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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0196
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L'ECï

>'*

r.

PRESUS £&E tfÉGMPSB

vraîent.

nandat ou

Toute personne qui enverra Gtfc*eeteiau

Umbre?-poste au directeur du journal, 16, rue du Croissant, à
, — le montant d'un abonnement d'un ©m à r&fi24gsse,
ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :

Paris,

jouira des primes >

1« PRIME

7 ft. »

8 oO

Quarante-cinq charges d'And, Gill :
L'abonnement pour Paris, avec cette prime .
Pour les départements ..........

<L« PRIME
Une boîte remplie de bâtons de vanille, bonbons fondants, par-
fumés, savoureux, fabriqués spécialement pour les abonnés de
Y Éclipse par M. Berbey-Couturîer, de Saint-Seine-r Abbaye
(Gôte-d'Or).
L'abonnement pour Paris, avec cette prime . . . . 6 . »
Pour tes départements......'. . . .■ ^ 7 »

AVIS

1° Avoir soin de bien indiquer celle des iléus primes qu'on
choisit.

2° L'abonnement, avec les deux primes, coûte, pour Paris,
7 ir. &® c, et pour les départements, © fr.

3" Tout abonné peut recevoir la seconde prime en envoyant
t ir. 5©

NOUVELLE !*R!i¥S£ EXCEPTIONNELLE

Une excellente Montre en argent. (Voir aux annonces.)

AUGUSTE VILLEMOT

à quoi bon se soucier autrement de lui... il eria bien ma pea, mais ! SA1Nf_YBAnS| à part— Un manuscrit? Quel est ce solliciter ?
finalement il paye toujours, ce bon public ! J QbbQ Monsieur, en refusant mon Alexandre-le-Grand, avez-vous

bien réfléchi à la portée de votre action cruelle ?

Mademoiselle Gabrielle de la Périno commence a trouver quelque
amertume à co fruit [des fleurs do rhétorique et dos feuilles impri-
mées qu'on nomme la popularité.

Des rassemblements se forment aux abords de son kiosque, et
la jolie débitante de journaux essuie les galanteries au rebours des
paies voyous et les réflexions à cru des lourds manants.

Les femmes surtout — jalouses des fanfares trop vivement son-
nées — ont le mot implacable. J'en ai entendu d'assez drôles, mais
qu'il y aurait vraiment cruauté à reproduire ici.

Je me contenterai donc d'en enregistrer un, pas méchant, à titre
d'échantillon des,gentillesses que cette pauvre fille encaisso tous les
soirs.

Une odeur de parfumerie enveloppe le kiosque, émanant soit de
la locataire soit des élégants qui rôdent autour d'elle.

Certain comique de petits théâtres passe, renifle à pleins naseaux
et s'écrie :

— Mais ce n'est pas Gabrielle de la Périné, c'est Gabrielle
d'Extraits.

Écho de Bade.

— Tu sais, la petite danseuse de l'Opéra ?

— Eh bien ?

— Elle vient de se faire ctêeavér".

— Tiens ! c'était donc un Rat... de cave ?

t Un mot d'enfant, et très-authentique. — Bébé a cinq ou six j
ans. . -,-''.

Sa mère venait de.prqnoncer", causant aveo quelqu'un, Jg rilot
« cocotte. »

— J'en veux, moi, une cocotte.

— Bien, mon ami, je te l'achèterai, .

.— Oui ! mais une cocotte... en peau.

— Qu'est-ce que c'esl que ça ?

— Tu sais bien, avec des cïicvéllx en l'air et des bottes, êL....
enfin une cocotte comme toi, maman !

Jules D&MEffïiië, -

• -

M. Villemot (Auguste) est depuis les temps les plus reculés l'un
des plus solides compères du capricieux M. de Yillemessant, au
Figaro.

J'ignore si cette touille, persistante comme celle des arbres verts,
a été l'objet des premières amours du chroniqueur toujours ori-
ginal qui signe la Politique d'un bourgeois de Paris, mais je suis
porté à le croire, car il y revient souvent, et c'est tant mieux pour
les lecteurs.

Éternel et joyeux revenant, ses apparitions plus ou moins pro-
longées, à travers les nombreux Avatars du Figaro, ne causent
■aucun effroi, même la nuit, et dans un manoir isole ; au
contraire !

