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AVIS IMPOUTANT. — !<cs sons-
orlpteurs à l'J&ollpso dont l'abonfie-
ment expire le 3 0 octobre sont
priés de le renoitvoler sans retard,
s'ils ne veulent point subir d'inter-
ruption dans la réoeptlon du
naît
NOUVELLES PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ
Histoire tintamarresauo de Napo-
léon III, par Touchatout. — Illustrée d'un
nombre considérable de gravures noires et colo-
riées. Très-beau et très-fort volume grand in-8".
Histoire de France tintamarrcsqwc,
depuis les temps les plus recules jusqu'à nos jours,
par Touchatout.— Illustrée de gravures noires
et coloriées, par Gill, Lafosse, etc. Très beau et
très-fort volume grand in-8\
Album de la Lune et do l'Ecllpsc,
contenant cent dessins de Gill. — P.eau volume
in-4° à gravures coloriées.
CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à
Y Éclipse, pourra retirer dans les bureaux de ce
journal l'une des trois primes ci-dessus annon-
cées, moyennant trois francs.
Pour les départements, en raison des frais de port,
le prix de chaque prime est de six francs.
AVIS TRÊS-IM PORTANT
L'administration ds Vliclip.se n'est en mesuro dé fmrnir
que ces dernières primes. Il est de toute impossibilité do
faire droit aux demandes qui parviendraient pour des
primes précédemment annoncées. Elles sont toutes épuisées.
COMPLÈTEMENT A REFAIRE
Qui n'a remarqué que dans les temps troublés comme
ceux que nous traversons, les mots — surtout les mots poli-
tiques — changent complètement de signification.
De part et d'autre, la passion aidant, le sens de tons les
vocables s'allonge d'une façon désolante et qui déroute le s
esprits les mieux équilibrés.
Pour un étringer qui lirait un article politique français
en ce moment, et qui essayerait de le comprendre en se re-
portant au dictionnaire Littré pour tous les substantifs qui
lui défileraient sous les yeux, il y aurait des surprises
inouïes.
Les colères de la polémique sont tt-llement surexcitées que
sous la plume des écrivains les mots les plus innocents et les
plus simples ont des synonymes étranges.
S'i s impriment, par exemple, bourgeois, le loi de l'article
indique clairement que cela veut dire égoïste idiot.
Dans cette langue de convention, qui devient pour ainsi
dire de l'argot, puisque ebaque mot signifie {ont autrechofe
que ce qu'il semblerait exprimer, chique li cteur peut tra-
duire selon les besoins de sa cause :
républicain, par affreuse canaille.
homme d'ordre, pnr couard ventru.
liberté, par anarchie.
Et ainsi de suite.
Cela est vrai. Les publicistes s'entendent tellement peu
aujourd'hui sur la véritible valeur dos mots qu'ils em-
ploient, que ceux-là même à qui ils appliquent avec bien-
veillance une épithète qu'ils croient louangeuse, s'empres-
sent de protester contre un adjectif qui leur paraît une in-
jure grossière.
C'est ainsi que nous venons de voir M. Dugué de la Fau-
connerie repousser avec une rare vigueur le mot de conser-
vateur qui lui avait été donné par une feuille publique.
Voici ce que M. Dugué disait lui-même aux électeurs de
son canton :
« Xe vous attendez pas à me voir accoler à mon nom l'épithète,
« de conservateur, qualification imbécile qui ne dit
« rien et ne veut rien dire. •
Ainsi; voilà un h'.mme que l'on appelle « conservateur »,
croyant lui fairo une politesse, comme si on lui disait, par
exemple : Vous avez une mine superbe !... et qui se fâche
tout rouge en vous répondant :
— Conservateur vous-même !... Vous n'êles qu'un inso-
lent 1..,
;::v- \
Autre signe évident de cette perturbation déplorable dans
la signification des mots de la langue française :
Tous les journaux o\t publLS le tableau des dernières
élections aux conseils généraux, n'est-ce pas ?
Eh ! bien, la plupart dos feuilles réactionnaires ont atl'ecté
de ne diviser les élus qu'en deux classes :
Les conservateurs
Et les radicaux.
