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Gailhabaud, Jules [Editor]
L'architecture du Vme au XVIIme siècle et les arts qui en dépendent: la sculpture, la peinture murale, la peinture sur verre, la mosaïque, la ferronnerie, etc. (Band 4) — 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.3512#0050
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MOYEN AGE. — XIIP , XIV? ET XV? SIECLES. — ÉDICULES POUR LES RELIQUES

pour témoigner leur vénération. — Le nombre de ces monuments dut être considérable ; car, les
historiens en ont laissé de fréquentes mentions, et ces mentions confirment, du reste, l'esprit et
la ferveur des masses à cette époque; mais ce nombre, il faut le dire, est aujourd'hui fort
diminué; cependant, malgré les ravages causés au XVP siècle par les guerres religieuses, malgré
la destruction presque complète du mobilier ecclésiastique pendant la révolution française, malgré
même cet autre système de dévastation brutale qui eut lieu dans les églises surtout depuis le
règne de Louis XIV, époque où la manie de l'antique s'empara de nouveau du clergé et lui fit
anéantir tant de chefs-d'œuvre, malgré aussi cette funeste aberration qui eut un moment de
recrudescence pendant l'Empire et sous une partie de la Restauration, malgré, dis-je, tant de
causes de ruine, il s'est cependant conservé, dans certains lieux, quelques rares exemples de
monuments destinés à l'exposition des reliques. De telles dévastations ont donc anéanti un cer-
tain nombre de ces édicules dont la nature et les dispositions eussent été précieuses à étudier ;
aussi, cette série de monuments est-elle fort incomplète et ne peut-elle plus offrir une suite
capable de faire connaître les transformations qu'ils reçurent chez tous les peuples et à toutes
les époques. En les rapprochant, on y constate de nombreuses lacunes dans l'ordre chrono-
logique, et l'on est même contraint, pour renouer la chaîne interrompue, d'en appeler aux
écrits, aux peintures, aux dessins et jusqu'aux vieilles gravures; c'est cependant le seul moyen
de pouvoir se rendre à peu près compte de ceux que l'on a perdus.

Parmi les rares monuments parvenus jusqu'à nous, il faut citer celui que l'on voit à Paris;
car c'est, sinon le plus ancien, au moins l'un des plus remarquables. Il a été construit,
dans la chapelle du palais de Louis IX, vulgairement dite la Sainte-Chapelle, pour l'expo-
sition des reliques que le pieux monarque avait rapportées de l'Orient, et cette destination,
dans une chapelle royale, lui a fait donner ce luxe ou cette richesse qui n'ont vraisemblable-
ment jamais été surpassés. — L'auteur a relié cette composition à l'édifice à l'aide d'une
suite d'arcades formant comme une sorte de clôture (*) qui donne d'autant plus d'importance
à ce splendide monument. Nous en emprunterons la description à l'un de nos plus doctes
archéologues (2); on ne saurait mieux, ni si bien dire : «L'autel de la Sainte-Chapelle haule
de Paris ne paraît pas avoir été disposé pour être voilé, et l'édicule qui portait le grand reli-
quaire était placé derrière et non au-dessus de lui. Nous donnons ici le plan de cet autel et de
cet ouvrage. L'autel semble être contemporain de la Sainte-Chapelle (1240 à 1250); quant à la
tribune sur laquelle est posée la grande châsse, et dont tous les débris sont aujourd'hui replacés
elle date évidemment des dernières années du XIIP siècle... Au fond du rond-point, derrière le
maître autel A, était dressé un petit autel B; suivant un ancien usage, ce petit autel étail
désigné sous le nom d'autel de rétro. C'était, comme à la cathédrale de Paris, comme à Bourses
à Chartres, à Amiens, à Arras, l'autel des reliques, qui n'avait qu'une place secondaire le
maître autel ne devant avoir au-dessus de lui que la suspension de l'eucharistie. Voici l'élé-
vation perspective de cet autel et de ses accessoires si importants (3), conservés au musée des

(1). Une des miniatures du célèbre manuscrit de Juvénal des Ursins, qui so tro„vp dans le musée national de l'hôtel de
Cluny, à Paris, prouve qu'au XVç siècle, ces arcades avaient été garnies d'un grillage qui dôtarail OOmplétemenl oettfi
partie de l'édifice dont l'entrée n'était accessible qu'à certaines personnes.

(2). M. E. Viollet-Le-Dix, dans son Dictionnaire de l'Architecture Française du M* au XVI' siècle, au mot:
autel; Tome II, page 34 et suivantes.

(3). M. le comte Léon Delaborde, auquel l'archéologie doit déjà tant et de si remarquables travaux. a été assez heureux


 
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