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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 4.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3712#0092
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.F'aits Divers

Un fait qui caractérise assez l'époque au milieu de laquelle
nous vivons, vient de se produire dans un des centres les plus
populeux de la capitale.

Hier des parents imprudents qui, malgré la cherté de ce pro-
duit, avaient laissé leur enfant seul avec des allumettes chi-
miques, ont trouvé en rentrant leur descente de lit dévorée par
les flammes.

Les faits de cette nature se reproduiront tant , que la
France... etc.

CORRESPONDANCE

Monsieur le rédacteur,

Il me -semble que votre journal, si intéressant d'ailleurs, renferme une
i acune qu'il serait important de combler.

Vous ne me paraissez pas faire suffisamment toucher du doigt a ceux
qui ont besoin d'être- édifiés la principale cause de tous les maux dont
nous souffrons.

Un bon métayer de mes voisins me demandait l'autre jour comment
1.1 se faisait qu'il y ait eu cette année tant devers blancs dans ses lu-
zernes.

Je ne le lui ai pas caché.
■ — Tant que la France, lui ai-je dit, n'aura pas été consultée par oui.
ou non au lieu de l'êcre d'une outre façon..'. etc.

T'HÉ.A.TJRJES

Gymnase. — La Visite de Nocùs, par Alexandre Dumas fils.

En sortant de voir la pièce si nerveuse de M. Dumas fils, sa-
vez-vôus quelles étaient nos pensées ?

Qu'est-ce que le théâtre en lui-même nous demandions-nous,
sinon, pour l'auteur dramatique, une sorte d'appel au peuple ?

Eh bien, tandis que le droit d'en appeler au peuple reste,
.même en ces temps funestes, la propriété de l'écrivain, n'est-il
pas étrange qu'on'en refuse le libre exercice au pays tout en-
tier? car, on peut le dire, tant que la France n'aura pas été
■ consultée..., etc.

BOURSE

A la clôture, les Péruviens étaient mous et le Crédit arauca-
nien avait fléchi.

.On aurait tort de s'en-étonner. Tant que la France n'aura pas
été consultée par oui ou par non au 'Heu de l'être d'une autre
façon... etc.

L'êgUps;

ANNONCES

Plus «le KBécfiteîus 1
250,000 cures constatées par devant notaire.

LV% SIROP DE POINTES D'ASPERGES, du Ù*
fil' Boudinier, guérit les cors, la phtisie puimo-
|n naire, la constipation, le rhume de cerveau, l'é-
sU chaul'femeot, les vents, la puanteur d'haleine,
la fluxion, la migraine, la boulimie, les nausées, les
aigreurs, la rage de dents, le froid aux pieda, les sueurs
nocturnes...

Ce qu'il ne guérit pas, c'est le malaise politique
A cela le D"- Boudinier ne connaît qu'un remède :
Que la France, etc.

C'est assez comme ça, n'est-ce pas?
Je pose la plume.

Mais vous ne vous étonnerez pas, après cela, de la multipli-
cation des feuilles bonapartistes.
Hein ! sont elles d'une rédaction assez facile !

Paul Parfait-

FEUILLETON

OUI OU NON

ROMAN EN VINST-SEPT PARTIES

CHAPITRE XLVI

châ-

Un bruit de pas résonna dans le long corridor du
teau.

— C'est lui, c'est mon Fernand, s'écria Edwige.

1 —Chère Edwige' dit le jeune homme en la recevant

dans ses bras.

■ Mais à ce moment même une main de fer les sépara,

C'était celle du vieux Michaël.

Fernand passa la main sur son front.

■4- Edwige n'est-elle plus ma fiancée ? demanda-t-il com-
me un homme qui se croit le jouet d'un rêve. Cette union
que vous-même approuviez...

— Est impossible, dit le vieillard. Tant que la France
n'aura pas été consultée..., etc.

GAZETTE A LA MAIN

Symphonie funèbre

Il y a des cloches dans l'air : elles m'arrivent aux oreilles par
rafales, — tantôt en vibrations plaintives et mélancoliques
comme des glas, tantôt en bourdonnements sourds et mena-
çants comme un tocsin !...

C'est aujourd'hui que Paris donne un souvenir officiel aux
trépassés.

Il en est quitte à bon marché :

Une couronne d'immortelles de quarante sous et une prome-
nade — en famille — dans un cimetière convenable.

Monsieur fume son cigare ; les mioches mâchonnent un gâ-
teau ou tètent un sucre d'orge ; madame étrenne sa robe tar-
tan, déchiffre les épigraphes et discute les monuments :

— Pouah! quelle horreur! pas de chic! pas de galbe! pas de
zinc! C'est moi qui ne voudrais pas seulement TE voir là-de-
dans en peinturel.,.

Ou bien :

— A la bonne heure! Voilà qui est joli, coquet, à la mode,
du dernier goût! Attends un peu, mon gros loulou, que je
prenne l'adresse du marbrier!,..

Un brave homme me disait !

— Monsieur, j'ai tous les miens au Père-Lachaise et a Mont-
parnasse ; nonobstant, je vais chaque année faire mes dévotions
a Montmartre...

