L'ECLIPSE
PKSMES DE L'ECLIPSE
Toute personne qui enverra directement en mandat ou
timbres-poste au directeur du journal, 16, rue du Croissant, à
Paris, — le montant d'un abonnement d'un a»i à l'Eclipsc,
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1" PRIME
Quarante-cinq charges ri'And. Gill :
L'abonnement pour Paris, avec cette pri ... 7 fr. j>
Pour les départements...........8 bO
2" PRIME
Une boite renfermant soixante bâtons de vanille, bonbons fon-
dants, parfumés, savoureux, fabriqués spécialement pour les
abonnés de l'Eclipsé par M. Barbey-Couturier de Saint-Seine-
l'Abbaye (Gôte-d'Or).
L'abonnement pour Paris, avec cette prime . . . . 6 f. »
Pour les départements.......... 1 »
AVIS
1° Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit;
2° L'abonnement, avec les deux primes, coûte, pour Paris,
7 fr, 5© c, et pour les départements, 9 fr.
Et le Palais compte en lui son plus fidèle habitué.
La boutonnière do M" Dufaure, a-t-on dit, est vierge de déco-
rations.
Cela est un fait. Oui. Mais dans les tiroirs de sa commode, on
peut voir, après le ruban de la Légion-d'honneur, un certain
nombre d'ordres honorables.
Seulement, M> Dufaure n'aime pas à [étonnor son concierge,
voilà tout.
Il veut être grisâtre jusqu'au bout, et lo paraître. C'est do la
modestie outrée.
Le Cousin Jacques.
EN ZIGZAG
Old England.
1 trajet
per-
l'autre côté après avoir accompli dans la partie atteinte i
en courbes que l'on n'évalue pas à moins de 38 kilomètres
/. Moi, je trouve que c'est tout bonnement adorable.
Et si l'on pouvait utiliser ça pour récurer les intestins de
sonnes sujettes aux coliques, ce serait un joli résultat.
En somme, ça ne paraît pas impossible.
Lo tout serait de régler la marche du projectile et de lui i pi-
quer une sortie convenue.
Ça se fait bien aux grilles des jardins publics pour les voitur
te catalogue de madame Racbel,
un catalogue de parfumerie l
Me DUFAURE
Dans la rue, à côté des gens qui, par leur physionomie générale,
ressemblent à tout lo monde, ou bien ne rappellent personne, on
rencontre une classe moyenne d'individus qui ont l'air, ceux-ci :
de leur portrait peint par un bon artiste; ceux-là : de leur simple
photographie, exécutée par un industriel quelconque. Saisissez-
vous la nuance ?
Ma Dufaure a l'air de sa photographie.
Rien de trop banal, rien de saillant non plus, et pourtant ce
n'est pas le premier venu physiquement.
Je me plais à dire maître Dufaure, car il est le type de l'avocat
piocheur, de l'homme d'afl'aires consciencieux, et amoureux de sa
profession.
Il a acquis, dans le barreau, ce qu'on appelle « une solide répu-
tation. j> Souvent ces solides réputations n'ont pas d'échos au-delà
des murs du prétoire ; ce sort est réservé aux « brillantes réputa-
tions,» et M0 Dufaure n'a jamais brigué le brillant en aucune
façon. Cependantiî fut, il est, il sera, non pas célèbre, mais connu!
Travailleur acharné, silencieux, à la façon des mineurs et des
taupes dont il avait dans sa jeunesse l'aspect sombre, et dont il a
gardé la myopie proverbiale, Mc Dufaure était bâtonnier de l'ordre,
à Bordeaux, avant trente-deux ans; il ne comptait pas-encore dix
années de tableau,
Ce fut Saintes, en 1834, qui l'envoya à la Chambre des Députés.
La vie politique de Me Dufaure, conseiller d'Etat sous le minis-
tère de M, Thiers, trois fois ministre, etc., ne nous appartient
pas.
Constatons simplement qu'il fut loyalement, à toutes les étapes
de sa carrière, ce qu'on nomme : un magistrat intègre, aimant son
pays avant tout, et, par fonction, soutien des trônes et de l'autel.
