Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0144
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ÉKJLIi-.- j

Nous croirions manquer à tous les devoirs de la recon-
naissance si nous ne nous empressions d'offrir ici — publi-
quement — l'éclatante expression de notre gratitude a tous
ceux de nos confrères — de Paris et de la province — qui se
sont levés avec un ensemble si sponta'ié et si énergique
pour nous défendre contre une malencontreuse insinuation
dont l'opinion publique a déjà fait justice.

Merci à la grande presse qui, dans cette circonstance, n'a
pas craint d'affirmer hautement sa solidarité avec les petit11
ournaux 1

Merci — surtout — a M. Francisque Sarcey, qui, dans
deux articles d'un irrésistible bon sens, a réduit a né-tnt le
grief ridicule qui nous est imputé.

Certes, il est permis de penser que tant d'écrivains hono-
rables, éminents, d'une autorité évidente par la position, le
talent et le caractère, ne se seraient point réunis pour dé-
fendre une mauvaise cause...

Nous avons la ferme conviction que cet avis sera partagé
par ceux qui sont appelés à connaître de la nô^re.

L'Eclipsé.

JULES NORIAC

Limogés, la vieille ville de la porcelaine, berceau, en France,
de l'art illustre de l'émailleur (lire, à ce propos, l'excellent ou-
vrage splendidement édité de Claudius Popelin) est encore la
patrie., non seulement de ce cher monsieur de Pourceaugnac, du
fameux traiteur Petit Jean, « qui fait si bonne chère, » comme dit
Molière, de d'Aguesseau, de Marmontel, de Dorât et de Ver-
gniaux (les extrêmes se touchent), mais aussi de M, de La Gué-
ronnière, de notre ami Jules Claretie, à qui VEchpse n'a pas dit
tout le bien qu'elle pense de son dernier livre, La libre parole, et
de son importante préface, et enfin de l'humoriste dont nous
donnons aujourd'hui la charge : Jules Noriac.

De Pourceaugcac, genlilhomme limosin, vint à Paris se faire
bafouer par les habitants ligués contre lui; Jules Noriac, au con-
traire, comme s'il avait pris à tâche de venger non pays agréable-
ment conspué au tb/âtre, est arrivé ici, armé de toutes pièces,
l'esprit en arrêt, décidé à percer de part en part la foule de Pa-
nurge qui se coudoie sur les boulevards, et à lui faire dire son
mcà culpâ.

Ah ! dame, si la bataille contre Paris et les Parisieneis>engogea
tout de suite parjj des escarmouches dans les petits journaux, il
faut avouer que] la victoire ne se décida pas en faveur de notre
héros de fière mine.

Noriac eut à lutter, et rudement, contre la vie de misère de
tout débutant.

Le combat fut long, hasardeux, et de l'autre côté de l'eau, le
railleur Noriac chercha pas mal de temps sa voie.

Un jour, il y a longtemps de cela, un éclat de rire parti de
Paris, s'en alla, rayonnant comme le soleil, réjouir et réchauffer
les quatre-vingt-neuf départements, qui n'étaient alors qu'au
nombre de quatre-vingt-six.

Tout le monde de la France, la partie civile d'abord, puis la
partie militaire de la population, ensuite, se fit cercler les côtes
pour ne pas donner lieu à des accidents toujours regrettables.

Le rire homérique eut son pondant.

Le 101e régiment venait de naître !

Pas n'est besoin, je pense, de faire un effort de mémoire, pour
se rappeler le succès inouï, du meilleur aloi, que ce recueil de
scènes militaires, prises sur le vif, et contées magistralement,
obtint, chez nous, et à l'étranger,

Ce succès fut comparable à la vogue dont jouirent en Angle-
terre le portrait fidèle de l'Irlandais Barryhindon, par Thackeray,
et les Ames mortes de Gogol, en Russie.

11 est peu de Français qui n'aient lu le 101° régiment, album
rempli de tableaux des plus comiques et des plus vrais, sans y
trouver les éternels ridicules, les immortels gallicismes de mœurs,
inhérents à la nature des deecerdants des Francs belliqueux.

Le bruit qui se faisait autour de cet ouvrage unique ne s'était
pas encore apaisé (je le crois bien, il continue maintenant), que
Jules Noriac publiait sa Bêtise humaine.

Cette œuvre, d'une haleine plus longue, très fouillée, établie
sur les bases les plus solides, acheva d'à mettre, et pour toujours,
Jules Noriac au premier rang parmi les observateurs philosophes
de notre époque, les plus Dns, les plus ingénieux.

En même temps, çà et là, dans les journaux eu vue, parurent
de courtes études parisiennes, des tableaux de mœurs, qui, plus
tard, réunis en volume, augmentèrent (sans l'alourdir) le bagage
de l'écrivain.

La mort de la mort, Sur le rail, Les mémoires d'un baiser, etc., etc.
allèrent tour à tour par le monde, porter le nom de Jules Noriac,
et accrurent sa réputation et sa fortune*

Dans ces dernières années, le Swift de la rue Saint-Georges
s'est prodigué, littéralement, de toutes les façons.

