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https://doi.org/10.11588/diglit.31281#0026
50 *^£3*
43.
Çuand tu vas consulterle Devîn, souviens-
toi que tu ignores ce qui doit arriver, et que
tu vas pour l’apprendre, Mais souviens-toi
en même tems, que si tu es Philosophe, tu vas
3e consulter, sachant fort bien de quelle natu-
ïe est ce qui doit arriver; car si c’est une des
choses qui ne de'pendent point de nous, ce ne
peut être assurément, ni un bien , ni un mal
pour toi. N’apporte donc auprès de ton De-
vin, ni inclination, ni aversion pour chose au
monde : autrement tu trembleras toujours;
mais sois persuadé et convaincu que tout ce
qui arrivera est indifFe'rent, qu’ii ne te regarde
point, et que, de quelque nature qu*il soit, il
dépendra de toi d’en faire un bon usage, per-
sonne ne pouvant t’en empêcher. Va dono
avec consiance comme t’approchant des Dieux,
qui daignent bien te conseiller; et du reste,
quand on t’aura donné quelques conseils, sou-
Tiens-toi qui sont les Conseillers à qui tu as eu
jecours, et qui sont ceux dont tu mépriseras
les ordres, st tu désobéis ; mais ne va au De-
-vin que comme Socrate vouloit qu’on y allât;
c’est-à-dire, n’y va que pour les choses qu’on
jre peut connoitrequepar l’èvènement, etqu’on
jie peut pre'voir, ni par la raison, ni par les
xègles d’aucun autre art: de sorte que, quand
l’occasion se présentera de t’exposer à degrands
dangers pour ton ami, ou pour ta patrie, *)
îie va point consulter le Devin, st tu dois le
*) Ce sut par cette raison que Caton refusa, malgré les in-
siantes prieres de ses amis, d’allcr consulter l’Oracle de
jsupiter sur lc succès de la gnerre civile, disant que,
quel quc dût en étre le succès, cela ne regardoit point
vn homrnt qui nc suiroit qu« la dreits raiion pour
guid*
43.
Çuand tu vas consulterle Devîn, souviens-
toi que tu ignores ce qui doit arriver, et que
tu vas pour l’apprendre, Mais souviens-toi
en même tems, que si tu es Philosophe, tu vas
3e consulter, sachant fort bien de quelle natu-
ïe est ce qui doit arriver; car si c’est une des
choses qui ne de'pendent point de nous, ce ne
peut être assurément, ni un bien , ni un mal
pour toi. N’apporte donc auprès de ton De-
vin, ni inclination, ni aversion pour chose au
monde : autrement tu trembleras toujours;
mais sois persuadé et convaincu que tout ce
qui arrivera est indifFe'rent, qu’ii ne te regarde
point, et que, de quelque nature qu*il soit, il
dépendra de toi d’en faire un bon usage, per-
sonne ne pouvant t’en empêcher. Va dono
avec consiance comme t’approchant des Dieux,
qui daignent bien te conseiller; et du reste,
quand on t’aura donné quelques conseils, sou-
Tiens-toi qui sont les Conseillers à qui tu as eu
jecours, et qui sont ceux dont tu mépriseras
les ordres, st tu désobéis ; mais ne va au De-
-vin que comme Socrate vouloit qu’on y allât;
c’est-à-dire, n’y va que pour les choses qu’on
jre peut connoitrequepar l’èvènement, etqu’on
jie peut pre'voir, ni par la raison, ni par les
xègles d’aucun autre art: de sorte que, quand
l’occasion se présentera de t’exposer à degrands
dangers pour ton ami, ou pour ta patrie, *)
îie va point consulter le Devin, st tu dois le
*) Ce sut par cette raison que Caton refusa, malgré les in-
siantes prieres de ses amis, d’allcr consulter l’Oracle de
jsupiter sur lc succès de la gnerre civile, disant que,
quel quc dût en étre le succès, cela ne regardoit point
vn homrnt qui nc suiroit qu« la dreits raiion pour
guid*