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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 3
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Chanot, E. de: Terres-cuites de Mégare
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0054

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— 46 —

TERRES-CUITES DE MÉGARE.

(Planche 15.)

Les deux remarquables figurines cle terre-cuite dessinées dans cette
planche ont passé en vente publique à Paris, le n avril dernier (i).
Elles faisaient partie de la collection d’un fin connaisseur, qui les
avait acquises lui-même à Mégare, où elles avaient été trouvées dans le
même tombeau. Ces statuettes offrent des types de représentations
nouveaux et dignes de toute f attention des antiquaires.

L’une; haute de 33 centimètres, nous montre Aphrodite debout, te-
nant la colombe sur la main droite. Elle est Vêtue d’une tunique
talaire (jnrùv 7ïoV/)p“o;) et d’un manteau enroulé autour du bras gauche,
qui, passant derrière le corps, revient envelopper la jambe droite.
Ses oreilles sont ornées de pendants ; sa coiffure, très-particulière,
se compose d’une haute stéphané découpée et surmontée du polos,
d'où une tresse ou une guirlande de fleurs vient pendre en feston
jusque sur le front.

L’autre, haute de 4o centimètres, représente une jeune déesse de-
bout, accoudée sur une stèle de forme carrée. Elle est vêtue d’une
tunique talaire et d’un grand voile, qui enveloppe la partie inférieure
de son corps, et est gracieusement disposé au dessus de la tête de ma-
nière à former une sorte de nimbe. Le bord de ce voile, tout autour
de la tête, est garni de feuilles de lierre.

L’ajustement de cette figure rappelle celui d’Ariadne dans certaines
terres-cuites de Tarse (2), où elle a sur la tête une stéphané garnie de
feuilles de lierre et recouverte d’un voile. D’un autre côté, f attitude de
la déesse, la disposition de son péplos autour de la partie inférieure de
son corps, et surtout la stèle funéraire sur laquelle elle s’appuie, rap-
prochent sa représentation de celles d’Aphrodite Epitymbia ou de la
Vénus Libitina des Romains. C’est donc une divinité à la fois funèbre et
appartenant au cycle dionysiaque, dont le lierre était l’attribut essen-
tiel. L’auteur du catalogue de la vente, dans ces données, n’a pas
hésité, et avec raison, à proposer d’y reconnaître Dia-Héhé, la déesse
de Sicyone , appelée aussi Ganyméda (3). La fête annuelle célébrée en
l’honneur de l’Hébé de Phlionte s’appelait, au dire de Pausanias ,
Ki<7<tot6[j[.oi, la cueillette du lierre. C’est par allusion à cette fête que,
sur plusieurs vases peints, ITébé, associée à Héraclès, tient à la main 1 2

(1) Catalogue cl’une collection d’antiquités grec- (3) Pausan., II, 13, 2; Strab., VIII, p. 382;

qïies, par Fr. L., noS 24 et 25. Mnas. ap. Ælian., De nat. anirn., XVII, 46.

(2) F. Lenormant, Catalogue Raifé, p. 139.
 
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