On écoute, et toujours avec plaisir, les paroles 'd'une fantaisie très-
littéraire et de bon goût du Précurseur de Rpchefort et de Lokroy,
cas rieurs que l'on rejoint, mais non dépasse.

Les feuilletons de Villemot'au Temps sont remplis d'un entrain
particulier et d'une bien franche gaîté. « Sans peser, sans rester. »

Il a l'invention heureuse, et sur la corde très-tendue de la plai-
santerie excessive, il marche sans effort pénible, sans balancier;
par suite, sans fatigue.

Quinze ans se sont écoulés depuis les débuts de M. Villemot, et
il est toujours d'un esprit très-vivant partout ou il éparpille sa
copie.

De combien d'amuseurs, — de M. About à M. Hervé — pourrait-
on dire cela?

Signes'particuliers .-'Auguste Villemot est désolé d'assister à. la
démonétisation des pièces de Louis-Philippe, ce qui explique peut-
être pourquoi, chez son épicier, il ne demande, afin de s'en servir
contre ses ennemis politiques, que'du vinaigre d'Orléans.

le cousin Jacques.

MENUS PLOMBS.

r. —

« Croissez et multipliez » a dit la vogue aux agences de poules.

— Et les agences de poules croissent et multiplient.

Encore un peu, et ces sortes d'entreprises auront accaparé tous les
rez-de-chaussée vacants des grandes voies de Paris. Je ne déses-
père même pas de les voir un jour ou l'autre encombrer tons les
trink-ludl et tous les kiosques. Puis, devenuestrop gênantes, se rejeter
dans notre « Palais de cristal » des Champs-Elysées et s'y entasser.
Si même cela ne leur suffit pas encore, on pourra songer à traiter
avec les Magasins-Hénni*.

La prospérité si évidente de ces établissements devrait bien nous
donner à réfléchir pourtant. Car elle n'est faite que de nos pertes.
Mais non ! plus il y aura de guichets ouvrant la gueule et plus aug_
montera la quantité de gogos prêts à les alimenter.

Ainsi sommes-nous faits. Et toutes les dissertations du monde
n'y peuvent et n'y pourront rien.

La démonétisation des anciennes pièces continue son petit bon-
homme de chemin, sans autrement s'inquiéter des clameurs qu'elle
soulève autour d'elle.

Et pourtant est-il rien de plus juste que la plupart des représen-
tations respectueusement faites par la presse à certaines adminis-
trations ?

Est-ce que, si les têtes non laurées sont baumes du reste de la
terre, ce n'est pas dans ces grands collecteurs qu'elles devraient
pouvoir se réfugier? Est-ce qu'il en coûterait, par exemple, beau-
coup aux compagnies de chemins de fer et d'omnibus qui, chaque
soir, encaissent des sommes extravagantes, d'expédier, chaque ma-
tin, au Trésor les pièces condamnées ? — Et né sera'it-ce pas même
le meilleur moyen d'arriver au retrait rapide de toute cette mon-
naie V...

L'opération se ferait ainsi le plus tranquillement du monde sans
contrainte, sans ennui, sans (vexation pour le public. — Mais bastl

THÉÂTRE BË L'ECLIPSE

DB LA COMÉDIE FRANÇAISE

Drame enunact^ en prose mêle de quelques vers classiques.
M, UTOUit st.-ydars.... ( avec sa canne.)
M. ÊBotîAftfi fournier... (avéé'ta V^sc de Molière sous le brs$-,)
tin hossieur. ! ! {pressé.)

UN SEllCEST DE YlILE.

Le théâtre représente la Place de la Civette, au fond les arcades du
Théâtre Français.' Arbres et bancs. — Un urinoir à droite et à
gauche. Il pleut. La scène se passe pendant l'horreur d'une
profonds nuit, — Les pompiers, une étincelle à leur casque, se
dissipent dans les ténèbres. Rares passants,

SCÈNE I.

Au lever du rideau MM. E, Fournier et Latour St-Ybars, se pro-
mènent avec agitation; ils se croisent à plusieurs reprises sans
s'apercevoir.

sT-ybars.— C'est bien fait i Je viens d'assister à la représenta-
tion de Y Histoire ancienne de M. About !.. Quel acte indécemment
ansurde I .... Et ils ont refusé mon Alexandre-le-Grand, une.
œuvre magistrale !.... Patience. M. Thierry va sortir .... Je vais
lui dire deux mots.... Pourvu que cet administrateur ermd ne
m'échappe pas. L'obsemUé va peut-être me dérober ses traits...
de Parthe... Embusquons-.:ous. (U s'embusque en étreignant-
sa canne.)

