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PARALLELE DE L'ARCHITECTURE
DE L'ORDRE PERSIQJJE.
Chapitre XXIII.
U o y que le nom de cet ordre soit moins connu que
celuy des Caryatides, sous lequel il semble qu'on veuil-
le exprimer généralement tous les ordres où des figures
servent de colonnes ; néanmoins il ne faut pas suivre
l'abus commun , puisque Vitruve y a mis de la diffé-
rence au même chapitre où il parle des Caryatides : Et
parce que celui-cy doit être un peu plus solide eu égard
au sexe , on luy donne d'ordinaire un entablement Do-
rique. Pour cette conïîderation j'avois eudeisein de le placer sur la fin de ce
même ordre Dorique, ou de le mettre icy le premier ; mais depuis j'ay creu
que Vitruve n'en ayant traitté qu'ensuite des Caryatides, je ne devois rien
changer en une chose de si légère importance. Je me contenteray donc d'a-
vertir, que les Romains employèrent rarement les Caryatides : & en effet il
ne s'en rencontre aucun vestige 5 bien que Pline au 35. livre chap. 5. ait fait
mention de celles de la Rotonde : ce qui donne assez à deviner à nos antiquai-
res modernes, lesquels ne peuvent trouver en tout ce temple , qui paroît en-
core fort entier, aucune place commode ny apparente où elles deusîent avoir
été. Mais de ces captifs à la Persienne il en est resté beaucoup d'exemples,
quelques-uns desquels sont encore presentement au même lieu où ils furent
mis en oeuvre, comme à l'arc de Constantin, & quelques autres qui ont été
transportez en des jardins èc en des palais particuliers, sans qu'on sçache d'où
ils sont venus. Celui - cy est dessigné sur un excellent original qu'on voit à
Rome dans le palais de Farnese.
PARALLELE DE L'ARCHITECTURE
DE L'ORDRE PERSIQJJE.
Chapitre XXIII.
U o y que le nom de cet ordre soit moins connu que
celuy des Caryatides, sous lequel il semble qu'on veuil-
le exprimer généralement tous les ordres où des figures
servent de colonnes ; néanmoins il ne faut pas suivre
l'abus commun , puisque Vitruve y a mis de la diffé-
rence au même chapitre où il parle des Caryatides : Et
parce que celui-cy doit être un peu plus solide eu égard
au sexe , on luy donne d'ordinaire un entablement Do-
rique. Pour cette conïîderation j'avois eudeisein de le placer sur la fin de ce
même ordre Dorique, ou de le mettre icy le premier ; mais depuis j'ay creu
que Vitruve n'en ayant traitté qu'ensuite des Caryatides, je ne devois rien
changer en une chose de si légère importance. Je me contenteray donc d'a-
vertir, que les Romains employèrent rarement les Caryatides : & en effet il
ne s'en rencontre aucun vestige 5 bien que Pline au 35. livre chap. 5. ait fait
mention de celles de la Rotonde : ce qui donne assez à deviner à nos antiquai-
res modernes, lesquels ne peuvent trouver en tout ce temple , qui paroît en-
core fort entier, aucune place commode ny apparente où elles deusîent avoir
été. Mais de ces captifs à la Persienne il en est resté beaucoup d'exemples,
quelques-uns desquels sont encore presentement au même lieu où ils furent
mis en oeuvre, comme à l'arc de Constantin, & quelques autres qui ont été
transportez en des jardins èc en des palais particuliers, sans qu'on sçache d'où
ils sont venus. Celui - cy est dessigné sur un excellent original qu'on voit à
Rome dans le palais de Farnese.