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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 8.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6768#0107
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L'ÊCLIPS S

Mauvaise foi avec vos ennemis, de désertions, de reculades,
de concessions?
Rien, absolument rien.

^ous disparaîtrez, vous et votre infortunée protégée, sans
qu'une parole ait retenti par-dessus les murs de votre assem-
sans qu'une protestation ardente ait éclaté sur laFrance
et semé dans les âmes un germe pour l'avenir.
_ Tout sera englouti pour longtemps avec vous, vos rêvé-
es inutiles, votre renom, et la République par-dessus le
marché.

XXX

Plus tard, les générations de l'avenir feuilletteront les an-
laies de vos quatre années de parlementarisme tranquille et
y chercheront en vain un de ces é lairs qui sont des points
de repère pour les hommes de foi, même à des siècles de
distance. \

Qu'y trouveronc-ils ?

Ils y trouveront que les républicains de 1873 ont été très-
habiles, qu'ils ont tout accepté, tout subi, tout enduré pour
sauver la République, et que la République en est morte.

*v': '•• * }<xx ' ' .. ;

Les « •pontifes », les « bonzes », comme vous les appelez, ne
comprennent pas la chose ainsi.

Ils voient, ils senteut que la chose leur échappe.

Ils ne sont dupes d'aucunes des conversions de monar-
chistes qui vous arrachent, à vous, des larmes d'attendris-
sement.

Ils savent que les alliances qui ne sont pas basées sur la
■ bonne foi et sur une communauté d'intérêts, ne produisent
îue des fruits bâtards et funestes.

Ils voient, au bout de ces interminables compromis, de
Ces éternelles transactions, le naufrage inévitable de la Ré-
Publique.

Et comme les gens qui se sentent sur le point de sombrer,
ils écrivent à la hâte quelques mots d'adieux, les placent
dans une bouteille vide, et lancent la bouteille à là mer,
espérant qu'un heureux hasard l'amènera à leurs amis.

XXX

Eux seuls, entendez-vous bien, messieurs les républicains
de « l'école pratique », eux seuls sauvent la situation.

Si la République doit encore périr cette fois entre vos
mains, eux du moins auront parlé pour la France, pour
l'histoire.

Et ce que répète l'histoire se retrouve toujours.
Ce n'est qu'une question de temps.

XXX

Quant à moi, qui m'honore de ne pas appartenir aux ré-
publicains de « l'école pratique », je crois que deux hommes
qui défendent les principes républicains dans toute leur
intégrité, quelque faible que puisse paraître leur voix
auprès des clameurs satisfaites de la foule, font plus pour
le triomphe futur de leur cause que tous les transi-
Séants pratiques du monde, fussent-ils soixante millions.
XXX

Et j'estime que dans un temps assez troublé pour que des
Républicains puissent tirer honneur d'être des « roublards »,
ÎUelqiiiS « apôtres » ne font pas mal dans le paysage.
X<X

Dans mille ans et plus, les paroles de Danton n'auront
pas vieilli, et les articles camoleux et difformes de la consti-
1 tutioQ Wallon paraîtront bi«n ratatinés.

LÉON BIENVENU.

Gazette à la main.

Adrien Boïeldieu

Un autre Normand qui ne ressemblait guère à son compa-
cta Tour.iude, c'était cet immortel Adrien Boïeldiej dont
^Ouen vient de célébrer le centenaire à grand renfort de
patates, de pétards, de banquets et de discours.

Cet illustre compositeur était la bonhomie faite homme,
?t à cette bonhomie il joig -ait une modestie te.le que son
lrumense talent paraissait s'en doubler encore.

Jamais il ne se montrait satisfait de ses œuvres: c'est ainsi
lue la Dame blanche lui coûta sept ans, — oui, sept ans, —
de tâtonnements, d'inquiétudes et de retouché), — le tout
au déstspoir navrant et malgré les supplications constantes
du directeur de Feydeau, lequel, ayant entendu parler de

la partition, la réclamait avec instances. Le maestro fut
inexorable :

Tant que je ne serai pas content de ma fille, je ne vous la
donnerai pt;s, répondit-il, avec une apparence de plaisante-
rie qui dissimulait une résolution inébranlable.

XX

Pour fuir les importunités, il se sauva à la campagne où
il s'enferma à triple verrous, ne voulant voir ni entendre
personne, — pas même sa servante, qui avait l'ordre de le
servir quand il avait le dos tourné.