Pour eux, pas de milieu. Qui n'est pas coEScrvatçur est
radical ; qui n'est pas radical est conservateur.
Évidemment V y a bien trois bons quarts des braves gens
élus r ïcemmt nt qui ont la prétention de tenir le j-iste milieu
en Ire M. de KVrdrel 11 Vermersch.
EU! bien, t-mt pis pour eux!... Les journaux de l'ordre
moral les mettent tq; s pè'.c-mêle dans je, même sac.
Ils n'y apportent pas même le soin cl H conscience des
écosscuses de pois qui mettent à part les gros, les moyens
et les fins.
ISon... deux tas, ç.a leur suffit.
Et cela ne serait rien encore, si l'on savait au juste ce que
leurs deux étiquettes signifient.
Mais le malheur, c'est que l'on n'est pas le moins du
monde d'accord la-dessus.
Qu'est-ce qu'un conservateur?..... Qu'est-co qu'un radi-
cil?.....
C'est tout ce que l'on veut, selon les goûls, le parti pris,
et l'imbécillité de chacun.
Tel honnête homme se rengorge de bonheur si on l'ap-
pelle : conservateur.
Tel autre — Très-honnête également — prenl le même
mot pour une injure.
Tel citoyen honnêle se fait gloire d'être radical.
Tel autre, aussi scrupuleux, vous répondrait à cotte épi-
tliète en vous jet iut sa chope à la figure.,
Il est incontestable que, grâce aux passons politiques
auxquelles nous sommes en proie, la l ingue française est
devenue en plein djfarroi;
Il n'est que temps de réagir contre ce dérèglement et do
reconstituer au plus tôt un dictionnaire politique rendait à
chaque mot sa signification i ropre, de façoq à ce que les
gens bien inte.-.lionnés sachent, lorsqu'ils parlent à quel-
qu'un, s'ils vont le combler de félicité ou le faire bondir do
colère en l'appelait n'importe quoi.
Cette révision du dictionnaire politique est permanente,
et il serait à désirer que tous les hommes de jugement et
de bonne volonté s'y missent sans retard.
Et comme les feuilles monarchiques jouissent en ce mo-
ment d'une liberté d'allures que létal de siège refuseaux
journaux républicains, c'est à elles que revient de droit l'ini-
tiative de ce polit travail.
Pour ma par', je suis prêt à y contribuer de toutes mes
forces, et-je me fais un plaisir d'offrir à la*Patrie, à la li-
berté et nu Figaro, ces quelques définitions, qui me semblent
dans le ton de leur polémique hnb'tuello.
ORDRE {Homme d'), — celui qui, par une grosse averse, a
une bonne place dans une porte enchère, et trouve scanda-
leux que ceux qui sont dehors le poussent un peu pour y
entrer aussi.
DÉSORDRK (llmeume <lt), celui qui n'a pas do place
sous la porte cuçhèiv, naturellement, et qui cherche à en
avoir une.
REACTIONNAIRE, — homme timide, qui fait tomber
plus de monde en voulant reculer au milieu d'une foule qui
avance, que s'il suivait le coûtait.
PETROLEUR. — Voir lUpublicain.
RÉPUBLICAIN. — Voir Kadieal,
RADICAL, — homme qui croit que l'on ne peut transi-
ger avec les p incipes — innocent qui se ligure qu'il est plus
court et moins coûteux de bâtir une maison solide que d'en
rafistoler une qui croulo.
LIBERTÉ, — aliment fort que les es'omacs faibles veu-
lent interdire même aux autres.
DESPOTISME, — régime qni facilite la digestion de ceux
qui ont bien mangé, en empêchant de crier ceux qui ont
faim.
ASSOCIATION, - mauvais sentiment qui pousse les tra-
vailleurs à ne pas se contenter, comme supplément de bé-
néfice, de l'augmentation du VTlx de la viande.
LIBRE PENSECR, — affreux chenapan qui veut se faire
des convictions sur mesure, et ne se résout pas à habiller
sa foi à la Belle Jardinière des erreurs toutes faites.
