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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Héron de Villefosse, Antoine: La pyxis de Vaison
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0121

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où s’étaient établis les premiers navigateurs venus de l’Orient (1).

Mais si on ne doit pas trouver sur la pyxis de Vaison un épisode de
la lutte d’Éros et d’Antéros, un autre monument également découvert
dans le midi de la France nous offre ce sujet avec une grande proba-
bilité. Je veux parler du groupe des deux enfants, détruit dans l’incen-
die de la bibliothèque de Vienne (2). Il en existait heureusement un
moulage qui est devenu aujourd’hui un véritable original; c’est d’après
ce moulage que ce beau groupe a été reproduit sur la planche xx.

Mérimee y voyait simplement une étude d’artiste, qu’il trouvait
d’ailleurs un peu maniérée (3). H. Beyle fait une réflexion analogue :
« Il y a, dit-il, de l’affectation (4) ». Le mot n’est pas tout à fait juste.
Le groupe est élégant; on y sent le travail personnel de l’artiste,
et, pour me servir d’une expression familière aux amateurs d’estam-
pes, il est d’un style ressenti. C’est une œuvre digne d’attention, qui
peut compter parmi les bonnes sculptures sorties du sol antique de
Vienne. Sans la placer à côté de ce merveilleux torse de femme, d’une
largeur saisissante, qui rappelle une des ligures du groupe des Parques
au fronton du Parthénon (5), sans même le comparer au buste de Faune
du Louvre (6), ou à la Vénus accroupie récemment acquise par le
même Musée (7), on peut dire que c’est un des monuments les plus
remarquables du Musée de Vienne. Il a du mouvement, de la vie,
de la grâce et de l’originalité.

Dans ces deux Génies, opposés l’un à l’autre, Eros et Antéros, les
anciens avaient voulu personnifier deux instincts passionnés diffé-
rents : Eros représentait l’amour naturel de l’homme pour la femme ;
Antéros signifiait un amour vicieux très-répandu chez les Grecs, et qui
était la honte de leurs mœurs. La légende de Mêlés et de Timagoras
racontée par Pausanias (8) à propos de l’autel d’Antéros, à Athènes,

(1) M. Victor Guérin {Voyage en Tunisie, t. II, p.
27) a découvert sur la côte d’Afrique, à la zaouia
de Sidi-Mansour-ed-Daouadi, à l’ouest de Bizerte
(Hippo Zarytus), l’épitaphe d’un prêtre d’Adonis,
SACERDOS ADONIS, dont le nom Muthumbal ne
laisse aucun doute sur son origine carthagi-
noise.

(2) Décade philosophique, an VI, n° 28; an X,
n° 21, p. 143, avec une pl. (extrait d’un mémoire
lu à l’Institut par le Cit. Gibelin); Millin,
Voyage dans les départent, du midi de la France,
t. II, p. 55 et 56; Atlas, pl. xxvn, 4.; Rey et
Vietty, Monuments Romains et Gothiques de t ienne
en France, p. 7 et 8 , pl. n ; Delorme, Descrip-
tion du Musée de Vienne, n° 231 avec une pl. ;

Ed. Gerhard, Antike Rildwerke \ Prodomus mytho-
logischer Kunsterklærung, p. 258 et 259.

(3) Mérimée, Notes d'un voyage dans le Midi de
la France, p. 113.

(4) Stendhal, Mémoires d’un touriste, 1.1, p. 187.

(5) Cette belle statue sera publiée dans la planche
31 de la présente année de la Gazette Archéologique.
Elle est placée au Musée de Vienne dans un
endroit assez obscur ; c’est à une place d’honneur
qu’il faudrait l’exposer et sous un jour favorable.

(6) Frœhner, Notice de la sculpture antique du
Louvre, n° 276.

(7) E. de Chanot, Gazette Archéologique, 1878,
p. 68, pl. xiii et xiv.

(8) f, 30, 1.
 
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