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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 8.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6768#0006
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ïi'SCîil PS E

AVIS IMPORTANT. — 7 *"«5 SOUS-
orlptenrs à l'Éolipse dont ( abonne-
ment expire le 15 Janvier sont
priés de le renouveler sans retard.,
s'ils ne veulent point subir d'Inter-
ruption dans la réception du jour-
nal.

SPLENDIDES ÉTRENNES

PRIME EXCEPTIONNELLE

De VÉclipse

LE MUSÉE UNIVERSEL, splendide volume
de 800 pages, illlustré d'un très-grand nombre de belles gra-
vures sur bois. Texte des meilleurs écrivains, dessins des
plus célèbres artistes.
Reliure de luxe, tranches dorées.

CONDITIONS : Toute personne déjà abonnée à VÉclipse ou
qui s'y abonnera pourra retirer dans les bureaux de ce
journal le volume du Musée Universel, moyennant Cinq
francs.

Pour les départements, le port sera à la charge du destina-
taire, qui devra envover Six francs représentant le prix
du volume et les frais de l'emballage dans une petite
caisse.

Ce volume, dont le prix de librairie est de 16 francs, consti-
tue un très-beau cadeau d'étrennes.

PREDICTIONS

POUR L'ANNÉE 1875

Janvier

La Chambre rentre le 8 à midi, mais pas en elle-même.

Le Président de la République adresse aux députés un mes-
sage dans lequel il insiste pour que ses pouvoirs soient orga-
nisés.

L'Assemblée décide que la discussion des lois constitu-
tionnelles pourrait être un danger pour le commerce, et
qu'il y a lieu de ne pas agiter le pays avant le mois de mars,
afin de ne pas compromettre le carnaval.

XXX

Le nouvel Opéra est inauguré.

Mais pas, comme on l'avait supposé, par une représenta-
tion nationale, et gratuite à laquelle devait être eanviée la
France entière par voie de délégation d'électeurs désignés
par le sort»

On donne, pour inaugurer ce monument, payé par tout
le monde, une représentation de gala à laquelle n'assistent
que des privilégiés encore plus triés que le jury.

Février

Vers le 8, de grands cris : An secours ! au seeours I... re- -
tentissent dans & rez-de-chaussée-feuilleton du Petit Journal
et du Figaro^,

On se précipite à la bâte vers l'endroit d'où partent des
marques de terreur.

C'est M. deMontépin qui s'est emberlificoté dans les 328
intrigues qui! mène de front dans ces deux journaux.

Hagard et la tête perdue, il va, vient, court à travers tous
ses personnages, au milieu desquels il ne se reconnaît plus.

Il les confond, tes emmêle, au grand ébabissement des
lecteurs qui ne comprennent plus rien à la marche de leur
roman.

Trois cent onze mille portières abonnées au Petit Journal
en deviennent folles.

Trente mille lecteurs du "Figaro en deviennent... c'est-à-
dire en restent idiots.

XXX

Le 22, on découvre, rue Montpensier, un comité de pro-
pagande orléaniste.
Une instruction est ordonnée.

Mars

On reconnaît que le comité orléaniste découvert le mois
précédent fonctionne activement depuis quinze mois.
Des pièces fort significatives sont saisies.
La presse fait un grand tapage de l'affaire.
On s'attend à un procès d'un énorme retentissement,

XXX

Vers le 16 mars) l'assemblée est de nouveau saisie des pro-
jets de lois constitutionnelles.

Elle les ajourne à six semaines pour ne pas nuire à la
vente de printemps des magasins de nouveautés.

Avril

L'affaire du comité orléaniste, qui captive tant l'opinion
publique, se dénoue enfin... par une ordonnance de non
lieu.

Le complot était évident ; mais comme l'on s'est aperçu
que les débats compromettaient des personnages excessive-
ment décorés, on a abandonné les poursuites.

Mais pour donner une satisfaction à l'opinion, on suspend
le Français pour dix jours.

XXX

M. de Broglie entre au ministère.
Et comme on lui demande ce qu'il y revient faire, il ré-
pond :

— La dernière fois, avant de partir, j'ai oublié de décorer
un de mes neveux.

Mai

On découvre une grande conspiration légitimiste.

Une enquête est ordonnée. — On parle de détails épou-
vantables : l'accaparement des grains... une entente avec
l'étranger, etc., etc..

