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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0228
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ftflKg.UJ?S!

ÉEREMMES 3DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui enverra «HB*ecteum<eaté en mandat on en
timbres-poste au directeur da journal, 16, rue du Croissant, a
Paris, — le montant d'un abonnement d'an'au à JScSapsc,
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :

Ire PRIME

Une superbe lanterne-magique accompagnée de douze verres
fournissant 48 sujets, reproduits d'après les charges deGill les plus
célèbres. (Voir awo annonces.)

, L'abonnement pour Paris, avec cette prime. , ... 12
;. Pour les départements (la prime expédiée franco, à do-
micile................*®

2Û PRIME
Une excellente montre de Genève. (Voir aux annonces.)

L'abonnement pour Paris, avec cette piime......30

Pour les départements.............31

3e PRIME

Une boîte remplie de bâtons de vanité, bonbons fondants, parfu-
més, savoureux, fabriqués spécialement pour les abonnés de VLrbpse
par M. Berbey-Couturier, de Saint-Seine-1'Abbaye (Gôte-d'Or).

. L'Abonnement pour Paris, avec cette prime ..... 6
Pour les départements.............7

1° Avoir soin de bien indiquer celles des trois primes qu'on
choisit.

Tous nos abonnés peuvent jouir des primes ci-dessus, déduction
faite du prit de l'abonnement déjà payé.

PETIT NOËL

Pendant que j'écris, en tète de ces lignes, le nom naïi que les
enfants donnent si gentiment au fils souriant de,Marie, leur jeune
ami d'En Haut, à la corbeille inépuisable, une voix lointaine, ob 1
déjà bien lointaine, mais d'un charme extrême, chante doucement
à mes oreilles.

Je l'écoute avec une ivresse attendrie.

A tout le plus, une fois l'an, à Noël, on ne peut trouver étrange
que les sons de cette voix qui s'affaiblit peu à peu, me paraissent
si divins et qu'ils couvrent totalement tous les autres murmures
de la vie pendant un instant.

Cette voix tremblante et comme voilée, c'est la voix de mon
meilleur passé, d'un passé exquis d'un bout à l'autre : la première
enfance !

Pouf mo-i, ce passé ravissant s'est terminé au moment où à
Noël s'ajouta le nom... de Ghapsal...

Mais qu'il fut délicieux !

Or, mes amis, ia voix qui me ravit aujourd'hui a préludé timi-
dement d'abord.

La paysanne qui m'a bercée n'aurait pas débuté plus gauche-
ment, en m'abordant sur le boulevard, au milieu Be la fouie
nruyante.

Le Souvenir, resté pur, resté gamin, hésitait beaucoup à venir
frapper, comme cela, tout à coup, à la ports de mon cœur.

— a Commentée grand monsieur, à l'œil fatigué, au front triste,
» à. l'air sceptique, se disait-il, va-t-il me recevoir? Peut-être
» vais-js être traité comme un parent de province qui arrive, à
« cinq heures du matin, avec six malles, un perroquet et sa fa-
î mille? »

Pauvre Souvenir, comme il se trompait!

Sois le bienvenu, ami !

Petit Noël, les joujoux que vous apportez à mon âme vieillie
me remplissent d'une joie véritable.

Et que de bonté! Je n'ai pas mis mon cœur dans la cheminée,
et pourtant le voilà gorgé d'excellentes choses.

Vos bonbons, Petit Noël, sont parfumés et doux,.mais pourquoi
en les dégustant, me reste-t-il un peu d'amertume sur le bord
des lèvres?

Ah! je vous reconnais bien, Petit Noël !

Dame, je vous ai si souvent vu jadis, aux blancheurs naissantes
de l'aube.

Ne riez pas, mon doiix Visiteur : Je vous ai vu !

Vous ne vous le rappelez pas? Ohl c'est bien singulier !

Comment, vous ne vous souvenez pas de ce petit garçon joufflu,
(oh mes joues! 6 joues d'nntan ?) qui, la veille de l'anniversaire de
votre naissance, était sage comme quatre images ?

Vous m'étonne^, Petit Noël!

