devant son nom. Pourquoi ? Trouye-t-il que l'Assemblée
réPublicaine a déjà trop de nobl s, à défaut d'un excès do
noblesse ? ne veut-il pas être confondu avec les geais qui se
Retient tant de plumes sur la conscience? ressemble-t il à
cet original qui cefusait la croix, au temps où on l'offrait,'
eu répondant par ce vers :
C'est être décoré que de ne l'être pas !
Je ne puis résoudre ce petit problème de modestie. Au
Physique, M. de Mérode, long, dégingandé, les bras bal-
lants, a l'air d'un grand collégien de S7 ans, qui va s'asseoir
a son banc d'écolier.
Ua cependant au besoin une virilité héroïque digne de sa
r»ce, il l'a piouvé au 24 mai. Ce jour-là, il fit contre M.
Thiers ce que son frère le héros fit contre les Hollandais : il
Marcha au pas de charge et sans regarder derrière lui.
Comme il causait près de la porte du Maroc, avec un de ses
amis, dans la matinée de ce jour mémorable.:
— Prenez.gatde ! lui dit celui-ci, vbus jouez gros jeu!
— Bah ! répondit M. de Mérode en agitant un de ses bras,
long comme lYpée de ses pères.
Ce geste voulait dire : « Nous sommes lancés, nous irons
jusqu'au bout I »
Ce fut le plus beau géste et le plus beau mouvement d'é-
loquence de M. de Mérode. Depuis le 24 mai, ses bras s'a-
Sitent encore, mais ne disent pius rien.
m. merveilleux duvignaux .
fcarle autrement que par geste ; avoca: général sous l'empire,
^ns l'âge d'or des parquets, il fut merveilleux d'éloquence et
intarissable de réquisitoires. Son ambition n'est plus si fou-
droyante ; il parle moins haut depuis qu'il fait antichambre
a Frohsdorii', mais le murmure de ses paroles n'est pas plus
charitable, et il sembie en vouloir beaucoup à M. Chesne-
l°ng, dont la mission a fait plus de bruit que la sienne.
m. de montgolfier
ùoit-il être compris parmi les députés immuables de la
droite, ou bien sa montgolfière flotte-t-elle encore au souffle
des courants parlementaires, du centre gauche à la pointe
du centre droit? Je me borne, en ce qui le concerne, à
prendre publiquement acte d'une déclaration faite par lui
dans une réunion privée, le 27 septembre 1871 ; il affirmait
-qu'il appartenait «au groupe de députés du centre gauche
lui estiment que la forme républicaine doit .être mainte-
nue. » Espérons qu'il aura autant que moi le souvenir de
ses paroles.
UN OBSERVATEUR.
Gazette sl la, main
M. Alexandre Dumas fils, — Dumas Père vit toujours
Pour moi, — a bu jusqu'au fond de la coupe le vin du suc-
<*s sans la lie.
Son entrée — vraiment triomphale — à l'Institut de
■^ance et son discours devant « l'illustre » Compagnie ont
été non moins applaudis que ses livres et que ses pièces.
Lo nouvel académicien n'avait pas encore ouvert la bou-
che-, que le public,— enthousiaste de confiance, à l'instar du
fameux marquis de Molière, — criait « bravo ! devant que
les chandelles fussent allumées. »
Et, le lendemain de la représentation, — de la réception,
s'entend, — la presse n'avait pas trop de toutes ces chan-
delles-là pour illuminer sa façade, du rez-de-chaussée aux
Mansardes, en l'honneur du parrain des Marguerite Gau-
tier, du géographe du demi-monde et du préfacier de Manon
lescaitt.
Qu'est-ce que cela prouve, sinon que la popularité de
Alexandre Dumas est, — comme dirait un mathémati-
°ien, — larésultante de son mérite ? Un critique l'a écrit, —
et nous le répétons après lui :
« L'admiration des foules a sa raison d'être. Le son ne
Résonne.pas dans le vide. La tradition païenne qui nous
aPprend qu'un rayon de soleil faisait chanter la statue de
^lemnon est une fable ; mais la vérité contenue dans cette
fable, c'est que la statue de Memnon était un chef-
d'œuvre. »
XX
... Maintenant, vous allez me demander que je vous cite
^n mot de M. Dumas fils ?
