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World Fair [Hrsg.]
Exposition de Paris - Journal hebdomadaire — 1878 (Nr. 1 - 40)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25191#0342
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298

L’EXPOSITION DE PARIS

fixer de façon assez rigide sur la machine
lithographique ordinaire.

M. F. Wibart est parvenu à apprêter le
zinc, à y dessiner, écrire, reporter, à y
fixer ou aciduler l’écriture, le dessin, les
reports, les décalqués, avec plus de faci-
lité, avec moins de main-d’œuvre, avec
plus de finesse et de solidité qu’on n’opère
sur la pierre lithographique. La perfection
du résultat est au moins égale, les plan-
ches de zinc se conservent indéfiniment
sans altération et offrent l’avantage de se
découper à volonté dans tous les formats.

La machine qui emploie les planches
ainsi préparées pour l’impression est à
mouvement circulaire continu, affectant la
forme d’un laminoir dont les deux cylin-
dres, pouvant se rapprocher à volonté,don-
nent une pression aussi énergique qu’on
le désire. Le plus gros occupe la partie
centrale de la machine, et reçoit sur envi-
ron la moitié de son développement la
planche de zinc, qui s’y trouve appliquée
au moyen de mâchoires tournantes, par les-
quelles elle est fixée de la façon la plus
rigide. L’autre moitié du cylindre sert de
table pour la distribution de t’encre. Le
plus petit, qui se trouve à côté et un peu
au-dessous du gros, est le cylindre impri-
meur, portant la feuille de papier.

L’encrier, les rouleaux preneurs, les dis-
tributeurs, lestoucheurs et chargeurs sont
disposés avec toutes les précautions vou-
lues pour que l’encrage soit parfait et l’im-
pression absolument nette.

La machine, dont nous donnons le des-
sin, peut être mue à bras ou à la vapeur
et installée sans fosse ni maçonnerie ; elle
fonctionne sans secousses, sans bruit, et
sans coûter plus cher qu’une machine li-
thographique; elle' tient bien moins de
place, est moins lourde et produit davan-
tage. Le calage et la mise en train sont
évidemment moins difficiles, puisque le-
paisseur de la feuille de zinc est régulière.
L’utilité de cette machine provient surtout
de l’énorme économie qu’elle procure par
la différence de prix en faveur du zinc sur
les pierres, de plus en plus rares et chères,
par la facilité de manipulation, de maga-
sinage des planches de zinc. Enfin le ti-
rage opéré sur celles-ci peut être beaucoup
plus considérable que sur les pierres. Les
résultats obtenus permettent aujourd’hui
de prédire à M. Wibart un grand avenir
pour son invention.

M. Marinoni, son voisin, est l’un de nos
constructeurs les plus connus et dont les
produits sont particulièrement recherchés,
même à l’étranger. Il expose huit machines
typographiques de son système. Sa presse
en blanc, dite presse universelle, a servi à
imprimer, le jour même de l’ouverture de
l’Exposition, le présent journal, sous les
yeux d’une foule curieuse et enthousiaste.

C’est elle d’ailleurs qui sert encore au ti-
rage de Y Exposition de Paris. Elle est
munie des rouleaux chargeurs mobiles,
pour lesquels M. Marinoni est breveté, et
dont l’emploi produit des tirages si légers
et si nets, en même temps qu’il donne à
l’encre plus de brillant et de vigueur.

Les machines rotatives faisant la reti-
ration ont été construites et vulgarisées
par la même maison. Elles sont employées
depuis 1867, époque où elle en monta sept,
à six margeurs, pour l’impression du Pe-
tit Journal. Leur grand succès est dû à
l’adjonction de deux inventions aussi de
Marinoni : le séparateur de feuilles, per-
mettant d’envoyer celles-ci à autant de
receveurs mécaniques qu’il est nécessaire,
et la marge coulante, qui donne une très-
grande vitesse avec le nombre de mar-
geurs nécessaire pour alimenter la ma-
chine. La continuité de leur travail est
assurée aujourd’hui par l’emploi du papier
continu ou sans fin.

On voit par notre dessin la disposition
donnée à ces machines, où tous les cylin-
dres sont sur une môme ligne verticale.

