Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (2.1876)

Quant au bronze lui-même, l’exécution en est soignée, c’est l’œuvre
d’un artiste habile, mais on n’y retrouve pas plus l’application du
canon de Lysippe cpie de celui de Polyclète. Les oreilles et la bouche
sont fortes, la figure large, le menton arrondi, le volume de la tête
est considérable par rapport au reste du corps ; l’ensemble n’a pas
cette maigreur calculée qui donne tant de vigueur et d’élégance aux
œuvres grecques.

A. HÉRON de VILLEFOSSE.

Le petit bronze que nous publions ici, d’après un dessin de Prosper
Mérimée (des dimensions de l’original), appartient au musée de Nar-
bonne, et a été trouvé dans les environs de cette ville. Il représente un
Pygmée en attitude de combat, dans la lutte que ce peuple de nains
était censé soutenir habituellement contre les grues, et qui a si sou-
vent inspiré la fantaisie des artistes anciens, en leur donnant l’occa-
sion de déployer leur verve comique. De ses deux mains élevées il
tenait une lance, qui est maintenant perdue. La sorte de fleuron qui
décore le front de notre Pygmée a été très-souvent placée par les
artistes de l’époque romaine sur la tête des personnages des bords
du Nil ; on le voit à toutes les figures des peintures pseudo-égyp-
tiennes de Pompéi. C’est le résultat d’une sorte de confusion et de
compromis entre la représentation d’un bouton de lotus à demi épa-