L'ECLIPSE
LIBERTÉ-PRIMï
Un traité passé entre
> 'administration de ÏE-
clipse et MM. Margeli-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayette, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisédunora
de Pseudo - Céramique,
nous permet d'offrir au-
jourd'hui à nos abon-
nés d'un an une prime
vraiment exception-
nelle :
Le buste de la
Liberté, réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec son support.
Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut orner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.
Prix de la Prime avec l'abonnement d'un an :
PARIS (prise dans nos bureaux)..................... 13 fr.
DÉPABTIiMENTS (prise dans nos bureaux, emballage
compris)...............,...............,......... 15 fr.
Le port reste à la charge du destinataire.
Nos abonnés déjà inscrits peuvent jouir de cette prime, en
déduisant des prix ci-dessus indiqués le montant de l'abonne-
ment déjà paye.
POUR UN II
Un procès auquel on ne fait pas assez attention, c'est celui
des Pardaillan contré les Pardailhan.
Au premier abord, on se dit :
— Bah !.,. il n'y a qu'un H qui les divise; ce ne sera pas
Mais, au fond, la chose est beaucoup plus sérieuse que l'on ne
croit.
— Vous'!... les Pardaillan !... s'écrient les Pardàdllian, voulez-
vous bien laisser ça là... et tout de suite, Apprenez, vilains l...
qu'il n'y a en France d'autres Pardailhan que nous. Là preuve,
c'est que le titré du comte de Pardailhan a été conféré à un de
nos aïeux par Pépin-le-Bref, pour le récompenser des services
qu'il avait rendus à la patrie en donnant au fils du roi des
leçons âte vélocipède. Montrez donc des parchemins comme
ceux-là, îhànvûis Pardaillans de deux sous !...
— Qu'est-ce que c'est!... répliquent les Pardaillan ! Tâchez
un peu de ménager vos expressions, espèces de Pardailhans en
colle de pâte I... A-t-on jamais vu. !... Apprenez, manants !...
que Vous n'êtes pas plus nobles que les pincettes de Vavas-
seur!-.-.-. 'C'est nous qui sons les seuls', 1:S uniques Pardaillan,
même 'que voira, le brevet Conféré -à l'un de nos ancêtres par
Clodion-le-Ch'eveln, en récompense de'quelques petits services
que notre parent lui avait rendus dans un -de ses plébiscites I...
Vous voyez qu*en somme le débat est tr*ès grave, et 'que les
destinées 'de la France tiennent, en ce moment., à bien peu de
chose.
En effet, n'y -a-t-il pas de quoi frémir en -songeant que les
tribunaux peuvent décider demain que nous n'aurons plus
qu'une famille de Pardaillan.'
Que deviendrait le pays avec une seule souche de Pardaillan,
quand al a le plus pressant besoin de tous ses Pardaillans pour
développer le progrès, moraliser les masses, multiplier ses che-
mins 'de fer et donner un essor à son industrie !...
0 mon toieti!... TJîeu tont puissant!... Vous qui voyez tout —
et devez, par conséquent, avoir quelquefois l'occasion de voir
les Pardaillans, — dïtes-leur qu'ils s'arrangent!... qu'ils transi-
gentl... qu'ils aient pitié;de la France!...
Si l'on ÏÏous retranche im seul de nos Pardaillans, nous som-
mes perclus.
Il y a des pfesSentiTriènts qui ne trompent pas : Le jour où
il manquera à la France un de ses Pardaillans, elle tombera,
dans les trente-cinq minutes, au pouvoir de la principauté de
Monaco.
J'allais donner cet article à l'imprimerie, quand j'ai ressenti,
tout à coup, une vive douleur dansla rate.
Qu'est-ce donc?
— Un rhumatisme ?
Non, c'est ua remords.
* *
Oui, un remords!...
Comme dans la Favorite, j'entends une voix qui me crie :
— Tu traites bien légèrement, jeune insensé, les antiques
familles de ton pays!... Sais-tu d'abord si ces Pardaillan-que tu.
blagues, n'ont pas été, à un moment donné, la gloire de la
France. ...
Cette voix, qui me reproche de cascader sur le blason, est
dans le vrai.
