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les autres s'avançaient vers le bord de la terrasse sur laquelle elles
reposent, en ne laissant pour la rue qu'un étroit espace. En com-
paraison, les petites maisons de Pompéi sont de vastes palais. Cette
partie de l'antique cité est peu connue des voyageurs, et avec rai-
son; elle n'a pour attirer ni la grandeur des ruines ni celle des
souvenirs. Et pourtant il est intéressant de la parcourir après l'en-
ceintcsacrée, tant est frappant le contraste entre la petitesse des
constructions .privées et la grandeur des-édifices publics et la
splendeur des temples; c'est l'image la plus vive d'une société où
l'état et la religion étaient tout, et l'homme, peu de chose.
L'étendue de ces constructions appelées pélasgiques, en dehors
du sanctuaire, est importante pour l'histoire obscure de ces temps
primitifs ; elle prouve qu'une population assez considérable s'est
établie tout d'abord en cet endroit, en même temps qu'était
fondé le temple d'Apollon. La ville ne se serait donc pas formée
peu à peu parle concours d'habitants appelés plus tard par la cé-
lébrité de l'oracle,' elle en serait contemporaine et devrait sa fon-
dation à la peuplade même qui apporta à Delphes le culte d'Apol-
lon, de Diane, de Latone et de Minerve.
Pylœa.
. Le faubourg de Pylaeaj au contraire, est relativement moderne,
et l'on ne peut Je faire remonter plus haut que les Antonins. Dans
l'origine, c'était le cimetière de là ville de Delphes ; les deux fl ancs
du mamelon, que projettent les roches Phœdriades, sont percés
d'un nombre considérable de niches sépulcrales; elles ne sont
pas moins nombreuses au-dessous de la route. Il y a même des
monuments funèbres plus importants, entre autres, une chambre
taillée dans le roc et qui renferme trois tombeaux. Lebas, dans
son Voyage archéologique, en a donné le dessin et le plan; c'est la
meilleure description.
Cet emplacement (aujourd'hui les aires de Castri, akévia.) ser-
vait à dresser les tentes des pèlerihs.qui se rendaient de tous côtés
aux fêtes dés jeux Pythiens; c'était en même temps le lieu :du
marché aux esclaves, qui se tenait, comme à Délos, à l'époque des,
fêtes. ; ■:..'->■• . ;'.' -. ,.'>:- .'■•■. -, . :
Le seul-monument de l'époque hellénique qu'on y puisse pla-
cer est le Synedrion, où se réunissaient les Amphictyons. Cette
assemblée, qu'elle se tînt à Delphes ou aux Thermopyles,s'ap-
les autres s'avançaient vers le bord de la terrasse sur laquelle elles
reposent, en ne laissant pour la rue qu'un étroit espace. En com-
paraison, les petites maisons de Pompéi sont de vastes palais. Cette
partie de l'antique cité est peu connue des voyageurs, et avec rai-
son; elle n'a pour attirer ni la grandeur des ruines ni celle des
souvenirs. Et pourtant il est intéressant de la parcourir après l'en-
ceintcsacrée, tant est frappant le contraste entre la petitesse des
constructions .privées et la grandeur des-édifices publics et la
splendeur des temples; c'est l'image la plus vive d'une société où
l'état et la religion étaient tout, et l'homme, peu de chose.
L'étendue de ces constructions appelées pélasgiques, en dehors
du sanctuaire, est importante pour l'histoire obscure de ces temps
primitifs ; elle prouve qu'une population assez considérable s'est
établie tout d'abord en cet endroit, en même temps qu'était
fondé le temple d'Apollon. La ville ne se serait donc pas formée
peu à peu parle concours d'habitants appelés plus tard par la cé-
lébrité de l'oracle,' elle en serait contemporaine et devrait sa fon-
dation à la peuplade même qui apporta à Delphes le culte d'Apol-
lon, de Diane, de Latone et de Minerve.
Pylœa.
. Le faubourg de Pylaeaj au contraire, est relativement moderne,
et l'on ne peut Je faire remonter plus haut que les Antonins. Dans
l'origine, c'était le cimetière de là ville de Delphes ; les deux fl ancs
du mamelon, que projettent les roches Phœdriades, sont percés
d'un nombre considérable de niches sépulcrales; elles ne sont
pas moins nombreuses au-dessous de la route. Il y a même des
monuments funèbres plus importants, entre autres, une chambre
taillée dans le roc et qui renferme trois tombeaux. Lebas, dans
son Voyage archéologique, en a donné le dessin et le plan; c'est la
meilleure description.
Cet emplacement (aujourd'hui les aires de Castri, akévia.) ser-
vait à dresser les tentes des pèlerihs.qui se rendaient de tous côtés
aux fêtes dés jeux Pythiens; c'était en même temps le lieu :du
marché aux esclaves, qui se tenait, comme à Délos, à l'époque des,
fêtes. ; ■:..'->■• . ;'.' -. ,.'>:- .'■•■. -, . :
Le seul-monument de l'époque hellénique qu'on y puisse pla-
cer est le Synedrion, où se réunissaient les Amphictyons. Cette
assemblée, qu'elle se tînt à Delphes ou aux Thermopyles,s'ap-