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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Silène criophore
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0023

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SILÈNE CRIOPHORE.

(Planche 6.)

On a déjà signalé plusieurs fois la découverte faite dans les diverses
parties de la Gaule, même septentrionale, et jusque fort loin du terri-
toire massaliète, d’un certain nombre d’œuvres de l’art grec des plus
grands siècles (i). Ce sont, en général, des statuettes de bronze, comme
la délicieuse Minerve de Resançon (2) qui, après avoir été le joyau
principal du Cabinet Pourtalès, e.st passée dans celui de M. le duc
d’Aumale. Ces morceaux exquis ont été certainement transportés dans
nos pays à titre d’objets de collections, possédés par de riches ama-
teurs de l’époque romaine.

Plus insolite encore est le fait de la trouvaille d’un bronze hellé-
nique d’ancien style, antérieur à la perfection de l’art, non pas à
Marseille ou dans ses environs, mais à Vienne, chez les Allobroges.
Qu’il ait fait partie du cabinet de quelque opulent personnage de
cette colonie romaine, il n’y a pas à en douter, et nous savons par
des témoignages précis que les amateurs raffinés de la Rome impé-
riale avaient pour les œuvres archaïques grecques un goût analo-
gue à celui qui s’est éveillé de nos jours pour les primitifs italiens.
Mais la découverte en reste la seule de ce genre qui ait eu lieu jusqu’à
ce jour en France, du moins à ma connaissance, et c’est là ce qui
donne avant tout un intérêt spécial à la figure dont je veux parler.
La planche 6 la représente sous deux aspects, réduite d’un quart
environ au-dessous des dimensions de l’original.

Le bronze appartient actuellement à Mme de Gérentet, à Lyon. Il a
été découvert il y a un peu plus de quarante ans dans la propriété
de son père, M. Michoud, à Sainte-Colombe, sur l’emplacement du
faubourg qui s’étendait sur la rive droite du Rhône, vis-à-vis de la
cité de Vienne. Ce faubourg paraît avoir été la partie de la ville anti-
que où s’élevaient les habitations privées les plus luxueuses. Et la plus
riche de toutes occupait l’emplacement désigné aujourd’hui sous le nom
populaire de Château des miroirs, qui-est celui de la propriété Michoud.
Toutes les fois qu’on a eu l’occasion d’y remuer le sol, la pioche a
fait apparaître à la lumière les débris d’un véritable palais, d’une rare
magnificence et d’une fort bonne époque : des mosaïques, de beaux
fragments d’architecture, qui restent encore sur les lieux, des fûts de
colonnes, des tuyaux de plomb, des fragments d’enduit peint, et

(1) Panofka, Antiques du Cabinet Pourtalès, I t. XVII, p. 485.
p. 26 ; Fr. Lenormant, Gazette des Beaux-Arts, | (2) Panofka, Cabinet Pourtalès, pl. jv.
 
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