Car il n'est pas permis de parler de l'auteur de Diane de
■Lys, du Père prodigue, de l'Ami des Femmes et des Idées de
Madame Aubray sans citer un de ses mots, — authentiques
°u apocryphes.
Vous connaissez la vieille histoire de M. de Bièvre,..
Il déjeunait en société...
A un moment, il s'adresse à son voisin de table :
—- Voulez-vous me passer le sel?
Là-dessus, tous les convives de questionner :
— C'est un calembour, n'est-ce pas ?
XX
Il en est de M. Alexandre Dumas comme de M. de Bièvre.
Ses moindn s réparties naissent mots. A la fin du premier
acte du Demi-monde, Olivier de Jalin, voulant fournir aux
Machinistes un prétexte à baisser le rideau, dit à Hippolyte
■bichon cette simple phrase :
—• Allons dîner.
Je me rappelle avec quels transports et quel délire déc-
lamations les spectateurs saluèrent cette réplique, — la-
quelle eût été seulement accueillie avec appétit chez un
restaurateur.
~ Comme c'est spirituel ! s'exclamait un boursier. ,
— Comme c'est jeune 1 faisait un vieillard.
~- Comme c'est en situation ! s'écriaient en chœur les
s°upeuses de la Maison-d'Or.
XX
. Eh bien, soit, citons un mot de l'historiographe de M. Al-
phonse.
Ce mot m'est garanti — sous bénéfice d'inventaire — par
n des familiers de la petite maison de l'avenue de Villiers.
-M- B..., un habitué de cette maison, a un fils qui lui dé-
pense un argent fou.
» ^ exposait ses doléances à l'écrivain de l'Affaire Clèmen-
j ~~ Ce garçon-là me ruinera... Cependant, j'ai vécu comme
J11 a Paris, dans ma jeunesse, et je n'ai pas coûté à mes
peuts la moitié de ce qu'il me coûte... Et, pourtant, je
ayoue, je passais pour briser les vitres !...
Vjr~ Tout s'explique, répondit Dumas. Il n'y a Plus de
xltres, mon cher. On ne trouve, aujourd'hui,-que des glaces
* casser,
On lit dans les journaux de samedi :
« L'inauguration du monument élevé par sa famille à
Frédéric Soulié, aura lieu aujourd'hui, 20 février, à onze
heures précises, au cimetière de l'Est (Père-Lachaise). »
Soulié mourut, si je ne m'abuse, vers 1848 ou 1849.
En 1866, dans le premier numéro des Nouvelles transfor-
mées en Mousquetaire, Alexandre Dumas père, avec l'élo-
quence du cœar, réclamait « une tombe neuve » pour le
romancier des Mémoires du Diable, de la Confession générale
et du Lion amoureux, — pour le dramaturge de Clotilde, du
Fils du la Folle, du Proscrit, de Diane de Chivry, de l'Ouvrier,
des Étudiants, de Gaétan il Mammone, des Amants de Murcie
et de la Closerie des Genêts.
Ce faisant, Dumas père se souvenait.
Il se souvenait de la puissance de ce talent bizarre, vio-
lent, inégal, emporté, qui sacrifia souvent le style, l'exécu-
tion, le dessin du détail, voire la vraisemblance et la logi-
que, à la charpente, à l'intérêt, à l'originalité, à l'effet
énergique et inattendu, — uiais dont l'œuvre domine,
néanmoins, celle dos Ponson du Terrail et des Dennery de
notre temps comme ceux-ci dominent eux-mêmes les Bou-
labert et les Buguet.
Dumas se souvenait encore de l'âme loyale et généreuse
du compagnon de ses débuts.
Tous ('eux, à leur aurore, avaient écrit une Christine à
Fontainebleau. Celle de Frédéric Soulié fut représentée la
première, à l'Odéon. Elle tomba à plat.
XX
Le lendemain de cette chute, Dumas reçut de Harel, —
alors directeur du second Théâtre-Français, — une lettre
conçue en ces termes :
« Mon cher Dumas, • -
« Que dites-vous de cet e idée de M"? Georges?
< Jouer immédiatement votre Christine sur la même
scène et avec les mêmes acteurs qui ont interprété la
Christine de Soiilié. ,
« Quant aux conditions, c'est vous qui les ferez.
« Ne vous préoccupez pas de l'idée que vous étranglez la
pièce d'un ami. Elle est morte et de la belle mort.
« Votre tout dévoué,
« Harel. »
XX
Dumas appela son domestique, et, au-dessus de l'épître
que je viens de transcrire, il traça ces mots :
« Mon cher Frédéric, lis cette lettre.
« Quel brigand que ton ami Harel !
« A toi.
« Alexandre Dumas. »
Le domestique porta la lettre. Une heure après, il rappor-
tait la réponse.
Au bas de la même lettre Frédéric avait écrit :
« Mon cher Dumas,
« Harel n'est point mon ami, c'est un directeur.
« Harel n'est point un brigand, c'est un spéculateur.
« Je ne ferais pas ce qu'il fait, mais je lui conseillerais de
le faire.
« Ramasse les morceaux de ma Christine, il y en a beau-
coup, je t'en préviens ; jette-les dans la hotte du premier
chiffonnier qui passera, et fais jouer ta pièce.
« Tout à toi.
« F. Soulié. »
XX
Curieuse correspondance dont voici l'épilogue :
Le jour de la répétition générale de la Christine de Du-
mas, celui-ci rencontra Soulié, lequel dirigeait alors une
scierie mécanique dans la banlieue. Soulié l'aborda en lui
disant :
— Je sais qu'il y a une cabale organisée contre ta pièce,
et qu'on doit, demain soir, te secouer d'importance.
— Ah! je m'en doutais bien. »
— Te reste-t-il cinquante parterres?
— Oui.
— Donne-les moi; je viendrai avec tous mes ouvriers, et
nous te soutiendrons cela, sois tranquille.
Dumas donna les billets, — et la pièce fat soutenue, que
dis-je! fut sauvée.
Eh bien, je vous le demande avec l'ilmstre écrivain :
Que pensez-vous de cet homme qui) sifflé trois ou quatre
mois auparavant, dans la même salle et sous le même titre,
demandait cinquante places à son rival pour soutenir une
pièce dont le succès devait d'autant mieux faire ressortir la
chute de la sienne, et de ce rival^qui, à l'instant même, lui
donnait, sans concevoir un seul doute, sans éprouver la
moindre crainte, une massa de billets suffisant à faire tom-
ber la pièce la meilleure, si les billets étaient distribués en
de mauvaises mains ?
Petit bulletin
Décentralisons, mes frères !
On me prie d'annoncer la publication transalpine du Petit
Genevois, journal à un sou, politique, littéraire, et, par-des-
sus tout, libéral.
Cette feuille suisse me paraît non moins bien rédigée que
la plupart des feuilles françaises du même prix et du même
format.
Macte animo, generose puuer! Sic itur... au tirage de la Pe-
tite Presse et du Petit Moniteur.
Calembours de la fin
— Allez-vous à Frascati, quelquefois, par hasard?
— Ma foi non : je n'ai pas mes entrées.
— Vous avez tort de ne pas les demander aux frères
Clerc. Ils sont charmants. Et puis, c'est là que le dernier
des Arban fait rage.
v ' *X , - .. , J., ,
Méry avait parié qu'Autran entrerait à l'Académie. Quand
on vint lui apprendre le résultat de l'élection :
— C'est comme si j'avais gagné à Bade, s'écria-t-il.
— Comment cela?
— Dame! du moment qu'Autrant-wt-quarante!...
XX
On parlait devant Guichardet des femmes célèbres qui
n'ont pas oublié le nom de leur père :
— Mme de Staël (née Necker);
— Mme de Glfardin (née Delphine Gay) ;
i — Mme Louise Colet (née Révoil).
— Vous oubliez, dit-il, — Ducornet (né sans bras).
STAR.
ÉDITION ILLUSTRÉE DE GRAND LUXE
Publiée par la LIBRAIRIE ILLUSTRÉE, à Paris, 18, rue du Croissant
et en vente chez tousxés libraires
à partir du 5 mars
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LA DAME AUX CAMÉLIAS
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Edition illustrée de types dessinés par Gavarni,
de scènes dessinées par A. de Neuville,
d'un portrait de l'auteur et d'un portrait authentique
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La réception de M. A Dumas fils à l'Académie et aa célè-
bre préface de Manon Lescaut donnent un véritable intérêt
d'actualité à la Dame aux Camélias, ce roman toujours jeune,
dont il n'existait pas encore, dans le commercé, d'éd^ion de
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16 pages d'impression, sous enveloppe, avec photographies
par Disdéri.
L'histoire des théâtres, les racontars des coulisses,-les
biographies d'actrices, sont d'un attrait tout puissant sur le
public.
Quand le journal vous apporte, au lendemain d'une re-
présentation, le compte rendu de la pièce en vogue et ra-
conte le prestige exercé par l'actrice en vedette, on est dési-
reux de savoir quels furent les débuts de l'artiste aujour-
d'hui acclamée.
Et ceux qui ont applaudi au succès de l'actrice sont heu-
reux deconserver son portrait.
Sous ce titre donc : Nos Actrices, paraissent les biogra-
graphies des actrices dont les noms ont été consacrés par
de récents succès.
Ont déjà paru :
i. — M110 Rousseil (rôle de l'Idole).
2. — Paola Marié,
(Clairette de la Fille Angot, Fiorella des Brigands, etc.)
3. — Adelina Patti.
Cette semaine paraîtra la biographie de :
4. — Gabrielle Krauss
(Rôle de la Juive, théâtre de l'Opéra.)
Les grands succès sont plus rares en parfumerie qu'on ne
le croit communément, nous parlons de ceux qu'une faveur
coulinue du public et que le lemps consacrent ; aucun pro-
duit, osons-nous dire, n'a eu la vogue croissante et méritée
de la Veloutine.
Les qualités hygiéniques, l'action éminemment salutaire
que son emploi exerce sur la peau, la transparence, la fraî-
cheur naturelle qu'elle donne au teint, tels sont les titres
incontestables qu'elle possède a cette faveur toujours crois-
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vert, offieier d'Académie, fondateur de l'Ecole du volonta-
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a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
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noblesse ? ne veut-il pas être confondu avec les geais qui se
Retient tant de plumes sur la conscience? ressemble-t il à
cet original qui cefusait la croix, au temps où on l'offrait,'
eu répondant par ce vers :
C'est être décoré que de ne l'être pas !
Je ne puis résoudre ce petit problème de modestie. Au
Physique, M. de Mérode, long, dégingandé, les bras bal-
lants, a l'air d'un grand collégien de S7 ans, qui va s'asseoir
a son banc d'écolier.
Ua cependant au besoin une virilité héroïque digne de sa
r»ce, il l'a piouvé au 24 mai. Ce jour-là, il fit contre M.
Thiers ce que son frère le héros fit contre les Hollandais : il
Marcha au pas de charge et sans regarder derrière lui.
Comme il causait près de la porte du Maroc, avec un de ses
amis, dans la matinée de ce jour mémorable.:
— Prenez.gatde ! lui dit celui-ci, vbus jouez gros jeu!
— Bah ! répondit M. de Mérode en agitant un de ses bras,
long comme lYpée de ses pères.
Ce geste voulait dire : « Nous sommes lancés, nous irons
jusqu'au bout I »
Ce fut le plus beau géste et le plus beau mouvement d'é-
loquence de M. de Mérode. Depuis le 24 mai, ses bras s'a-
Sitent encore, mais ne disent pius rien.
m. merveilleux duvignaux .
fcarle autrement que par geste ; avoca: général sous l'empire,
^ns l'âge d'or des parquets, il fut merveilleux d'éloquence et
intarissable de réquisitoires. Son ambition n'est plus si fou-
droyante ; il parle moins haut depuis qu'il fait antichambre
a Frohsdorii', mais le murmure de ses paroles n'est pas plus
charitable, et il sembie en vouloir beaucoup à M. Chesne-
l°ng, dont la mission a fait plus de bruit que la sienne.
m. de montgolfier
ùoit-il être compris parmi les députés immuables de la
droite, ou bien sa montgolfière flotte-t-elle encore au souffle
des courants parlementaires, du centre gauche à la pointe
du centre droit? Je me borne, en ce qui le concerne, à
prendre publiquement acte d'une déclaration faite par lui
dans une réunion privée, le 27 septembre 1871 ; il affirmait
-qu'il appartenait «au groupe de députés du centre gauche
lui estiment que la forme républicaine doit .être mainte-
nue. » Espérons qu'il aura autant que moi le souvenir de
ses paroles.
UN OBSERVATEUR.
Gazette sl la, main
M. Alexandre Dumas fils, — Dumas Père vit toujours
Pour moi, — a bu jusqu'au fond de la coupe le vin du suc-
<*s sans la lie.