On le vit partout a la fois ; tout en écrivant sans relâche, tous
les jours, au Figaro-Programme, aux Nouvelles, au Figaro, au Bou-
levard, il trouvait encore le temps de passer des heures laborieu-
ses aux Variétés, directeur-associé de M. Coignard.

Aujourd'hui, en attendant la fin des travaux do réparation et
d'agrandissement qu'il fait exécuter aux Bouffes-Parisiens, son
nouveau théâtre, il publie les Coquins triomphants au Gaulois,

Et le succès, en compagnon fidèle, n'a fait aucune difficulté
pour le suivre dans ce journal quotidien.

Espérons qu'il ne sera pas plus béguoule avec lui au passage
Cboiseul.

Ernest d'Hervilly.

FANTAISIE

LES TREMBLEMENTS DE TERRE DE LA BANLIEUE

„% La semaine dernière Bellevue et Meudon ont eu leur trem-
blement de terre.

Voilà un fait plein d'enseignements pour les prêteurs sur hy-
pothèques.

„\ Vous avez des gens assez obstinés pour refuser de placer
cinq sous dans une opération industrielle, sous le prétexte que la
fabrication de Y huile de plumes métalliques n'offre aucune sécurité.

%\ Et ces mêmes particuliers prêtent tout ce que l'on veut sur
une soixantaine de moellons empilés les uns sur les autres,

/, C'est une toquade très ancienne des capitalistes de choisir
dos gages qui sont censés ne pas pouvoir bouger de place.

»*. Avec l'aide des tremblements de terre, qui semblent vouloir
s'acclimater dans les environs de Paris, le préjugé de l'hypothè-
que va heureusement disparaître.

D'ailleurs, il a fait son temps.

,*, Et pour peu que les volcans aient l'obligeance de s'en mêler
un peu, on ne trouvera bientôt pas vingt centimes à emprunter
sur le Louvre.

/, Figurrz-vous un instant avoir placé votre fortune en^pre-
miôre bypythèque sur une maison de la rue Turbîgo, qui s'en-
gloutit une cuit, pour faire place à un cratère.

Vous arrivez le jour de l'échéance de votre créance pour en de-
mander le remboursement.

Votre emprunteur vous dit, avec un flegme innocent, qu'il n'a
pas le sou.

Furieux, vous le menacez de faire vendre votre gage par auto-
rité de justice.

Et il vous répond en vous montrant l'ouverture du gouffre :

— Donnez-vous la peine d'entrer pour saisir; vous avez encore
le temps, l'éruption n'a lieu que dans trois minutes.

,% Moi qui suis pour le progrès et le mouvement, il m'eet très
agréable de voir les tremblements de terre venir rompre un peu
la monotonie de notre existence.

,*, Quand quelques communes de la banlieue seraient changées
de place par les secousses,
Où serait le mal?

,*, Voilà assez longtemps que l'on va à Enghlon par le chemin
de fer du Nord ; il serait assez drôle qu'il se trouvât un beau
matin sur la ligne d'Orléans.

A Les renseignements qui nous parviennent disent que le
tremblement de terre de Meudon a été assez fort pour rêveilîer
les habitants et les déplacer dans leurs lits.

%\ On raconte qu'un monsieur D... (soyons prudents), qui a la
tête de son lit adosBée au mur, a été retourné par la violence
delà secousse, et s'est réveillé le matin les pieds sur son oreiller
et la tête bous son édredon.

t% Habitué à se lever en mettant d'abord les pieds hors de son
lit ; il ne s'est pas rendu compte de sa poeitlon anormale et est
descendu la tête la première, en enfilant ses mains dans ses
pantoufles.

,*, Depuis ce temps-là, il marche sur les mains sans B'on aper-
cevoir, et vaque, du reste, à ses occupations journalières avec
toute la régularité désirable.

,\ Une consultation de médecins a eu Heu pour examiner ce
cas assez singulier.

Ils ont déclaré que ce renversement était désormais passé à
l'état chronique, et ne pouvait cesser que par la cause qui l'avait
produit.

K\ On espère qu'un nouveau tremblement de terre, retournant
de nouveau, monsieur D..., dans son lit, lui rendra sa position
première.

O

LES REMORDS DE LA QUATRIÈME PAGE.

,*t C'est avec une bien douce joie que j'ai vu l'autre jour le
Constitutionnel s'arracher les quelques cheveux qui lui restent, de
désespoir d'avoir laissé passer la veille, à sa quatrième page,
l'annonce de la Lanterne.

* J'en ai rèvéi

Et, dans mon rêve, je voyais M. Baudrillard
nand, de la Favorite, chanter à Rochefort, habiùê'en"lT ^ Per"
Va-t-en d'ici !... De cet asile,
Tu troublerais la pureté I...

