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L égyptologie: journal mensuel — 1.1874

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Heft 9 (Septembre 1874)
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https://doi.org/10.11588/diglit.9429#0074
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66

L'ÉGYPTOLOGIE.

Ce précepte traite d'un objet qui a été considéré à juste titre comme très important à toutes les
époques. Il s'agit de la conduite que les hommes doivent tenir avec les femmes et des dangers de
l'adultère. Les principales difficultés que nous allons avoir à surmonter pour en donner l'analyse
sont surtout le résultat du mauvais état de l'écriture et de quelques abréviations graphiques peu
habituelles à notre scribe.

Le premier membre de phrase.^^j^^^jj'3^ ^ ^ signifie sois gardé de la femme,

c'est-à-dire garde-toi de la femme. J'ai discuté à fond le groupe -^f^^ç^» GAOT, dans mon
Mémoire sur le Papyrus Abbott1, où j'ai cité un grand nombre d'exemples. Je répéterai ici celui
que j'ai emprunté à la légende du 15 choiack du Calendrier Saliier 2 : Ne sors dehors nulle part

pendant la nuit de ce jour.^ a\ — ^ — J V7.T ^ <= ? ^,

sois gardé de sortir dehors pendant la nuit de ce jour. La défense est exprimée dans ce dernier
membre de phrase par le groupe ^"^^^/j ' ayant comme le texte de notre Maxime la
désinence &\ ; mais dans le premier membre qui fait une recommandation identique, l'ordre pro-
hibitif est construit au moyen de la formule Q^J^^^' ce *3ui démontre que -^"^ ^l^j] a\
comporte la deuxième personne \ C'est pour ne pas s'être rendu compte de la valeur exacte de cette
locution que M. Devéria l'a prise à contre-sens dans sa traduction du Papyrus judiciaire de Berlin ,
ce qui l'a porté à contester quelques passages de ma version du Voyage d'un Égyptien \

En égyptien, comme en copte, la femme était appelée > ?lue, on > G2|ue ; ce mot ne

réclame aucune explication.

Conséquemment notre premier membre de phrase exprime nettement l'idée : Garde-toi de la
femme. Ce sens est tellement manifeste que nous pouvons considérer notre texte comme une nou-
velle et indiscutable preuve de la valeur se garder de pour l'expression •^l^ï@^=j] ^ ^1

Le genre de femme dont il faut se garder est caractérisé par l'épilhète l^^fj^ ^ qui
n'est qu'une forme compliquée de V """^, mot signifiant hors, dehors, au-dehors, du dehors.

^ , mot signifiant hors, dehors, au-del
Une très curieuse inscription publiée par M. Dùmichen dans son important recueil de textes
relatifs au Calendrier, contient la variante suivante d'un texte très connu: f ai été le pain de l'affamé
l'eau de l'altéré, le vêtement du nu; j'ai donné la nourriture aux animaux sacrés et pourvu à leur
sépulture \ J'ai pris le devant des pleureurs sur le chemin des portes s'ouvrant à ceux qui viennent du
dehors0. Par ces portes qui ne s'ouvrent plus pour ceux qui sont une fois entrés, le scribe entend
celles de la tombe, qui se referment inexorablement sur les défunts7. La dernière partie de la
phrase est conçue en ces termes :

<@ T i"? lllllllll —h— p I n h f\ o |

i u i

Sur le chemin des portes s'ouvrant aux venants du dehors.

Le môme adverbe se rencontre sous les formes -^^iw -=>^^Io]' etc- Le décret bilingue
de Canope le contient sous cette dernière orthographe et le traduit par u, hors de. On peut d'ailleurs
recourir à ce que j'ai dit de ce groupe important dans mes Recherches sur la XIXe dynastie (p. 11

« Mélanges égypt., IIIe série, tome Ier, p. 29.

2 Pap. Saliier IV, 11, 5 et 6. — Voir mon Calendrier
des Jours fastes et néfastes, p. 59.

3 Voir N° d'août, p. 62, quatrième citation textuelle.
* Mélanges égypt., loc. cit.

5 Littéral. : Bénéficiant eux d'enveloppes funéraires.

6 Duemichen : Alt. œg. Kal. Fnschr., pl. 44, 13 à 15.

7 Ce texte est de basse époque ; on y retrouve la
trace des idées grecques , comme dans celui que nous
avons cité N° de juillet, p. 53.
 
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