Je veux réparer mon sacrilège.
Rappelant donc .mes souvenirs scolaires et les appuyant de
quelques recherches historiques sur les Pardaillan, je confesse
mes torts, un genou en terre et un Bouillet à la main.
Voici les lignes glorieuses que l'histoire consacre aux Par-
daillan de France.
Pardaillan de MoxrESPAN. — Enfant illégitime, né à la cour,
de Louis XIV, fut à six" ans-'le meniu du jeune monarque et de-
vint ce courtisan célèbre qui fit scier, en une nuit, une foret
qui déplaisait au roi, et la fit tumber le lendemain avec des
ficelles, et comme par enchantement, sous les yeux de son
maître.
Voilà les titres de noblesse des Pardaillan-. ni plus ni moins. -
J'avais tort, en effet de ne pas prendre au sérieux d'aussi no-
bles états de service.
Bâtard au berceau — valet a six ans — courtisan à trente,
on comprend que les Pardaillan de 1870 se disputent un tel
blason.
Le blason d'un menm...
Fichtre... ça en vaut la peine !
Si l'on ne mettait pas ordre à ces usurpations, ou irions-nous,
grands dieux ?
En 1925, tout le monde prétendrait s'appeler Conneau.
LËON BIENVENU.
TURLUTAINES ET TURLUBETTES
Monsieur le général Lebœuf, pour signaler son passage aux
affaires, a réalisé des modifications fondamentales dans le corps
de la gendarmerie.
Il a réduit toutes les brigades à cinq hommes. — Cela m'est
parfaitement égal; — mais l'inquiétant, c'est qu'il veut mettre
tous les gendarmes a pied. — Plus de gendarmes à cheval!
cela se conçoit-il? autant dire plus de gendarmes du tout.
Que dira notre ami Glatigny ?
S'il n'y avait que la suppression du cheval tout seul, on s'en
arrangerait encore, mais ceLte suppression entraîne celle des
grosses bottes et la suppression des grosses bottes celle de
cette, senteur sur laquelle repose aujourd'hui toute la sécurité
publique; mieux vaudrait supprimer la peine de mort. Plus de
grosses bottes! oh! jamais; retirons plutôt le parfum aux roses.
Nous aurions fait trois révolutions et quelques émeutes pour
en arriver là!
Le peuple s'est laissé confisquer bien des choses sans rien
dire, mais porter la main sur les bottes lies gendarmes, c'est
plus qu'il n'en saurait supporter...
« La fille du roi de Prusse est heureusement accouchée d'une
« princesse » disent les journaux flatteurs.
D'une princesse! c'est prodigieux! Il faut qu'une sage-femme
soit singulièrement instruite des choses de son métier pour
pouvoir dire, entre deux enfants qui viennent au monde:
« Celle-ci ^est-une princesse. » — J'%ime mieux croire que la
princesse apporte, encaissant, un signe distiuctif de son rang
et de sa qualité, conime&e rejeton mâle d'un personnage auguste
,qui vint au monde avec le grand eord'on de la Légion d'honneur,
ce qui lui faisait deux 'cordons, en comptant le cordon ombi-
lical.
Pradier, l'improvisateur qui vient (âe mourir, était un poète
hasardeux, sans argent et sans crédit, mais portant sa misère
avec la légère insouciance des rêveurs.
—■- Comment pouvez-vous subvenir aux besoins de la vie? lui
demandait un indiscret.
— Oh! bien facilement, rép&ïfdiit-4ll, je me nourris de 'chi-
mères et je loge dans le domaine 'de l'hypothèse.
Les critiques du lundi sont'des beohewrs h la ligne.
i*
Les amis se reconnaissent àl'usor et ies J'ulfs à l'usure.
Gochinat a le teint supe'i'be — il est rouge comme •osa. coke.
HIPFOL VTE BRlOMMv.
CE P'AUIMEIT ÉTÉ LES FILS
S'ILS AVAIENT SUCCÉDÉ A LEUR -PÈJiE
— Toujours.
— Belle fichue chose que votre éducation à la portée a
le monde ! Le nombre des déclassés ne fait- que croît tûUt
laidir; je leur ai déniché, du reste, une qualification pbVr^
d'eux et de leur demi-savoir : je les appelle des décrassés
Et le bon Dieu sait si la race en fourmille !