Son entrée — vraiment triomphale — à l'Institut de
■^ance et son discours devant « l'illustre » Compagnie ont
été non moins applaudis que ses livres et que ses pièces.
Lo nouvel académicien n'avait pas encore ouvert la bou-
che-, que le public,— enthousiaste de confiance, à l'instar du
fameux marquis de Molière, — criait « bravo ! devant que
les chandelles fussent allumées. »
Et, le lendemain de la représentation, — de la réception,
s'entend, — la presse n'avait pas trop de toutes ces chan-
delles-là pour illuminer sa façade, du rez-de-chaussée aux
Mansardes, en l'honneur du parrain des Marguerite Gau-
tier, du géographe du demi-monde et du préfacier de Manon
lescaitt.
Qu'est-ce que cela prouve, sinon que la popularité de
Alexandre Dumas est, — comme dirait un mathémati-
°ien, — larésultante de son mérite ? Un critique l'a écrit, —
et nous le répétons après lui :
« L'admiration des foules a sa raison d'être. Le son ne
Résonne.pas dans le vide. La tradition païenne qui nous
aPprend qu'un rayon de soleil faisait chanter la statue de
^lemnon est une fable ; mais la vérité contenue dans cette
fable, c'est que la statue de Memnon était un chef-
d'œuvre. »
XX
... Maintenant, vous allez me demander que je vous cite
^n mot de M. Dumas fils ?
Car il n'est pas permis de parler de l'auteur de Diane de
■Lys, du Père prodigue, de l'Ami des Femmes et des Idées de
Madame Aubray sans citer un de ses mots, — authentiques
°u apocryphes.
Vous connaissez la vieille histoire de M. de Bièvre,..
Il déjeunait en société...
A un moment, il s'adresse à son voisin de table :
—- Voulez-vous me passer le sel?
Là-dessus, tous les convives de questionner :
— C'est un calembour, n'est-ce pas ?
XX
Il en est de M. Alexandre Dumas comme de M. de Bièvre.
Ses moindn s réparties naissent mots. A la fin du premier
acte du Demi-monde, Olivier de Jalin, voulant fournir aux
Machinistes un prétexte à baisser le rideau, dit à Hippolyte
■bichon cette simple phrase :
—• Allons dîner.
Je me rappelle avec quels transports et quel délire déc-
lamations les spectateurs saluèrent cette réplique, — la-
quelle eût été seulement accueillie avec appétit chez un
restaurateur.
~ Comme c'est spirituel ! s'exclamait un boursier. ,
— Comme c'est jeune 1 faisait un vieillard.
~- Comme c'est en situation ! s'écriaient en chœur les
s°upeuses de la Maison-d'Or.
XX
. Eh bien, soit, citons un mot de l'historiographe de M. Al-
phonse.
Ce mot m'est garanti — sous bénéfice d'inventaire — par
n des familiers de la petite maison de l'avenue de Villiers.
-M- B..., un habitué de cette maison, a un fils qui lui dé-
pense un argent fou.
» ^ exposait ses doléances à l'écrivain de l'Affaire Clèmen-
j ~~ Ce garçon-là me ruinera... Cependant, j'ai vécu comme
J11 a Paris, dans ma jeunesse, et je n'ai pas coûté à mes
peuts la moitié de ce qu'il me coûte... Et, pourtant, je
ayoue, je passais pour briser les vitres !...
Vjr~ Tout s'explique, répondit Dumas. Il n'y a Plus de
xltres, mon cher. On ne trouve, aujourd'hui,-que des glaces
* casser,
On lit dans les journaux de samedi :
« L'inauguration du monument élevé par sa famille à
Frédéric Soulié, aura lieu aujourd'hui, 20 février, à onze
heures précises, au cimetière de l'Est (Père-Lachaise). »
Soulié mourut, si je ne m'abuse, vers 1848 ou 1849.
En 1866, dans le premier numéro des Nouvelles transfor-
mées en Mousquetaire, Alexandre Dumas père, avec l'élo-
quence du cœar, réclamait « une tombe neuve » pour le
romancier des Mémoires du Diable, de la Confession générale
et du Lion amoureux, — pour le dramaturge de Clotilde, du
Fils du la Folle, du Proscrit, de Diane de Chivry, de l'Ouvrier,
des Étudiants, de Gaétan il Mammone, des Amants de Murcie
et de la Closerie des Genêts.
Ce faisant, Dumas père se souvenait.
