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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 8.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6768#0034
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AVIS IMPORTANT. — Les sous-
oripié>ixrs à l'Éollpse dont l'abon-
nement expiro le 28 Février sont
priés de le renouveler sans retard,
s'ils ne veulent point subir d'inter-
ruption dans la réception du |o or-
nai.

PRIME DE L'ECLIPSE

Album de la Lime et de l'Eollpse,

contenant cent dessins de Gill. — Beau volume
in-4° à gravures coloriées.
CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à
VÊclipse pourra retirer dans les bureaux de ce
journal la prime ci-dessus annoncée, moyen-
nant trois francs.

Pour les départements, en raison dés frais de port,
le pris de la prime est de six f rancs.

AVIS TRÈS-IMPORTANT

Le volume du Musée universel que l'ËCLIPSE donnait
en prime à ses abmnés est complètement épuisé. Il est donc dé-
sormais impossible de faire droit aux demandes qui pourraient
parvenir pour cette prime.

A PROPOS DE NOTRE DESSIN

Tout semblait avoir été dit à propos de la censure.

Il manquait pourtant à la série des jugements portés
sur cette vénérable institution celui de TAcadémie fran-
çaise. . fém

D'une lettre de M. d'Haussonville, nous apportait gra-
cieusement l'autorisation de publier sa chargé, nous som-
mes heureux de détacher les lignes suivantes :

« Ce petit mot suffira, je pense, pour vous mettre
« en règle avec la censure, une très-désagréable
< personne à laquelle vous devriez bien demander
« la permission de faire sa charge. Vous la doîme-
« rait-elle? »

"Nous avons pensé qu'il était bon, au risque de compro-
mettre un peu M. d'Haussonville, de reproduire ici l'opinion
d'un académicien sur Anastasie.

Beaucoup de personnes croient peut-être encore que tous
ceux qui réclament la liberté de la presse sont gens de la
pire espèce.

Et il ne peut être inutile de constater, lorsque l'occasion
s'en présente, que, sur certains points, nous nous trouvons
d'accord avec des hommes de talent, d'espritet démérite, qui
n'ont pas déboulonné la colonne.

Quant au conseil que veut bien nous donner M. d'Haus-
sonville, de demander à Anastasie l'autorisation de la pour-
traicturer, il est très-original.

Nous y penserons.

L'Éclipsé.

L^V DÉTENTE

Ce qui se passe depuis quelques jours en France, et
même beaucoup plus loin, à Versailles, ne doit étonner
personne.

Cette rage de concessions, ce besoin d'amour, cet accès de
mansuétude qui vient d'éclater comme une nouvelle Cafe-
tière inexplosible.

Tout cela était dans l'air.

Quant à moi, je me l'étais dit bien souvent dans ces mo-
ments de rêverie auxquels nul n'échappe.

Voilà plus de quatre ans que les Français se disputent
comme des chiffonniers; qu'ils se regardent tons de travers,
se mesurent du regard, se menacent... cela ne peut durer.
Notre caractère n tional ne comporte pas une telle ténacité
dans la rancune. Un de ces quatre matins, noiis niions être
pris de ce besoin d'épanchement qui nous est naturel, et
nous nous réveillerons tous dans les bras les uns des autres
sans savoir pourquoi. Après cinquante mois de raideur,
une détente énorme se produira tout d'un coup!...

' ■ lfi*l -

Ce que j'avais prévu — pour ne pas dire désiré — est
arrivé.

La détente s'est produite subitement.

xxX ■

Ça a commencé en Seine-et-Oise, il y a unë quinzaine do
jours environ.

Ils étaient là 750 bons enfants réunis dans une grande
pièce et causant de choses graves sur lesquelles, depuis
quatre ans, ils n'avaient jamais pu s'entendre.

I s / XXX. : '-s'.-

Loin de ^'entendre, ils n'avaient, au contraire, négligé
aucune occasion de se dire des choses fort désagréables.

Chaque fois que la conversation revenait sur ces sujets
graves, chaque fraction des 750 se levait comme un crin et
montrait le poing aux autres en vociférant :

— Des concessions !... jamais !...

Il y avait surtout un groupe assez nombreux qui se dis-
tinguait par sa ténacité.

Il tenait pour la monarchie et .répétait sans cesse aux ré-
publicains :

— Par exemple!... nous!... voter quoi que ce soit qui
ressemble à votre maudite République, nous aimerions
mieux replonger la France dans l'Empire! fît, tenez.,, pour
vous prouver à quel degré nous voua avons en horreur,
nous ne pouvons pas plus que vous sentir l'Empire, n'est-ce
pas?... fîh bien, nous allons travailler pour lui plutôt que
de nous exposer à vous voir profiter des circonstances.

, : xxx / ; "7/-;

Dans l'autre groupe» quoique l'on fût plus sage et plus
calme, on n'était pas moins intraitab o.

— Nous avons des principes, criait-on, des principes avec

lesquels nous ne transigerons jamais avec vous!... Nous1
voulons le suffrage universel dans to'to sa pureté, nous ne
voulons pas de président de la République, ou du moins,
si nous en acceptons un, nous le voulons tout juste aussi
puissant qu'un mannequin de vitrine d'habillements con-
fectionnés... Nous n« voulons pas de sénat, ou du moins,
si nous le tolérons, nous le voulons nommé librement
par tous les électeurs. , lyp,,

XXX

Enfin, de tous côtés, on voulait des choses parfaitement
opposées, des choses qui semblaient ne pouvoir jamais s'ac-
corder.

Et l'on prenait à tâche de s'assurer réciproquement, avec
toute la violence possible, que Ton était bien résolu à ne se
rien céder, jamais... jamais... jamais...

,^;*«?^>^

Il paraissait donc impossible, au point d'aigreur où en
étaient arrivées les choses, qu'elles pussent se dénouer à
l'amiable.

Au contraire* on redoutait plutôt une aggravation de la
situation.

Quand, tout à coup, ce je ne sais quoi, qui souvent sim-
plifie tout au moment où tout paraît inextricable, passa
dans l'air.
, C'était la détente.

^XX ,

• Elle se manifesta violente, irrésistible.
. Les regards pleins d'amour avaient succédé aux éclairs
de prunelles pleines de colère-;

Les poings fermés se rouvraient.

Les mains ouvertes se cherchaient.

. m<x

Chacun cherchait ce qu'il pourrait bien faire qui fût
agréable à son ancien adversaire.

Beaucoup de monarchistes qui jusque là avaient dit à la
République : Jamais!... lui disaient : Au fait.... Pourquoi

pas? '

■ XXX . /7J;r:7

Beaucoup d'irréconciliables, qui s'étaient enveloppés dans
leurs principes sacrés, les senlaient fondre sur eux et pen-
saient :

— Baht... un mauvais arrangement vaut mieux qu'un
bon procès ! Transigeons !...

xx* -'^^B?!i\ ■ ft'SÉ

Bref, cela alla d'un tel train, qu'une heure après la Répu-
blique était reconnue.

Solution pour laquelle personne, quinze jours avant, n'eût
osé parier un sou contre mille francs.

Mais les détentes ont de ces bizarreries.

Au moment où nous écrivons ces lignes, le mouvement
continue et s'accentue avec vigueur.

Quand elles seront sous presse, il sera peut-être dans tout
son éclat.

Et le jour où ce numéro de VÉclipse fera son apparition
dans les kiosques, qui sait!... Nous en serons peut-être arri-
vés à ce point d'oubli, de pardon et de réconciliation géné-
rale où l'on sera obligé de retenir Edouard Lockroy pour
qu'il n'aille pas se briser, en se précipitant fraternellement
dans les... ressorts du général Ghangarnier.

Ce spectacle e?t vraiment imposant.

Tant il est vrai qu'avec un peu de bonne volonté de part
et d'autre, les affaires les plits difficiles peuvent s'arranger.

Maintenant que la glace est rompue, les choses vont plus
vite qu'on ne le voudrait.

C'est do toutes parts une lutte de concessions à outrance.

— Ah! tu me concèdes la République! crie là gauche à la
droite. Eh bien, je te prouverai que je sUI? encore plus con-
ciliant que toi. Tiens... je t'accorde ton sénat.

— C'est comme cela... reprend la droite; tu me cèdes le
Sénat... Eh bun, moi, je vais plus Mn, je te donne le suf-
frage universel pour l'élire.

— Je te dépasserai bien èn complaisance, riposte la
gauche. Je t'accorde l'élection des sénateurs par les Imposés
à 5,000 francs.

— Je ne veux pas être en reste avec toi... Je renonce au
cens... et si tu dis un mot de plus, je te flanque à la figure
la liberté de la presse, le droit de réunion,'et je lève l'état
de siège. jjlÈ^È^- ' '

xxx

Voilà où nous en sommes de la détente.
C'est presque effrayant.

L'autre jour, on a arrêté les derniers républicains au mo-
ment où, dans un élan de tendresse, ils allaient proposer
un article ainsi conçu :

Le sénat est nommé :

Un tiers par le Prince impérial,

Un tiers par le comte de Cûambord,

Un tiers par le comte de Paris,

Et le lendemain, il a fallu retenir M. Dupanloup qui
voulait absolument demander la séparation de l'Eglise et de
l'Etat.

XXX

De ce train-là, il est permis de supposer que nous tou-
chons enfin au terme de nos malheurs.

Tant de bonne volonté de part et d'autre ne peut aboutir
qu'à un« très-prochaine entente qui va arranger bien des
choses.

