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TRAVAUX RÉCENTS DES ÉGYPTOLOGUES.

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but. On lui doit la publication d'un papyrus hiératique de comptes du Musée de Turin, et c'est sur un bon
calque de sa main que M. Devéria a copié le texte hiératique du Papyrus judiciaire. Tout récemment, notre
confrère norwégien a publié avec grand soin, en les accompagnant de traductions, les principaux textes
égyptiens conservés dans les Musées du Nord. Ce recueil contient une foule de renseignements - intéressants.
Parmi ses autres travaux, il faut compter son Dictionnaire de noms propres égyptiens, précédé de listes et
tableaux généalogiques que l'auteur a cherché à utiliser dans certains cas au profit des recherches chronolo-
giques ; il est à désirer que cette utile collection soit continuée. Enfin, par la publication autographiée d'un index
complet du Todtenbuch, M. Lieblein épargne aux égyptologues un travail très long et très fatigant. Notre école
ne peut donc que se féliciter d'être si dignement représentée en Norwège.

En Suède, M. Valdemar Schmidt n'a point abordé le côté philologique de l'étude ; mais il a profité des
découvertes nouvelles, et mis au jour des ouvrages historiques considérables au niveau des progrès de la
science hiéroglyphique. Ces ouvrages, écrits en langue danoise, ne sont accessibles chez nous qu'à un
nombre très limité de lecteurs.

Ni Salvolini ni Rosellini n'ont laissé de continuateurs immédiats. Riche en monuments égyptiens de premier
ordre, l'Italie semblait avoir renoncé à en tirer parti pour la science. Aujourd'hui cette abstention cesse;
M. Francesco Rossi, attaché à la conservation du Musée égyptien de Turin, nous a donné trois intéressants
mémoires sur des monuments funéraires. C'est à ce savant qu'on doit le. fac-similé des papyrus hiératiques
publiés par M. Pleyte, et ce n'est pas un médiocre service rendu à la science. Il est fort désirable que le
Ministère de l'Instruction publique du royaume d'Italie vienne en aide d'une manière efficace au développement
dus études égyptologiques, et favorise la publication des monuments et des textes importants que contiennent
les riches Musées de Turin, de Rologne, de Naples , etc.

La Suisse ne possède aussi qu'un seul égyptologue, M. Naville, qui a déjà pu mener à bonne fin des œuvres
très importantes. On lui doit la belle publication des Textes du mythe d'Hôrus. Ces textes se distinguent des
écrits ordinaires de sujet mythologique en ce qu'ils nous font connaître de nombreux épisodes de l'histoire
des temps fabuleux. A ce point de vue, je les considère comme infiniment plus intéressants que les autres. Le
texte du tombeau de Séti I, qui raconte la destruction de l'espèce humaine par les dieux et qui a été également
publié par M. Naville, fait bien juger de la valeur particulière des compositions de ce genre. Deux nouveaux
volumes du même égyptologue viennent de me parvenir à l'instant ; ils sont intitulés : La Litanie du Soleil, et
nous mettent encore entre les mains de longs textes inédits de bonne époque. M. Naville est l'un des collabo-
rateurs assidus de la Zeitschrift de Berlin et des Transactions de la Société d'Archéologie biblique de Londres.
Il a imprimé dans ces deux recueils des articles fort remarquables.

En Belgique, M. Daury ne paraît pas avoir donné suite aux études dans lesquelles il avait débuté en 1866,
et nous en sommes encore à attendre des collaborateurs de la Russie et de l'Amérique. Espérons que ces
nations, si zélées pour les recherches dans le domaine de l'archéologie biblique, ne tarderont pas à reconnaître
l'importance des sources d'informations dérivées de l'Egypte.

La diffusion des études égyptologiques est un grand honneur pour la France. La science du déchiffrement
des hiéroglyphes est un phare que notre pays a allumé et dont les feux, qui rayonnent dans tout le monde savant,
se reflètent sur le nom de Champollion , l'un des génies les plus originaux , l'une des gloires les moins contes-
tées de la France. Champollion a ouvert aux investigateurs de l'histoire ancienne de l'humanité une mine
nouvelle, qui est bien loin encore d'être épuisée malgré les immenses résultats qu'elle a déjà donnés. Parmi
les savants étrangers dont je viens d'énumérer, d'une manière bien incomplète, les importants travaux, il n'en
est pas un seul qui, en ressentant les pures joies causées par la découverte défaits nouveaux, n'y ait associé dans
sa pensée un sentiment d'affectueuse reconnaissance pour le divulgateur des procédés au moyen desquels a été
pénétré un secret plus de vingt fois séculaire. La France a le droit d'être hère des succès des égyptologues
étrangers ; c'est donc pour nous un devoir à la fois facile et agréable de leur rendre pleine justice. Du reste,
l'École française a dignement conservé son rang dans ce concours pacifique. On ne saurait oublier que c'est au
très regrettable M. de Rougé, le premier des successeurs de Champollion, que sont dus les modèles de
méthodisation qui ont donné une rigueur indispensable à l'analyse et mis les investigateurs en garde contre,
certaines facilités trompeuses.
 
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