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pelait IlvAai'a, car les inscriptions portent également ssvXou'as
bnwplvtis et'auXatas sotpivtis; de là le nom du faubourg de Pylaea1.
On connaît la célèbre invective d'Eschine contre les Locriens
d'Amphissa, qui donna le signal de la seconde guerre sacrée :
« Voyez, s'écriait l'habile orateur, voyez, ô Amphictyons, cette
plaine mise en culture par les Amphissiens ; voyez ces fourneaux
à briques et ces étables qu'ils y ont bâtis. Voyez de vos yeux le
port maudit et abominable, entouré de murailles. » Eschine a pris
soin dé dire qu'il parle de sa place dans le Synedrion, et que l'on
peut embrasser d'Un seul coup d'oeil la plaine de Girrha. Les aires
de Gastri sont le seul endroit d'où l'on découvre la mer et la
plaine; c'est donc là qu'il faut placer le Synedrion. H faut même
aller plus loin que l'église d'H. Élias^, jusqu'à l'endroit où.la route
tourne pour descendre à Chrysso. L'édifice dans lequel Eschine
a tenu son discours, l'ancien Synedrion des Grecs, n'était donc pas
exactement sur l'emplacement du nouveau Synedrion, élevé par
Adrien. A l'époque hellénique, c'était le seul édifice bâti de,ce
côté. , ■'"... • .
Il est facile de comprendre pourquoi cette partie ne fut pas ha-
bitée tout d'abord. Les Grecs ont établi leurs cités pu sur des
acropoles ou près de sources abondantes. Or l'eau manque abso-
lument dans, le faubourg de Pylaea, tandis qu'elle coule toute
l'année aux fontaines de Castalie, de Cassotis et de Kernà : c'est
donc "de ce côté qu'ils devaient d'abord s'établir.
C'est à l'époque romaine, sous Adrien, que le faubourg de
Pylasa prit un grand développement, car le tableau qu'en trace
Plutarque est celui d'une chose actuelle. Après avoir parlé des
constructions nouvelles ou des restaurations faites à Delphes2,
il ajoute : «Mais comme les arbres yigoureux poussent de npu-
veaux rejetons, de même Pylasa croît et se développe à côté
de Delphes; elle prend de l'apparence et de la beauté; grâce à
la richesse de la ville, elle a été ornée de synedrions, de temples
et d'eaux plus que dans les mille années qui ont précédé. »
Les ruines qui restent de ce côté prouvent aussi que le tableau
tracé par Plutarque est bien' du siècle des Antonins, car elles
sont toutes de l'époque romaine. Les plus considérables sont celles
Eschine, Adv. Ctesiph. éd. Tauclmitz, p. 197.
Plutarque, De Pjlh. or. xxx.
pelait IlvAai'a, car les inscriptions portent également ssvXou'as
bnwplvtis et'auXatas sotpivtis; de là le nom du faubourg de Pylaea1.
On connaît la célèbre invective d'Eschine contre les Locriens
d'Amphissa, qui donna le signal de la seconde guerre sacrée :
« Voyez, s'écriait l'habile orateur, voyez, ô Amphictyons, cette
plaine mise en culture par les Amphissiens ; voyez ces fourneaux
à briques et ces étables qu'ils y ont bâtis. Voyez de vos yeux le
port maudit et abominable, entouré de murailles. » Eschine a pris
soin dé dire qu'il parle de sa place dans le Synedrion, et que l'on
peut embrasser d'Un seul coup d'oeil la plaine de Girrha. Les aires
de Gastri sont le seul endroit d'où l'on découvre la mer et la
plaine; c'est donc là qu'il faut placer le Synedrion. H faut même
aller plus loin que l'église d'H. Élias^, jusqu'à l'endroit où.la route
tourne pour descendre à Chrysso. L'édifice dans lequel Eschine
a tenu son discours, l'ancien Synedrion des Grecs, n'était donc pas
exactement sur l'emplacement du nouveau Synedrion, élevé par
Adrien. A l'époque hellénique, c'était le seul édifice bâti de,ce
côté. , ■'"... • .
Il est facile de comprendre pourquoi cette partie ne fut pas ha-
bitée tout d'abord. Les Grecs ont établi leurs cités pu sur des
acropoles ou près de sources abondantes. Or l'eau manque abso-
lument dans, le faubourg de Pylaea, tandis qu'elle coule toute
l'année aux fontaines de Castalie, de Cassotis et de Kernà : c'est
donc "de ce côté qu'ils devaient d'abord s'établir.
C'est à l'époque romaine, sous Adrien, que le faubourg de
Pylasa prit un grand développement, car le tableau qu'en trace
Plutarque est celui d'une chose actuelle. Après avoir parlé des
constructions nouvelles ou des restaurations faites à Delphes2,
il ajoute : «Mais comme les arbres yigoureux poussent de npu-
veaux rejetons, de même Pylasa croît et se développe à côté
de Delphes; elle prend de l'apparence et de la beauté; grâce à
la richesse de la ville, elle a été ornée de synedrions, de temples
et d'eaux plus que dans les mille années qui ont précédé. »
Les ruines qui restent de ce côté prouvent aussi que le tableau
tracé par Plutarque est bien' du siècle des Antonins, car elles
sont toutes de l'époque romaine. Les plus considérables sont celles
Eschine, Adv. Ctesiph. éd. Tauclmitz, p. 197.
Plutarque, De Pjlh. or. xxx.