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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: [Istar-Sémiramis [vignettes)]
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Foisset, Paul: Fragment de sculpture gallo- romaine découvert auprès de Beaune
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0087

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— 81 —

pante celle du temple de Paphos, retracée sur les monnaies de Cypre à l’époque
romaine (1); sur les monnaies de Cypre on voit aussi, posées sur le toit du temple,
les colombes sacrées que l’on élevait à Paphos (2). Cependant la bractéate dont nous
offrons ici un dessin semble figurer un édifice de dimensions notablement moindres
que celles d’un temple, tout en en imitant l’aspect. Le soubassement seul paraît en
maçonnerie de pierres de taille; le reste, et surtout la tour centrale, a plutôt l’aspect
d’une construction de bois; enfin la colonne, qui divise par le milieu chacune des ou-
vertures du rez-de-chaussée de la façade, en ferait plutôt une niche qu’une porte
donnant accès dans un temple (3). Je serais, par conséquent, disposé à croire que nous
avons ici, plutôt que toute autre chose, la figure d’un pigeonnier pour les colombes
de la déesse, comme il devait y en avoir dans les dépendances du temple, à Cythère
aussi bien qu’à Paphos. En tous cas, la représentation se rattache d’une façon si
directe aux usages spéciaux du culte proprement phénicien, qu’ici la feuille d’or
estampée tirée d’une des sépultures héroïques de Mycènes, me semble offrir bien
plus de probabilité d’origine asiatique chananéenne que de travail indigène exécuté
sur le sol de la Grèce.

François LENORMANT.

FRAGMENT DE SCULPTURE GALUO-HOMAIlNE

DECOUVERT AUPRES DE BEAUNE.

(Planche 16.)

Le fragment de sculpture en pierre calcaire blanche dont nous offrons ici la pho-
tographie provient de Bligny-sous-Beaune, village à 4 kilomètres de Beaune (Côte-

(4) Mionnet, Descr. de mèd. ant., t. III, p. 670
et s. ; Millin, Galerie mythologique, pl. xliii, nos
171-173; Mon. inéd. de la sect. franç. de l’Inst.
arch., pl. IV, n°* 10-12; Lajard, Culte de Vénus,
pi. I, n4 * * * 08 10-12; Gerhard, Ueber die Kunst der
Phœnicier, pl. III, n» 17 ; voy. Münter, Der
Tempel der Himmlischen Gœttin su Paphos,
Copenhague, 182i; Guigniaut, La Vénus de
Paphos et son temple, à la fin du tome IV de la
traduction de Tacite par lîurnouf ; et mes propres
observations dans la Revue de l’architecture,
t. XXXIV (1877), p. 99, pl. 2, no x.

(2) Atlien., XIV, p.555 ; cf. Münter, ouvr. cit.,

p. 26 ; Engel, Kypros,~t. II, p. 180 et s.

(3) Le Musée du Louvre possède plusieurs

modèles de colombiers sacrés en terre-cuile ,
d’un type quelque peu différent, provenant de
Cypre. C’est sûrement de l’érection d’un bâtiment

de ce genre que parle le roi d’Assyrie Sargon, dans
un passage de la grande inscription de Khorsabad
(1. 161), où il en fait connaître le nom phénicien en
même temps que le nom assyrien : bit appati
tams’il ehal Haiti sa ina lisan Aharri bit-hilanni
issas’s’uusepisa : «j’ai fait faire une Maison des nids
de colombes sur le modèle de celle du palais de
Syrie, que l’on appelle dans la langue de la
Phénicie la Maison fénestrée. » aptu ou appatu est
en assyrien le terme propre pour désigner un nid
appliqué aux murailles d’un édifice (cf. le targu-
mique et talmudique MDSX, « construction addi-
tionnelle, appentis), en particulier celui de la
colombe ou de l’hirondelle. Quant au second
élément du nom composé phénicien bit-hilanni
(pour bit-hillani) ]Sn-rû, je le compare à
l’araméen pVn, « fenêtre, lucarne ».

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