CONSERVATEUR, — honnête citoyen qui répète sans
cesse : « Avec de l'ordre et de l'économie, on arrive toujours. Je
« conserve ce que j'ai. Que ceux qui n'ont rien en fassent autant,
« et la société marchera toute seule. »
La place me manque pour prolonger ce Iravail. Tout le
dictionnaire de la politique ordremoralicnne est à refaire
dans ce sens-la.
Tant qu'il ne sera pas refait, démocrate voudra aussi
bien dire : cmw droit que fripon ; libéral signifiera aussi
bien homme de progrès que buveur d'absinthe, selon la bouche
qui prononcera le mot ou la plume qui l'écrira.
Et nous pataugerons dans un dédale inextricable, qui
nous conduira à un tel chaos, qu'à l'instar du célèbre ma-
çon qui voul .it bien se laisser appeler : muflet mais qui co-
gnait dur sitôt qu'on le traitait de géographe, nous en arri-
verons à ne plus savoir quels mots employer pour parler
de nos amis et de nos ennemis, dans la crainte d'injurier,
sans le vouloir, de fort honnêtes gens et d'être, malgré nous,
flatteurs pour des bonapartistes.
LÉON BIENVENU.
SURTOUT PAS DE MARIAGE !
Une constatation étrango«vient d'èlre faite :
Le soldat français se marie trop !
C'est un journal soi-disant sérieux qui nous l'apprend.
« L'administration de la guerre s'est émue, dit. la Patrie,
du grand nombre de mariages qui ont eu lieu dans l'armée
depuis la conclusion de la paix, principalement parmi les
officiers des grades inférieurs. »
Au premier abord, il ne semble pas qu'il y ait dans ces
aspirations conjugues de quoi troubler à tel point l'admi-
nistration.
Et la multiplie itioii des mariages apparaît, au contraire,
aux naïfs tels que moi, comme un des plus gracieux corol-
laires de la paix.
Mais il paraît que nous sommes dans une erreur pro-
fonde, car la Patrie continue :
« Afin d'arrêter une tendance qui ne peut être que préjudi-
ciab'c à la bonne organisation de l'armée... »
Comment, préjudiciable?
De la part d'un des plus ardents soutiens de l'ordre moral
l'assertion fait ouvrir de grands yeux!
Attendu, cependant :
1° Que l'administration de la guerre parait être du même
avis;
2a Qu'elle doit être supposée avoir ses raisons pour
cela;
11 ne reste qu'à s'incliner.
N'est-il pqs étrange, pourtant, de penser qu'à 1% suite des
mesures prises pour- mettre un frein à la fatale tendance
signalée par la Patrie, il pourrait se produire dans les cham-
brées des colloques de la nature de celui-ci :
— Qu'est-co que j'apprends, sergent Bridou; on vous
rencontre avee d'honnêtes filles...
— Pardon... je...
— Vous savez pourtant bien que celles-là veuleut qu'on
les épouse.
— Oui... je... mais...
— Voyous, les cocottes ne manquent pourtant pas.
— Sans doute... mais. .je... hum!
Ou encore :
— Brigadier Pompamiel, avancez à l'ordre.
— Mon capitaine?
— N'est ce pas vous qni on contiez tout à l'heure à une
jeunesse?
— Oui, mon capitaine.
— J'espère, au moins, que ce n'est pas un attachement
sérieux?
— Oh! mon capitaine, que vous voulez rire!
— Alors, ce n'est pas pour le bon motif?
— Non; que c'est pour le mauvais subséquemmeut.
— A la bonne heure!
PAUL PARFAIT
RÉFLEXIONS D'UN LUNATIQUE
a* 4* test 4* 4£
Une veuve écrivit dans les journaux, afin de revendiquer
le droit au vote pour les femme dont le mari est décédé.
Comme on reconnaît bien là que les femmes sont ba-
vardes; elles cherchent toutes les occasions d'émettre leur
voix.
La chasse est ouverte dans le département de la Seine de-
puis le 1" septembre.
— Savez-vous avec quel clef s'ouvre la chasse? fis-je à
d'Hervilly, qui a réponse à tout.
Et, sans hésiter, il répliqua
— Parbleu! c'est avec la clef des champs.
Entre deux chasseurs sérieux :
— Et votre chien, rapporte-t-il?
— Oui... des puces.
