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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 3
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B., M.: [Text]
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Lenormant, François: Artémis Nanæa, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0066

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— 58 —

noui et la figure dégénérée de la coiffure royale égyptienne appelée
schent, qui est réduite à des dimensions aussi exiguës sur le front de
certaines statuettes d’Harpocrate, exécutées hors de l’Égypte et même
à Alexandrie dans les temps romains.

M. B.

ARTÉMIS NANÆA.

2e article.

(Planches 4, 5 et 6.)

Nous avons suivi à la trace le culte, originairement chaldéo-babylonien, de
Nana-Anat dans toutes les parties du vaste champ de sa propagation. Partout
nous y avons vu la physionomie et l’essence de cette déesse présenter en même
temps deux faces qui sembleraient au premier abord essentiellement contradic-
toires. Cette dualité d’aspects opposés se remarque au même degré chez toutes les
divinités féminines des religions euphratico-syriennes. C’est celle qu’exprime l’in-
vocation si connue de l’acte IV du Merccitor de Plaute :

Diva A s tarte, hominum deorumque vis, vita, salas, rnrsns eadem quae es
Pernicies, mors, intentas.

Au reste, tous les savants modernes qui se sont occupés de l’étude du groupe
de religions dont le domaine embrasse le bassin du Tigre et de l’Euphrate, la Syrie,
la Phénicie et la Palestine, tous ces savants ont constaté que sous des noms infi-
niment variés, avec des traits qui font tour à tour prédominer tel ou tel côté de
la conception fondamentale^ c’est une seule et même divinité féminine qu’on y
adore. Elle personnifie la force universelle de la nature mère, se manifeste dans la
fécondité de la terre et de l’humidité, dans la reproduction des plantes et des ani-
maux et dans les corps célestes auxquels on attribuait une action bienfaisante sur
le cycle des évolutions perpétuelles de la vie, comme la lune et la planète Vénus;
c’est une divinité multiforme comme les phénomènes que l'on rapportait à son
principe (1). '

Pour nous restreindre à la religion chaldéo-babylonienne, où toute cette famille
de cultes a trouvé à la fois sa source (2), son principal foyer d’inspirations (3) et
aussi sa forme la plus complète, la plus savante et la plus raffinée, il y a déjà cinq ans

(1) Voy. E. Gurtius, Preuss. Jahrb., t. xxxv,

p, 11.

(2) Voy. le beau travail de M. Schrader, Semi-
tismus und Babylonismus, dans les Jahrbüch. fur

protestant. Theolog. pour 1875.

(3) Hérodote (I, 105) et Pausanias (I, 14, 7) sa-
vent parfaitement que c’est Babylone qui a été le
berceau de la conception de l’Aphrodite céleste.
 
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