L'opinion s'émeut et attend un sSyère exemple.

XXX

M. Halanzier, directeur de l'Opéra, ayant une de ses tantes
malades, demande au ministre un congé de quinze jours.
Le ministre lui dit :

— M. Faure est-il là?

— Oui, monsieur le ministre.

— Ea ce cas, vous pouvez vous absenter... on n'a pas be-
soin de vous.

Juin

L'assemblée, sollicitée de s'occuper des lois constitution-
nelles, décide qu'elle ne saurait le faire en ce moment sans
danger pour les intérêts des écoles de natation dont la sai-
son s'ouvre.

M. Langlois demande en quoi cette discussion pourrait
nuire aux recettes de ces établissements.
M. de Tillancourt répond :

— En jetant un froid.

XXX

L'instruction qui avait été ordonnée à propos du complot
légitimiste se termine par une ordonnance de non lieu.

Les preuves étaient accablantes ; mais l'enquête ayant ré-
vélé la complicité de hauts personnages extraordinairement
blasonnés, on a jugé à propos d'éviter ce scandale.

Cette solution suscitant quelques murmures, on fait une
concession à l'opinion publique en adressant à Y Union un
communiqué sec>

Juillet.

Un jeune auteur porte une pièce à M. Hostein, l'intelli-
gent directeur du théâtre de la Renaissance.

Ce hardi novateur qui ne se décide à monter une pièce
que lorsqu'elle a été lancée avec succès par un de ses con-
frères, afin de ne point s'expaser à être trahi par son flair et
son talent d'appréciation, refuse le manuscrit qui lui est
" offert, en disant :

— Je vous remercie bien... je n'ai besoin de rien... J'ai
gagné de l'argent avec Girofié-Girofla que je n'eusse certaine-
ment pas eu l'audace de monter le premier... Ce système est
le bon; j'attendrai que le théâtre des Fantaisies-Parisiennes,
de Bruxelles, ait un succès, et je rejouerai sa pièce.

Le jeune auteur prend son chapeau et se retire en s'excu-
sant de son mieux.

— Pardonnez-moi, monsieur, de vous avoir dérangé,
dit-il à M. Hostein... si j'avais su que vous vous fournissiez
de succès au temple...

Août.

Les lois constitutionnelles sont de nouveau soumises à
l'Assemblée.

Cette fois, grâce au concours de tous les hommes émlnents
de la droite, on parvient à constituer à la Chambre une ma-
jorité solide et imposante... en faveur du vote de nouvelles
vacances de cinq mois, qui sont acceptées par acclamation.

XXX

Au moment où l'Assemblée va se séparer, la nouvelle
d'une conspiration bonapartiste éclate.

Il paraît que l'on a saisi une grande vrille avec laquelle
M. Piétri avait commencé à percer un tunnel sous-marin qui
devait amener le petit Vélocipède IV sans encombre de
Chislehurst au café de la Paix du boulevard des Capu-
cines.

XXX

L'émotion est immense.

Une instruction formidable est commencée.

A en juger par ces apprêts farouches, on ne doute pas
qu'il y ait au moins 1,17S condamnations à mort, 38,000 dé-
portations et 8S,700 bannissements.

Septembre

Les Folies-Dramatiques reprennent pour la quinzième
fois la Fille de Mme Angot, et font le maximum des recettes.

M. Hostein, directeur plein d'initiative du théâtre de la
Renaissance, s'arrache les cheveux de désespoir en s'écriant :

— C'est dégoûtant à la fin!... moi qui attends que Cantin
ait fini de ce succès pour m'en servir un peu à mon
tour !.....

XXX

Les députés sont partis en vacances depuis une quinzaine
de jours.

Les affaires commencent à reprendre un peu.

Octobre

L'instruction criminelle commencée à propos du complot
bonapartiste continue.
On dit que les preuves abondent de tous côtés.
Cela promet d'être terrible.

XXX

La Commission de permanence se réunit pour la première
fois.

M. de Mahy pose huit questions.
Le ministre n'y répond pas.

XXX

On annonce la rentrée de M. Faure à l'Opéra peur la sai-
son d'hiver.

Cependant son engagement n'est pas encore définitivement
signé.

Il paraît même que l'illustre baryton n'est pas tout à fait
d'accord avec son directeur.