Ce bachelier, qui a fait ses dix ans de grec et de ht'
et se croit bon à quelque chose, — décrassé ! ^
Ce huitième d'agent de change, qui encombre le boul
de Gand, va aux courses, aux Bouffes, au cercle mai '"^
vera jamais à monter au parquet et à fleurir dans la covf'
— décrassé 1 ei™
Ce maestro, aussi célèbre que peu connu, qui a écrit un
drille historique pour l'ophicléide et s'essouffle à coniTS
un livret, — décrassé ! P1**
Ce teinturier littéraire quiv arrange les réclames de ]a
trième. page ou court après les nouvelles de la rue et se T
fie de journaliste gros comme le bras, — décrassé ('
Ce fruit-sec dramatique, qui a failli avoir un acte en cullah
ration joué à Cluny, et dit : mon confrère Sardou,- décrass i°"
Que, d'autres encore! sans compter le sculpteur
clients,
I
Nous coira&issons 'un bonhomme né avant ce siècle.
Il en est encore aux 'modes du premier empire, et son raison-
nement, si tant est qu'^lraisonne, est tout aussi arriéré que
son costume.
Hier, nous l'avons rencontré dans le square de la chapelle
expiatoire, — sa promenade favorite.
— Eh bien! s'est-il écrié du plus loin qu'il nous a aperçu :
Etes-Yous'toujours aussi content du progrès '?
que, con-
mandes, le médecin sans malades, l'avocat aras*,* ^
l'architecte sans maisons, etc., etc..
Et cette bonne agriculture manque de bras!
— Pour quelques infortunés qui font naufrage en m
objectâmes-nous, combien viennent renforcer la grande ;l
de l'art et de l'intelligence! ee
— Soit ! Mais les premiers n'en sont pas moins des ennemis
naturels; règle générale : qui dit décrassé, dit ingrat. - In-
gratitude engendre l'envie et amène l'hostilité.
— Alors, selon vous, que faire?
— Une chose simple comme bonsoir ; obliger le fils à coati-
nuer son père, à lui succéder ; le papa a creusé le sillon, ouvert
la voie, l'enfant n'a plus qu'à suivre.
Un père est un cantonnier donné par la nature.
J?lacé d'avance sur le chemin de fer de la vie, il étend le bra-
et indique de la main 3 a route à suivre.
Malheur à qui se perd dans les embranchements!
Il déraille 1
.'Et ne croyez pas que je raille; je suis Sérieux,
vaincu 1
'— Et antédiluvien, osûmes-nous murmurer irrespectueuse-
ment.
— Comment ! reprit notre rétrograde avec feu, comment! j'ai
travaillé trente ans, j'ai fait une bonne maison d'épiceries, j'ai
crée un bon fonds de tailleur ou de bottier, et je céderais'mon
commerce à un étranger qui profitera de mes sueurs et de mes
travaux, quand j'ai là mon fils, mon successeur-né !
Il n'a qu'à entrer, qu'à prendre ma place; la route est toute
tracée : simple, facile, aplanie.
— Mais la vocation? les aspirations? le libre-arbitre?
— Des phrases 1
— Mais la juste ambition du père de famille, qui veut voir
son fils plus grand, plus instruit, plus arrivé que lui [
— Niaiserie! Je tolérerais de rares exceptions pour quelques
esprits hors ligne; mais, en thèse générale: à père marchand,
fils marchand] à père ouvrier, fils ouvrier! etc.
Dans l'impossibilité de convaincre notre vieil arriéré, nous le
quittâmes ; mais il nous a paru curieux de voir, d'après son
système de l'autre monde, ce qu'auraient été les fils d'aujour-
d'hui, s'ils avaient purement et simplement succédé à leur
père.
C'est de la besogne toute taillée pour notre ami Georges
d'Heilly, quand il voudra publier une nouvelle édition des fili
de leurs œuvres.
II
Acteurs. — Clairville, Ernest Blura.
Agent d'affaires. — Maurice Richard.
Agent de change. — Coppel (du Théâtre-Lyrique).
Agronome. — Henri Baudriïlart.
