Vessie-
Vous y trouverez, croqué sur le vif, le portrait de la fameuse
Hydre de l'anarchie, cette pieuvre moderne ; vous y verrez encore
la Lie du peuple, et las Vieux partis, toujours en cause comme
madame Benoiton et toujours invisibles,., comme elle.
En même temps, nous vous sigeabns l'oeuvre nouvelle d'un de
nos collaborateurs les plus bizarres : Humbert.
Son immortel Boquillon, excité par l'exempte de Rochefort» pu-
blie à son tour
LA LANTERNE DE BOQUILLON
Un chef*d1 œuvre de cocasserie colossale écrit de la main même,
delà main superbe de ce chasseur de Vincennes sans égal.
L'indomptable militaire a trempé sa plume dans îa bonne en-
cre et, tout en assurant sa fidèle Simone de son amour inébran-
lable, il dit Bon opinion sans fard sur ce qui préoccupe Paris au-
jourd'hui,
Il faut absolument acheter avec la Vessie le fadum de Boqnil-
lon ; l'esprit français et le sel gaulois sont semés d'une main fol-
lement libérale dans ces deux ouvrages sans pareils.
On les trsuve chez tous les libraires de Paris et de province,
On peut se procurer directement la Vessie et la Lanterne de Bo-
quilhn en adressant 60 centimes en timbres-poste à l'administra-
teur de VEolipse.
En envoyant 1 fr. 30 c, on reçoit la Vessie, la Lanterne de
Boquillon et le Salon pour rire, par Gril, album de 16 pages de
dessins richement coloriés, sur papier vélin;
GAZETTE DES EAUX
A mon ami E. d'Hervilly, excursioniste et poète français.
Plombières —juillet.
... Parti de l'embarcadère de Strasbourg hier a onze heures
quarante du soir, le train qui m'emportait, — mon sac de nuit
et moi, — stopait ce matin, vers midi, dans la petite gare d'Aîl-
levillers.
Plusieurs choses invraisemblables, paradoxales et extraordi-
naires me sautèrent aux yeux — tout d'abord :
Le village s'était pavoisé de drapeaux ; sur le quai du débar-
cadère, deux ifs étaient chargé? de grappes de lampions, et, au
milieu de la route, dehors le bâtiment, un arc-de-triomphe rusti-
que achevait de roussir ses feuilles au soleil...
Au pied de ce monument — forestier et champêtre — un tri-
corne se promenait...
Sous le tricorne il y avait un sergent de ville...
Un sergent de ville de Paris.
La nef d'argent au collet bleu !,..
La capitale travaille pour l'exportation !
Je le reconnus de suite à sa façon de dire aux papillons qui
foisonnaient, dans la brume poussiéreuse, le long des branches
calcinées :
— Circulez, messieurs ! Voyons, sacrebleu I circulez !
Q-ue signifiait ce développement de banderolles, de lumières,
de verdure et d'autorité ?
Était-ce à moi que s'adressaient toutes ces attentions délicates,
et les drapeaux, les lampions, les feuillages et la force armé3 n'é-
taient-ils là que pour fêter le succès de VÉclipse dans la personne
de l'un de ses plus infimes rédacteurs?
Mon amour-prepre n'eût pas un seul instant hésité à le croire,
si je n'eusse lu cette inscription au fronton de l'arc-de-triomphe :
AU BIENFAITEUR d'aILLEVILLERS
Or, je ne me souvenais point d'avoir — en aucun cas — con-
tribué à la prospérité de cette commune...
A moins pourtant que je n'eusse fait son bonheur, comme au-
trefois M. Jourdain faisait de la prose !
* *
Je résolus d'interroger le sergent de ville...
Perdu et assoifé dans ce Sahara de province où rien ne vivait,
sinon les cigales dans le sable, les locomotives sur le rail, les
mésanges à tête noire le long des fils télégraphiques et, à d'im-
menses intervalles, quelque fellah suant sous les coUs d'un voya-
geur, l'agent de la sécurité publique avait — évidemment — la
nostalgie du macadam et rêvait des nuits pluvieuses où. l'on fait
des razzias de filles sur le boulevard...