Il se souvenait de la puissance de ce talent bizarre, vio-
lent, inégal, emporté, qui sacrifia souvent le style, l'exécu-
tion, le dessin du détail, voire la vraisemblance et la logi-
que, à la charpente, à l'intérêt, à l'originalité, à l'effet
énergique et inattendu, — uiais dont l'œuvre domine,
néanmoins, celle dos Ponson du Terrail et des Dennery de
notre temps comme ceux-ci dominent eux-mêmes les Bou-
labert et les Buguet.
Dumas se souvenait encore de l'âme loyale et généreuse
du compagnon de ses débuts.
Tous ('eux, à leur aurore, avaient écrit une Christine à
Fontainebleau. Celle de Frédéric Soulié fut représentée la
première, à l'Odéon. Elle tomba à plat.
XX
Le lendemain de cette chute, Dumas reçut de Harel, —
alors directeur du second Théâtre-Français, — une lettre
conçue en ces termes :
« Mon cher Dumas, • -
« Que dites-vous de cet e idée de M"? Georges?
< Jouer immédiatement votre Christine sur la même
scène et avec les mêmes acteurs qui ont interprété la
Christine de Soiilié. ,
« Quant aux conditions, c'est vous qui les ferez.
« Ne vous préoccupez pas de l'idée que vous étranglez la
pièce d'un ami. Elle est morte et de la belle mort.
« Votre tout dévoué,
« Harel. »
XX
Dumas appela son domestique, et, au-dessus de l'épître
que je viens de transcrire, il traça ces mots :
« Mon cher Frédéric, lis cette lettre.
« Quel brigand que ton ami Harel !
« A toi.
« Alexandre Dumas. »
Le domestique porta la lettre. Une heure après, il rappor-
tait la réponse.
Au bas de la même lettre Frédéric avait écrit :
« Mon cher Dumas,
« Harel n'est point mon ami, c'est un directeur.
« Harel n'est point un brigand, c'est un spéculateur.
« Je ne ferais pas ce qu'il fait, mais je lui conseillerais de
le faire.
« Ramasse les morceaux de ma Christine, il y en a beau-
coup, je t'en préviens ; jette-les dans la hotte du premier
chiffonnier qui passera, et fais jouer ta pièce.
« Tout à toi.
« F. Soulié. »
XX
Curieuse correspondance dont voici l'épilogue :
Le jour de la répétition générale de la Christine de Du-
mas, celui-ci rencontra Soulié, lequel dirigeait alors une
scierie mécanique dans la banlieue. Soulié l'aborda en lui
disant :
— Je sais qu'il y a une cabale organisée contre ta pièce,
et qu'on doit, demain soir, te secouer d'importance.
— Ah! je m'en doutais bien. »
— Te reste-t-il cinquante parterres?
— Oui.
— Donne-les moi; je viendrai avec tous mes ouvriers, et
nous te soutiendrons cela, sois tranquille.
Dumas donna les billets, — et la pièce fat soutenue, que
dis-je! fut sauvée.
Eh bien, je vous le demande avec l'ilmstre écrivain :
Que pensez-vous de cet homme qui) sifflé trois ou quatre
mois auparavant, dans la même salle et sous le même titre,
demandait cinquante places à son rival pour soutenir une
pièce dont le succès devait d'autant mieux faire ressortir la
chute de la sienne, et de ce rival^qui, à l'instant même, lui
donnait, sans concevoir un seul doute, sans éprouver la
moindre crainte, une massa de billets suffisant à faire tom-
ber la pièce la meilleure, si les billets étaient distribués en
de mauvaises mains ?
Petit bulletin
Décentralisons, mes frères !
On me prie d'annoncer la publication transalpine du Petit
Genevois, journal à un sou, politique, littéraire, et, par-des-
sus tout, libéral.
Cette feuille suisse me paraît non moins bien rédigée que
la plupart des feuilles françaises du même prix et du même
format.
Macte animo, generose puuer! Sic itur... au tirage de la Pe-
tite Presse et du Petit Moniteur.
Calembours de la fin
— Allez-vous à Frascati, quelquefois, par hasard?
— Ma foi non : je n'ai pas mes entrées.
— Vous avez tort de ne pas les demander aux frères
Clerc. Ils sont charmants. Et puis, c'est là que le dernier
des Arban fait rage.
v ' *X , - .. , J., ,
Méry avait parié qu'Autran entrerait à l'Académie. Quand
on vint lui apprendre le résultat de l'élection :
— C'est comme si j'avais gagné à Bade, s'écria-t-il.