Le tirage est de 40,000 exemplaires par
heure du format des petits journaux à
un sou, et de 20,000 du format des grands
journaux. Celle machine en outre coupe,
compte et plie les journaux avec le pliage
ordinaire des feuilles françaises, à cinq
plis. Ce dernier perfectionnement est ap-
pliqué pour la première fois ; il ne fonc-
tionne encore ni en France ni à l’étranger.

En face de M. Marinoni, nous trouvons
la superbe machine rotative de Jules Der-
riey, d’une production égale et d’une ap-
plication peut-être plus précieuse encore,
puisqu’elle peut, sans aucune autre modifi-
cationqu’un changement d’engrenages, s’a-
dapter à plusieurs formats différents. Cette
presse rotative est à papier continu, à cli-
chés cylindriques, qui peuvent recevoir au
besoin des clichés galvaniques, ainsi que
cela se pratique pour l’impression du
Monde illustré, chez M. Dalloz. Elle est
munie d’un appareil pour séparer et
compter les feuilles, qui sont envoyées
mécaniquement par paquets de cent sur le
plateau de sortie. Lorsque la machine,
comme celles qui sont installées à Y Impri-
merie nationale, au Moniteur, est dis-
posée pour plusieurs formats, le coupage
du papier se fait avant l’impression au
moyen du simple changement d’engrenages
que nous avons dit.

Le grand avantage de cette machine,
très-simple, très-solide et très-petite, c’est
que le conducteur en possède toutes les
pièces sous les yeux et littéralement à la
portée de sa main. Le mouillage du pa-
pier se fait par une machine spéciale; l’eau
est placée dans une cuve située entre le
rouleau de papier qui se déroule et celui

qui s’enroule. Dans cette cuve tourne un
cylindre de métal à une vitesse beaucoup
moindre que celle du rouleau de papier.
La feuille de papier venant du rouleau
sec est obligée de passer sur ce cylindre
de métal, qui entraîne par sa rotation
une légère couche d’eau ; des rouleaux
placés en avant et en arrière du cylindre
de métal obligent le papier à lécher le
cylindre de métalet à l’essuyer. Le papier
ainsi trempé est employé vingt-quatre heu-
res après sur la machine à imprimer : la
feuille enroulée sur chaque mandrin a
5 kilomètres.

La République française, le Temps, les
autres journaux déjà nommés, ainsi que
la Petite Presse, le Petit Moniteur, sont
imprimés sur la machine Jules Derriey.

Voici encore un de nos constructeurs
les plus estimés : M. P. Alauzet a con-
struit une presse rotative expresse à illus-
trations, qui est un des étonnements de
cette classe 60, si fertile en surprises.
Celte machine admirable de précision, de
douceur dans le jeu, fonctionne avec une
seule composition, économisant ainsi les
clichés et les frais de mise en train ; en
outre, elle réalise la suppression complète
de tous cordons. Le papier sans fin est
mouillé, coupé et plié mécaniquement,
l’encre transmise aussi mécaniquement
dans ses réservoirs, appelés encriers. En-
fin, disposition commune d’ailleurs à
toutes les machines Alauzet et très-pré-
cieuse, un frein solidaire du levier de dé-
brayage permet d’arrêter instantanément
la marche de la machine.

Celle-ci produit environ 4,000 exem-
plaires par heure, de lm,64 de long sur
0m,57 de large, trempés, imprimés, cou-
pés et pliés.

M. Alauzet expose aussi une machine
lithographique très-perfectionnée, dans
laquelle, par une disposition toute spé-
ciale de calage, il a rendu presque impos-
sible la casse des pierres ; puis une ma-
chine à deux couleurs, pour format double-
raisin, dont l’encrage est admirablement
combiné. Tous les gens du métier appré-
cient l’extrême importance de ce dernier
point ; il en est peu qui ne connaissent le
système breveté dû à M. Alauzet, par le-
quel on obtient une touche correcte, fine
et uniforme.

Signalons en terminant les grands pro-
grès accomplis dans la construction des
machines chromolithographiques, qui don-
nent aujourd’hui des résultats d’ailleurs
vivement appréciés par le public, qui ne
cesse de les entourer au Champ-de-Mars.

Alfred Marc.
 
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