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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 5
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Berger, Philippe: Lettre à M. Fr. Lenormant
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Lenormant, François: Quelques observations sur les symboles religieux des stèles puniques, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0134

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— 126 —

qui personnifie les dieux en diversifiant leurs types, les panthéons 11e sont jamais
qu'un couronnement; à l’origine de toutes choses se place le Chaos, en mythologie,
comme dans la réalité.

Philippe BERGER.

[La fin au prochain numéro.)

QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES SYMBOLES RELIGIEUX
DES STÈLES PUNIQUES.

Les faits si neufs et si curieux exposés dans la dissertation de M. Philippe Rerger
ouvrent un champ nouveau pour les études des archéologues. Toute cette symbo-
lique carthaginoise, révélée par les ex-voto du temple de Tanit, offre un intérêt de
premier ordre et soulève des questions d’une grande importance. Ce ne sera pas
trop des efforts combinés des érudits qui s’oceupent d’antiquités orientales pour en
éclaircir complètement les problèmes. En général les explications de M. Rerger me
paraissent solides et fort satisfaisantes; mais il n’a pas tout dit, et je voudrais à
mon tour présenter quelques observations sur certains des symboles qu’il nous fait
connaître.

I. Les représentations relatives à un dieu enfant, qui complète, avec Tanit et
Baal-Khammon, une triade analogue à celles:de l’Égypte, donnent la plus haute va-
leur à l’opinion de M. Maury (1), qui reconnaissait une triade de ce genre dans les
dieux par lesquels les Carthaginois prêtent serment en tête de leur traité avec Phi-
lippe V de Macédoine (2). Ces divinités sont, en effet, le Aoupwv Kapyjffovtojv = Tanit,
Hpax/.f,ç = Baal-Khammon, et îofaoç, qui serait ainsi le nom du dieu fils dans la
forme du culte propre à Carthage. La mythologie grecque (3) enregistre un fils
d’Héraclès dont les manuscrits écrivent le nom loS-^ç ou Î6),oç (leçon qui 11’est pas
celle admise généralement, mais qui me paraît la vraie) ; sa mère s’appelle Cer-
tha ; 011 en fait l’une des Thespiades, mais il est impossible de ne pas être frappé
de l’analogie de son nom avec le phénicien mp « la ville » , élément essentiel
du nom indigène de Carthage rffLHn mp « la ville neuve » ; Certha est, du reste,
comme Carthada, le nom d’un des quartiers de Carthage, «la cité» par excellence
(3"Hp), distinguée do la citadelle de Bvrsa (ITtf"lfcO) et du faubourg des Megara,
Magalia ou Mapalia (peut-être rOPlD). Le Iolos, fils d’Héraclès et de Certha, me
paraît donc avoir dû être à Eorigine le jeune dieu carthaginois, fils de Khammon
et de Tanit, identifiée à la cité qu’elle protège (4). Il est encore question de Iolaos

(1) Dans Guigniaut, Religions de l’antiquité,
t. II, p. 1040.

(2) Polvb., VII, 9.

(3) Apollodor., II, 7, 8.

(4) Sur un aureus et un denier d’argent de Sep-
time Sévère frappés à Carthage (Münter, Religion
 
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