Architecte. — Frederick Lemaître.
Armateur. — Dr Ricord.
Artisans. — Auguste Préault, Gigoux,. Bouffé. Jean Mace,
Assureur sur la vie, — Ainédée de Jallais.
Aubergistes. — Verdi, Leroux (des Français).
Artiste des Gobelins. — Son ex-excellence M. Duruy.
Auteurs dramatiques. — Edouard Lockroy, Aubryet, l'ac-
teur Léonce.
Avocats. — Jules Jauin, Emile Augier, Altaroche, Féliï
Mornand, Félix Pyat.
Avoués, —- Auguste Barbier, Edouard Poussier, Hippolyre
Lucas, Meill-eï, iDléroulède, le Jeune auteur de Juan Stresser.
Banque (Emgâmjé à la). — Edouard'Brisebarre.
Banquiers. — ffte.nl de Kock, Jules Renard, Elie Prébault,
Batelier. — 0e Vougy, directeur général des télégraphes.
Bibliothécaires, — Le Couppey (du- Conservatoire), Ernest
IDréolle.
Bijoutiers. —fâooffroy, Hamburger.
-Bois (Marchands de). — Rampont le député, Léon Cléry Uw-
caft, Brasseur (du Palais-Royal).
Bonnetier. — Thiron (de la Comédie-Française).
Boucher. — Edouard Pailleron.
Boulangers. — Coquelin, Hippolyte Lazerges.
Brasseur.-—Steenackers le député.
Châles {marchand de).— Charles Desolme.
Chantre de synagogue. — Onenbaoh.
Chefs de bataillon. — Prévost-Paradol, Dauriac, Léo Les-
pès, 0. de Poli.
Chefs d'orchestre. — Alfred Musard, Adolphe Guénée-
Chevaux (marchands de). —Hector Crémieux, Ravel-
'Chirurgien. — Maxime du Camp.
Colonels. — Hippolyte Castille, de Villemessant.
Commissaires des g-uerres. —- Edgard Quinet, Bertall-
Commissaires de police. — Philippe Gille, Jaune fils-
Comptable. — Liszt, dit maintenant l'austère Liszt.
Conducteur de diligence.— Edouard Plouvier.
Conseiller à la cour. — Perrin, directeur de l'Opéra.
Conseiller de préfecture. — Octave Feuillet.
Contributions (employé des). — Théophile Gautier.
-'i#'%s;?:>
#£5
K«>«*
a*)»*
,..„,
0
PB*** lu*»1 &*"
ni
lut
Epicie»
»!*'■
Si?*-»
0****."
-Gëa
$!#"■
»*" ftioi Hugo, i'eM"
Gt*>'!; '
«***■', mP^ù ' flan»
;bl„«ta«.tp"*toi*" '
Litsltf,,f«Mi!.-lU«k<. .
tal„s («taB-ClAtew, k *■»"*'
Batil-PaDlIllîll
Mirai «i(it>ni tant", i'#' *'jr'
gipillj, rtafanl j«« Manière, îk' ItoA
«iitiîdi[»iptIe.-Dfiill'>f'*
Mtes «tel «oillt. - tik'Uim, Capoal, H
eMritotej.
Maîtres es pension. - Victorien Sardon, Henri dene
]ui a rifiii ti jïik fo a^iffi de 11 inlirai Bauanwn;, Hlila
l'Mita'a ti nu» o Frim, ita Eigène Sj«, CHb 1
daalt,
&'**'»-Mil.lt K»olt,Weifc
Marchadtniltîort, -afflaul
«•s. - Enat Eau, Uéièit (iBuft. tait
Mei,ti,s,-ft„!dellplliGHlMÏUji _
.-.tlta*,ï-(r,MNii|
<•,'**», in Bah,
Mègissier. - Cartagnii/
B.*t. *""'6*;m,w2
Ofcli,
■fcài
■-",:
fc'"!n*«e,i, , ard-
et:-.
-uriat
H»;
;^i
<mZ !"*ii*
86,'i%i)
JSï"St>
SZ7 s?
*■ I:
«v.
-6
Ht.
