Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0141
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ECLIPSE

Ssf
»>' ie l'i, *** *ï

es tao!

'««raient ■

«ni tous les si

» PB m

>■«,(:■(,

!'Ji;.:

'«nspaiij. ■ '
1 langue dip,yj,j|iSlll
amour. *'

!3, laia réponduemVaojà:
squill^, ma vieille.
nant qu'elle avait (lé
i fallait le
ensilen.De,loi!iei,,iB]|,j!Sj

litié, pourtant

fournis, laissez-moi leréît^
ais-Hiyal, le ,soir de JadUMbSiÉ
bonne.

vage, madame îdis.jiint^
lederaaudezloblil atitiÈI
'est un grand mkùipir

la saule façoo qui loi aUpî;
nonsieur, celsnihrop-ifoijifiias
«ire; il a M était*,";
œur.Ettenea^ituoialîoi
e de ses caisses roulantesI

ElJBT l'Ill»

VERS LA SE1I

, fo la «mu» e***

neleglktJ»!"''
e,„iPoureettota«*

ie française.

,ue p.» »***'*?
terne»»*"1'"

... d'an»*'

** ,|il#'C''
voiture»"1",,,

'** ' ^

1 ,. =*!•"



'L9 pauvre diable s'en revint, si paie et si défait, que le savant
^perçut de quelque chose.

(Wesl-» que vous avez? lui dit-il.
_ Nb m'en parlez pas, dit le paysan, je viens de passer sous la
fourche à Claudine ma femme.
Le savant tira incontinent son carnet et écivit :
, Les habitants du lieu sont assez instruits; ils ont une teinte
de l'histoire romaine, et connaissent les fourches emiirm. »

Hier un brave homme d'éditeur cherchait à réconcilier deux
privâtes qui avaient eu des mots, et qui se rencontrèrent par ha-
sard dans son magasin.

Le premier se montra assez bon enfant; mais le second ne vou-
lait rien entendre. L'autre l'avait traité de drôle ou de quelque
chose de semblable, et il ne pouvait digérer le mot.

_ Voyons, dit l'éditeur, n'exagérons pas ; franchement, au prix
où sont les diffamations... vous ne pouvez lui en vou'oir pour ça.

Georges Stknnr.

LES AVENTURES

DE LA COMTESSE CIEL DE LYS

ET BU VIDAMÏÏ DE KŒURARBEIÏT

Ce matin, — à midi, — l'aube des gr-andes dames, — la belle
oomtesse Ciel de Lys, qui est à Bade ou à Trouville, a sonné sa
femme de chambre....

Mademoiselle Jasmine était en train de marivauder dans le
couloir obscur de l'escalier de service avec le petit vidame de
Kosurardent...

Elle n'obéit qu'aprè3 plusieurs sommations...

— Ma fille, lui dit sa maltresse, je voua ai appelée trois fois...
_ Et madame ne me gronde pas? .. Alors madame a un se-

— Hélas 1 fit la comtesse avec mélancolie, héïas I Jasmine, con-
nais-tu rien déplus terrible que la première ride?

— Oui, madame, c'est la seconde.

,- Connais-tu rien de plus sinistre qu'une de ses fleurs de
cimetière que l'on appelle cheveux blancs 1

— Oui madame, c'est un épi tout entier de ces mêmes fleurs.
Ciel de Lys porta son mouchoir à ses yeux :

— Cruelle 1 si c'est ainsi que tu me consoles I...

— Madame a donc une ride ? s'écria la camériste. Madame a
donc un cheveu blanc ?

Et la petite masque ajouta in petto :

— Depuis quinze mois, je le savais.

__Mon Dieu, oui, poursuivit amèrement la grande dame, me

voici devenue une héroïne de Balzac : la femme de trente ans.
Il va me falloir tendre mon boudoir couleur grenat ou feuille
morte. Les collégiens seuls me feront la cour. Il ne me reste plus
qu'à.présider un salon politique,

— Bahl riposta Jasmine charitable, combien de fillettes à ma-
rier voudraient avoir votre sourire étincelant et parfumé comme
un œillet, vos épaules jolies comme un marbre, vos bras ronds,
votre main royale, votre pied mignon et cambré, les richesses et
les poésies de votre corsage? Interrogez votre miroir, madame :
il vous répondra certainement que vous avez encore dix ans à
être belle!..,

— Eh! nesaurai-je pas à part moi que j'ai la marque ineffaçable?
Ne sentirai-je pas toujours la ride odieuse sous le rouge et sous
les baisers? Sous les diamants et sous les fleurs ne sentirai-je pas
toujours le cheveu abominable? J'ai perdu la suprême insolence
de la jeunesse,.. Pour une année, je vais avoir besoin d'un taa
qualités morales insupportables. Pour commencer, je dois êtro
polie avec ma femme de chambre...