C'est moi qui faisais des bassesses auprès de l'âne râpe* — il
était fort râpé cet âfie, en effet —- d'un marchand à*allumettes à la
polka (?), dae-s la rue des Nonettes, afin d'engager cet animal (l'âne,
pas le marchand) à .vous parler en ma faveur pendant la fameuse
nuit.

On m'avait appris que l'âne et le bœuf causaient de choses et
d'autres, à minuit, le jour de-Noël, en vous regardant; et, ma foi,
comme il est bon d'avoir des amis partout, je faisais diablement
la cour à l'âne du marchand d! allumettes à la polka (?)

Un mot dans l'oreille, soufflé par ce grison, pouvait me faire
accorder par vous un Polichinelle sans précédent, et, Vous com-
prenez, que ne fait-on pas pour un Polichinelle.!

Donc, ayant prévenu Pane, je me mettais au lit très-rassuré. Et
je me disais : ; f

— € Il verra le Petit Noël, ce soir; il lui fera ma commission;
» demain matin, en m'éveillant, il est probable que ledit Policbi-
3) .nelle sera, frais débarqué du ciel, -à la maison. »

Et j'essayais de dormir jusqu'au jour !

Ah !. bien oui! — A six heures j'ouvrais l'œil au milieu des té-
nèbres, désespéré. — J'écoutais, r- « Est-il venu? me dïsais-je. —
Il me semble que. j*en tends marcher? » — Et mon œil essayait de
percer l'obscurité de la chambre.

— « S'il n'était pas venu II ! »

Horrible pensée! Elle me faisait frissonner. Mais je me remet-
tais bien vite. Le monde aurait été ébranlé jusque dans ses fonde-
ments, c'est sûr, si le Petit Jésus avait manqué de parole aux mil-
lions de petits garçons qui l'attendaient fiévreusement. •

Bref, Petit Noël, à force d'équarquilier mes pauvres yeux, et de
plonger avec foi ma prunelle à travers les milliers de points noirs

ou phosphorescents qui semblent vibrer, comme des monades,
dans la profondeur de la nuit, je vous voyais venir.

Tout doucement, relevant vos ailes avec précaution, et posant
vos jolis pieds nus sur le parquet, sans bruit, vous sortiez de
l'ombre épaisse, peu à peu.

Plein de respect et de terreur, le cœur battant bien fort, je sui-
vais du regard tous vos mouvements.

Parfois, je croyais que vous vous évanouissiez comme une vapeur
légère" dans l'air, et je tremblais, car aucun bruit de souliers re-
mués dans la cheminée ne s'était fait entendre !

Mais je songeais an mouvement affîrmatif des oreilles démon
ami l'àne râpé, qui m'avait fait clairement entendre que je l'aurais,
mon fameux Polichinelle, et j'étais calmé pleinement.

Le petit, le tout petit jour venait sur ces entrefaites. C'était le,
signal. Je sautais à bas du lit. Enfin !

Avec des allures de sauvage sur la sentier de la guerre, je me di-
rigeais vers la bienheureuse cheminée. Mes doigts fébriles tàtaient
ça et là les chaussures. Celles de ma sœur étaient à gauche. Je le
savais. J'explorais donc les pays inconnus de la droite.

Et bientôt je pressais frénétiquement sur mon sein un Polichi-
nelle monstrueux, mais glacé en diable, et qui répandait une odeur
de térébenthine vraiment extraordinaire dans un produit du
ciel!

Petit Noël, vous le rappelez-vous maintenant le petit' garçon,
alors pourvu d'un certain embonpoint, et qui vous adressait, son
Polichinelle entre les bras, dans sou lit chaud, des actions de
grâces à mourir de rire, si on les répétait, mais qui font si bien re-
■vivre, à l'heure où l'on s'en souvient?

Ernest d'Hervill.y.

CREVETfiQES.

L'art est dans le marasme (Oh oui, va!)

L'art scénique, surtout (Lire le procès des empoisonneuses de Mar-
seille et relire celui de MTOe Lofarge.)

La-tragédie se meurt (et ce diable de docteur qui ne vient pas!)

— « L'art d'Eschyle périt.

— « Vous dites : l'art des Chilpëric...

— « Oui, péric... lite.

— « Dites donc : péric,.. noie.

* *

. Quelques variantes de proverbes connus.