ScWl. S:
[I. T)H
H,
%i,
*K
'*!,
LIBERTÉ-PRIMï
Un traité passé entre
> 'administration de ÏE-
clipse et MM. Margeli-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayette, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisédunora
de Pseudo - Céramique,
nous permet d'offrir au-
jourd'hui à nos abon-
nés d'un an une prime
vraiment exception-
nelle :
Le buste de la
Liberté, réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec son support.
Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut orner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.
Prix de la Prime avec l'abonnement d'un an :
PARIS (prise dans nos bureaux)..................... 13 fr.
DÉPABTIiMENTS (prise dans nos bureaux, emballage
compris)...............,...............,......... 15 fr.
Le port reste à la charge du destinataire.
Nos abonnés déjà inscrits peuvent jouir de cette prime, en
déduisant des prix ci-dessus indiqués le montant de l'abonne-
ment déjà paye.
POUR UN II
Un procès auquel on ne fait pas assez attention, c'est celui
des Pardaillan contré les Pardailhan.
Au premier abord, on se dit :
— Bah !.,. il n'y a qu'un H qui les divise; ce ne sera pas
Mais, au fond, la chose est beaucoup plus sérieuse que l'on ne
croit.
— Vous'!... les Pardaillan !... s'écrient les Pardàdllian, voulez-
vous bien laisser ça là... et tout de suite, Apprenez, vilains l...
qu'il n'y a en France d'autres Pardailhan que nous. Là preuve,
c'est que le titré du comte de Pardailhan a été conféré à un de
nos aïeux par Pépin-le-Bref, pour le récompenser des services
qu'il avait rendus à la patrie en donnant au fils du roi des
leçons âte vélocipède. Montrez donc des parchemins comme
ceux-là, îhànvûis Pardaillans de deux sous !...
— Qu'est-ce que c'est!... répliquent les Pardaillan ! Tâchez
un peu de ménager vos expressions, espèces de Pardailhans en
colle de pâte I... A-t-on jamais vu. !... Apprenez, manants !...
que Vous n'êtes pas plus nobles que les pincettes de Vavas-
seur!-.-.-. 'C'est nous qui sons les seuls', 1:S uniques Pardaillan,
même 'que voira, le brevet Conféré -à l'un de nos ancêtres par
Clodion-le-Ch'eveln, en récompense de'quelques petits services
que notre parent lui avait rendus dans un -de ses plébiscites I...
Vous voyez qu*en somme le débat est tr*ès grave, et 'que les
destinées 'de la France tiennent, en ce moment., à bien peu de
chose.
En effet, n'y -a-t-il pas de quoi frémir en -songeant que les
tribunaux peuvent décider demain que nous n'aurons plus
qu'une famille de Pardaillan.'
Que deviendrait le pays avec une seule souche de Pardaillan,
quand al a le plus pressant besoin de tous ses Pardaillans pour
développer le progrès, moraliser les masses, multiplier ses che-
mins 'de fer et donner un essor à son industrie !...
0 mon toieti!... TJîeu tont puissant!... Vous qui voyez tout —
et devez, par conséquent, avoir quelquefois l'occasion de voir
les Pardaillans, — dïtes-leur qu'ils s'arrangent!... qu'ils transi-
gentl... qu'ils aient pitié;de la France!...
Si l'on ÏÏous retranche im seul de nos Pardaillans, nous som-
mes perclus.
Il y a des pfesSentiTriènts qui ne trompent pas : Le jour où
il manquera à la France un de ses Pardaillans, elle tombera,
dans les trente-cinq minutes, au pouvoir de la principauté de
Monaco.
J'allais donner cet article à l'imprimerie, quand j'ai ressenti,
tout à coup, une vive douleur dansla rate.
Qu'est-ce donc?
— Un rhumatisme ?
Non, c'est ua remords.
* *
Oui, un remords!...
Comme dans la Favorite, j'entends une voix qui me crie :
— Tu traites bien légèrement, jeune insensé, les antiques
familles de ton pays!... Sais-tu d'abord si ces Pardaillan-que tu.
blagues, n'ont pas été, à un moment donné, la gloire de la
France. ...
Cette voix, qui me reproche de cascader sur le blason, est
dans le vrai.
Je veux réparer mon sacrilège.