En ce moment, un nouveau personnage apparut...

C'était le vidame de Kœurardent que Jasmine avait oublié dans
le couloir,

La gentilhomme tenait d'une main une brochure et de l'autre
un flacon.,.

Il les tendit vers Ciel de Lys, et, s'agenouillant à ses pieds :

— Prenez, ô divine comtesse I Ceci, c'est le printemps éternel
et le charme à perpétuité ! C'est la ride comblée et le cheveu
rendu à sa nuance primitive I C'est I'Eau NaNon et la manière
de s'en servir ! J'ai crevé plusieurs chevaux et écrasé quelques
manants pour vous aller guérir tout cela à Jouvence, nie du Car-
dinal-Fetsh, 22.

Deux ou trois jours plus tard, la petite Croquignole disait au
foyer de l'Opéra :

— Il faut avouer que l'eau nanon a de merveilleuses proprié-
tés, La belle comtesse de Lys s'en est servi, et c'est sur la tête du
comte qu'elle a fait le plus drôle d'effet.

Star..

LA QUEUE DU DIABLE

J'ai toujours songé que la queue du diable devait être terrible
ment solide, puisque l'humanité entière la tire avec obstination
depuis le commencement du monde sans que sa solidité en pa-
raisse seulement compromise,

Que de gens tirent le diable par la queue : Le nombre en est
incalculable, et les pourchasseurs du diable ne sont pas toujours
ceux que l'on voit pauvrement vêtus, couverts d'une pelure usée
et graisseuse, surmontés d'un chapeau rougi, tremblottant sur
leurs jambes maigriotes dans les fourreaux d'une culotte qui
montre la corde et les pieds enchâssés dans des bottes vénéra-
blement éculées. Ce sont bien plutôt ces raffinés que l'on aper-
çoit sur les boulevards, astiqués comme le fourniment uh jour de
revue, glissant sur la pointe déliée de leurs bottines vernies,
gesticulant avec un stic au risque d'éborgner le plébéien qui
passe.

+

25 »

15 »

7 50

8 »

2 50

A Paris, — comme aiileurs, du reste, — mais surtout à Paris,
ou a le tort de juger exclusivement les gens sur leur mise et,
pour gagner sa vie, il est indispensable do paraître avoir des
rentes...

Heureusement, la capitale a inventé le palliatif à côté de l'in-
convénient, le remède à côté du mal, la panacée à côté du fléau.

Et les plus délicats peuvent paraître beaucoup tout en ne dé-
pensant que fort peu,

C'est une qnestion de trucs.

Les hommes véritablement riches font de grandes dépenses de
tailleurs : se lassant vite de leurs vêtements, ils les donnent à
leurs valets de chambre qui les vendent à des marchands d'ha-
bits...

Ov, ce marchand d'habits est la providence des gandins .au ra-
bais; chez lui, ils trouveront :

Un veston-court (dernière mode)
Uupantilon collant (id-)
Un gilet {id.)

Des bottines vernies (toujours idem)
Un stick (re-idem)

Total 58 »

Et en les voyant passer, les pauvres se diront : — Voilà un
riche I

Vous répondrez à cela que les habits ne sont pas de la dernière
fraîcheur.

Vous vous trompez, le marchand possède le secret de leur ren-
pre un lustre durable.

Le seul reproche que l'on puisse faire à sa marchandise, c'est
qu'elle n'est pas neuve, mais il est de si mauvais goût d'avoir des
habits neufs.

Tout le monde sa dit en vous voyant : — Tiens ! X"" vient de
s'acheter des habits I

L'expédient a donc son bon côté en sus de son incontestable
avantage.

Nombre de ceux qui trônent sur le boulevard ne s'habillent
pas autrement.

Et il pourra vous arriver de rencontrer, un jour, dans les meil-
leurs endroits, un paletot à vous sur les épaules d'un monsieur...

Je vous engage à suivre votre paletot.

Je l'ai fait une fois : c'est très-amusant !,..

+

Si nous étudions maintenant les mœurs populaires, nous re-
trouverons là encore, mais considérablement réduite, la question
du rabais.