éd. fournier.. — Ah! c'est trop fonl — ahl il m'ont flanqué
un coup de pied dans... le Gutlenberg que Sarcey, l'oracle Sar-
ina muse Sarcey m'avait conseillé de fairel

le monsieur (pressé).— Moi!— [àparf). Mais ce sont des fous ,
ces gens-là! Esbignons-nousl (Il se sauve en criant : à la garde\)

sAiNT-Y*Ans. éd. fournier.— Cabotin ! ignareI aveugle! jeune
homme ! !

saint-years, seuï.—Romantique! {il tombe épuisé.)

un sergent de ville.-*-Tâchez de ne pas crier comme ça, vous
autres, ou je vous colle au violon. (Il s'éloigne.)

SCÈNE III.

éd. fournier.— Monsieur fit cher inconnu, de quel droit êtes1
vous ici? Vous l'avez effrayé.

saint-ybars.— Monsieur, je suis l'auteur â'Alemndre-L-Grand.

ED. fourrier, avec admiration.— Se peut-il! —Quoi ! j'ai Thon,
nèur de serrer une main si ferme, si loyale, [à part) Animal, tu
as effarouché Coquolin au moment... Je ne te le pardonnerai ja
mais. (Haut.) Je suis le modeste Ed. Fournier, monsieur, de la
Patrie.

saint-yrars. — Edouard Fournier ! {Avec j»ie.) — La pince m'est
heureuse à vous y rencontrer. (A part.) Un vil feuilletoniste. Sa
présence a fait fuir M. Thierry, quand j'allais peut-être lui faire
comprendre la beauté de ma pièce. (Haut.) Enchanté, monsieur 1

éd. fournier. ■— Vous connaissez Coquelin, ce me semb'cî

saint-ybars. —Moi ! Dieu m'en préserve! Un jeune homme,
je crois?

éd. fournier. — Alors, pourquoi lui parliez-vous, tout à l'heure?

saint-ybars, étonné. — Maïs c'était M. Thierry I

ED. fournier.— Mais non, c'était Coquelin, mon ami Coquelin.

saint-ybars. — JQ connais pourtant bien les traits démon fier
ennemi !

éd. fournier, ébranlé. — Diable de lorgnon ! (à part) 0 ciel,
Thierry, jaloux de sa puissance, Va m'en vouloir à la mort. J'ai
parlé à l'un de ses administrés, avant d'avoir aborde son cabinet
redoutable. Quelle école! {Dissimulons.)

saint-ybars, réfléchissant. — Quoi! j'aurais fait des avances à
-l'un de ces Messieurs ? Quelle humiliation ! (Il étreint sa carme.)

éd. fournier. —Dans ledoute, monsieur, abstenons-nous. —Et,
puisque j'ai le plaisir de vous trouver là, veuillez me permettre de
vous lire mon Guttenbsrg (un petit chef-d'œuvre). . refusé par ces
ignorants comédiens".

saikt-ybars. — J'allais vous proposer une audition de mon
Alsxandre-le-Grand, ce chef-d'œuvre repoussé par une inlàme
'cabale....

éd. fournier. ~- Monsieur, je vous écoute.
j -saint-ybars. — Après vous, monsieur.

ed.^pournier. — Ah 1 Monsieur, je n'en ferai rien.

saint-ybars. — Je vous en conjure!...

éd. fournier,— Puisque vous le voulez... enfin.— Acte 1er.

sint-ydars.— Je ne résiste plus...— Acte 1er...
Ils se msttentàlire ensemble, hurlant les beaux endroits et gesti-
culant. Le sergent do ville se jette, ardent, sur les deux énergu-

mènes et les entraîne par la persuasion et par le collet, au poste

le plus voisin, prévenus de tapage nocturne. Ces messieurs pro-
testent, — Ils menacent décrire au Figaro.

SCENE Ptj
LE Monsieur, qui ra est plus pressé — {Il sort enfin du raînWteav).
— Enfin ! justice est faite.— On emmène les malfaiteurs. La lit-
térature ne devrait circuler sur la vole publique que muselée et
tenue en laisse.— N'ont-ils pas voulu, dans leur rage, me lire je
ne sais quoi.... On ne me prendra plus à aller au Théâtre-Fran-
çais!... Pourtant son directeur n'est plus M. Empis... C'est égal,
ça me dérange toujours,- les beaux vers de cet endroit-là.