Ses affections secrètes sont connues d'ailleurs, et le choix que
fit de lui dernièrement l'Académie, ce refugium peccatorum de la
monarchie de Juillet, montre assez de quels princes il aime à se
souvenir le plus volontiers.
Comme orateur, M0 Dufaure appartient à la grande famille qui
disparait tous les jours, des Mauguins, 0. Barrot, Thiers,
G-uizot, etc.
Les festons et les astragales, qui offusquaient tant Boileau, ne
font point partie du bagage de MB Dufaure. La concision, Je mot
juste, mais froid, la clarté, l'accumulation savante des faits pro-
bants, le retour périodique, imperturbable à des arguments surs,
telles &ont les qualités qui ont fait de M0 Dufaure le meilleur élève
de l'école parlementaire franco-anglaise.
C'est un bon orateur de tribune.
Il détaille sobrement, manœuvre toutes les questions avec habi-
leté, parce qu'il lésa étudiées toutes laborieusement, avec sa téna-
cité ordinaire; et, sans perdre pied, il sait répondre, à droite, à
gauche et au milieu, tout en suivant avec sang-froid son petit
bonhomme de chemin.
Néanmoins, le ton général est monotone, grisâtre, académique,
mais sans lourdeur pourtant!
Homme-rouage, en un mot, il est dans la machine, on l'en-
tend, on compte sur son important travail, et ceux-là seuls qui
s'en servent savent son nom, et l'honorent.
Valère, du Gaulois, le mettait dernièrement dans le clan vaste
des neutres. Il a tort, ce Valère.
Mc Dufaure n'est pas un neutre.
Recommencer en 1S52 sa carrière d'avocat et plaider l'affaire
Pcscatore, l'afiaire Michel, celle du duc à'Aumalc, puis celle de
M. de Montalcmbert et du Marquis de Fiers, n'est pas le fait d'un
neutre. Je parle de l'avocat, toujours.
Le personnage politique, celui qui a donné un si beau sujet de
tableau à Horace Vernet : la Prise de Rome, ne doit pas nous oc-
cuper un seul instant!
Et j'en suis fort aise, car cela m'obligerait à dire du mal de
gens dont le talent civil doit être loué avec impartialité.
Mc Dufaure, compétiteur, dans le Var, de M. Per..., (comment
diable s'écrit ce nom-là, si profondément inconnu?) M. Perrucq, a
aujourd'hui près de 70 ans.
Cela ne l'empêche pas d'être levé dès l'aube, tous les jours, et
de travailler, comme au temps de son austère jeunesse, avec une
ardeur toujours nouvelle.
**# On lit dans la Chronique de Jersey :
« Sir Arthur Blancpied a l'honneur de rappeler à ses amis et
« connaissances qu'il tient toujours à leur disposition un magni-
« fique étalon qui a été primé au concours du Bovonshire.
s La saillie, une guinée, le groom inclus. »
#%. Comment ça « le groom inclus » ??î
^ Eh bien, en voilà des mœurs !...
Faut-il que l'homme ait peu de cœur ! Non content de faire
travailler les chevaux pour son usage et ses plaisirs personnels ;
il les pousse encore à la débauche.
Fi !... c'est honteux !...
+*# Et cette pauvre bête, ce pauvre étalon qui, peut-être, nour-
rit une passion pure pour une jeune personne auprès de laquelle
îl a été élevé.
Il lui a fait des serments peut-être I,..
%% Il faut qu'il piétine à quatre fers sur ses sentiments les plus
sacrés.
Pour une guinée !... une misérable guinée qu'il ne louche pas!...
il doit prodiguer ses sourires à quelques cavales benoitonnes et
de mœurs légères. Quel supplice!...
fc*# Accabler de propos d'amour frelatés une Filk-de-l'air quel-
conque, coquette, vaniteuse et sans principes, quand la pensée est
ailleurs !.,,.
C'est horrible !...
*% Si encore, à ce malheureux I... on lui promettait une jument
de cœur!...
Mais, ces Anglais sont si barbares !,,.
Le Cent-Garde s de la rue SïosttmaHre.