En ce moment, la plupart des théâtres jouent d'anciennes
AVIS IMPOUTANT. — !<cs sons-
orlpteurs à l'J&ollpso dont l'abonfie-
ment expire le 3 0 octobre sont
priés de le renoitvoler sans retard,
s'ils ne veulent point subir d'inter-
ruption dans la réoeptlon du
naît
NOUVELLES PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ
Histoire tintamarresauo de Napo-
léon III, par Touchatout. — Illustrée d'un
nombre considérable de gravures noires et colo-
riées. Très-beau et très-fort volume grand in-8".
Histoire de France tintamarrcsqwc,
depuis les temps les plus recules jusqu'à nos jours,
par Touchatout.— Illustrée de gravures noires
et coloriées, par Gill, Lafosse, etc. Très beau et
très-fort volume grand in-8\
Album de la Lune et do l'Ecllpsc,
contenant cent dessins de Gill. — P.eau volume
in-4° à gravures coloriées.
CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à
Y Éclipse, pourra retirer dans les bureaux de ce
journal l'une des trois primes ci-dessus annon-
cées, moyennant trois francs.
Pour les départements, en raison des frais de port,
le prix de chaque prime est de six francs.
AVIS TRÊS-IM PORTANT
L'administration ds Vliclip.se n'est en mesuro dé fmrnir
que ces dernières primes. Il est de toute impossibilité do
faire droit aux demandes qui parviendraient pour des
primes précédemment annoncées. Elles sont toutes épuisées.
COMPLÈTEMENT A REFAIRE
Qui n'a remarqué que dans les temps troublés comme
ceux que nous traversons, les mots — surtout les mots poli-
tiques — changent complètement de signification.
De part et d'autre, la passion aidant, le sens de tons les
vocables s'allonge d'une façon désolante et qui déroute le s
esprits les mieux équilibrés.
Pour un étringer qui lirait un article politique français
en ce moment, et qui essayerait de le comprendre en se re-
portant au dictionnaire Littré pour tous les substantifs qui
lui défileraient sous les yeux, il y aurait des surprises
inouïes.
Les colères de la polémique sont tt-llement surexcitées que
sous la plume des écrivains les mots les plus innocents et les
plus simples ont des synonymes étranges.
S'i s impriment, par exemple, bourgeois, le loi de l'article
indique clairement que cela veut dire égoïste idiot.
Dans cette langue de convention, qui devient pour ainsi
dire de l'argot, puisque ebaque mot signifie {ont autrechofe
que ce qu'il semblerait exprimer, chique li cteur peut tra-
duire selon les besoins de sa cause :
républicain, par affreuse canaille.
homme d'ordre, pnr couard ventru.
liberté, par anarchie.
Et ainsi de suite.
Cela est vrai. Les publicistes s'entendent tellement peu
aujourd'hui sur la véritible valeur dos mots qu'ils em-
ploient, que ceux-là même à qui ils appliquent avec bien-
veillance une épithète qu'ils croient louangeuse, s'empres-
sent de protester contre un adjectif qui leur paraît une in-
jure grossière.
C'est ainsi que nous venons de voir M. Dugué de la Fau-
connerie repousser avec une rare vigueur le mot de conser-
vateur qui lui avait été donné par une feuille publique.
Voici ce que M. Dugué disait lui-même aux électeurs de
son canton :
« Xe vous attendez pas à me voir accoler à mon nom l'épithète,
« de conservateur, qualification imbécile qui ne dit
« rien et ne veut rien dire. •
Ainsi; voilà un h'.mme que l'on appelle « conservateur »,
croyant lui fairo une politesse, comme si on lui disait, par
exemple : Vous avez une mine superbe !... et qui se fâche
tout rouge en vous répondant :
— Conservateur vous-même !... Vous n'êles qu'un inso-
lent 1..,
;::v- \
Autre signe évident de cette perturbation déplorable dans
la signification des mots de la langue française :
Tous les journaux o\t publLS le tableau des dernières
élections aux conseils généraux, n'est-ce pas ?
Eh ! bien, la plupart dos feuilles réactionnaires ont atl'ecté
de ne diviser les élus qu'en deux classes :
Les conservateurs
Et les radicaux.