Quand je lui adressai la parole, il ôta son chapeau,,.
Tu vois que nous étions à TROIS CENT VINGT - QUATRE
KILOMETRES de la Préfecture, du cimetière Montmartre et du
poste Bréda 1
Ensuite, il m'expliqua — avec infiniment de courtoisie :
Que l'on attendait l'Empereur dans la journée...
Et qu'il avait été, lui, Javert, expédié de Paris, la veille, pour
protéger l'arc-de-triomphe,.,
— Contre qui? demandai-je.
— Hé ! monsieur, contre les vaches du pays, qui, pas plus tard
que ce matin, si je n'avais pas été là, n'en auraient pa<s laissé
une feuille,
D'AUle-vlUers à Plombières
Les cokneys de la rue de Rivoli et du faubourg Montmartre,
qui tombent en pâmoison admirative devant les trois ou quatre
manches à balai de Vincennes et de Boulogne, "devant les
Pyrénées artificielles des buttes Ghaumont, les plantations de
M. Alphand et les eaux que M. Haussmann fait venir des dépar-
tements — par la patache ■— pour alimenter ses cascades ; ces
cokneys, dis-je, pousseraient de fameux bêlements d'entbousiarae,
s'ils rencontraient jamais, aux environs de l'avenue de l'Impéra-
trice eu de la barrière des Fourneaux, la route d'Aillevïllers à
Plombières!..i
Figurez-vous trois lieues sous bois — et quels boisl Des chênes
plus vieux qu'Adèle Page et plus gros que Blanche Pierson 1 Des
mélèzes noirs, des pins qui éventrent le ciel, des hêtres qui four-
nissent des mats à nos frégates!...
Tout cela, embroussaillé, enchevêtré, échevelé à faire frémir de
honte Cathos Fontainebleau et Madelon-Saint-Germain, — deux
forêts précieuses,., et ridicules! Tout cela, ombreux, muet, impé-
nétrable! Tout cela dégageant le frig-us opacum et l'horreur si-
lencieuse du lucus des anciens : loca silenîia laie1....
* e
* *
Ni biche apprivoisée, ni chevreuil courtisan, ni lapin mo-
narchique !...
Des bruits sauvages et singuliers : le cri de la buse qui tour-
noie, le grognement du sanglier qui troue le taillis, la plainte
du charriot a bœufs qui conduit le merrain de la schlitte à la
scierie !...
Un courant dans les arbres : ruisselet tantôt, tantôt torrent,
qui, là se cabre, bondit et écume contre la roue du moulin, et,
ici, s'assoupit dans l'herbe comme la source de Courbet!..,
Pas de rapins surtout dans le paysage ! Ni teutre en pain do
sucre, ni vareuse de velours, ni guêtre de cuir fauve! Rien de
Marlotte ou de Bârbizon.
0 mon ami, tu peux impunément la mener dans les Vosges ! Il
ne s'est pas encore trouvé de fusain assez idiot pour barbouiller
de priapées la robe de granit du Hoheneck ou le front neigeux
du Ballon !
plombières. — Hôtel ;%...
— La fille :
— Monsieur?
— Faites-nous s3rvir à déjeuner, je vous prie...
La fille commence par sortir...
Puis, rentrant un instant après :
—- Monsieur, il est à peine onze heures, et le chef dit que ça
l'embête qu'on le dérange avant midi.
B»lomI>ioi'CH. — Bôtol Z...
— Garçon !
— Monsieur?
— A déjeuner, hein, s'il vous plaît...
— Pardon : monsieur est-il malade et vient-il faire ici une sai-
son de vingt-efc-un jours?
Moi, malade?,.. Je me porte comme Bertron — dans tous les
arrondissements.
