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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Boussigues, Marius: [Text]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0028
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— 20 —

l’autel d’Agnin doivent être en réalité désignés de la manière suivante, en partant
de la face opposée à celle qui porte l’inscription :

1° Diane-Lune avec son arc passant derrière l’épaule droite ;

2° Mars cuirassé et casqué, avec la lance derrière l’épaule droite ;

3° Mercure, coiffé du pétase, la chlàmyde sur l’épaule gauche et le caducée pas-
sant obliquement derrière le col ;

4° Jupiter barbu et aux longs cheveux, muni du sceptre ;

S° Vénus en déesse reine, entièrement drapée, avec le sceptre; ces deux figures
sont au-dessus de l’inscription;

6° Bacchus jeune avec le thyrse ;

7° Saturne barbu, la tête voilée, caractérisé de plus par la harpe recourbée;

8° Apollon-Soleil, reconnaissable à ses longs cheveux et à son arc, dont la partie
supérieure se montre derrière l’épaule droite.

Ces huit figures sont parfaitement reconnaissables sur le dessin de M. Allmer, et
encore plus sur le monument original, que j’ai eu l’occasion d’examiner récem-
ment.

L’autel d’Agnin est donc à joindre à la série des monuments figurés de toute
nature qui offrent l’image des divinités des sept jours de la semaine, quelquefois ac-
compagnées d’un huitième personnage quand il s’agit de décorer un objet octogone.
Mais c’est, je crois, la première fois que l’on voit Bacchus remplir ainsi la place
additionnelle à côté des sept dieux planétaires de la semaine. D’ordinaire, à ma
connaissance du moins, c’est à la Fortune que ce rôle est dévolu.

Marius BOUSSIGUES.

M. Héron de Yillefosse a rappelé les observations de E. Braun sur le caractère
érotique incontestable que le groupe d’Apollon et d’Artémis présente sur quelques
miroirs étrusques (1). Le texte fondamental pour l’explication de ces monuments
paraît avoir échappé aux recherches de Braun. Je le trouve dans les Actes de saint
Théodote et des sept vierges martyres d’Ancyre (2), document rempli des rensei-
gnements les plus précieux sur la mythologie. Saint Théodote, amené devant son
juge, relève dans une énergique invective les immoralités du paganisme. « Orphée
« ne dit-il pas que Zeus a tué son propre père, possédé Bhéa, sa propre mère, et
« flétri ensuite à son tour Perséphoné, la fille née de cet inceste; qu'Apollon a été
« l’amant de sa propre sœur Artémis, souillée par lui à Délos, à côté de l’autel
« (xal ÂitoVXcnv rpv iSCav àSsLcp-qv ïaytv ÀpxEgiv, xal spiavEV èv Àrj/.w Ttapà tw qu’ArèS

« a été l’amant d’Aphrodite et Héphæstos celui d’Athéné? » C’est donc aux mythes
propres à la théogonie orphique qu’a été empruntée cette donnée insolite. F. L.

(1) La remarque de cette importante particula-
rité a été faite pour la première fois par E. Braun
dans sa dissertation intitulée : Artémis Hym-

nia und Apollo mit dem Armband, Rome, 1842.

(2) Ch. 24; à la page 124 du tome IV de la
Biblioth. graeco-latina veter. Pcitrum de Galland.

L'éditeur-gérant : A. LEVY.

Paris. — Typographie Georges Chamerot, rue des Saints-Pères, 19.
 
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