Pour eux, pas de milieu. Qui n'est pas coEScrvatçur est
radical ; qui n'est pas radical est conservateur.
Évidemment V y a bien trois bons quarts des braves gens
élus r ïcemmt nt qui ont la prétention de tenir le j-iste milieu
en Ire M. de KVrdrel 11 Vermersch.
EU! bien, t-mt pis pour eux!... Les journaux de l'ordre
moral les mettent tq; s pè'.c-mêle dans je, même sac.
Ils n'y apportent pas même le soin cl H conscience des
écosscuses de pois qui mettent à part les gros, les moyens
et les fins.
ISon... deux tas, ç.a leur suffit.
Et cela ne serait rien encore, si l'on savait au juste ce que
leurs deux étiquettes signifient.
Mais le malheur, c'est que l'on n'est pas le moins du
monde d'accord la-dessus.
Qu'est-ce qu'un conservateur?..... Qu'est-co qu'un radi-
cil?.....
C'est tout ce que l'on veut, selon les goûls, le parti pris,
et l'imbécillité de chacun.
Tel honnête homme se rengorge de bonheur si on l'ap-
pelle : conservateur.
Tel autre — Très-honnête également — prenl le même
mot pour une injure.
Tel citoyen honnêle se fait gloire d'être radical.
Tel autre, aussi scrupuleux, vous répondrait à cotte épi-
tliète en vous jet iut sa chope à la figure.,
Il est incontestable que, grâce aux passons politiques
auxquelles nous sommes en proie, la l ingue française est
devenue en plein djfarroi;
Il n'est que temps de réagir contre ce dérèglement et do
reconstituer au plus tôt un dictionnaire politique rendait à
chaque mot sa signification i ropre, de façoq à ce que les
gens bien inte.-.lionnés sachent, lorsqu'ils parlent à quel-
qu'un, s'ils vont le combler de félicité ou le faire bondir do
colère en l'appelait n'importe quoi.
Cette révision du dictionnaire politique est permanente,
et il serait à désirer que tous les hommes de jugement et
de bonne volonté s'y missent sans retard.
Et comme les feuilles monarchiques jouissent en ce mo-
ment d'une liberté d'allures que létal de siège refuseaux
journaux républicains, c'est à elles que revient de droit l'ini-
tiative de ce polit travail.
Pour ma par', je suis prêt à y contribuer de toutes mes
forces, et-je me fais un plaisir d'offrir à la*Patrie, à la li-
berté et nu Figaro, ces quelques définitions, qui me semblent
dans le ton de leur polémique hnb'tuello.
ORDRE {Homme d'), — celui qui, par une grosse averse, a
une bonne place dans une porte enchère, et trouve scanda-
leux que ceux qui sont dehors le poussent un peu pour y
entrer aussi.
DÉSORDRK (llmeume <lt), celui qui n'a pas do place
sous la porte cuçhèiv, naturellement, et qui cherche à en
avoir une.
REACTIONNAIRE, — homme timide, qui fait tomber
plus de monde en voulant reculer au milieu d'une foule qui
avance, que s'il suivait le coûtait.
PETROLEUR. — Voir lUpublicain.
RÉPUBLICAIN. — Voir Kadieal,
RADICAL, — homme qui croit que l'on ne peut transi-
ger avec les p incipes — innocent qui se ligure qu'il est plus
court et moins coûteux de bâtir une maison solide que d'en
rafistoler une qui croulo.
LIBERTÉ, — aliment fort que les es'omacs faibles veu-
lent interdire même aux autres.
DESPOTISME, — régime qni facilite la digestion de ceux
qui ont bien mangé, en empêchant de crier ceux qui ont
faim.
ASSOCIATION, - mauvais sentiment qui pousse les tra-
vailleurs à ne pas se contenter, comme supplément de bé-
néfice, de l'augmentation du VTlx de la viande.
LIBRE PENSECR, — affreux chenapan qui veut se faire
des convictions sur mesure, et ne se résout pas à habiller
sa foi à la Belle Jardinière des erreurs toutes faites.