Rappelant donc .mes souvenirs scolaires et les appuyant de
quelques recherches historiques sur les Pardaillan, je confesse
mes torts, un genou en terre et un Bouillet à la main.
Voici les lignes glorieuses que l'histoire consacre aux Par-
daillan de France.
Pardaillan de MoxrESPAN. — Enfant illégitime, né à la cour,
de Louis XIV, fut à six" ans-'le meniu du jeune monarque et de-
vint ce courtisan célèbre qui fit scier, en une nuit, une foret
qui déplaisait au roi, et la fit tumber le lendemain avec des
ficelles, et comme par enchantement, sous les yeux de son
maître.
Voilà les titres de noblesse des Pardaillan-. ni plus ni moins. -
J'avais tort, en effet de ne pas prendre au sérieux d'aussi no-
bles états de service.
Bâtard au berceau — valet a six ans — courtisan à trente,
on comprend que les Pardaillan de 1870 se disputent un tel
blason.
Le blason d'un menm...
Fichtre... ça en vaut la peine !
Si l'on ne mettait pas ordre à ces usurpations, ou irions-nous,
grands dieux ?
En 1925, tout le monde prétendrait s'appeler Conneau.
LËON BIENVENU.
TURLUTAINES ET TURLUBETTES
Monsieur le général Lebœuf, pour signaler son passage aux
affaires, a réalisé des modifications fondamentales dans le corps
de la gendarmerie.
Il a réduit toutes les brigades à cinq hommes. — Cela m'est
parfaitement égal; — mais l'inquiétant, c'est qu'il veut mettre
tous les gendarmes a pied. — Plus de gendarmes à cheval!
cela se conçoit-il? autant dire plus de gendarmes du tout.
Que dira notre ami Glatigny ?
S'il n'y avait que la suppression du cheval tout seul, on s'en
arrangerait encore, mais ceLte suppression entraîne celle des
grosses bottes et la suppression des grosses bottes celle de
cette, senteur sur laquelle repose aujourd'hui toute la sécurité
publique; mieux vaudrait supprimer la peine de mort. Plus de
grosses bottes! oh! jamais; retirons plutôt le parfum aux roses.
Nous aurions fait trois révolutions et quelques émeutes pour
en arriver là!
Le peuple s'est laissé confisquer bien des choses sans rien
dire, mais porter la main sur les bottes lies gendarmes, c'est
plus qu'il n'en saurait supporter...
« La fille du roi de Prusse est heureusement accouchée d'une
« princesse » disent les journaux flatteurs.
D'une princesse! c'est prodigieux! Il faut qu'une sage-femme
soit singulièrement instruite des choses de son métier pour
pouvoir dire, entre deux enfants qui viennent au monde:
« Celle-ci ^est-une princesse. » — J'%ime mieux croire que la
princesse apporte, encaissant, un signe distiuctif de son rang
et de sa qualité, conime&e rejeton mâle d'un personnage auguste
,qui vint au monde avec le grand eord'on de la Légion d'honneur,
ce qui lui faisait deux 'cordons, en comptant le cordon ombi-
lical.
Pradier, l'improvisateur qui vient (âe mourir, était un poète
hasardeux, sans argent et sans crédit, mais portant sa misère
avec la légère insouciance des rêveurs.
—■- Comment pouvez-vous subvenir aux besoins de la vie? lui
demandait un indiscret.
— Oh! bien facilement, rép&ïfdiit-4ll, je me nourris de 'chi-
mères et je loge dans le domaine 'de l'hypothèse.
Les critiques du lundi sont'des beohewrs h la ligne.
i*
Les amis se reconnaissent àl'usor et ies J'ulfs à l'usure.
Gochinat a le teint supe'i'be — il est rouge comme •osa. coke.
HIPFOL VTE BRlOMMv.
CE P'AUIMEIT ÉTÉ LES FILS
S'ILS AVAIENT SUCCÉDÉ A LEUR -PÈJiE
— Toujours.
— Belle fichue chose que votre éducation à la portée a
le monde ! Le nombre des déclassés ne fait- que croît tûUt
laidir; je leur ai déniché, du reste, une qualification pbVr^
d'eux et de leur demi-savoir : je les appelle des décrassés
Et le bon Dieu sait si la race en fourmille !