Le nécessiteux se procure un habillement complet au prix sui-
vant :

Pantalon. « 50

Paletot. « 55

Souliers, « 25

Casquette, « 50

Chemise (en échange la chemise sale

contre une chemise propre). « 50

2 20

Total.

Vous voyez qu'il est impossible de s'habiller à meilleur mar-
ché.

+

Ces marchands d'habits demeurent au quartier Mouffetard.
Leurs pratiques, après avoir soigné la question d'habillement,
soignent la question de nourriture et elles vont dans des restau-
rants où leur addition se décompte ainsi :

Potage, » 05

Légumes (lentilles ou haricots), » 10
Pain, » 05

Une chope de bière, » 05

Total, » 25

Après avoir mangé, on va au café : ils ont ce qu'on
des bibines, et ils y trouvent des'consommations au prix suivant:

Bière : la canette

05 cent

— le moos3

10 —

Eau-de-vie : le poisson

05 —

— la chopuie

10 —

— le litre

20 —

A la porte de ces établissements stationnent, assis sur le trot-
toir et les pieds dans le ruisseau, des marchanda-fabricants de
tabac dans les prix deux.

Ce tabac, qui fait à la Régie une concurrence dont elle ne
s'alarme pas, est composé do bouts de cigares ramassés dans les
rues, dans la boue, dans les vespasiennes..., et hachés menu.

Il coûte ;

Grammes

25

50

100

500

Fr. Cent.
» 05
» 10
« 20
1 »

Voyez, en effet, quelle est leur existence :

Ils font leurs trois repas par jour, — ce qui n'arrive pas à tout
le monde ; ils prennent le premier chez des pâtissiers qui leur
distribuent les gâteaux vieux-cuits, le déjeuner et le dîner à la
porte des casernes et des restaurants.

Dans le jour, ils ouvrent des portière?, iÏ3 attrappent quelques
sous de côté et d'autres, ils ramassent de3 bouts de cigares, ils
se font donner des pipes cassées dans les bureaux de tabac, ils
se font habiller par la charité publique, grâce à l'intervention
des domestiques ou des portiers,

Le soir, ils couchent dans les maisons en construction ou dans
les garnis à 20 cent., quand leurs moyens le leur permettent,,.

+
Ils ne sont donc pas autant à plaindre qu'on se l'imagine; ils
vivent, ne mangent pas trop mal ; ils conservent leur indépen-
dance et la Providence à laquelle ils se confient ne les aban-
donne jamais,

Edouard Dangin,

L s p .uivres ménages du faubourg Saint-Marcel ont de curieux
expédients pour alléger lenr misère...

Les femmes râlent, c'est-à-dire qu'elles ramassent des légumes
et des fruits qu'elles trouvent dans les marchés,..

Les épiciersj du quartier leur vendent du lard rance à 40 cen-
times la livre.

Ces pauvres gens font souvent leur chaussure eux-mêmes : il
leur suffit pour cela d'une semelle de bois qu'ils excellent à fa-
çonner et d'un morceau de drap qu'ils clouent sur cette semelle.

Quand leur bourse est suffisamment garnie, ils achètent,
moyennant vingt centimes, une semelle de cuir.

En guise de chaussettes, ils prennent des linges dont ils s'en-
veloppent les pieds; cela s'appelle, dans leur langage : Avoir les
polonais.

Quand ils ont des chaussures percées, leurs camarades leur
disent : « Oh ! tu traînes tes pommes de terre ! »

Il résulte de tout ceci, que les moine'à plaindre, parmi les né-
cessiteux, sont précisément ceux que l'on plaint le plus...

Ce sont les vagabonds de Paris, ceux qui n'ont pas de gite, pas
d'asile, pas un sou vaillant et qui ne payent point leur nourri-
ture.

C'est à tort que certains libraires ont vendu 20 et
30 centimes le numéro 29M* de YÉclipse. Ce numéro
n'a jamais valu plus de 10 centimes, jusqu'à présent.

sazette il là main

Où s'arrêtera désormais Y Expositionomanie? On a exposé, l'an
dernier, des chiens, des chats, ues fromages, dus volailles : il y a,
en ce moment, au palais de l'Industrie, uoe exposition d'insectes.

On voit là-dedans — sous verre — un tas de petites bêtea dont
le nom et la forme donnent de véhéments envies de se gratter...

Chose étrange : les unes, — les bestioles utiles, — sont peu re-
cherchées des curieux...