« Entre la croupe et les lèvres il y a l'espace d'un mâle heur. »

(MarfoYi).

t Le Maure a des vigueurs à nulle autre pareilles. »

(Isabelle).
*

On me donne l'étymologie suivante du nom peu patronymique,
paraît-il, porté par une digne émule de M1!e L^onide Leblanc (de
volaille.)

La première fois que cette demoiselle se présenta devant un di-
recteur pour obtenir l'autorisation de figurer en scène, celui-ci lui
demanda paternellement si elle se sentait bien réellement la vo-
cation des planches.

— « Oh oui! s'écria-t-clle, la destinée à Thalie m'envoie,

* •

Il y avait dernièrement au théâtre de Toulouse un ténor dont
les traits offrent une vague ressemblance avec ceux de l'auteur de
Roméo et Juliette.

Un soir que notre ténor chantait justement Faust du même au-
teur, mais ne le chantait pas d'une voix juste -,

— a Ne trouvez-vous pas, dit un spectateur du parterre à son
voisin, que cet acteur a un faux air de Gounod?

— « Oui, dans le gosier?

#

Celui de mes chers corédacteurs qui a été formé de la réunion
de plusieurs îles, — puisqu'il est Pelpel, — c'est-à-dire archi-Pel,
vient de faire paraître une brochure fort piquante intitulée : Pour-
quoi?

Cette brochure n'a qu'un tort, c'est son titre r — Pelpel devrait
savoir que le gouvernement ne souffre point d'interrogations.

* *

Il existe, parait-il, dans les magasins de la Belle Jardinière, un
chef de rayon qui est d'une force herculéenne. Un de ses amis,
— Hamburger de comptoir, — l'a baptisé : Mille aunes de cre-
tonne .

Comte de Loma.

LE PETIT VAPEREAU

ASSELINEAU (Charles). — La plus forte tète d'un ancien
journal connu de tous les rats de la Bibliothèque : VAtheneum;
écrivain brun, consciencieux, et constamment agacé, portant de-
puis un quart de siècle le même chapeau pointu, la même cravate
blanche; demi-fantaisiste, demi-bohémien, demi-savant, illorgne
un quart de fauteuil autour des Quarante. Depuis un quart de
siècle, il tire le cordon à la porte de leur vieille maison. Un des
ttonneurs d'eau bénite de l'Institut.

AUBRTET (Xavier). — Ancien conscrit de l'armée rutilante,
fameux rapin de l'école Théophile Gautier et Saint-Victor 1 aussi
bon lexicographe que l'auteur du Capitaine Fracasse, il fait jouer
à la langue française des "tours de bâton et d'équilibre à rendre
jaloux le bàtonniste Pradîer. Xavier, l'écrivain, peint si bien, il a
des tons si lumineux que ses lecteurs en ont des Muettes et des
vertiges. Lire de l'Auhryet, c'est, rèceevoir dans les yeux le reflet
d'une glace de vitrier. On peut e a devenir aVetyrie, en mourir ou
n'yxien comprendre; un des moindres maux causés par Aubryet
ou par ses maîtres de l'école styliste et rutilante.

AUDEBRAND (Philibert). — Un, écrivain qui se voûte sous
le poids de ses souvenirs de 4& ; de la .génération de ces hommes,

dont on ne veut plus ; trop jeune de cœur, pas assez de gilet *.
cœur et pas du tcut, oh! mais pas du tout... Petit crevé!

AUGUEZ (Paul). - N'est-il pas homme du monde ?

AULNAY (Alfred d'). - N'a-t-il pas été comédien?

^AVENEL (Paul). — Quanta l'auteur du Pied qui remue, ce
n'est pas dans la cervelle que ça le démange !

AUBOUARD (Olympe). — Fière amazone de lettres. Un
jour, «île jeta un cri de guerre à notre sexe dans son livre
rouge : Guerre aux hommes ! Depuis elle a fait la paix.

■ ALBERIC SECOND. — Un ex-jeune premier du petit journa-
lisme, qui a pris du ventre; trop bon garçon pour se faire crain-
dre, pns assez spirituel pour faire la bête, pas assez ingénieux
pour se mettre dans la pe&u des Midas de son temps..

Il eut une fois une chance, l'unique ! Encore parce qu'on l'a-
vait pris pour un autre.