— Et pourquoi?

— A cause des tombes de Godefroid Cavaignac et de Baudin,

— Vous êtes républicain?

— Bonvallet m'en préserve!... Non: on prononce des dis-
cours; il y a des sergents de ville, et l'on empoigne toujours
quelqu'un... C'est plus gai.

Moi qui ne compte pas même une tante à héritage dans la
nécropole parisienne, je m'en suis allé, par le soleil rare et fa-
lot, le long des rampes de Montretout où tourbillonnent les
feuilles balayées par le vent, où siffle l'ouragan de fer craché
par les batteries prussiennes I...

De temps en temps, je m'arrêtais à quelgue endroit qui me

semblait marqué de rouge sur la boue grise du chemin.,.

illeurs s'y était couché, —pour l'honneur de

Un de mes tirailleurs s'y était couché, —pour l'honneur delà
branche de houx et la défense nationale : ici, Guillon! là, Gi-
roux! plus loin, Junnemann! Trois officiers qui montraient aux
soldats comment on se fait tuer, alors qu'on ne s'appelle ni Tro-
chu, ni Vinoy, ni Ducrotl...

Et je pensais :

— Si c'est vraiment la fête des morts, quelle furieuse assem-
blée de spectres il y aura, ce soir, dans les champs de "Wissem-
bourg et de Reischoffen, de Gravelotte et de Sedan, deCoulmiers
et de Patay, de Beaume-la-Rolande et de Saint-Quentin I...

Et de quoi vont causer ces tronçons de fantômes, ces mor-
ceaux de héros saignants, ce* ombres d'ombres mutilées :

De la santé de l'hôte de Chiltlehurst, de la chope du roi Guil-
laume ou des bottes vernies de M. Gambetta?

Pi'opriétairiauîk.

Ah çà! où les propriétaires s'arrêteront-ils?

Qu'ils le disent!

C'est qu'il ne s'agit plus, à l'heure qu'il est, de la crise des
loyers 1

Dorénavant, il faudra prononcer délire des loyers, — en par-
lant de leurs exigences.

Une dame se présente l'autre jour,— rue Neuve-Saint-Augus-
tin. — pour louer un appartemement. Elle subit, au guichet du
concierge, l'interrogatoire d'usage : — Si elle n'a pas de chien?
pas de perroquet ? pas d'enfant ? pas de père hors d'âge, exposé
a mourir avant le terme et à affliger la maison d'un enterrement ?

Quand on l'a assez mise à la question, on consent enfin à
lui ouvrir et à lui montrer l'appartement demandé.

On était tombé à peu près d'accord sur le prix ; c'est-à-dire
que, bon gré mal gré, la dame avait passé par les fourches cau-
dines du propriétaire. Mais au moment de sortir, elle fait la re-
marque qu'elle a oublié de visiter la cuisine.

— Quelle cuisine?

— Mais celle qui fait partie de l'appartement, je suppose.

— Comment! est-ce que, — par hasard, — madame compte-
rait faire la cuisine dans son appartement?... Oh! alors, ma-
dame, continua le propriétaire, le marché est rompu, je ne

VEUX PAS QU'ON MANGE DANS MA MAISON I

Il y a des gens qui poussent un peu loin l'horreur des res-
taurants à prix fixe. Il existe, comme l'on sait, passage Choi-
seul, un établissement de ce genre contigu à un établissement
de nature opposée; mais qui n'en est peut-être, après tout, que
la conséquence.

M. A. P... paraissait avoir affaire dans cette dernière offi-
cine.

—■ Que n'entrez-vous là? lui demanda-t-on.

— Allons-donc l fit P... avec dégoût, on y sent la cuisine du
trente-deux sous !

On connaît déjà deux amants avoués à la belle Amélie L... —
Elle vient d'en prendre un troisième. — Que diable veut-elle
en faire?

Noriac trouve la chose toute simple ;

— Elle veut l'atteler en arbalète.

On parlait d'une actrice maigre, mais dont la taille paraît
néanmoins assez bien prise et le corsage suffisamment pourvu.

— Pourquoi ne la voit-on plus depuis longtemps ?

— Elle est malade, répondit la mère d'une de ces dames.

— Qu'est-ce qu'elle a ?

— IL paraît que c'est une hypocrisie de poitrine.

— Voyez un peu : a-t-elle de l'esprit, maman! s'écria la fille
en riant, elle à trouvé toute seule ce bon mot et cette méchan-
ceté.

Mademoiselle Alpha (la spirituelle mademoiselle G... a fait son
temps) disait hier à Bêta (personne ne se reconnaîtra);

— Expliquez-moi donc, je vous prie, comment il se fait qu'il
y a des petits géants.

Stupéfaction de (ou du) Bêta,

— Sanrt doute, reprend la fine soubrette, ne m'en parliez-vous
pas, vous -même, l'autre jour. Vous n'y êtes pas?

— Moin j=que jamais, dit Bêta.

— Com oeuf

Saintréfm

dus ne vous rappelez pas le petit géant,.
Emile Blokdeï.

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