— Alors, monsieur voudra bien attendre une paire d'heures,
que les malades aient fini.
— Comment, tous ces gaillards qui jouent si ênergiquement
de la fourchette et de la mâchoire dans cette salle?.,,
— Ce sont des malades, monsieur.
— Mais je suis malade, mon ami. je auis malade ! Sacrebleu !
Vite, un couvert ! je dévorerais une tranche de Veuïllot sur une
tartine de Gastagnary !...
— Dans ce cas, veuillez aller me chercher un certificat de vi-
site du médecin en chef, purgez-vous, achetez une chemise de
flanelle, prenez un bain de propreté, et, si votre 'maladie n'est
pas contagieuse.,.
Plombières. — Les balcons.
Gill eût — immédiatement — songé à sa canne...
Je préférai patienter jusqu'à midi, — l'heure du chef de la
Tète d'or.
Et je m'en fus courir la ville, sur le pavé à aiguille de la-
quelle je ne rencontrai que des mendiants, de3 chiens, des ânes
et un académicien : M. Saint-Marc Gtrardin,
Le défunt sieur Viennet n'eût pas manqué de dire a que cette
petite ville est mollement couchée entre deux montagnes, »
Toi,—qui fais partie des miquelets de la Fantaisie,— tu t'écrie-
rais volontiers :
C'est un grain de beauté perdu dans une ride !
Moi, j'avancerai — tout bonnement — que Plombières ressem-
ble à une baignoire fort profonde dont les deux coteaux — de
Luxeuil et d'Epinal — forment les parois,
Il n'est pas une seule de ses maisons qui n'ait son balcon de
fer sur la rue.
Le plancher de ces balcons est mobile et, aux premiers jours
d'automne, on l'enlève, par une excellante précaution, car la
neige de l'hiver le démantibulerait tellement, qu'il serait
reux de se hasarder dessus au printemps..,
*
* *
En 1808, l'impérairice Joséphine séjourna à Plombières. XJa
soir, l'idée lui vint de humer le frais sur sou balcon. Elle igno-
rait que, par suite d'un inconcevable oubli, le fond de celui-ci
était en train de pourrir depuis six mois sur ses crampons,..
Tout à coup, un craquement se fît entendre...
L'impératrice poussa un cri et disparut...
Elle venait de passer à travers les planches !
Un gendarme — qui fumait sa pipe au-dessous — l'a reçut sur
les épaules.,.
Joséphine en fut quitte pour la peur, et la gendarme pour un
bras démis.
Huit jours après, il était nommé brigadier.
La duchesse d'Angoulême visita Plombières à son tour...
Le brigadier, — qui attendait de l'avancement, — allait tous
les soirs monter la garde sous lo balcon de S. A. R.
Peine perdue !
La duchesse ne se mit jamais à la fenêtre.
Aussi, en 1830, le brigadier fut-il l'un des premiers à passer du
côté de la révolution, et comme, lors de son voyage dans les Vos-
ges, Louis-Philippe le félicitait de cet acte de libéralisme :
— Que voulez-vous, sire ? répondit-il, les Bourbons n'ont ja-
mais rien fait pour l'armée.
Essai »ux* les mœurs
— Vous n'allez pas entendre la musique sur la promenade ?
demande — au café •— un habitant de Plombières a un voyageur.
— Ma foi, non. Je craindrais d'y arriver un peu tard et de ne
plus trouver de place.
— Qu'à cela ne tienne; voulez-vous ma chaise ? Je na l'occu-
perai pas de toute la soirée.
— A quoi pourrai-je la reconnaître?
— C'est la troisième à gauche, près de l'estrade... D'ailleurs,
j'aurai soin de laisser quelque chose dessus...
— Et, ce quelque chose, où faudra-t-il vous le rapporter?
— Ici, — demain matin.
*
Le voyageur se rend à la musique...
II reconnaît la chaise indiquée...
Une jolie femme est assise dessus,..
La femme de son interlocuteur !..
Emile Blokdbt.
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