" ' ' • XXX* »a--jar,i ^njuuift mj

Lorsque deux individus sont séparés par une distance de
vingt pas, et que chacun d'eux part vers l'autre pour en
faire quarante, ça va très-vite.

BBttâêÉSSHW XXXas ji^^i#-|riyijiff-ff
Maintenant, il y a une autre chose qui est excellente et
qui était la conséquence inévitable de ce formidable élan,
c'est que, de la politique ce besoin de racommodement est
en train de passer dans la vie ordinaire.

On signale déjà de nombreux rapprochements qui sem-
blaient depuis longtemps impossibles.

Ainsi, do Villemessant et Tarbë doivent déjeuner ensem-
ble lundi prochain.

Dans leur polémique récente, il y a eu une quinzaine de
torts en tout.

Chacun d'eux veut en reconnaître et en prendre à sa
charge vingt-quatre.

On ne sait vraiment comment se terminera cet assaut de
courtoisie.

XXX

D'un autre côté, il paraît que Paul de Cassagnac a envoyé
un superbe bouquet à Jules Favre.

On parle aussi d'une fusion importante dans la presse :
Veuillot entrerait au XIX" Siècle à la place de Francisque
Sarcey ! qui irait chroniquer à l'Univers.

VlSiÏ ■• ' ' X*X ' "

Je ne vous donne tout cela que sous réserves, bien en-
tendu. L

Mais ce que je puis vous garantir, et qui est un signe
certain de la délente en question, c'est que depuis dix jours
André lull se rend chaque matin au bureau de la censure
des dessins pour signaler à Anastasie les coups de crayon
séditieux qu'elle a pu ne pas apercevoir dans ses croquis.

Il ne peut pas obtenir que la censure lui en refuse un

XXX

AU. êdûtraire !... ■. Vk t •^•w *>«CC**

Le censeur prend le crayon et ajoute lui-même des pe-
tites folichonneries politiques que Gill n'avait point osé
risquer.

LEON BIENVENU

LES REVENANTS

DE LA GALERIE DES TOMBEAUX

SILHOUETTES PARLEMENTAIRES

Onzième groupe.

Dans uhe tragédie d'Alexandre Soumet, le Gladiateur, Li-
gier s'écriait au milieu du cirque, en levant les poings vers
le ciel :

Et, sur trois mille dieux, pas Un pour'l'infortune!

Le vers était beau, et comme, en ee.temps-là, on applau -
dissait les beaux vers, de préférence à là mauvaise musique,
le vers était très-applaudi. 11 me revient souvent à la mé-
moire, dans ce Cirque de,Versailles où. la République est
livrée aux gens delà droite; mais c'est pour plaindre les
gens de la droite, et non leurs martyrs. Je m'étonne tou-
jours que sur tant de cléricaux qui sont des saints et des
anges, il n'y en ait pas un seul puur parler avec éloquence
des intérêts du ciel et de ceux de ia sacristie. Une récente
discussion sur les aumôniers vient de le prouver surabon-
damment.

Que l'éloquence politique fasse défaut à desgentilsh-ômmes
qui ont, durant toute leur existence, plus pratiquélaCharrue
que là tribune, cela se conçoit ; que la logique, la dialecti-
que, la rhétorique, leur soient aussi antipathiques que la
République, je le* comprends.

Mais que les croisés ne sachent pas pousser le cri des croi-
sades ; que ce.s hommes de foi ne trou vent pas dans le foyer
de leur conscience une flamme pour éclairer une discussion,
un éclair pour exciter, pour provoquer l'enthousiasme, un
cri pour soulever leurs partisans et faire tressaillir leurs ad-
versaires : voilà ce qui est particulièrement affligeant pour
le Saint-Esprit, et ce qui pourrait faire dire avec désespoir
à un gladiateur de la politique de combat :

Sur deux cents orateurs, pas un pour l'éloquence!

Mohtalembert, pour tout dire, manque au parti clérical;
il manque également au parti de la libre pensée.

Nous n'avons plus Montalembert, mais nous avons sa
monnaie dans son gendre et'dans son beau-frère. Les deux
sont insuffisants comme quatre.

Le premier,

M. LE VICOMTE DE MEAUX

s'imagine que la haine de la République est le commence-
ment de la sagesse et le secret de l'éloquence. Il semble tou-
jours étonné que ses acrimonies ne lui donnent aucun re-
gain do la gloire de son beau-père ; il s'aperçoit qu'il n'a pas
épousé la fille d'un orateur sous le régime de la commu-
nauté.

M. DE MÉRODE

est le fils d'un pète qui a failli être proclamé roi en Belgl'
que, et le frère d'un combattant belge tué en 1830 et que la
reconnaissance populaire a proclamé un héros. Fort mo-
deste d'ailleurs, malgré les gloires de sa famille, quand il
parut à la chambre des députés en 1846, M. de Mérode so
parait de son titre de comte, qu'il ne met plus aujourd'hui
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