£% Vous les connaissez, les trottoirs de la rue Montmartre?
Vous savez qu'ils sont tellement fréquentés qu'une épingle n'y
tomberait pas par terre.
Au lieu d'une épingle, figurez-vous un cent-gardes faisant le
moulinet avec son épée hue.
Vous voyez çà d'ici, n'est-ce pas?
Eh ! bien... ce petit spectacle a eu lieu la semaine dernière.
fc*4 Si l'on n'a pas ramassé cinq ou six douzaines de néz dans le
ruisseau, c'est que probablement chaque citoyen aura repris le sien
en s'en allant chez lui.
„% Bref, c'est une leçon :
Et je vous promets que maintenant d'Hervilly s'en garde, quand
il en voit venir un.
Qnanâ on n'a pas ce que l'on aime,..*.
#*» J'ai lu cet avis dans le Figaro :
Mlle Faye, artiste à Rouen, a quitte cette ville pour ve-
nir à Paris contracter un engagement au théâtre des Variétés.
La direction des Variétés n'ayant pas tenu la promesse qui lui
avait été faite, Mlle Faye retourne à Rouen, heureuse de la
circonstance qui la rappelle devant un public qu'elle aime.
»** Voyez un peu comme tout s'arrange au mieux.
Mlle Faye se trouvait si bien à Rouen qu'elle vient à Paris
pour y signer un engagement.
L'alfaire rate, et elle retourne à Rouen en dansant do joie et en
disant :
— Quelle veine !... J'aime bien mieux mes Rouennais...» puis-
que je n'en ai pas d'autres.
,*, Généralement, pourtant, ces choses-là se pensent, mais ne
se font pas imprimer.
Et tout porte à croire que ce n'est pas sur les pressantes sol-
licitations du renard vexé que La Fontaine a publié sa fable du Re-
nard et les Raisns.
/, Soyez donc « heureuse, » Mademoiselle, avec ce cher « pu-
blic que vous aimez » et auquel vous venez de donner une preuve
si éclatante de votre amour en renonçant, pour retourner à Rouen,
au superbe engagement..... que l'on vous a refusé à Paris.
Le Cïi&ssepot appliqué à lia thérapeutique.
.*. On fait en ce moment à Lyon des essais de balles chassepot
sur des chevaux morts.
(Quand on n'aura plus de chevaux, je demande qu'on se serve
de photographes; mais en vie, par exemple.)
,*, Bref, on est émerveillé des résultats.
Le projectile chassepot fait, en entrant, une toute petite blessure
très-mignonne.
Mais on a constaté, — avec des larmes de joie sans doute, —
qu'une fois dans l'intérieur du corps, la balle se livre aune marche
circulaire qui va toujours en s'ëlargissant, et ressort enfin de
,\ Car Madame Rachel
entretenir tout un sérail.
Rosée arabe, eau du Jourdain, etc., etc.
Entre autres choses, je remarque celle-ci ;
c Huiles parfumées pour lampes de chambre nuptiale. »
Huiles vierges probablement.
/.Et cette autre vraiment splendide :
« Eau distillée par un roc magnétique dans le Sahara et trans
portée jusqu'au Maroc sur de rapides dromadaires. »
**# Rapides dromadaires de mon cœur, vous avez bien fait de
transporter ce parfum des nymphes.
Il devait être apporté par des dromadaires.
Pour beaucoup ce sera le souvenir sacré de la patrie absente I
Pour finir
t\ Hamrurger a tfopp. — Pourquoi un malfaiteur arrêté sur le
toit d'une maison ne peut-il jamais mer son crime?
Kopp. — Tu vas me lâcher, n'est-ce pas...
Hamburger, rattrappmt Kopp par le pan de son paletot. —C'est
parce qu'il est pris sur le faite.
¥*# Calino racontait que sa mère était très-méchants et l'avait
beaucoup fait souffrir quand il était enfant.
— Croiriez-vous,'disait-il, qu'elle m'a laisse, un jour, vingt-huit
heures sans manger...
Léon Bienvenu.
