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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Silène criophore
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0024

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— 18 —

surtout des milliers de morceaux de plaques des marbres les plus
variés et les plus recherchés ayant formé des revêtements. La sta-
tuette que nous publions n’est pas le seul monument des arts plasti-
ques qui ait été exhumé de cet emplacement si riche en vestiges de
l’antiquité. On y a trouvé en même temps des bustes en marbre et plu-
sieurs statues d’un véritable intérêt, entre autres une Vénus accroupie
cpii fut autrefois vantée dans les termes les plus enthousiastes par
Mérimée et par Henry Beyle (de Stendhal) et qui, reparaissant l’année
dernière à l’Exposition rétrospective de Lyon, après un long oubli, a
produit de nouveau la plus vive impression sur tous les connaisseurs.
C’est un des plus beaux marbres antiques qui aient été jamais décou-
verts en France, et la Gazette archéologique considère comme une
vraie bonne fortune d’avoir été autorisée, grâce à l’amicale inter-
vention de M. Héron de Yillefosse, à la publier dans une de ses pro-
chaines livraisons.

C’est également à M. Héron de Yillefosse que nous devons la pho-
tographie du bronze d’ancien style grec qui lit partie des trouvailles
de Sainte-Colombe. Quand il ne devrait pas un intérêt de plus au
fait de sa découverte en France, ce monument par lui-même serait
tout à fait digne de l’attention des archéologues. Les morceaux de
ronde-bosse de cette époque ne sont pas communs, et celui-ci offre,
au point de vue de l’art, une incontestable saveur. De plus, autant
que je sache, le sujet en est unique ; on n’a pas encore trouvé d’autre
exemple de ce Silène criophore. Quand je dis Silène, c’est en employant
le mot de la même façon que Pausanias (i), pour désigner un vieux
Satyre. Le suivant de Dionysos porte le bélier sur les épaules, exacte-
ment de la même manière que l’Hermès de Tanagra dans la statue de
Calamis (2). Ce bélier sera la victime offerte au dieu, car on le lui
sacrifiait quelquefois, quoique moins souvent que le bouc. Un vase
peint trouvé en Etrurie représente la procession d’un sacrifice à
Bacchus, et la victime y est un bélier (3). Chez Euripide (4) une por-
tion des Ménades portent, en guise de nébrides, les peaux, encore
garnies de leur toison, de brebis qu’elles ont déchirées dans les accès
de la fureur sacrée.

Du reste, si c’est aujourd’hui pour la première fois qu’est publié le
Silène criophore découvert auprès de Yienne, il a été déjà signalé et
commenté au point de vue de la signification mythologique du type
nouveau de représentation qu’il offre aux regards, dans l’important
mémoire de M. le baron de Witte sur le Géant Ascos (5). Il faut lire

pi. xlix, n° 612.

(4) Bacch., 112.

(5) Revue numismatique, 1844, p. 24.

(1) I, 23, 6.

Pausan., IX, 22, 2.

Micali, Monumenti inediti, pl. xuv, n° 1 ;
Millier-Wieseler, Denhn. d. ait. Kimst, t. II,

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