Ce fut dans cette solitude absolue qu'il écrivit les délicieux
couplets du Rouet, — Pauvre dame Marguerite, — qui sont
peut-être le chtf-d'œuve de son chef-d'œuvre. Quelqu'un
lui demandant, à cette époque :

— Maître, ê r s-vous content, cette fois?

— Si content que, dans mou tes ament, j'exprimerai la
volonté formelle que ces couplets soient joués à mon enter-
rement.

XX

Il le fit, en effet, et on se rendit à ses désirs. Un témoin
oculaire des funérailles du maestro raconte à ce sujet :

« Ce qui mit en larmes toute cette foule suivant le convoi
de notre grand compositeur et accompagnant le corps jus-
qu'au trou ouvert pour l'engloutir, ce furent ces doux et
simples couplets du rouet d« Dame Marguerite, joués par les
cuivres en lamentation! L'effet en fut pénétrant, puissant,
et il n'est personne qui, ayant assisté à cette épreuve, ne
s'en souvienne toujours. »

Poésies fugitives

Jean Marly était un ouvrier du département de la Saône,
digne disciple de maître Adam. En août 1832, il adressa au
Président, à l'occasion de sa fête, la supplique suivante :

Prince, votre fidèle sujet

Dana la plus complète débine i

Et le ventre creux, s'imagine

De vous présenter ce placet,

Bien franc, mais très-mal mis au net.

En deux mots voici mon affaire :

Un créancier atrabilaire

.Me tourmente et veut de l'argent ;

Or, franchement, mon président,

Je n'en ai pas ; que vais-je l'aire ?

11 me menace du recor,

Et tout cela pour un peu d'or;

Je voudrais que le diable emporte

Lui, l'huissier, toute la cohorte

Qui rend mon cœur glacé d'effroi.

Prince, en ce jour, secourez-moi,

Videz un peu votre, sacoche,

Et que votre humble serviteur, •

Qui porte vos traits dans son cœur,

En possède aussi daus sa poche.

Quel fut le sort de celte pétition ?....
Le Président passa à l'ordre du jour.

XX

sur l'album d'une jolie femme.
J'aimerais mieux, — franchement, —

Et sans chercher noise,
Coucher chez Méry-Laurcnt

Qu'à Méry-sur-Oise.

Petit bulletin des théâtres.

L'Ilote o joyeusement réussi aux Français. Rien n'est
plus charmant que cette comédie-miniature de deux poët-s :
Paul Aiène et Charles Monselet. C'est un gracieux camée,
sculpté dans l'onyx par deux ciseaux ingénieux, et que
Thalie pourrait porter en bracelet ou sur l'épaule pour fixer
le pli de sa tunique flottante.

L'autre soir, au café, on causait de l'Ilote et quelqu'un
prétendait que M. de Cupidon faisait plus de cas d'un bon
dîner que de tous les traits d'esprit étincelants et de
toutes les rimes neuves et originales de sa pièce. L'écri-
vain des Sensations d'un Juré, M, -Babou, se récria :

— Monselet, un gourmet!.... Vous plaisantez!.... Il
voudrait bien nous le persuader; mais, au fond, ce n'est
qu'un fabricant de produits chimiques l,,. •

XX

Au Vaudeville, — la pluie aidant, — on refuSe du monde
avec le Procès Veauradieux.

Le Procès Veauradieux tst de la famille du Chapeau de paille
d'Italie. Les farces exorbitantes ne se racontent pas. On rit
en les écoutant, on tït en y soi géant, on rit encore, on rit
toujours, — et c'est une si douce chose que de se débra-
guetter le ventre d'hilarité en ce temps maussade d'averses,
de politique, d'inondations dans le Midi et de fêtes de bien-
faisance à l'hôtel d'Aquila !...

A Mabille.

Premier monsieur. — Tiens! une grue qui fume!...
Deuxième monsieur. — C'est probablement une grue
à vapeur.

STAR

--- -, --- -j — i--

i avenir nous garde? La France pouvait périr dans sa der-
uière épreuve ; elle a survécu ; la moribonde est convales-
cente et le petit, bonhomme de Soldat vit encore.

« Il est au camp maintenant ou à la caserne, et il étudie,
il s'applique, il travaille, il sait que le service obligatoire
doit faire de la nation fout entière une armée, et il veut être
•ligne et capable de défendre son foyer, son coin de terre
Qa'ale. 11 faut le voir à Villeneuve-l'Etang ou à Satory,
alerte dans la petite guerre, discipliné dans les rangs, tou-
jours content d ms les parties de boules ou de caites. Il faut
l'écouter, tandis qu'étendu, le ventre sur l'herbe, en été,
Jl appelle l'un aurès l'autre les numéros du loto. Les vieux
Souvenirs des campagnes de la République se retrouvent
^ns les épjthètes traditionnelles accordées à chaque numéro:
^l'ente (dans le Tijrol), ou: quinze... erlick dans une guérite.
Q«s souvenirs, on les rencontre d'ailleurs encoie dans la
chanson que chante le gagnant du jeu de cartes en frappant
Sl|r le bout du nez de celui qui a perdu. Cette méthode a
Remplacé la drogue du temps des soldats de Charles. Cnaque
Mesure du couplet est scandée par une chiquenaude, et le
Patient demeure tranquille,i immobilisé et ennuyé, tandis
lue son vainqueur chante :

Il n'y a plus de guerre,
Tous les rois sont morts,

Larirette.
Il n'y a qu'en Angleterre
Qu'en existe encorl

« Évidemment, ce couplet date de l'ère républicaine où,
c°uime dit Bérunger, les habits bleus « bousculaient tous les
rois. »

« H faut aussi entendre le Soldat écouter,à la chambrée ou

dans le baraquement du camp, les aventures du sergent La
Ramée. C'est l'odyssée du iroupier, cette vieille légende qui
date des guerres des Flandres. La Ramée, c'est le rêve, la
poésie, la tristesse et la joie rabelaisienne de l'état militaire.
Souvent, le conteur qui conie ces aventures s'interrompt
pour savoir si on l'écoute : « Cric! crac! » dit-il, comme un
romancier écrirait : « La suite au prochain numéro. » Et la
chambrée répond : « Cuiller à pot! — Sous-pied de guêtre! —
Le sergent-major au prit !—Le fourrier l'a mangé! (le, prêt).
Et le conteur continue.

« Et,pendant que Paris s'amuse, va au théâtre.au bal,au
café, au cabaret, il y a, de la sorte, des milliers de braves
gens campés dans H boue, en hiver, par le froid, par la
neige, et qui travaillent, l'arme au bf.asi pour la défense de
la patrie. Ils ont des mères, des sœurs, des amours, eux
aussi ; mais, pour le moment, leur mère et leur passion uni-
que, ce doit être la France. C'est à elle qu'ils doivent tout
leur temps, tous leurs efforts, tout leur courage, tout leur
sang. Ces pauvres pantalons rouges ! ils sont là debout,
comme des gardiens de notre sécurité violée et de nos fron-
tières enfoncées. U f.,ut les honorer et les saluer, ces enfants
du peuple, ces travailleurs qui donnent à la collectivité na-
tionale, non-seulement leurs muscles, leur sueur, mais leur
sang. »

Cela dit, le lieutenant boucla son ceinturon, mit son képi
sur sa tête, et, sous la pluie, courut où l'appeiait meure de
l'appel. A cette heure même, le rideau se levait, aux Folies-
Marigny, sur une opérett; nouvelle, l(l Moule amoureuse, et
les «francs-fi eurs» de 1870 s'y rendaient, empressés, cravatés
de blanc, gantés de frais, eux qui avaient passé leur hiver
de 70-71 à Bruxelles, tandis que le lieutenant se mordait les
poings à Mayence, captif, et que le Soldait tombait à Arte-
nay, au Mans ou au Bourget.

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dms la salle du Cirque des Champs-Elysées. Voici le pro-
gramme définitif de cettesolennité artistique et industrielle:
Les portes ouvriront à midi et demi ; a une heure pré-
cise, réunion de la commission supérieure, des membres
du jury et des commissaires de j'Exposition. — Discours
d'inauguration. — Orchestre et chœurs. — Lecture par
M. Taillade, artiste du iheâ re de la Porte Saint-Martin, de
la pièce de vers: la navigation, ayant obtenu le prix au
concours. — Execution de la Cantate avec orchestre, soli et
chœurs, paroles de M. Fabien Boitai, musique de M Adrien
Boïeldieu. — A trois heures, ouverture- ofllcieilede l'Ex-
position internationale, au palais de l'Industrie. — Visite
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