On ne se tient plus qu'à vingt mille francs par an et à un
arc-de-triomphe,

La France n'est pas Plus anxieuse que ça : elle sait que
M. Halanzier cédera,

Novembre

La Chambre n'est plus en vacances que pour sept se-
maines.

Les affaires commencent à redevenir plus difficiles.

XXX

L'instruction du complot bonapartiste est terminée. Le
juge a rendu une ordonnance de non lieu.

Il paraît que de trop lr.uts personnages eussent été com-
promis si l'on eût donné suite à l'affaire.

Et on a jugé sage de l'abiindonner, en vertu du fameux
axiome, remanié pour les besoins de la cause :

« Il vaut mieux acquitter dix coupables que de condam
« ner un in,..Huent. »

Ainsi soit-il 1... Tout est bien qui finit mal.

XXX

Cependant, ce dénouement ayant soulevé pas mal de
récriminations, l'on décide de faire quelque chose pour
l'opinion publique.

Et l'on suspend le Pays pour trois heures.

Décembre.

On attend la rentrée de la Chambre.
La fabrication des polichinelles à treize sous en est même
fortement arrêtée.

XXX

20 décembre. — L'Assemblée se réunit.

Désirant donner au commerce parisien un nouveau gage
de sa sollicitude, elle veut s'ajourner de suite au S février
suivant.

Mais elle a compté sans la chute des feuilles qui a em-
porté quinze membres de la droite au mois d'octobre.

XXX

La majorité se trouvant ainsi tout d'un coup déplacée
grâce à ce renouvellement partiel par la bronchite, le vote
des vacances est repoussé.

Immédiatement une proposition de dissolution est déposée
et acceptée.

La nouvelle s'en répand à l'instant dans Paris, et est
accueillie par les cris enthousiastes de : Vive l'Assemblée

XXX

Le 2i décembre, l'Assemblée se sépare pour la dernière
fois.

On vend beaucoup de polichinelles.

Et trois semaines après.....

Mais n'anticipons pas et laissons à 1876 sa part.

XXX

Maintenant, si l'on trouve mon dénouement bon et qu'on
veuille l'avancer d'un an, je ne m'y oppose pas.

Je voudrais bien m'être trompé de ça, persuadé que cela
arrangerait trop de monde pour que l'on pense à me le re-
procher.

LÉON BIENVENU

RÉFLEXIONS D'UN LUNATIQUE

, « O Corse aux cheveux plats I un ïambe qu'on renomme
Peint ainsi Bonaparte en ses vers pleins d'éclats :
Chez l'empereur premier les cheveux étaient plats ;
Chez le neveu, — c'était tout l'homme I

* »

Le portefeuille de la guerre, c'est une branche de laurier.

*

On nomme « mâchoire » un homme borné et inepte qui
n'est absolument bon à rien. — Il y a pourtant des mâ-
choires supérieures.

* *

Unis aux orléanistes,

Les carlistes
Lancent pamphlet sur pamphlet
Contre notre pacifique

République.
Ah! si j'avais un sifflet !
*

Qui sait! certains députés de la droite consentiraient peut-
être à rentrer à Paris, si, en les appelant par leur nom, nous
leur disions : Petits! petits ! petits !

* *

Les bons vieux abonnés de la Gazette de France et de YUnion,
journaux légitimistes, sont enchantés. La nature, selon eux,
fait des manifestations en faveur de la couleur de leur dra-
peau; toutes les nuits il y a des gelées blanches.

HIPPOLYTE BRIOLLET.

--—4-

Gazette à la main

Une revue d'autrefois.

Je ne serai pas assez fou pour considérer d'un œil élégia-
que cette année 1874 qui s'en va où vont les vieilles lunes,
et pour lui appliquer la ballade des Dames du temps jadtet
comme si la Bêtise Humaine ne s'y était point épanouie,
triomphante et béate, — pour notre plus grande satisfaction
et pour la gloire de M. Buguetr — l'Aristophane de l'Al-
cazar...

Je ne me tournerai pas davantage vers l'aurore nouvelle
pour la saluer à l'avance : timeo Danaos et dona ferentes..-

Mais, puisqu'à chaque fin de décembre, il est d'usage de
chansonner les questions de la veille et du jour, j'entend8
vous montrer de quelle façon s'y prenaient, pour cela,
pères, — il y a juste quarante ans...
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