2S CMUII0UÉS
On a publié, il y a quelque temps, la nomenclature des con-
damnations encourues par la Presse depuis sa liberté. Ces con-
damnations se résument ainsi:
Juin
Juillet
Août
CONDAMNATIONS
11
14
PRISON
3 mois et la jours
10 mois
30 mois
AMENDE
3,500 00
25,750 00
32,900 00
Total, 30
43 mois et 15 jours 62,150 (
H ne sera pas sans intérêt de compléter cette liste par le relevé
des communiqués adresses à la presse, toujours depuis sa liberté.
On n'ignore pas qu'Ernest n'est qu'un pseudonyme et quo le
communiqué est un genre de littérature que les divers ministè-
res se partagent.
Tous les journaux sont lus soigneusement au ministère de l'in-
térieur, qui, dès qu'il découvre une allégation désobligeante, s'em-
pressa d'envoyer, l'exemplaire suspect au ministère duquel ressor-
tit l'acte ou l'état de choses attaqué. Il va sans dire que l'on ne
sait jamais qui a rédigé les communiqués et que le masque d'Er-
nest demeure impénétrable.
Alai
12 mai l'Avenir national
14
16
16
16
17
le Siècle
le Courrier français
l'Union
le Figaro
le Temps
le Monde
24 mai l'Univers
.. le Monde
» la G-azette du Midi
i> le Figaro
» l'Opinion nationale
» le Mouvement médical
13 communiqués
Juin
2 juin le Figaro
le Figaro
le Figaro
l'Avenir national
le Nouvelliste de Rouen 29
le Sport
2 in
illet l'Opinion nationale
2
»
le Journal de Paris
%
«
le Figaro
V,
»
le Siècle
2
„
l'Avenir national
te
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le Temps
2
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l'Opinion nationale
2
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la Liberté
3
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l'Opinion nationale
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le Propagateur de
Lille
4
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le Journal de Paris
7
y,
l1 Univers
7
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l'Union
7
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le Figaro
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le Figaro
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l'Opinion nationale.
6
juh
le Figaro
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le Figaro
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»
les Débats
25
)»
l'Union
aen 29
»
les Débats
29
»
le Figaro
mmuniqué
Juillet
11 juillet l'Opinion nation.de
5 11
>
le Figaro
13
»
la Presse
14
»
le Gaulois
14
»
les Débats
14
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le Temps
14
»
le Figaro
23
»
l'Opinion nationale
23
>,
le G-aulûis
24
,j
le Figaro
25
»
le Phare de la Loire
26
»
l'Univers
26
»
le Siècle
29
30
9
l'Univers
30
1
l'Indépendant de M(
targis
8 août la Liberté
10 » la Presse
18 » le Siècle
(1) Dans ce mois
longue réponse
da Ut, Lanterne.
32 communiqués
Août (t)
18
18
19
l'Avenir national
l'Ouest, d'Angers
le Journal de Paris
figure pas, avec la rubrique « communique, » ia
par lo ministère à M. Henri Rocheforl, rédacteur
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PKSMES DE L'ECLIPSE
Toute personne qui enverra directement en mandat ou
timbres-poste au directeur du journal, 16, rue du Croissant, à
Paris, — le montant d'un abonnement d'un a»i à l'Eclipsc,
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1" PRIME
Quarante-cinq charges ri'And. Gill :
L'abonnement pour Paris, avec cette pri ... 7 fr. j>
Pour les départements...........8 bO
2" PRIME
Une boite renfermant soixante bâtons de vanille, bonbons fon-
dants, parfumés, savoureux, fabriqués spécialement pour les
abonnés de l'Eclipsé par M. Barbey-Couturier de Saint-Seine-
l'Abbaye (Gôte-d'Or).
L'abonnement pour Paris, avec cette prime . . . . 6 f. »
Pour les départements.......... 1 »
AVIS
1° Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit;
2° L'abonnement, avec les deux primes, coûte, pour Paris,
7 fr, 5© c, et pour les départements, 9 fr.
Et le Palais compte en lui son plus fidèle habitué.
La boutonnière do M" Dufaure, a-t-on dit, est vierge de déco-
rations.