#\ Seulement, en me réveillant, je me suis demandé ■'
dant mon sommeil, ma bonne foi n'avait pas été surnr' P6n"
la quatrième page d'un journal, - même du Constitua ' ? *
était bien un saint asiïe dont une annonce pût tronhi.-1 '"

,*„ Je n'ai pas tardé à me répondre qu'il est d'usage à 1
trième page des journaux, — même du Constitutionnel - £ ?"
très sérieusement au public un tas d'ingrédients de7 1
n'oserait certainement pas parler, sans rire comme 21 tT
dans le corps du journal. tolIei

A Et en réfléchissant que la rédaction des feuilles publia
même le Constitutionnel — compte en moyenne soixante p in??
rédacteurs chauves, bien que leur quatrième pag6 soit cAU
d'annonces de pommades pour faire pousser les chevaux " ■
conclu que le journaliste chargé de rédiger le Premier-Par''lai
pouvant, de bon compte, être tenu pour solidaire et respoj'bi116
si Y enlève taches Trouillardin annoncé par son jaurnal à rai ^
vingt sous la ligne, n'enlève réellement les taches sur les fax*
qu'en y faisant des trous.

,% La quatrième page est un terrain qu'on loue
une somme de.

Si le cultivateur y sème des carottes,

Le propriétaire n'est pas déshonoré par la seule raison auH]
préfère les navets. '

Léon Bienvenu.

THÉÂTRE DE L'ECLIPSE

LE 18 AOUT A SAIGON

Comédie en un acte

PERSONNAGES

/ anglais,

QUELQUES SAVANTS

UN PHOTOGRAPHE.
UN FACTEUR.

danois,

français,

italiens,

etc., etc., etc.,

et de la nie du Croissant, 16 (i).

LES AUTRES SAVANTS

La toile se love aux vifs applaudissements d'une foule en délire. Le
théafre représente avec fidélité une vaste plaine sans verdure,sans om-
brage, sans eau, aux environs de Saigon. Cela ressemble assez à un
boulevard neuf, les bancs à part. Divers naturels et dea tigres épars se
font remarquer par leur présence obstinée autour du bivouac des sa-
vants. Ceux-ci, en grand uniforme (?),sont paresseusement étendus sur
le sable, a côté de leurs instruments braqués vers le ciel pur.

Le photographe, la percaline noire sur la tote, fait poser le soleil.

Les chronomètres marquen t midi moins cinq. Les thermomètres annon-
cent, les uns, 72 degrés centigrades, les autres : 22 degrés, car ce sont
des instrumente dits de précision I

le Savant français, à ses collègues et compatriotes
Messieurs, la France nous regarde,., de loin. Il s'agit de nous
montrer aujourd'hui. L'éclipsé va avoir lieu tout à l'heure ; ce
n'est pas une chimère, sachons donc nous sn servir.

le savant anglais (même jeu).
Messieurs, la vieille Angleterre a les yeux sur nous..^

Messieurs, la Russie nous regarde-
Messieurs, l'Italie nous regarde...

ïeurs, le Danemark noua regarde,,,
, Messieurs, la Suède nous regarde...
Messieurs, la rue du Croissant noua re-
garde,

TOUS

(Air connu.)

L'art est une chimère,
Sachons- neus en servir.

LE PHOTOGRAPHE

En ce moment suprême, je vendrais mon droit d'aînesse pour
un plat de lentilles... en flinl-glass, de 0,60 c. de diamètres. {Au

soleil.) N'hougeons plus I

LE SAVANT FRANÇAIS

Cette éclipse totale, messieurs, aurait dû avoir lieu lo 15 août,
jour de fête. Elle ne se décide u se montrer que le 16, C'est de
l'opposition systématique 1

LES SAVANTS FRANÇAIS

Très bien-! très bienl

LES SAVANTS DE LA RUE DU CROISSANT, 19.

Par Denizet le Msge ! Puisque c'est aujourd'hui que nous al-
lons revoir la lune en plein midi, ce savant devrait bien ne pas
troubler un si beau jour par Bes coassements désagréables.
lui a alloué 60,000 francs pour ce petit voyage, qu'il les savoure
et se taise.

LE PHOTOGRAPHE, au Soleil.

La tête un peu plus de côté, la main sur le genou,,., nonlje
me trompe... Qu'est-ce que je dis donc, moi.

LE SAVANT ANGLAIS

god I voilà un nuage 1 juste au moment important

Shock-

king !

(t) Le rédacteur en chef de notre journal ne reculant devant a"c^oyéi
pense, pour ôtre agréable aux nombreux abonnés de 1 t-clipse, ^ 15aïjron]



;■:'■



*»'

**•

pet

<i>^

***"

;■:■■

fit

fiï-

ftlt*P

la Franco et loi Etats liiuilrophcs, plusieurs savante a S"» .'
ission d'observer les phénomènes trui auront lieu le . , ffl0i-

comme

avec mission d'observer les phénomènes u>. <*">".....-

deux mois, ces Raillards-ià sont là-bas plongés dans les bras
lesse au sein délicieux. Et la caisse?
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen