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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 8.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6768#0122
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Prime extraordinaire et gratuite de l'Eclipsé

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DONNÉE A TOCS LES SOlYEAl'X ABOYÉS D'UN AN OU AUX ABONNÉS ACTUELS QUI RENOUVELLERONT LEUR ABONNEMENT D'UN AN PAR ANTICIPATION

L'ÉCLIPSÉ vient d'acquérir le droit d'offrir en prime à ses abonnés la publication à succès du moment: Y édition illustrée de LA FI LLE
DE MADAME ANGOT, charmant volume grandin-8°, de grand luxe, à couverture coloriée, contenant, en dehors du texte complet de la pièce
de MM. SIRAUDIN, CLAIRVILLE & KONING, la musique des principaux airs de CHARLES LECOCQ, les costumes coloriés dessinés par
GRÉYIN, des vignettes dessinées par P. HADOL, les portraits des auteurs et des créateurs des rôles, et une notice
par JULES CLARETIE.

Toute personne qui prendra un abonnement d'un an ou qui renouvellera, par anticipation, son abonnement, également pour un an, aura le droit de
retirer gratuitement dans les bureaux de VÉclipse un exemplaire de l'édition illustrée de la FILLE DE MADAME ANGOT. — Les abonnés des départements
qui désireront recevoir le volume à domicile devront envoyer 8 fr. 60 c, représentant le prix de l'abonnement et les frais dé port de la prime.

historique sur la pièce,

LA NATATION NORMALE

Profitant — sinon des grandes chaleurs — du moins de
l'époque à laquelle elles devraient venir, une société de na-
geurs pratiques vient d'ouvrir un cours de natation dont le
besoin se faisait vivement sentir.

XXX

Ces hardis novateurs partent de ce principe que, jusqu'ici,
on a commis une grossière erreur en apprenant à nager sans
aucun vêtement.

h XXX

Cette étude — disent-ils — et ils nous semblent avoir
mille fois raison, ne peut servir à rien.

Neuf fois sur dix, quand l'on tombe a l'eau en se rendant
le dimanche par le bateau à vapeur chez un oncle qui de-
meure à St-Cloud, on est vêtu autrement qu'en ^simple
caleyon de bain.

XXX

Et comme l'on n'a que très-rarement, en glissant dans la
Seine pour s'être trop approché du bord, le temps de retirer
ses vêtements et de les étendre sur la berge, i\ est indispen-
sable de savoir nager et même plonger en toilette de ville.

XXX

La société en question a donc cru utile de créer aux na-
geurs de grandes difficultés, afin de les aguerrir contre bien
des dangers auxquels ils peuvent être exposés pendant le
cours de leur exercice.

XXX

Une première séance doit avoir lieu dimanche prochain,
d" août, à Paris.

Nous devons à l'obligeance du secrétaire de la société
communication de la liste des épreuves auxquelles seront
soumis lts concurrents.

Nous nous empressons, bien entendu, de le publier.

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UNION DES NAGEURS PRATIQUES

Concours public du dimanche, l" août mis
Programme Un concours

PREMIÈRE JOUTE
Les concurrents, au nombre de quarante-huit, partiront
en fiacre à quatre places et à fond de train de la place de
l'Hôtel-de-Ville.

XXX

Les douze fiacres, contenant chacun quatre lutteurs, tra-
verseront la place à toute vitesse ;
Us franchiront les quais ;
Escaladeront le parapet,
Et se précipiteront au plus fort du courant.

XXX

Celui des lutteurs qui, le premier, sera parvenu à ouvrir
la portière au fond de l'eau et abordera sain et sauf près de
la tribune des récompenses sera embrassé par Francisque
Sarcey et recevra un gilet de flanelle d'honneur des mains
du capitaine Boyton, président honoraire de la société
Y Union des nageurs pratiques.

Les vaincus qui no reparaîtront pas à la surface seront
considérés comme des canards, préférant rester au fond de
la Seine pour y cacher leur honte et leur déshonneur.

XXX

DEUXIÈME JOUTE

A un signal donné, trente-deux lutteurs piqueront une
tête au milieu du fleuve.

XXX

Aussitôt qu'ils auront disparu, on rabattra sur eux un
grand châssis vitré qui tiendra toute la largeur de la Seine
et simulera une couche de glace.

XXX

Un vide de trente centimètres carrés sera néanmoins mé-
nagé au milieu du châssis.\
Et les lutteurs devront le chercher pour sortir de l'eau.

XXX

Ceux qui seront assez adroits pour le treuver gagneront
une timbale.

Les autres seront inhumés aux frais de l'Union des nageurs
pratiques,

TROISIÈME JOUTE

Cette joute est établie pour familiariser les baigneurs
avec les herbes sous-marines.

Un membre du jury, Louis Ulbach, vêtu d'un appareil à
plongeur, se tiendra au fond de l'eau.

XXX

Douze lutteurs se jetteront nusdans le fleuve et, lorsqu'ils
seront à sa portée, il leur attachera à chacun le pied droit
avec une petite corde à laquelle il fera un nœud très-com-
pliqué.

Il fixera ensuite l'extrémité de cette corde dans la vase
au moyen d'un pieu.

XXX

Le jouteur qui, le premier, aura dénoué sa ficelle et sera
revenu à la surface recevra un couvert d'argent.

XXX, /
Ceux qui mettront trop de temps à trouver le moyen de
débrouiller leur nœud, pourront se faire apporter à manger
et des cigares.

XXX
QUATRIÈME JOUTE
dite : joute de digestion

On sait que celui qui se jette à l'eau après son repas, est
souvent étouffé par le saisissement.

C'est un travers do l'humanité contre lequel il est urgent
de réagir.

XXX

A cet effet, quinze baigneurs seront gavés de plum-pud-
ding au gras et de morue salée.
On les jettera à l'eau dix minutes après leur repas.

XXX

Ceux qui réchapperont recevront, comme récompense,
une médaille qu'ils pourront porter sur la poitrine à tous
les concours où ils paraîtront en caleçon de bain.

XXX

De plus, leur repas sera payé par la Société.
Pour' le,s autres, le déjeuner dont ils auront fait un si
mauvais usage sera à la charge de leurs ayants-droit.

XXX

CINQUIÈME JOUTE

Cette cinquième et dernière lutte reçoit le nom de :

joute matrimoniale

Huit; lutteurs mariés seront jetés à l'eau avec leurs
femmes.

XXX

Ceux qui reparaîtront n'ayant pu laisser leur moitié au
fond, recevront, à titre de compensation, une montre en
argent.

XXX'

Ceux qui reviendront seuls no recevront rien, comme
ayant été lés mieux partagés par le sort.

Pour copie conforme :
LÉON BIENVENU.

LA PAGE...

— Quelle page ?

— Ah ! vous la connaissez fort bien, madame !

— Moi!

— Vous.

— Sérieusement, monsieur, et j'ai l'honneur de vous le
demander une seconde fois : quelle page ?

— Quelle page?.., eh! parbleu, madame, ce n'est ni la
trentième ni la centième du roman que vous teniez tout à
l'heure ; mais c'est une page, une certaine page, une page
délicieuse dont le parfum trop enivrant, peut-être, vous a
forcée d'interrompre la leciure... une page unique qui
semble être écrite en traits de feu... une page qui vous a
fait rougir, pâlir... une page enfin que vous avez quittée,
presque à regret, le cœur rempli jusqu'aux bords d'un
trouble d'une douceur ineffable...

— Combien vous donne-t-on, ô Sphinx de lettres! pour
proposer des énigmes aux lecteurs passants?

— Je ne reçois pas un réal, dame irascible et charmante ;
et, si vous daignez me le permettre, je vous ferai remarquer
que je n'ai point en ce moment l'inappréciable avantage de
vous parler en logogriphe; la modeste définition de cette fa-
meuse page, présentée ci-dessus, est d'nne telle exactitude
que la couleur de votre teint lutte en ce moment, et avec
avantage, avec le rouge du corail de vos pendants d'oreilles.

— Monsieur 1

—• Eh ! madame !... vous me faites donc enfin l'honneur
de me comprendre... Vous savez ôonc maintenant quelle

est cette page; celte page quittée et reprise, maintes fois,
avec une émotion sincère ; cette page qui rend frémissante,
vibrante la femme la plus ingratement constituée ; cette page
qui s'infiltre brûlai-te dans les tissus les plus serrés du
cœur; cette page qui fait bondir l'âme de l'endroit où elle
se cache ; cette page qui semble se poser sur les lèvres comme
un ardent baiser ; cette page...

— Ma foi, monsieur, je ne me poserai pas plus longtemps
en Œdipe ; j'avoue, à ma grande honte, que ma perspicacité
a le sort du vieux Tobie ou de feu Bélisaire... Si vous vov-
liez être assez bon pour me faire l'aumône d'une explication,
je vous en serais temporairement reconnaissante.

— Mires habet et...

— Vous dites, monsieur ?

— Je dis, madame, qu'entendre est obéira en France
comme en Turquie; et puisque vous l'exigez absolument, je
vais m'empresser de vous donner cette explication, bien
inutile entre nous. — Or, voici, mot à mot, la traduction
des deux syllabes formant le mot — page —inscrit sur le
listel, le fronton, l'exergue de cet article; suivez-moi,
madame :

Ce matin il faisait du brouillard, le parc était glissant, la
promenade impossible ; d'autre part, votre amie la migraine
avait bien voulu vous faire une visite, et c'était là, j'en con-
viens, une somme de motifs très-respectables pour rester
chez soi.

Et c'est ce que vous avez fait.

Après quelques reproches, par votre femme de chambre
reçus convenablement, après le départ de monsieur votre
mari pour la forêt de la Bourse, vous avez passé une robe
du matin qui, semblable à l'idylle de Boileau, « éclate sans
pompe » et, vous étant accommodée dans votre fauteuil, la
robe un peu levée au nez du feu, vous avez pris le roman
incoupé. . ^ '

Tout en comparant, sans coquetterie, l'ivoire du couteau
î papier avec la blancheur de vos mains, vous avez exécuté
l'effrayant travail du coupage.

Cet exploit d'Hercule fait, vous vous êtes mise à lire.

[ci je ne soulèverai pas le voile malicieux dont je me plais
A couvrir le nom de votre auteur favori, l'heureux drôle ;
"mais j'affirme qu'il est digne de fatiguer d'aussi jolis yeux.
— Mon Dieu, que je deviens fade !

Vous avez donc commencé votre lecture, et les pages ont
suivi les pages.

Vainement la pendule a sonné plusieurs fois , vainement
le feu a diminué d'intensité, vainement la bonne est entrée
pour vous apporter une lettre, de votre meilleure amie, j'en
suis sûr; vous n'avez pas levé la tête.

Vos doigts tournaient les feuillets, avec calme d'abord,
ensuite avec vivacité, et, finalement, avec une agitation fié-
vreuse.

Vos lèvres tremblaient sous les eilbrig que faisaient — je
ne sais quels mots — pour s'élancer hors de votre bouche.

Votre sein bondissait comme la mer à la fin d'une tem-
pête. '

Vous étiez plus rouge qu'une pivoine.

Votre œil était humide et d'une langueur à damner l'ana-
chorète le plus ermite des solitaires présents et futurs.

Enfin un siroco amoureux émanait de votre gracieuse
personne.

Alors il est venu un certain moment où, mettant le livre
sur vos genoux, vous vous êtes renversée en arrière sur le
dos de votre fauteuil, fermant doucement les yeux, et vous
laissant aller comme vaincue aux pensées voluptueuses
écloses, par une sorte d'incubation, dans l'atmosphère de
votre cerveau.

Ce moment plein de charmes délirants était le produit
Inévitable, fatal, de la mystérieuse page, la page! entendez-
vous, madame?

— Quelle page?

— Madame, j'ai horrenr des répétitions ; cependant, puis-
que nous sommes seuls, je condescends à vous affirmer pour
la'troisième fois que cette page vous la connaissez — mieux
que moi—car vous l'avez relue. Et veuillez croire que je
ne suis point la dupe de votre flegme mensonger... Mais
permettez-moi de continuer, madame, et de repartir de l'ins-
tant où vous vous renversiez sur le dos moelleux de votre
siège :

Sous vos paupières mi-closes, les souvenirs se représen-
tant en foule devant les yeux de votre mémoire, vous avez
vu apparaître la plus aimable des visions.

Cette vision se composait :

1° D'une allée, sous bois, infiniment longue, verte sous
vos pieds, verte sur votre tête, verte à vos côtés et remplie
d'une lumière crépusculaire adorablement tendre de ton.

2° D'un groupe de personnes, aussi mûres que les raisins
du pressoir, parmi lesquelles à sa majesté hyménéenne se
distingue monsieur votre mari.

3° D'un second groupe, situé à cent pas en arrière, et
formé d'un beau jeune homme et d'une belle jeune femme.

Cette belle jeune femme, blonde, que vous connaissez
aussi bien que la page précitée, marche suspendue au bras
du beau jeune homme, dont nous tairons la nuance, et ce
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