Ce bachelier, qui a fait ses dix ans de grec et de ht'
et se croit bon à quelque chose, — décrassé ! ^
Ce huitième d'agent de change, qui encombre le boul
de Gand, va aux courses, aux Bouffes, au cercle mai '"^
vera jamais à monter au parquet et à fleurir dans la covf'
— décrassé 1 ei™
Ce maestro, aussi célèbre que peu connu, qui a écrit un
drille historique pour l'ophicléide et s'essouffle à coniTS
un livret, — décrassé ! P1**
Ce teinturier littéraire quiv arrange les réclames de ]a
trième. page ou court après les nouvelles de la rue et se T
fie de journaliste gros comme le bras, — décrassé ('
Ce fruit-sec dramatique, qui a failli avoir un acte en cullah
ration joué à Cluny, et dit : mon confrère Sardou,- décrass i°"
Que, d'autres encore! sans compter le sculpteur
clients,
I
Nous coira&issons 'un bonhomme né avant ce siècle.
Il en est encore aux 'modes du premier empire, et son raison-
nement, si tant est qu'^lraisonne, est tout aussi arriéré que
son costume.
Hier, nous l'avons rencontré dans le square de la chapelle
expiatoire, — sa promenade favorite.
— Eh bien! s'est-il écrié du plus loin qu'il nous a aperçu :
Etes-Yous'toujours aussi content du progrès '?
que, con-
mandes, le médecin sans malades, l'avocat aras*,* ^
l'architecte sans maisons, etc., etc..
Et cette bonne agriculture manque de bras!
— Pour quelques infortunés qui font naufrage en m
objectâmes-nous, combien viennent renforcer la grande ;l
de l'art et de l'intelligence! ee
— Soit ! Mais les premiers n'en sont pas moins des ennemis
naturels; règle générale : qui dit décrassé, dit ingrat. - In-
gratitude engendre l'envie et amène l'hostilité.
— Alors, selon vous, que faire?
— Une chose simple comme bonsoir ; obliger le fils à coati-
nuer son père, à lui succéder ; le papa a creusé le sillon, ouvert
la voie, l'enfant n'a plus qu'à suivre.
Un père est un cantonnier donné par la nature.
J?lacé d'avance sur le chemin de fer de la vie, il étend le bra-
et indique de la main 3 a route à suivre.
Malheur à qui se perd dans les embranchements!
Il déraille 1
.'Et ne croyez pas que je raille; je suis Sérieux,
vaincu 1
'— Et antédiluvien, osûmes-nous murmurer irrespectueuse-
ment.
— Comment ! reprit notre rétrograde avec feu, comment! j'ai
travaillé trente ans, j'ai fait une bonne maison d'épiceries, j'ai
crée un bon fonds de tailleur ou de bottier, et je céderais'mon
commerce à un étranger qui profitera de mes sueurs et de mes
travaux, quand j'ai là mon fils, mon successeur-né !
Il n'a qu'à entrer, qu'à prendre ma place; la route est toute
tracée : simple, facile, aplanie.
— Mais la vocation? les aspirations? le libre-arbitre?
— Des phrases 1
— Mais la juste ambition du père de famille, qui veut voir
son fils plus grand, plus instruit, plus arrivé que lui [
— Niaiserie! Je tolérerais de rares exceptions pour quelques
esprits hors ligne; mais, en thèse générale: à père marchand,
fils marchand] à père ouvrier, fils ouvrier! etc.
Dans l'impossibilité de convaincre notre vieil arriéré, nous le
quittâmes ; mais il nous a paru curieux de voir, d'après son
système de l'autre monde, ce qu'auraient été les fils d'aujour-
d'hui, s'ils avaient purement et simplement succédé à leur
père.
C'est de la besogne toute taillée pour notre ami Georges
d'Heilly, quand il voudra publier une nouvelle édition des fili
de leurs œuvres.
II
Acteurs. — Clairville, Ernest Blura.
Agent d'affaires. — Maurice Richard.
Agent de change. — Coppel (du Théâtre-Lyrique).
Agronome. — Henri Baudriïlart.
Architecte. — Frederick Lemaître.
Armateur. — Dr Ricord.