Un j«ur, caee lo maréchal V,,., un augnste personnage aper-
çoit l'auteur des Petits My-tères ie l'Opéra, de la jetmests dorâc ;
il regarde avec persistance Albéric, e* grasd gaillard moustachu,
rond et d'aplomb comme un cent-garde.

— Quel est cet officier ? demande l'auguste personnage au ma-
réchal. Pourquoi n'est-il pas décoré?

— Parce que cet officier, répond en souriant ce dignitaire,
n'est qu'un maréchal... de lettres.

Bientôt l'auteur de Voltaire à Ferney recevait le titre et le bre-
vet de chevalier de la légion d'honneur ; mais un financier qu
sollicitait en vain le ruban, et auprès duquel Albéric demandait
un emploi, lui retirait tout espoir d'entrer dans son administra-
tion.

En sa double qualité de bon garçon et de bon vivant, Albéric a
formé les yeux de tous les morts illustres de son temps. Aucun n'a
songé à le coucher sur son testament. Il en est réduit à faire son
lit dans le désert de l'Odéon, à titre de régisseur !
. Ainsi finit un homme d'esprit qui n'a pas l'esprit des hètes : le
Fayoir-fairo.

Th. Labourieux
(Â suivre).

L'ART D'ETRE BELLE

L'EAU NANON

Eau merveilleuse 1 Eau chère à nos petites fées
Qui vont trottant-menu le long du boulevard,
Et qu flairent de loin la verveine et le nard,
Par les doigts du coiffeur Lespès ébouriffées.

En vain elles seraient savamment, attifées,
Elles auraient en vain l'œil ardent et bavard,
Li main mièvre, le pied mignon, le sein gaillard,
Si le vice ou le temps les avait décoiffées...

Réjouis-toi, Coral... Tu peux, par l'eau Nanon,

Rivalisant avec BSjazet et Ninon,

Courir le guilledou bien longtemps parla ville,

Car cette Eau, dont Honssaye adore le awret,
.Par sa seule vertu, tantôt iransform&raîl
En lion Siraudin, en Absalon Banville

JSïflÈNE VKRMEUSCH.

CALENDRIER BLAGUORIEN

C'en est fait du Double Liégeois, nous avons découvert un
nouveau 'système d'Almanach. Voici longtemps que Mathieu
Lensberg, Mathieu de la Drôme, Mathieu de la Nièvre, et autres,
travaillent,sur les mêmes patrons. On ne sait comment s'en choi-
sir un convenable dans leur kyrielle de noms baroques et suran-
nés.

Nous avons extrait pour les' parrains et les corporations, lés
protecteurs célestes les plus connus et 1* .plus sympathiques.
Nous proposons à la génération future la 'classification suivante du
calendrier, et nous osons croire que désormais on saura facilement
à quel saint se vouer.

Professions industrielles.

Saint Pierre sera le patron des Maçons.

Saint Casimir sera le patron des Marchands de draps.

Saint Aubin sera le patron des Baigneurs.

Saint Ignace sera le patron des Perruquiers.

Saint Eustache sera fa patron des Couteliers.

Saint Aignan sera le patron des Teinturiers.

Saint Romain sera le patron des Claqueurs.

Saint Rémi sera le patron des Musiciens.

Saint Bruno sera le patron des Fileurs.

Saint Maçaire sera le patron des Filous.

Les âges, les sexes, les mœurs, les lieux et les choses a.ii'on.
aussi leurs représentants tutélairés au paradis.

Saint Nestor sera le patron des Vieillards et des Roqueplans.

Sainte Barbe sera la patronne des Sapeurs.

Sainte Marthe sera la patronne des Fourreurs.

Sainte Anne sera la patronne des Bourriques.

Sainte Maxime sera la patronne des Moralistes.
" Saint-François sera le patron des Bas-Bleus.

Saint PhaT sera le patron des Vieilles Coquettes.

Saint Hilarion sera le patron des Farceurs.

Saint Bonaventure sera le patron des Tireurs de Cartes.

Saint Marc sera le patron des Cafés et des Girardins.

Saint Loup sera le patron des Dominos.

Sainte Pélagie sera la patronne des Journalistes.

Sainte-Prudence sera la patronne de la Sûreté.

Saint Hospice sera le patron des Malades.

,*»ntir.

S
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