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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 3
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Martin-Daussigny, E.-C.: Foculus de bronze du musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0061

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53 —

quatre larges bandes de bronze dentelées, des mascarons, et quatre
supports ou pieds en forme de griffes de lion. Tout autour de ces
pièces désunies gisaient des débris de fortes briques, puis des tuiles
à rebord, restes d’une habitation romaine ; le tout reposait sur une
mosaïque.

Ignorant ce que cela pouvait être, mais comprenant qu’un assem-
blage semblable devait avoir une certaine valeur, sachant, du reste,
que la ville de Vienne ne serait pas d’humeur à lui acheter sa décou-
verte et qu’il serait très-probablement obligé de la partager s’il la
faisait connaître, cet ouvrier garda le silence. Revenant la nuit et en
secret, il parvint à dégager ces fragments, et, réparant le dégât qu’il
avait fait pour les extraire, il les apporta au musée de Lyon. Le con-
servateur d’alors, ignorant ce que ce pouvait être, ne voyant que des
fragments qu’il n’était pas en état d’assembler, mais pourtant recon-
naissant l’antiquité de ces objets sans se douter de leur importance,
ne put s’entendre sur le prix avec le vendeur, qui se rendit alors chez
un amateur lyonnais et lui céda ses bronzes au prix de 5oo francs.

L’acquéreur était antiquaire, il ne manquait pas de ce qu’on appelle
le flair archéologique; mais, n’étant jamais allé en Italie, le seul pays
où il eût pu voir des objets semblables, il ne savait point quelle était
l’importance du trésor dont le refus du musée l’avait rendu pos-
sesseur. Après nombre de jours passés à considérer ces quatre
grandes bandes de bronze garnis de manettes mobiles, ces mascarons,
ces pieds en forme de griffes de lion, après avoir essayé plusieurs
dessins sans pouvoir obtenir un résultat satisfaisant (il en faisait un
siège), il se décida à nous montrer un jour l’un des quatre pieds.

A.u premier coup d’œil, nous rappelant ce que nous avions vu en
Italie, nous reconnûmes le pied d’une brasière antique ou foculus.
Nous en avions admiré, en effet, deux au musée des Studj à Naples (i)
et un fort grand dans les thermes de Pompeï(2): nous étions donc
sûr de notre assertion. Sur cette affirmation, l’amateur n’y tint plus
et nous mon tra la découverte entière. Alors, réunissant les pièces, nous
recontruisîmes le foculus sur sa table.

Ce magnifique morceau a été bien longtemps la pièce capitale de
sa collection jusqu’au moment où il se vit forcé, par des revers de
fortune, de la vendre en détail. Le musée put alors acquérir le foculus
pour la somme bien modique de 3,600 francs.

Le foculus du musée de Lyon est une pièce unique en France (3).
Il a fait l’admiration de l’Europe en 1867 à l’exposition de Paris où

fp Mus. Borbon., t. II, pl. xlvi.

(2) lbicl., pl. liv.

(3) Une lithographie, trop molle d’aspect, en

a été déjà donnée dans la planche xxvm du Cata-
logue in-4° de Comarmont.
 
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