Cela est un fait. Oui. Mais dans les tiroirs de sa commode, on
peut voir, après le ruban de la Légion-d'honneur, un certain
nombre d'ordres honorables.
Seulement, M> Dufaure n'aime pas à [étonnor son concierge,
voilà tout.
Il veut être grisâtre jusqu'au bout, et lo paraître. C'est do la
modestie outrée.
Le Cousin Jacques.
EN ZIGZAG
Old England.
1 trajet
per-
l'autre côté après avoir accompli dans la partie atteinte i
en courbes que l'on n'évalue pas à moins de 38 kilomètres
/. Moi, je trouve que c'est tout bonnement adorable.
Et si l'on pouvait utiliser ça pour récurer les intestins de
sonnes sujettes aux coliques, ce serait un joli résultat.
En somme, ça ne paraît pas impossible.
Lo tout serait de régler la marche du projectile et de lui i pi-
quer une sortie convenue.
Ça se fait bien aux grilles des jardins publics pour les voitur
te catalogue de madame Racbel,
un catalogue de parfumerie l
Me DUFAURE
Dans la rue, à côté des gens qui, par leur physionomie générale,
ressemblent à tout lo monde, ou bien ne rappellent personne, on
rencontre une classe moyenne d'individus qui ont l'air, ceux-ci :
de leur portrait peint par un bon artiste; ceux-là : de leur simple
photographie, exécutée par un industriel quelconque. Saisissez-
vous la nuance ?
Ma Dufaure a l'air de sa photographie.
Rien de trop banal, rien de saillant non plus, et pourtant ce
n'est pas le premier venu physiquement.
Je me plais à dire maître Dufaure, car il est le type de l'avocat
piocheur, de l'homme d'afl'aires consciencieux, et amoureux de sa
profession.
Il a acquis, dans le barreau, ce qu'on appelle « une solide répu-
tation. j> Souvent ces solides réputations n'ont pas d'échos au-delà
des murs du prétoire ; ce sort est réservé aux « brillantes réputa-
tions,» et M0 Dufaure n'a jamais brigué le brillant en aucune
façon. Cependantiî fut, il est, il sera, non pas célèbre, mais connu!
Travailleur acharné, silencieux, à la façon des mineurs et des
taupes dont il avait dans sa jeunesse l'aspect sombre, et dont il a
gardé la myopie proverbiale, Mc Dufaure était bâtonnier de l'ordre,
à Bordeaux, avant trente-deux ans; il ne comptait pas-encore dix
années de tableau,
Ce fut Saintes, en 1834, qui l'envoya à la Chambre des Députés.
La vie politique de Me Dufaure, conseiller d'Etat sous le minis-
tère de M, Thiers, trois fois ministre, etc., ne nous appartient
pas.
Constatons simplement qu'il fut loyalement, à toutes les étapes
de sa carrière, ce qu'on nomme : un magistrat intègre, aimant son
pays avant tout, et, par fonction, soutien des trônes et de l'autel.
Ses affections secrètes sont connues d'ailleurs, et le choix que
fit de lui dernièrement l'Académie, ce refugium peccatorum de la
monarchie de Juillet, montre assez de quels princes il aime à se
souvenir le plus volontiers.
Comme orateur, M0 Dufaure appartient à la grande famille qui
disparait tous les jours, des Mauguins, 0. Barrot, Thiers,
G-uizot, etc.
Les festons et les astragales, qui offusquaient tant Boileau, ne
font point partie du bagage de MB Dufaure. La concision, Je mot
juste, mais froid, la clarté, l'accumulation savante des faits pro-
bants, le retour périodique, imperturbable à des arguments surs,
telles &ont les qualités qui ont fait de M0 Dufaure le meilleur élève
de l'école parlementaire franco-anglaise.
C'est un bon orateur de tribune.
Il détaille sobrement, manœuvre toutes les questions avec habi-
leté, parce qu'il lésa étudiées toutes laborieusement, avec sa téna-
cité ordinaire; et, sans perdre pied, il sait répondre, à droite, à
gauche et au milieu, tout en suivant avec sang-froid son petit
bonhomme de chemin.
