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Gailhabaud, Jules [Editor]
L'architecture du Vme au XVIIme siècle et les arts qui en dépendent: la sculpture, la peinture murale, la peinture sur verre, la mosaïque, la ferronnerie, etc. (Band 4) — 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.3512#0154
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CLOTURES, DANS L'ÉGLISE DE NOTRE-DAME, A AIX-LA-CHAPELLE.

disposées à la partie supérieure de l'édifice, et décoreut, en même temps qu'elles protègent, les
entre-colonnements des arcades ouvertes au triforium. Comme ces dernières, elles sont au
nombre de huit; mais, contrairement à ce que faisaient les Romains, leur composition déco-
rative ne se ressemble pas. L'artiste en a varié les motifs, et ceux-ci nous en offrent quatre
différents; cette décoration se reproduit des deux côtés de chaque clôture. Par une combi-
naison qui nous parait intentionnelle, chacun de ces quatre motifs fut répété deux fois, de
manière sans doute que, pour répondre à une distribution symétrique, ils pussent être placés
en regard de correspondance et présenter ainsi une espèce de système d'harmonie dénotant
un certain goût, de la part de l'artiste. Cette supposition de goût recevrait, du reste, comme
une sorte de preuve ou de confirmation par l'agencement lui-même des motifs dans les entre-
colonnemenls. Chaque motif, autant qu'il m'en souvient, est positivement établi en face de
son analogue. Cependant, il est une infraction qu'il convient de signaler. A l'exception de l'une
d'entre elles, toutes les autres clôtures sont divisées en quatre sections; mais, à celle-là seule,
on en a donné cinq, dont une resta ouverte afin de recevoir un vantail mobile. Quel était le
but de cette ouverture (*)? Je l'ignore, et cependant la cause, par rapport à sa destination
carolingienne, mériterait certes d'être connue; car, elle n'a pas été établie sans raison, et, très-
vraisemblablement, celte ouverture doit se rattacher à une pratique, à une coutume qui, soit
qu'elle ait un caractère religieux, soit qu'elle ait une intention civile, pourrait nous faire
connaître quelque trait relatif au règne du grand empereur. Voilà pour la situation ainsi que
pour les dispositions générales; abordons présentement l'analyse des détails; cet examen
révélera quelques notions importantes à recueillir.

La même remarque que nous avons faite dans l'étude des vantaux d'Aix, au sujet de la
vraisemblance de deux arts, se reproduit ici, à propos de l'étude de ces clôtures, mais,
d'une manière plus franche, plus tranchée, plus nette, et, si l'on peut s'exprimer ainsi, sur
une échelle bien plus importante et bien plus considérable; car, elle apparaît dans une
série nombreuse de panneaux dont la composition ainsi que le décor diffèrent complète-
ment entre eux. Cette différence, qui frappe à première vue, nous semble, en l'absence
de renseignements, d'une nature à exciter au plus haut point l'intérêt de l'investigateur et à
provoquer, par le rapprochement, maintes questions plus ou moins vraisemblables, mais dont
le sens ou la teneur pourrait jeter quelque jour sur le sujet qui nous occupe. Les motifs
de composition décorative sont, comme je l'ai dit, au nombre de quatre sur les huit clôtures,
et, à l'exception de quelques différences dans les détails, chacune de ces compositions se
trouve ainsi répétée deux fois. Bien que ces clôtures présentent quatre combinaisons distinctes,
il n'eu est pas moins vrai qu'elles se divisent, sous le rapport de l'art, en deux groupes ou
catégories tranchées, desquels se détachent des intermédiaires, marquant pour ainsi dire
les points divers de transition ou plutôt les degrés successifs d'une transformation qui s'ac-
complit peu à peu, depuis son point de départ jusqu'à son changement complet. Sous ce
point de vue, les clôtures d'Aix offrent, peut-être, l'un des plus curieux exemples en ce genre
d'étude, et cette particularité, que nous signalons à nos lecteurs, exige, comme élucidation
carolingienne, quelques développements afin de mieux rendre notre pensée. Je m'explique.

( i ) Cette ouverture se trouve précisément dans Taxe principal de l'église, c'est-à-dire qu'elle correspond avec Pc
lonument; elle est donc ménagée au-dessus de l'arcade située en face de la grande porte.
 
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