— Comment cela?
— Dame! du moment qu'Autrant-wt-quarante!...
XX
On parlait devant Guichardet des femmes célèbres qui
n'ont pas oublié le nom de leur père :
— Mme de Staël (née Necker);
— Mme de Glfardin (née Delphine Gay) ;
i — Mme Louise Colet (née Révoil).
— Vous oubliez, dit-il, — Ducornet (né sans bras).
STAR.
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Publiée par la LIBRAIRIE ILLUSTRÉE, à Paris, 18, rue du Croissant
et en vente chez tousxés libraires
à partir du 5 mars
«O CENTIMES LA LIVRAISON. - 50 CENTIMES LA SÉRIE.
LA DAME AUX CAMÉLIAS
»»ar ALEXANDRE HUMAS Fil«
( de l'Académie française )
PRÉCÉDÉE D'UNE PRÉFACE DE
.Taies JAIVIX
( de l'Académie française )
Edition illustrée de types dessinés par Gavarni,
de scènes dessinées par A. de Neuville,
d'un portrait de l'auteur et d'un portrait authentique
de Marie Duplessis, la véritable héroïne.
La réception de M. A Dumas fils à l'Académie et aa célè-
bre préface de Manon Lescaut donnent un véritable intérêt
d'actualité à la Dame aux Camélias, ce roman toujours jeune,
dont il n'existait pas encore, dans le commercé, d'éd^ion de
luxe illustrée. .
Demandez partout chez tous les libraires : la Grammaire
française, élémentaire, stomachique st digestive, par A.
Humbert. — Prix : 10 centtmes.
PETITE G A Z E TJT E
Chez tous les libraires et papetiers, et chez l'éditeur, 10,
rue Taitbout :
NOS ACTRICES, par A. Saint-Léger
16 pages d'impression, sous enveloppe, avec photographies
par Disdéri.
L'histoire des théâtres, les racontars des coulisses,-les
biographies d'actrices, sont d'un attrait tout puissant sur le
public.
Quand le journal vous apporte, au lendemain d'une re-
présentation, le compte rendu de la pièce en vogue et ra-
conte le prestige exercé par l'actrice en vedette, on est dési-
reux de savoir quels furent les débuts de l'artiste aujour-
d'hui acclamée.
Et ceux qui ont applaudi au succès de l'actrice sont heu-
reux deconserver son portrait.
Sous ce titre donc : Nos Actrices, paraissent les biogra-
graphies des actrices dont les noms ont été consacrés par
de récents succès.
Ont déjà paru :
i. — M110 Rousseil (rôle de l'Idole).
2. — Paola Marié,
(Clairette de la Fille Angot, Fiorella des Brigands, etc.)
3. — Adelina Patti.
Cette semaine paraîtra la biographie de :
4. — Gabrielle Krauss
(Rôle de la Juive, théâtre de l'Opéra.)
Les grands succès sont plus rares en parfumerie qu'on ne
le croit communément, nous parlons de ceux qu'une faveur
coulinue du public et que le lemps consacrent ; aucun pro-
duit, osons-nous dire, n'a eu la vogue croissante et méritée
de la Veloutine.
Les qualités hygiéniques, l'action éminemment salutaire
que son emploi exerce sur la peau, la transparence, la fraî-
cheur naturelle qu'elle donne au teint, tels sont les titres
incontestables qu'elle possède a cette faveur toujours crois-
sante.
VOLONTARIAT
cours spéciaux complets
Résultats : 1872 — 115 candidats admis sur 11»
— 1873 — 139 —• 140
— 1874—*©1 — SOO
S'adresser au directeur du Comptoir-Ec,ole, M. Jules Re-
vert, offieier d'Académie, fondateur de l'Ecole du volonta-
riat, etc., etc.
Rue du Faubourg-Saint-Martin, 118 (boulevard Magenta),
Paris.
VALENTINO. — Les Fêtes de Minuit du Mercredi sont
privilégiées; le jour est parfaitement choisi; nous en féli-
citons l'administration.
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Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1^73
10 années de succès
mm* sarah félix prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
îées, sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
contrefaçons déloyales et nuisibles, Mmo Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrustée sur les deux côtés.
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Le Gérant: le révérend.
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