Néanmoins, le ton général est monotone, grisâtre, académique,
mais sans lourdeur pourtant!
Homme-rouage, en un mot, il est dans la machine, on l'en-
tend, on compte sur son important travail, et ceux-là seuls qui
s'en servent savent son nom, et l'honorent.
Valère, du Gaulois, le mettait dernièrement dans le clan vaste
des neutres. Il a tort, ce Valère.
Mc Dufaure n'est pas un neutre.
Recommencer en 1S52 sa carrière d'avocat et plaider l'affaire
Pcscatore, l'afiaire Michel, celle du duc à'Aumalc, puis celle de
M. de Montalcmbert et du Marquis de Fiers, n'est pas le fait d'un
neutre. Je parle de l'avocat, toujours.
Le personnage politique, celui qui a donné un si beau sujet de
tableau à Horace Vernet : la Prise de Rome, ne doit pas nous oc-
cuper un seul instant!
Et j'en suis fort aise, car cela m'obligerait à dire du mal de
gens dont le talent civil doit être loué avec impartialité.
Mc Dufaure, compétiteur, dans le Var, de M. Per..., (comment
diable s'écrit ce nom-là, si profondément inconnu?) M. Perrucq, a
aujourd'hui près de 70 ans.
Cela ne l'empêche pas d'être levé dès l'aube, tous les jours, et
de travailler, comme au temps de son austère jeunesse, avec une
ardeur toujours nouvelle.
**# On lit dans la Chronique de Jersey :
« Sir Arthur Blancpied a l'honneur de rappeler à ses amis et
« connaissances qu'il tient toujours à leur disposition un magni-
« fique étalon qui a été primé au concours du Bovonshire.
s La saillie, une guinée, le groom inclus. »
#%. Comment ça « le groom inclus » ??î
^ Eh bien, en voilà des mœurs !...
Faut-il que l'homme ait peu de cœur ! Non content de faire
travailler les chevaux pour son usage et ses plaisirs personnels ;
il les pousse encore à la débauche.
Fi !... c'est honteux !...
+*# Et cette pauvre bête, ce pauvre étalon qui, peut-être, nour-
rit une passion pure pour une jeune personne auprès de laquelle
îl a été élevé.
Il lui a fait des serments peut-être I,..
%% Il faut qu'il piétine à quatre fers sur ses sentiments les plus
sacrés.
Pour une guinée !... une misérable guinée qu'il ne louche pas!...
il doit prodiguer ses sourires à quelques cavales benoitonnes et
de mœurs légères. Quel supplice!...
fc*# Accabler de propos d'amour frelatés une Filk-de-l'air quel-
conque, coquette, vaniteuse et sans principes, quand la pensée est
ailleurs !.,,.
C'est horrible !...
*% Si encore, à ce malheureux I... on lui promettait une jument
de cœur!...
Mais, ces Anglais sont si barbares !,,.
Le Cent-Garde s de la rue SïosttmaHre.
£% Vous les connaissez, les trottoirs de la rue Montmartre?
Vous savez qu'ils sont tellement fréquentés qu'une épingle n'y
tomberait pas par terre.
Au lieu d'une épingle, figurez-vous un cent-gardes faisant le
moulinet avec son épée hue.
Vous voyez çà d'ici, n'est-ce pas?
Eh ! bien... ce petit spectacle a eu lieu la semaine dernière.
fc*4 Si l'on n'a pas ramassé cinq ou six douzaines de néz dans le
ruisseau, c'est que probablement chaque citoyen aura repris le sien
en s'en allant chez lui.
„% Bref, c'est une leçon :
Et je vous promets que maintenant d'Hervilly s'en garde, quand
il en voit venir un.
Qnanâ on n'a pas ce que l'on aime,..*.
#*» J'ai lu cet avis dans le Figaro :
Mlle Faye, artiste à Rouen, a quitte cette ville pour ve-
nir à Paris contracter un engagement au théâtre des Variétés.
La direction des Variétés n'ayant pas tenu la promesse qui lui
avait été faite, Mlle Faye retourne à Rouen, heureuse de la
circonstance qui la rappelle devant un public qu'elle aime.