Ernest d'HE&viu***

cey, :

Non ! mes-
s, on n'étouffe pas impunément les enfants d'Edouard... Four-
nier. au profit d;une niaiserie de M. About... de son rouleau (il rit).
Cooueld va sortir. — J'ai là, dans ma valise de Molière, une cer-
taine culotte de Corneille qu'il faudra bien qu'il avale, séance te-
nante. Pourvu que ma myopie honorable ne me joue pas un
tour horrible. A moi, mon lorgnon fidèle ! (Jï se promène.)

SCÈNE IL

Un monsieur (pressé) sort du Thé.Vtrc-Vrançais. On deVine h son
attitude qu'il attendait ce moment heureux depuis longtemps.
Armaantciiil vase répandre sur la place, dans la direction
bien connue... d'un rambuteau, MM. Utour Saint-Ybara et
Fournier se précipitent sur lui, et se disposent a 1 emmener en
esclavage dans un coin obscur.

éd. fourrier. Halte-là! ne passez pas sans lire! mon cher!
SAINT-YMR&. — Monsieur, je veux bien oublier tout, mais per-

mettez-moi de vous dite que.,. {U étreint sa canne.)
le monsieur (pressé).

Jo suis à vous, messieurs, mois l'air do ce portique
Ne semble, en ce moment, pas trop diurétique.

Hein, je parle en vers! -* Ce que c'est que do passer une
soirée dans le royaume de la Comédie~Française.

saint-ybars (excité).

Royaume est le mot juste, et du roi, moi j'ai ril
Car tu régnes eu roi dans ton château , Thierry.

le monsieur (pressa - Permettez. -Je suis à vous dans un
instant. Certain besoin.;.

ld. fournier. — Non! non ! Pcûi des mers
peras pas. Parle.bas! parle bas^!

le MOKsttuR [pressé)
signe. Je me rends.

"éd. fournier, offrant un manuscrit.
porter ce petit acte chez v
. La Culotle de CorneiïU

le monsieur (presse).
mienne.

tu ne fidtls écliap-

Eh bien, que voulez-vous ? je me ré-

- Cher ami, veuillez em-
G'est mon dernier à-propos :

■ "Vite! a'ors. Ou je vais faire dans la

GREYÉTÀDES.

Deux boursiers, gens d'esprit, — Mercadels ambo, — causaient
l'autre soir entre eux au café Riche; — comme ma table .était voi-
sine de la leur, j'entendis, involontairement, ce bout de dialogue :

— « On parle toujours du « char de l'État, » mais je doute que
quelqu'un l'ait jamais vu.

— Tiens, parbleu, c'est un char latent.

— Lequel no saurait être évidemment traîné que par des che-
vaux couronnés, y

On sait que le rejeton du dernier empereur du Mexique, IturbiJc,
tient un café, à Versailles.

Cela me fait souvenir que j'ai connu dans le temgs un individu
qui prétendait être le dernier descendant de Godefroy de Bouillon
et qui en tenait un à Batignolles.

tin jour quelqu'un calligraphia à la craie, sur la devanture de son
établissement, ce distique qui ne manquait pas d'œiïs ;
« Le dernier des Bouillon, loi ! morbleu ! tu nous leurres ;
» Le dernier des bouillons, c'est le bouillon... d'onze heures. *

Hamburger et Hyacinthe se rencontrent pif à.- pif sur le bou-
levard.

— Sais-tu demande aussitôt le premier au second en minaudant,
ëatsHu quels sont les établissements -de Paris3 qui sont le plus Es-
pagnols?

Hyacinthe recommande son àme à Dieu.

— Les caboulots, parbleu, puisque co sont tous des gilcs à noces.

Le lendemain, Hyacinthe, altéré de vengeance, disait à son tour
à Hamburger :

— Jo viens de rencontrer un capucin (et, entre nous soit dit, je
crois que c'est le père Claret), qui te cherche partout;

— Pas possible !

— Parole d'honneur! — Le voyant errer, depuis un bon mo-
ment, à. l'aventure, comme un homme en quête de quelqu'un ou
de quelque chose, je l'ai accosté et lui ai demandé poliment ce
qu'il cherchait, il m'a répondu aussitôt : « E)ï bure j'erre. »







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