On ne les visite pas pins que l'on ne demande le Nnn Jaune au
café et, dansles cabinets dû lecture, les romans de M, Enault,..

L3s autres, en revanche, — les animalcules malfaisants de la
fnnge et de la gadoue, — comptent de nombreux amateurs.

C'est ce qui explique suffisamment, — à mon avis, — le succès
momentané de certains hommes, la vogue éphémère de certains
écrits.

Il est bien entendu que je ne parle pas ioi de la Lanterne et
d'Henri Rochefort.

Je suis sincèrement heureux de la popularité de notre co.ifrère
et do son journal.

Mais qui diable aurait supposé tous ces éohevèlements de sar-
casmes, tous ces bouillonnements d'ironid, toute cette logique
aiguë, implacable et mortelle dans ce garçon insignifiant qui dé-
posait — il y a dix ans — une prose incolore le long d'une fol-
licule de spectacles ?

Qui aurait rêvé cette avenir de combat pour le paisible et mo-
deste compagnon du gros et bruyant Guillemot ?

Guillemot! RochefortI...

Une tête sculptée dans une betterave !

Un ra^p^'ie taillé dans du gruyère !

* *
On sait que-le « pamphlétaire » de la Lanterne est grêlé comme
un fermier qui voudrais obtenir une diminution de bail.
Je le montrais — l'autre jour — à Mlle Milla...

— Quelle figure accidentée! s'écria la spirituelle actrice. On
dirait qu'elle a éprouvé un tremblement de terre.

Comment se fait-il qu'à propos du duel récent du banquier
Jecker et de M. Odysse Barot, personne n'ait raapalâ un ioli mot
deMéry?

Un monsieur racontait devant lui une rencontra au pistolet dans
laquelle la balle de son adversaire était venue s'aplatir sur une
pièce de cinq francs qu'il avait dans une poîho de son gilet.

— Ma foi, dit Méry, avouez que vous aviez là de l'argent bien
placé.

? prise, un éminent person-

Dans sun discours de distribution i
nage a parla de Scîpion.,.

Naturellement il a fait l'éloge de la continence de son héros, et
a rappelé la jeune captive renvoyée à sa famille sans anicroche a
sa vertu. ,

Madame de X ,. s'est peuchée à l'oreille de con cousin :

— Oui, c'est là sans doute un beau trait ; mais les auteurs au-
raient bian dû nous apprendre ce que la demoiselle en avait
pensé.

l,e

londle des tliéuti*es

A l'Ambigu, la Prise de Pékin encaisse un formidable regain
de recettes.

La pièce est intéressante, les décors magnifiques, la mise en
scèae fort soignée. Le ballet seul ne mord point. Il convient de
lui en savoir gré en cette saison de journalistes et de chiens
enragés.

Mus compliments à mes excfllents camarades Omer,CastelIano,
Clément Just et Léon Leroy,

L?s Pirates de la Savane ont émigré de la Gaîté au Châtelet.

Oh! les Piratesde la Savanel...

Dans ce mélodrame des tropiques, vous rappelez-vous la fa-
meuse liqueur de java, dont u ne perle blonde suffisait pour para-
lyser la langue, étoiiffër la voix, arrêter le son ?

Latouche-Ribeira, — le chef des farouches écumeurs de prai-
ries, — en sirotait un flacon tous les soirs,

Alors, vera los dix heures, uns sorte à« ooud de tonnerre écla-
tait sur le boulevard du Temple...

Les maisons oscillaient sur les caves...

Les glaces se fondaient aux devantures des magasins...

Les chevaux éperdus refusaient d'avancer, — et la foule s'ar-
rêtait, — frémissante de surprise, d'inquiétude et d'effroi!

Cependant les titts impassibles continuaient paisiblement à
jouer au bouchon, à savourer de3 chaussons aux pommes, à in-
gurgiter du coco et à quémander des contremarques...

lmpavidos ferient ritinœ!

Et si quelqu'un les interrogeait à l'endroit de ce phénomène. :

— Ça? répondaient-ils sans se déranger, c'estmossieu Latouehe,
de la Gaîté, qui est devenu muet dans la pièce, et qui ori^ romme
un sourd : — JE NE PEUX PLUS PARLER I JE NE PEUX PLUS
PARLER ! ! !

Le Théâtre-Molière, — passage du Saumon, — est envoie
d'être acquis par le célèbre Bartholy, — lequel, entre parenthè-
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen