INTRODUCTION
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Les peuples de l’antiquité, en général, avoient
établi l'édifice de la société sur la base immuable
de la religion. Cetoient les dieux, ou les fils des
dieux, qui étoient honorés des Grecs comme les
fondateurs ouïes gardiens de tous les grands éta-
blissemens politiques. Athènes veilloit par des
lois sévères au maintien de ses dogmes religieux
et à l’accomplissement du culte public. Les
états et les particuliers considéroient les hom-
mages qu’ils rendaient aux dieux comme leur
affaire principale. II n’étoit, pour ainsi dire, pas
un acte de la vie publique ou privée des Grecs
qui n’eût la religion pour motif, ou ne fût ac-
compli sous ses auspices. Elle intervenoit dans
toutes les négociations, dans les mariages, dans
les réunions des familles, dans les festins, jusque
dans les plaisirs des hommes les plus dissolus,
jusque dans les banquets licencieux des courti-
sanes.
Les poètes, les historiens, parlent sans cesse
des dieux, placent à chaque instant leurs noms
dans la bouche des personnages qu’ils mettent
en scène.
Tl existoit donc dans le fond de cette religion
quelque chose de vénérable, d’auguste, de tou-
chant , sous des apparences peut-être trop sen-
suelles ; elle enseignoit donc la vertu, en multi-
pliant les fêtes et les plaisirs ; elle s’occupoit du
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Les peuples de l’antiquité, en général, avoient
établi l'édifice de la société sur la base immuable
de la religion. Cetoient les dieux, ou les fils des
dieux, qui étoient honorés des Grecs comme les
fondateurs ouïes gardiens de tous les grands éta-
blissemens politiques. Athènes veilloit par des
lois sévères au maintien de ses dogmes religieux
et à l’accomplissement du culte public. Les
états et les particuliers considéroient les hom-
mages qu’ils rendaient aux dieux comme leur
affaire principale. II n’étoit, pour ainsi dire, pas
un acte de la vie publique ou privée des Grecs
qui n’eût la religion pour motif, ou ne fût ac-
compli sous ses auspices. Elle intervenoit dans
toutes les négociations, dans les mariages, dans
les réunions des familles, dans les festins, jusque
dans les plaisirs des hommes les plus dissolus,
jusque dans les banquets licencieux des courti-
sanes.
Les poètes, les historiens, parlent sans cesse
des dieux, placent à chaque instant leurs noms
dans la bouche des personnages qu’ils mettent
en scène.
Tl existoit donc dans le fond de cette religion
quelque chose de vénérable, d’auguste, de tou-
chant , sous des apparences peut-être trop sen-
suelles ; elle enseignoit donc la vertu, en multi-
pliant les fêtes et les plaisirs ; elle s’occupoit du