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Foucart, Paul Francois
Mémoire sur les ruines et l'histoire de Delphes — Paris, 1865

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https://doi.org/10.11588/diglit.814#0071
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—. 67 —

Le pronaos1, fermé nar une grille, contenait un certain nombre
d'offrandes. Celle qui la première attirait l'attention, était la
statue d'Homère, placée sur une colonne avec l'oracle du dieu.
«Homme fortuné et misérable, car tu es né pour éprouver ce
double sort, tu demandes le pays de ton père : le pays de ta mère
existe, mais non celui de ton père. L'île d'Ios est la patrie de ta
mère, c'est elle qui recevra ton corps, mais prends garde à l'énigme
des jeunes gens2. » On connaît la tradition que rappelle et que
consacre cet oracle : Homère aurait abordé dans l'île d'Ios, où des
enfants lui proposèrent une énigme qu'il ne put deviner; à ce
signe, il reconnut que sa mort était proche. Les habitants d'Ios se
vantaient de posséder le tombeau du poëte et de sa mère, récla"-
mant ainsi pour leur. île l'honneur de lui avoir donné le jour.
On conservait encore à Delphes une offrande d'Homère, un disque
d'argent remporté dans un combat de poésie, et consacré au dieu
avec une inscription.

<S>ofSe aval;, 8<ûpoi> rà<ï' Oixrjpos xaXàv êZwxtx
2J7<7ii> êvi Çpoaûvais- ait. Si ftoo xléos alèv èitâÇois3.

La statue de bronze d'Homère était probablement la seule
chose remarquable du temps de Pausanias; le sanctuaire avait
été plus riche autrefois. Hérodote a signalé deux offrandes pré-
cieuses qui disparurent après lui. L'une, présent de Crésus, était
un cratère d'argent placé à l'entrée de l'ancien temple et trans-
porté dans un angle du pronaos4. Il contenait six cents amphores.
Outre sa richesse, il était précieux comme œuvre d'art; les Del-
phiens ne craignaient pas de l'attribuer à un artiste renommé,
«et pour moi, dit l'historien, je le crois, car il ne me paraît
pas l'œuvre du premier venu. » Ce vase servait à l'une des nom-
breuses fêtes de Delphes, celle des ®eo<pdvia, la même que
Plutarque appelle .Qso^svia. et qui avait donné son nom à l'un
des mois de l'année delphique, Qso^svios. Près de ce cratère
était une offrande des Eginètes, consacrée bien à contre-cœur
après la bataille de Salamine5. «Les Grecs, après avoir envoyé à

• ' Euripide, Ion, v. 1221.

2 Pausanias, X, xxiv, 2.

3 Homère, Fragments.

4 Hérodote, I, Ï.Î. • *

5 Id. VIII, cxm.
 
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