CONSERVATEUR, — honnête citoyen qui répète sans
cesse : « Avec de l'ordre et de l'économie, on arrive toujours. Je
« conserve ce que j'ai. Que ceux qui n'ont rien en fassent autant,
« et la société marchera toute seule. »
La place me manque pour prolonger ce Iravail. Tout le
dictionnaire de la politique ordremoralicnne est à refaire
dans ce sens-la.
Tant qu'il ne sera pas refait, démocrate voudra aussi
bien dire : cmw droit que fripon ; libéral signifiera aussi
bien homme de progrès que buveur d'absinthe, selon la bouche
qui prononcera le mot ou la plume qui l'écrira.
Et nous pataugerons dans un dédale inextricable, qui
nous conduira à un tel chaos, qu'à l'instar du célèbre ma-
çon qui voul .it bien se laisser appeler : muflet mais qui co-
gnait dur sitôt qu'on le traitait de géographe, nous en arri-
verons à ne plus savoir quels mots employer pour parler
de nos amis et de nos ennemis, dans la crainte d'injurier,
sans le vouloir, de fort honnêtes gens et d'être, malgré nous,
flatteurs pour des bonapartistes.
LÉON BIENVENU.
SURTOUT PAS DE MARIAGE !
Une constatation étrango«vient d'èlre faite :
Le soldat français se marie trop !
C'est un journal soi-disant sérieux qui nous l'apprend.
« L'administration de la guerre s'est émue, dit. la Patrie,
du grand nombre de mariages qui ont eu lieu dans l'armée
depuis la conclusion de la paix, principalement parmi les
officiers des grades inférieurs. »
Au premier abord, il ne semble pas qu'il y ait dans ces
aspirations conjugues de quoi troubler à tel point l'admi-
nistration.
Et la multiplie itioii des mariages apparaît, au contraire,
aux naïfs tels que moi, comme un des plus gracieux corol-
laires de la paix.
Mais il paraît que nous sommes dans une erreur pro-
fonde, car la Patrie continue :
« Afin d'arrêter une tendance qui ne peut être que préjudi-
ciab'c à la bonne organisation de l'armée... »
Comment, préjudiciable?
De la part d'un des plus ardents soutiens de l'ordre moral
l'assertion fait ouvrir de grands yeux!
Attendu, cependant :
1° Que l'administration de la guerre parait être du même
avis;
2a Qu'elle doit être supposée avoir ses raisons pour
cela;
11 ne reste qu'à s'incliner.
N'est-il pqs étrange, pourtant, de penser qu'à 1% suite des
mesures prises pour- mettre un frein à la fatale tendance
signalée par la Patrie, il pourrait se produire dans les cham-
brées des colloques de la nature de celui-ci :
— Qu'est-co que j'apprends, sergent Bridou; on vous
rencontre avee d'honnêtes filles...
— Pardon... je...
— Vous savez pourtant bien que celles-là veuleut qu'on
les épouse.
— Oui... je... mais...
— Voyous, les cocottes ne manquent pourtant pas.
— Sans doute... mais. .je... hum!
Ou encore :
— Brigadier Pompamiel, avancez à l'ordre.
— Mon capitaine?
— N'est ce pas vous qni on contiez tout à l'heure à une
jeunesse?
— Oui, mon capitaine.
— J'espère, au moins, que ce n'est pas un attachement
sérieux?
— Oh! mon capitaine, que vous voulez rire!
— Alors, ce n'est pas pour le bon motif?
— Non; que c'est pour le mauvais subséquemmeut.
— A la bonne heure!
PAUL PARFAIT
RÉFLEXIONS D'UN LUNATIQUE
a* 4* test 4* 4£
Une veuve écrivit dans les journaux, afin de revendiquer
le droit au vote pour les femme dont le mari est décédé.
Comme on reconnaît bien là que les femmes sont ba-
vardes; elles cherchent toutes les occasions d'émettre leur
voix.
La chasse est ouverte dans le département de la Seine de-
puis le 1" septembre.
— Savez-vous avec quel clef s'ouvre la chasse? fis-je à
d'Hervilly, qui a réponse à tout.
Et, sans hésiter, il répliqua
— Parbleu! c'est avec la clef des champs.
Entre deux chasseurs sérieux :
— Et votre chien, rapporte-t-il?
— Oui... des puces.
En ce moment, la plupart des théâtres jouent d'anciennes