DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Martin-Daussigny, E.-C.: Foculus de bronze du musée de Lyon
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0062
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le musée l’avait envoyé; il a 82 centimètres de long sur 77 de large et
36 de hauteur. Sa forme, carrée à l’extérieur, était ordinairement gar-
nie à l’intérieur de briques cimentées ne laissant au milieu qu’un foyer
arrondi, de sorte que des bouilloires pouvaient être placées sur les
angles autour du foyer, et donnant ainsi la faculté de conserver de
l’eau à une douce chaleur. La garniture de briques de l’intérieur rem-
plissait l’intervalle cpie laissaient entre elles les dentelures des parois
de bronze, cpii à l’époque où cet appareil était en usage brillaient
d’un vif éclat, et, par cette ornementation simple et de bon goût, rom-
paient l’uniformité qu’auraient présentée ces grandes lignes droites.
L’appareil ainsi constitué, le foculus était placé dans la cour de
l’habitation, le bois allumé brûlait dans le foyer; puis, lorsqu’il était
réduit en charbons, et l’acide carbonique évaporé, les esclaves, sai-
sissant le foculus par les manettes mobiles qu’on voit sur les quatre
faces, l’apportaient à l’intérieur où il répandait une chaleur modérée
et agréable.
Le foculus était alors le centre autour duquel se réunissait le soir la
famille, comme elle se réunit aujourd’hui en demi-cercle près de la
cheminée. Que de causeries ont dû avoir lieu il y a deux mille ans
autour de notre foculus, (pie de souvenirs ont dû y être ravivés, que
de projets ont dû y être formés, que de choses il nous apprendrait s’il
pouvait parler! Hélas! aujourd’hui il est froid, ses briques sont bri-
sées et dispersées , sa couleur d’or est remplacée par une couche
d’oxyde, qui ne nous laisse qu’une idée très-imparfaite de l’éclat dont
il brillait alors.
Il y a peu d’années que nos braves boutiquiers lyonnais employaient
encore ce mode de chauffage, mais leur foculus n’était plus qu’une
bassine en fonte dépourvue d’ornements, bien pâle reste d’un usage
cpie le luxe des temps modernes a fait disparaître.
Le style de notre foculus est d’une excellente époque, les mascarons
sont beaux et au nombre de douze, les manettes mobiles sont fortes
et solidement attachées. Les quatre pieds ou griffes de lion qui le
supportent se font remarquer par une rare élégance et un dessin
des plus corrects.
L’ouvrier qui l’a découvert a raconté cpie les pièces de bronze dont
il est formé étaient pêle-mêle avec des débris de briques, sans cloute
celles cpii le garnissaient à l’intérieur, et qui ont été écrasées avec lui
par la chute de la maison où il était placé. La plaque de fer cpii
garnissait le fond et sur laquelle reposaient les cendres n’a pu résister
au temps et à l’humidité de la terre ; nous l’avons fait rétablir.
Il est à remarquer cpie la plupart des objets de bronze trouvés à
Vienne sont d’un style et d’une exécution très-supérieurs au style et
le musée l’avait envoyé; il a 82 centimètres de long sur 77 de large et
36 de hauteur. Sa forme, carrée à l’extérieur, était ordinairement gar-
nie à l’intérieur de briques cimentées ne laissant au milieu qu’un foyer
arrondi, de sorte que des bouilloires pouvaient être placées sur les
angles autour du foyer, et donnant ainsi la faculté de conserver de
l’eau à une douce chaleur. La garniture de briques de l’intérieur rem-
plissait l’intervalle cpie laissaient entre elles les dentelures des parois
de bronze, cpii à l’époque où cet appareil était en usage brillaient
d’un vif éclat, et, par cette ornementation simple et de bon goût, rom-
paient l’uniformité qu’auraient présentée ces grandes lignes droites.
L’appareil ainsi constitué, le foculus était placé dans la cour de
l’habitation, le bois allumé brûlait dans le foyer; puis, lorsqu’il était
réduit en charbons, et l’acide carbonique évaporé, les esclaves, sai-
sissant le foculus par les manettes mobiles qu’on voit sur les quatre
faces, l’apportaient à l’intérieur où il répandait une chaleur modérée
et agréable.
Le foculus était alors le centre autour duquel se réunissait le soir la
famille, comme elle se réunit aujourd’hui en demi-cercle près de la
cheminée. Que de causeries ont dû avoir lieu il y a deux mille ans
autour de notre foculus, (pie de souvenirs ont dû y être ravivés, que
de projets ont dû y être formés, que de choses il nous apprendrait s’il
pouvait parler! Hélas! aujourd’hui il est froid, ses briques sont bri-
sées et dispersées , sa couleur d’or est remplacée par une couche
d’oxyde, qui ne nous laisse qu’une idée très-imparfaite de l’éclat dont
il brillait alors.
Il y a peu d’années que nos braves boutiquiers lyonnais employaient
encore ce mode de chauffage, mais leur foculus n’était plus qu’une
bassine en fonte dépourvue d’ornements, bien pâle reste d’un usage
cpie le luxe des temps modernes a fait disparaître.
Le style de notre foculus est d’une excellente époque, les mascarons
sont beaux et au nombre de douze, les manettes mobiles sont fortes
et solidement attachées. Les quatre pieds ou griffes de lion qui le
supportent se font remarquer par une rare élégance et un dessin
des plus corrects.
L’ouvrier qui l’a découvert a raconté cpie les pièces de bronze dont
il est formé étaient pêle-mêle avec des débris de briques, sans cloute
celles cpii le garnissaient à l’intérieur, et qui ont été écrasées avec lui
par la chute de la maison où il était placé. La plaque de fer cpii
garnissait le fond et sur laquelle reposaient les cendres n’a pu résister
au temps et à l’humidité de la terre ; nous l’avons fait rétablir.
Il est à remarquer cpie la plupart des objets de bronze trouvés à
Vienne sont d’un style et d’une exécution très-supérieurs au style et