D E P L I N ï.
S€t
6e. Céphissodore, sils de Praxitèle, fut héri-
tier de son talent. On a loué de lui à Perga-
me, un groupe, excellent ouvrage, par Pex-
pressiou des doigs exprimés piutôt sur un vrai
corps, que sur du marhre (o). A Rqme ses
(o) Yoilà sans doute encore un de ce$ çndroits qui
font dire que Pline étoit un grand connoijjeur,
qiiil a écrit de l’qrt, comme auroit pu fcàre un
Artisse qui auroit eu soq ge'nie. On va voir qu’il n’y
a rien là qui marque la çqnnoissance de l’art. Tous
îes passans qui ont de la sensibilité , connoisseurs &
autres , disent, en voyant le Milon Çc l’Andromèdc
de Puget, ce n’ejl pas du marb.re , c’ejl de la chair ,• &
l’homme de bon sens & l’Artiste riroient de celui qui
prononcerqit que çhaque passant est connoisseur.
Pline, il est vrai, s’exprime ici comme un Artiste;
c’est que dans les parties de l’art dont la çonnoif-
sance appartient à tous Içs hommes , l’Artiste s’expri-
me comme tous les hommes ; c’est que chaque lec-
teur d’Homère, s’il a du sçns & de l’énergie , dira
qn mille endroits de Plliade , ce n’ejl pas de la ver^
Jification , c’efi la nature ; & qu’un Poëte, pour louer
flomère , ne s’exprimera pas autrement.
D’ailleurs , sans vouloir déprimer un ouvrage qui
n’existe plus, & qui pouvoit être beau , ne peut-on
pas dire que cette partie de l’art que Pline loue ici,
p’est pas inême négligée dans de médiqcres ouvragçs,
t’Artiste cqmmun ne peut se dispenser de marquer
S€t
6e. Céphissodore, sils de Praxitèle, fut héri-
tier de son talent. On a loué de lui à Perga-
me, un groupe, excellent ouvrage, par Pex-
pressiou des doigs exprimés piutôt sur un vrai
corps, que sur du marhre (o). A Rqme ses
(o) Yoilà sans doute encore un de ce$ çndroits qui
font dire que Pline étoit un grand connoijjeur,
qiiil a écrit de l’qrt, comme auroit pu fcàre un
Artisse qui auroit eu soq ge'nie. On va voir qu’il n’y
a rien là qui marque la çqnnoissance de l’art. Tous
îes passans qui ont de la sensibilité , connoisseurs &
autres , disent, en voyant le Milon Çc l’Andromèdc
de Puget, ce n’ejl pas du marb.re , c’ejl de la chair ,• &
l’homme de bon sens & l’Artiste riroient de celui qui
prononcerqit que çhaque passant est connoisseur.
Pline, il est vrai, s’exprime ici comme un Artiste;
c’est que dans les parties de l’art dont la çonnoif-
sance appartient à tous Içs hommes , l’Artiste s’expri-
me comme tous les hommes ; c’est que chaque lec-
teur d’Homère, s’il a du sçns & de l’énergie , dira
qn mille endroits de Plliade , ce n’ejl pas de la ver^
Jification , c’efi la nature ; & qu’un Poëte, pour louer
flomère , ne s’exprimera pas autrement.
D’ailleurs , sans vouloir déprimer un ouvrage qui
n’existe plus, & qui pouvoit être beau , ne peut-on
pas dire que cette partie de l’art que Pline loue ici,
p’est pas inême négligée dans de médiqcres ouvragçs,
t’Artiste cqmmun ne peut se dispenser de marquer