»** Voyez un peu comme tout s'arrange au mieux.
Mlle Faye se trouvait si bien à Rouen qu'elle vient à Paris
pour y signer un engagement.
L'alfaire rate, et elle retourne à Rouen en dansant do joie et en
disant :
— Quelle veine !... J'aime bien mieux mes Rouennais...» puis-
que je n'en ai pas d'autres.
,*, Généralement, pourtant, ces choses-là se pensent, mais ne
se font pas imprimer.
Et tout porte à croire que ce n'est pas sur les pressantes sol-
licitations du renard vexé que La Fontaine a publié sa fable du Re-
nard et les Raisns.
/, Soyez donc « heureuse, » Mademoiselle, avec ce cher « pu-
blic que vous aimez » et auquel vous venez de donner une preuve
si éclatante de votre amour en renonçant, pour retourner à Rouen,
au superbe engagement..... que l'on vous a refusé à Paris.
Le Cïi&ssepot appliqué à lia thérapeutique.
.*. On fait en ce moment à Lyon des essais de balles chassepot
sur des chevaux morts.
(Quand on n'aura plus de chevaux, je demande qu'on se serve
de photographes; mais en vie, par exemple.)
,*, Bref, on est émerveillé des résultats.
Le projectile chassepot fait, en entrant, une toute petite blessure
très-mignonne.
Mais on a constaté, — avec des larmes de joie sans doute, —
qu'une fois dans l'intérieur du corps, la balle se livre aune marche
circulaire qui va toujours en s'ëlargissant, et ressort enfin de
,\ Car Madame Rachel
entretenir tout un sérail.
Rosée arabe, eau du Jourdain, etc., etc.
Entre autres choses, je remarque celle-ci ;
c Huiles parfumées pour lampes de chambre nuptiale. »
Huiles vierges probablement.
/.Et cette autre vraiment splendide :
« Eau distillée par un roc magnétique dans le Sahara et trans
portée jusqu'au Maroc sur de rapides dromadaires. »
**# Rapides dromadaires de mon cœur, vous avez bien fait de
transporter ce parfum des nymphes.
Il devait être apporté par des dromadaires.
Pour beaucoup ce sera le souvenir sacré de la patrie absente I
Pour finir
t\ Hamrurger a tfopp. — Pourquoi un malfaiteur arrêté sur le
toit d'une maison ne peut-il jamais mer son crime?
Kopp. — Tu vas me lâcher, n'est-ce pas...
Hamburger, rattrappmt Kopp par le pan de son paletot. —C'est
parce qu'il est pris sur le faite.
¥*# Calino racontait que sa mère était très-méchants et l'avait
beaucoup fait souffrir quand il était enfant.
— Croiriez-vous,'disait-il, qu'elle m'a laisse, un jour, vingt-huit
heures sans manger...
Léon Bienvenu.
2S CMUII0UÉS
On a publié, il y a quelque temps, la nomenclature des con-
damnations encourues par la Presse depuis sa liberté. Ces con-
damnations se résument ainsi:
Juin
Juillet
Août
CONDAMNATIONS
11
14
PRISON
3 mois et la jours
10 mois
30 mois
AMENDE
3,500 00
25,750 00
32,900 00
Total, 30
43 mois et 15 jours 62,150 (
H ne sera pas sans intérêt de compléter cette liste par le relevé
des communiqués adresses à la presse, toujours depuis sa liberté.
On n'ignore pas qu'Ernest n'est qu'un pseudonyme et quo le
communiqué est un genre de littérature que les divers ministè-
res se partagent.
Tous les journaux sont lus soigneusement au ministère de l'in-
térieur, qui, dès qu'il découvre une allégation désobligeante, s'em-
pressa d'envoyer, l'exemplaire suspect au ministère duquel ressor-
tit l'acte ou l'état de choses attaqué. Il va sans dire que l'on ne
sait jamais qui a rédigé les communiqués et que le masque d'Er-
nest demeure impénétrable.
Alai
12 mai l'Avenir national
14
16
16
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l'Avenir national
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par lo ministère à M. Henri Rocheforl, rédacteur
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