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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Héron de Villefosse, Antoine: La pyxis de Vaison
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0120
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— 114 —

antique le plus intéressant à rapprocher cle la pyxis de Vaison. Celte
fresque représente, comme on le sait, Adonis mourant dans les bras
de \ énus escortée, comme ici, de cinq Amours, sans compter Antéros.
Raoul Rochette voit dans la présence de ce dernier l’indication de la
vengeance de Mars, dont l’amour a été sacrifié à celui du jeune
Syrien.

S’il fallait donner un nom à cette scène, je l’intitulerais volontiers :
les Amours au tombeau d?Adonis, en rappelant, après le poème de Rion,
que Théocrite les fait intervenir dans sa description de la fête d’Ado-
nis (1) et que dans la XXXe Idylle, c’est eux que Vénus envoie à la
recherche du sanglier (2).

Je n’ai pas besoin d’ajouter à l’appui de mon explication que les
artistes romains nous ont habitués aux sculptures dans lesquelles les
personnages sont remplacés par des Amours ou des enfants. Sans
parler des Amours occupés à un travail manuel, vendangeurs ou
forgerons, des Amours au cirque, on rencontre des bas-reliefs sur les-
quels ils représentent des personnages mythologiques ou héroïques (3).
C’est le cas de l’Amour travesti en Hercule, des Amours improvisant
un cortège bachique et d’un bas-relief du Louvre sur lequel on a re-
connu une parodie du convoi d’Hector (4). Ne paraît-il pas plus simple
de voir sur ce dernier monument une scène analogue à celle de la
pyxis cle Vaison ? Il est difficile de transformer Andromaque en Psyché,
tandis que l’épouse et l’amante de l’Amour a été souvent confondue
avec Vénus. Dans une scène où l’Amour prendrait la place d’Adonis,
il y aurait de bonnes raisons pour identifier Psyché avec cette déesse.
C’est ce qu’on pourrait tenter en expliquant le bas-relief du Louvre
par les Amours rapportant à Vénus-Psyché le corps d’Adonis-Éros.

M. Leydier n’a pas de renseignements très-positifs sur la provenance
de cet objet, mais tout porte à croire qu’il a été découvert à Vaison. Il
est, d’ailleurs, assez naturel de rencontrer un monument du culte
d’Adonis dans une contrée voisine d’un des plus importants comptoirs
phéniciens. Marseille, comme toutes les principales villes de la Médi-
terranée, dut célébrer les Aclonies (5), et il est probable que ces fêtes,
introduites à Rome à la suite des cultes étrangers , se maintinrent
dans les provinces à l’époque impériale, particulièrement sur les cotes

(1) XV, 120.

(2) Cf. la terre-cuite publiée par C. W.
Mansell, Gazette archéologique, 1878, p. 51, où les
Amours qui entourent le sanglier sont aussi au
nombre de cinq.

(3) O Jabn, Archæolog. Beitrcege, p. 194.

(4) O. Jahn, Ibid. p. 194-195; Frœbner, Notice
de la sculpt. ant. du Louvre, n° 372 ; Max. Collignon,
Essai sur les monuments grecs et romains relatifs
au mythe de Psyché, p. 336; Catal. mèthod., n° 174.

(5) Cf. J. de Witte, Nouvelles Annales de l’Inst.
arch., t. I, pl. 529 etsuiv.
 
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