Artisans. — Auguste Préault, Gigoux,. Bouffé. Jean Mace,
Assureur sur la vie, — Ainédée de Jallais.
Aubergistes. — Verdi, Leroux (des Français).
Artiste des Gobelins. — Son ex-excellence M. Duruy.
Auteurs dramatiques. — Edouard Lockroy, Aubryet, l'ac-
teur Léonce.
Avocats. — Jules Jauin, Emile Augier, Altaroche, Féliï
Mornand, Félix Pyat.
Avoués, —- Auguste Barbier, Edouard Poussier, Hippolyre
Lucas, Meill-eï, iDléroulède, le Jeune auteur de Juan Stresser.
Banque (Emgâmjé à la). — Edouard'Brisebarre.
Banquiers. — ffte.nl de Kock, Jules Renard, Elie Prébault,
Batelier. — 0e Vougy, directeur général des télégraphes.
Bibliothécaires, — Le Couppey (du- Conservatoire), Ernest
IDréolle.
Bijoutiers. —fâooffroy, Hamburger.
-Bois (Marchands de). — Rampont le député, Léon Cléry Uw-
caft, Brasseur (du Palais-Royal).
Bonnetier. — Thiron (de la Comédie-Française).
Boucher. — Edouard Pailleron.
Boulangers. — Coquelin, Hippolyte Lazerges.
Brasseur.-—Steenackers le député.
Châles {marchand de).— Charles Desolme.
Chantre de synagogue. — Onenbaoh.
Chefs de bataillon. — Prévost-Paradol, Dauriac, Léo Les-
pès, 0. de Poli.
Chefs d'orchestre. — Alfred Musard, Adolphe Guénée-
Chevaux (marchands de). —Hector Crémieux, Ravel-
'Chirurgien. — Maxime du Camp.
Colonels. — Hippolyte Castille, de Villemessant.
Commissaires des g-uerres. —- Edgard Quinet, Bertall-
Commissaires de police. — Philippe Gille, Jaune fils-
Comptable. — Liszt, dit maintenant l'austère Liszt.
Conducteur de diligence.— Edouard Plouvier.
Conseiller à la cour. — Perrin, directeur de l'Opéra.
Conseiller de préfecture. — Octave Feuillet.
Contributions (employé des). — Théophile Gautier.
-'i#'%s;?:>
#£5
K«>«*
a*)»*
,..„,
0
PB*** lu*»1 &*"
ni
lut
Epicie»
»!*'■
Si?*-»
0****."
-Gëa
$!#"■
»*" ftioi Hugo, i'eM"
Gt*>'!; '
«***■', mP^ù ' flan»
;bl„«ta«.tp"*toi*" '
Litsltf,,f«Mi!.-lU«k<. .
tal„s («taB-ClAtew, k *■»"*'
Batil-PaDlIllîll
Mirai «i(it>ni tant", i'#' *'jr'
gipillj, rtafanl j«« Manière, îk' ItoA
«iitiîdi[»iptIe.-Dfiill'>f'*
Mtes «tel «oillt. - tik'Uim, Capoal, H
eMritotej.
Maîtres es pension. - Victorien Sardon, Henri dene
]ui a rifiii ti jïik fo a^iffi de 11 inlirai Bauanwn;, Hlila
l'Mita'a ti nu» o Frim, ita Eigène Sj«, CHb 1
daalt,
&'**'»-Mil.lt K»olt,Weifc
Marchadtniltîort, -afflaul
«•s. - Enat Eau, Uéièit (iBuft. tait
Mei,ti,s,-ft„!dellplliGHlMÏUji _
.-.tlta*,ï-(r,MNii|
<•,'**», in Bah,
Mègissier. - Cartagnii/
B.*t. *""'6*;m,w2
Ofcli,
■fcài
■-",:
fc'"!n*«e,i, , ard-
et:-.
-uriat
H»;
;^i
<mZ !"*ii*
86,'i%i)
JSï"St>
SZ7 s?
*■ I:
«v.
-6
Ht.
ScWl. S:
[I. T)H
H,
%i,
*K
'*!,
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Liberté-Prime
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Kommentar
Text
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 3.1870, Nr. 127, S. 124_2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg